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Deux types de tests comportementaux ont principalement été utilisés pour étudier le choix du partenaire chez A. vulgare. Le premier test, appelé par la suite « test en Y », permet de comparer l’attractivité de deux animaux cibles, qui ne peuvent pas interagir avec l’individu testé (Figure 20, A1 et A2). Le deuxième type de test, appelé par la suite « test en open- field », permet d’observer des interactions comportementales allant jusqu’à la copulation, entre différents sujets (Figure 20, B). Pour chacun des types de test, le sol est recouvert d’un papier filtre humidifié (et non pas de terre, pour éviter l’enfouissement), renouvelé entre chaque expérience. Afin de limiter les mouvements d’air auxquels les isopodes terrestres sont très sensibles, un couvercle en verre est systématiquement déposé sur le dispositif lors des tests comportementaux. Afin de rester dans des conditions comparables aux conditions d’élevage des individus, les expérimentations sont réalisées à faible luminosité (20-30 lux) et

56 à la température de 20°C dans une pièce spécialement dédiée aux observations comportementales isolée des activités et du bruit. Les expériences sont filmées afin de déranger le moins possible les animaux.

Figure 20. Photographie de tests comportementaux utilisés, avec le Test en Y, qui permet d’étudier l’attractivité d’animaux cibles, qui ne peuvent interagir avec l’individu testé (A1 et A2), et le test en open-field qui permet aux individus d’interagir entre eux. Photographies : M. Fortin

Test en Y

Le test en Y est un test classiquement utilisé en éthologie, qui a été adapté chez l’espèce A.vulgare par Beauché and Richard (2013). Il permet de tester l’attractivité d’individus à courte distance. Ce test a été construit dans une boîte de pétri ( = 9.5 cm), où des éléments en plastique ont été ajoutés afin de former le « Y », qui est séparé en différentes zones (Figure 21). Aux extrémités du Y où sont placés les individus cibles, deux pipettes en plastiques sont insérées afin de faire circuler les odeurs des animaux présents dans les sections IIa et IIb dans le dispositif expérimental. 15 minutes avant le début du test, les individus cibles sont placés dans les parties IIa et IIb du dispositif, séparées du reste du dispositif par un grillage (Figure 20, A2). L’individu testé est ensuite placé dans la partie I, et le test démarre

lorsque ce dernier dépasse la ligne virtuelle de cette zone. Pendant 10 minutes, les déplacements de l’individu testé sont relevés, notamment les temps passés dans les zones LS

57 et RS, à proximité des individus cibles, grâce au logiciel EthoLog 2.2 (Ottoni, 2000). Entre chaque expérience, les positions des individus cibles sont interverties.

Figure 21. Représentation schématique du test en Y et des différentes zones du test. 15 minutes avant le début du test, les individus cibles sont placés dans les parties IIa et IIb, séparées du reste du dispositif par un grillage. L’individu testé est ensuite placé dans la partie I, et le test démarre lorsque ce dernier dépasse la ligne virtuelle de cette zone. Pendant 10 minutes, les déplacements de l’individu testé sont relevés, notamment les temps passés dans les zones LS et RS, à proximité des individus cibles.

Test en Open-field :

Le test en open-field permet d’observer les interactions comportementales entre les individus, notamment les comportements sexuels. Ce test est effectué dans une boîte de pétri circulaire ( = 8 cm) qui, de par sa faible dimension, se prête particulièrement à l’étude des interactions entre individus. En effet, les isopodes terrestres présentent un fort thigmotactisme et ont tendance à suivre les rebords. Le fait que les open-field utilisés soient circulaires empêche l’immobilisation des animaux dans les coins du dispositif. Les animaux (1 mâle et deux femelles pour nos expériences) sont placés dans le dispositif et sont filmés pendant 4 heures, les comportements étant relevés en 2 périodes (Figure 22) :

58 - Durant la période P1, qui correspond à la durée entre l’introduction des individus dans le dispositif et la première tentative de copulation, les durées et occurrences des interactions initiées par le mâle envers les deux femelles (exploration antennaire) sont relevées.

- Pendant la période P2, qui correspond à la durée entre la 1ere tentative de copulation et la première copulation, les items suivant ont été relevés :

 tentatives d’accouplement (occurrences et durées), par le mâle envers les deux types de femelles, ce qui correspond à une exploration corporelle du corps de la femelle, suivie d’une monte sur la surface dorsale de cette dernière.

 réaction des femelles aux tentatives d’accouplement : les réactions des femelles présentées précédemment, et décrites par Mead en 1973, comprenant la volvation ouverte (acceptation de l’accouplement), la volvation fermée, l’immobilisation, la fuite et les « bascules », ces trois derniers comportements signifiant un refus de l’accouplement de la part de la femelle.

Figure 22. Découpage temporel d’une session d’open-field, en deux périodes P1 et P2, pendant lesquelles différents items sont relevés.

59 Choix et marquage des individus

Les femelles utilisées lors des tests comportementaux étaient toutes en début de plaques blanches préparturielles, moment où elles sont à la fois les plus attractives pour les mâles et les plus réceptives (Beauché and Richard, 2013; Moreau and Rigaud, 2002). Les mâles peuvent quant à eux être