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2. Diffusion de l’activation des valeurs de connexions

3.2. C OLLECTE ET ANALYSE DE LA DOCUMENTATION

La collecte de la documentation s’est principalement déroulée en trois étapes. Afin d’avoir une bonne vue d’ensemble des travaux qui ont été effectués sur la lecture et pour mieux orienter nos recherches, nos premières lectures ont été des revues de littérature sur la lecture (Bellenger, 1980; Chartier et Hébrard, 2000; Choquet, 1990; Donnat, 1990b; Dumontier et Valdelièvre, 1989; etc.).

Ces revues de littératures sur la lecture ont permis d’établir une certaine évolution chronologique dans les sujets d’étude sur la lecture :

• les premières études sur la lecture, de types statistiques, au début du siècle der- nier;

• l’apparition du concept d’illettrisme dans les années 60 et son évolution vers le concept de littératie vers la fin des années 1980;

• l’intérêt naissant depuis les années 1990 pour les bons lecteurs, leurs habitudes de lecture, leurs habiletés et leurs stratégies de lecture.

Comme il a été mentionné plus tôt, les chercheurs ont principalement exploré trois avenues pour expliquer les forces et les faiblesses des différents types de lecteurs : la compréhension en lecture, les habiletés de lecture et les stratégies de lecture.

La seconde étape de cette analyse a permis de recenser et de synthétiser les résultats de plusieurs recherches sur chacune de ces trois avenues.

La dernière étape, enfin, a été de recenser les différentes habiletés et stratégies de lec- ture spécifiquement attribuées aux bons lecteurs et aux lecteurs experts. Des recoupe- ments et des regroupements ont alors été effectués entre ces habiletés et ces stratégies à partir de leur définition.

Afin de favoriser une meilleure analyse et une meilleure intégration des résultats de cette synthèse, une première schématisation des stratégies et des habiletés caractéristiques des bons lecteurs a été effectuée.

Il était impossible de représenter sur une même page à la fois les différentes habiletés et les stratégies de lecture répertoriées par les auteurs étudiés. Les habiletés et les straté- gies ont donc été séparées en deux schémas distincts, mais interreliés.

Pour la construction du premier schéma (cf. Schéma 2. Habiletés infraconscientes), nous nous sommes inspirés du Modèle contemporain de compréhension en lecture de Giasson (1990), qui représente la compréhension comme étant une relation entre le texte, le contexte et le lecteur. Cette façon de représenter l’interrelation entre trois variables intiment interreliées semblait convenir parfaitement pour la représentation des trois grands groupes d’habiletés infraconscientes répertoriées par les chercheurs : celles reliées à ce que nous avons nommé les prérequis à la lecture, à l’utilisation du contexte et, enfin, à l’adaptabilité du lecteur.

Pour la construction du deuxième schéma (cf. Schéma 3. Stratégies de lecture), nous avons choisi de refléter le plus fidèlement possible la division établie par plusieurs au- teurs qui ont classé les stratégies de lecture selon le moment où elles peuvent être utiles, c’est-à-dire avant le début de la lecture, pendant ou après la lecture.

3.3. ÉCHANTILLONNAGE

Afin de vérifier auprès de lecteurs experts comment leurs pratiques réelles de la lectu- re, les stratégies et les habiletés qu’ils utilisent peuvent concorder, ou non — et de quelle façon — avec cette synthèse et cette première schématisation, nous avons ciblé plusieurs corps de métier du domaine des communications qui exigent, par définition, de travailler constamment avec la lecture ou à partir de celle-ci. Les recherchistes ou les critiques litté- raires, par exemple, ont à travailler abondamment avec le texte et passent une majorité de leurs journées de travail à lire. La lecture fait partie de la définition de leurs tâches.

Ces professionnels des communications peuvent être considérés comme des lecteurs experts pour plusieurs raisons :

• Ils passent plusieurs heures tous les jours à lire différents types de textes; • Ils ont généralement des délais à respecter. Ces délais peuvent être très courts,

comme pour les journalistes qui travaillent pour des hebdos et n’ont que quel- ques heures pour trouver leur sujet, faire leur recherche documentaire, ren- contrer les intervenants dans le dossier, rédiger leur article et l’envoyer à la mi- se en page pour qu’il soit publié la journée même. Mais, selon la situation, ce délai peut être très long si un journaliste travaille plusieurs mois sur un dossier très complexe qui exige beaucoup de recherche et la compilation de plusieurs rapports d’expertise, d’articles journalistiques ou scientifiques, par exemple. Par conséquent, ces gens ont dû développer une certaine expertise en lecture, c’est-à- dire qu’ils savent utiliser toute une panoplie de stratégies pour comprendre rapidement ce qu’ils lisent et pour atteindre leurs différents objectifs de lecture.

Pour joindre ces professionnels des communications, deux répertoires professionnels disponibles sur le Web ont été consultés, soit le répertoire de l’Association des journalis- tes indépendants du Québec (AJIQ)12 et le répertoire de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)13.

Un premier tri a été effectué parmi les membres des deux répertoires utilisés pour ne conserver que ceux provenant des régions de Montréal, de la Montérégie et de l’Estrie. Ces trois régions géographiques ont été retenues pour leur proximité afin de faciliter les déplacements de l’enquêteur. 76 noms du répertoire de l’AJIQ et un peu plus de 1600 noms du répertoire de la FPJQ ont ainsi été retenus.

Le second tri a été effectué manuellement en consultant le profil des membres un à un. Les profils spécifient à la fois la ou les spécialités de chacun, le poste occupé et, sou- vent, le Curriculum Vitae du membre en question.

12 http://repertoire.ajiq.qc.ca/

13 http://www.fpjq.org/index.php?id=repertoire&s=das 38

Seuls les membres dont la spécialité ou le poste occupé indiquait clairement que la lecture occupe une place très importante dans leur métier ont été sélectionnés. Les photo- graphes de presse, par exemple, ont été exclus. On peut aussi penser qu’un journaliste dont la spécialité est la musique et le cinéma n’a pas, à notre connaissance, besoin de lire autant qu’un recherchiste pour faire son travail.

Il a été choisi — pour des raisons de délais administratifs, entre autres raisons — de ne rencontrer que 5 participants. Entre le 24 avril 2013 et le 2 juillet 2013, 36 candidats potentiels ont été contactés par courriel pour les inviter à discuter de leurs habitudes de lecture. Parmi ces candidats potentiels, il y avait des journalistes indépendants, des jour- nalistes au pupitre, des rédacteurs en chef, des journalistes à la recherche, des journalistes scientifiques, un chef de nouvelle, un directeur de l’information, une journaliste- animatrice et une journaliste-rédactrice.

Une journaliste scientifique, deux journalistes indépendants, un rédacteur en chef et un chef de pupitre ont finalement accepté de participer à ce projet de recherche.