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Offrir des cours pour les maîtres artisans

Quelle est la bonne approche pour le pays?

ASPECT 2 Offrir des cours pour les maîtres artisans

artisans dans leur métier. Les réseaux informels servent de source de connaissances et de compétences en aidant à identifier les experts. Si un client demande un service qu’un maître artisan ne peut fournir, deux réponses sont possibles: soit l’artisan renvoie le client à

une autre entreprise connue pour pouvoir offrir le service. Dans ce cas, les connaissances et les compé-tences ne sont pas échangées: les experts conservent leur savoir. Soit les réseaux professionnels viennent à la rescousse et envoient un expert (généralement, un autre maître artisan ou un travailleur qualifié) à l’entreprise à laquelle le client s’est adressé. L’expert est rémunéré pour avoir montré comment résoudre le problème, tandis que le maître artisan acquiert les nouvelles compétences. Potentiellement, les connais-sances et les compétences, une fois introduites dans le réseau des petites entreprises, s’étendront.

Il est nécessaire de concevoir des mécanismes pour renforcer les pratiques d’échange de savoir existantes et faciliter l’accès aux compétences nouvelles et actua-lisées pour les maîtres artisans et leurs apprentis.

Ces règles renforceront le cadre institutionnel de l’apprentissage informel. Les principales sources de compétences nouvelles sont:

• le système de formation formel ou non formel (comme les ONG, les organisations confessionnelles, etc.);

• les entreprises de l’économie formelle;

• les services d’appui aux entreprises ou les intermédiaires du marchés.

Moyens d’action pour améliorer l’accès aux compétences nouvelles

MOYENS D’ACTION

ASPECT 2 Offrir des cours pour les maîtres artisans

Si les maîtres artisans accèdent à des connaissances nouvelles, les apprentis en bénéficieront également à condition que les maîtres artisans partagent leurs connaissances au sein de l’entreprise. Instaurer des

Questions d’orientation – Aspect 2: Améliorer l’accès aux nouvelles compétences Quel est le niveau de technologie dans les entreprises qui assurent l’apprentissage informel?

Des mécanismes sont-ils mis en place afin de permettre aux maîtres artisans et aux apprentis d’accéder aux compétences nouvelles? Leur fonctionnement est-il satisfaisant?

Des formateurs, formels ou non, assurent-ils la formation des travailleurs dans l’économie informelle?

Quel est le degré des liens entre les entreprises qui offrent l’apprentissage et les entreprises plus grandes dont la technologie est plus avancée?

Existe-t-il d’autres services d’appui pour les entreprises qui forment les apprentis? Les compétences jouent-elles un rôle dans les services offerts?

L’aspect est-il pertinent pour l’apprentissage informel dans le pays concerné?

offres de formation pour les maîtres artisans par le système de formation, qu’il soit formel ou non, créera un nouveau mécanisme pour la formation continue des formateurs de l’apprentissage. Offrir des cours de mise à niveau par l’intermédiaire des associations

d’entreprises permet de réaliser des économies d’échelle, puisqu’il est plus facile d’atteindre un nombre suffisant d’artisans intéressés par la formation et que cela contribue à renforcer l’offre de services par les associations.

Tout type d’offre de formation doit nécessairement s’appuyer sur une identification solide des besoins de formation. Si le contenu de la formation ne répond pas aux attentes des maîtres artisans, ils ne partici-peront pas. La coordination avec les associations de petites entreprises est extrêmement utile à cet égard.

• Une proposition d’évaluation des besoins de formation des maîtres artisans et des travailleurs qualifiés est reprise à l’Annexe 5.

Évaluation des besoins de formation des maîtres artisans et des ouvriers qualifiés Les besoins de formation peuvent également être estimés en se basant sur une charte des compétences ou une liste de vérification des compétences établies pour la profession concernée. Les maîtres artisans ou les travailleurs qualifiés choisissent les compétences qui les intéressent. Dans ce cas, il est important de déterminer si les compétences sont choisies

a) parce que la personne n’en a jamais entendu parler et est curieuse de les acquérir;

b) parce que la personne connaît les compétences mais ne les maîtrise pas;

c) parce que la personne possède déjà une bonne maîtrise des compétences mais estime qu’elle peut s’améliorer.

Chaque réponse nécessite une approche différente de la formation, de sorte qu’il faut éviter de mélanger des personnes qui ont des attentes différentes. Si les chartes de compétences proviennent de pays différents ou de lieux différents dans un même pays, les pres-criptions en matière de compétences pourraient être différentes et les chartes ne devraient être utilisées qu’à titre indicatif uniquement pour aider à déterminer les besoins de formation. Une évaluation complé-mentaire des besoins (voir l’annexe 5) est conseillée.

Des cours de formation peuvent être proposés pour les matières suivantes: compétences techniques;

théorie du commerce; compétences de conception;

compétences propres à l’entreprise (comptabilité, organisation du flux de travail, négociation avec les clients et les fournisseurs); réduction des déchets;

passage au segment supérieur du marché où les

Encadré 10. Mise à niveau des

compétences pour les maîtres artisans en Tanzanie

La Vocational Education and Training Authority (VETA) en Tanzanie, en coopéra-tion avec l’Agence de coopéracoopéra-tion technique allemande (GTZ), a crée le programme

« Integrated Training and Entrepreneurship Promotion » (INTEP) en 1998-2001.

Ce programme a pour but d’améliorer l’apprentissage informel par la mise à niveau des compétences techniques et de la capacité de formation des artisans. L’INTEP a effectué une évaluation des besoins de formation, analysé le marché du travail local, élaboré une approche intégrée de la formation (comprenant les compétences techniques, de gestion et de lecture/écri-ture) et identifié des formateurs locaux pour dispenser des cours de formation de courte durée dans différentes activités: préparation de denrées alimentaires, culture des champi-gnons, finition en charpenterie, reproduction de légumes et de plantes, pressage d’huile et construction.

Cette approche s’est avérée être une réussite:

elle a amélioré la qualité des biens et des services produits dans les petites entreprises, de même que les ventes et les bénéfices.

Une approche participative de la planifica-tion du contenu de la formaplanifica-tion s’est avérée importante, tout comme la combinaison des compétences d’affaires et de la formation technique et des compétences en lecture/

écriture.

Une évaluation a conclu qu’il eût été beau-coup plus efficace de créer des ensembles de formation distincts pour les maîtres arti-sans et pour les ouvriers. Ils ont reçu une formation commune, mais on a constaté que leurs besoins de formation étaient différents.

Toute la formation était subventionnée, mais les participants ont dû prendre à leur charge les frais de déplacement et de déjeuner ainsi qu’une participation modique aux frais. Les subventions étant fournies par GTZ, les cours INTEP ont été fortement réduits lorsque le financement par le bailleur de fonds est venu à expiration.

Source: Haan, 2006; Adams and Johanson, 2004, p. 213.

ENSEIGNEMENTS TIRÉS

SECTION 1 SECTION 2 SECTION 3 SECTION 4 SECTION 2

consommateurs peuvent s’offrir une qualité meil-leure, afin de s’intégrer dans les chaînes de valeur qui alimentent de plus grandes entreprises ou d’entrer en ligne de compte pour les marchés publics. Il se peut que certains de ces cours existent déjà mais fassent partie de programmes de formation plus vastes pour des élèves de l’enseignement de plein exercice qui suivent une formation professionnelle. Ces cours ne sont donc pas accessibles aux maîtres artisans.

La formation peut être organisée de différentes manières: par des maîtres formateurs qui assurent la formation de groupes de maîtres artisans dans les locaux de ceux-ci; par des cours dans des centres de formation formels ou non formels organisés par des associations d’entreprises; par des centres de forma-tion mobiles dans des véhicules qui se déplacent d’un endroit à l’autre; ou par un accompagnement

individuel par des formateurs.

Les activités devraient être organisées en collaboration avec des agences de formation formelles (pas nécessairement avec des centres de formation formels), ou avec des agences d’apprentissage spécialisées, afin de pouvoir établir des liens institutionnels avec le système d’apprentissage formel.

Le coût de ces cours de «formation du formateur» et la contribution potentielle du maître artisan doivent être déterminés à l’avance et évalués en tenant compte de la capacité contributive des participants. Dans plusieurs pays, des fonds de formation nationaux prévoient des subventions pour des cours ponctuels

Encadré 11. Mise à niveau des compétences pour maîtres artisans au Kenya

L’ONG kényane SITE (Strengthening Informal Training and Enterprise), avec le soutien de l’ONG Appropriate Technology, a mis en œuvre dans les années 1990 un projet visant à améliorer les compétences des maîtres artisans et à aider les instituts de formation à pourvoir aux besoins des maîtres artisans par une formation continue.

D’une part, le projet a été confronté à un défi impor-tant, les maîtres artisans n’étant pas disposés, dans un premier temps à suivre, une formation pour de nouvelles compétences techniques, ayant le sentiment d’avoir une expérience suffisante. En revanche, les maîtres artisans étaient intéressés par l’amélioration de l’exécution et de la gestion globales de la formation à l’apprentissage. Les

enseignements tirés par SITE concernaient la néces-sité d’adopter une approche plus participative en vue de rendre plus évident le rendement de la formation, et plus souple le mode d’exécution et les horaires. Le taux de participation à la formation est passé de 20 à 90 % des maîtres artisans visés.

Outres les compétences pédagogiques, des compétences en affaires et des compétences techniques ont égale-ment été reprises dans les cours. Suite aux activités du projet, les maîtres artisans ont réduit la durée et le coût de la formation (les apprentis devenant plus vite plus productifs), le contenu et la qualité de la formation se sont améliorés, les maîtres artisans ont augmenté de 15 à 20 % le nombre d’apprentis qu’ils acceptaient, les ventes ont augmenté de 57 % et les bénéfices, de 25 % Source: Haan, 2006; Adams and Johanson, 2004; Union Africaine, 2007.

Nombre d’apprentis Bénéfices Profits

Avant Après

Figure 4: Résultat du projet SITE en chiffres

ou pour la mise à niveau systématique des maîtres artisans qui participent aux systèmes d’apprentissage duaux/structurés, comme au Bénin. L’horaire des cours est essentiel, la formation ne pouvant empiéter sur les activités de l’entreprise, et doit tenir compte des éventuelles obligations familiales des artisans.

Surtout, les offres de formation pour les maîtres arti-sans doivent être permanentes et pas uniquement ponctuelles, en étant conscient du rôle important que les maîtres artisans jouent pour un système d’appren-tissage performant. Des attestations de fréquentation devraient être fournies.

MOYENS D’ACTION

ASPECT 2 Offre de cours

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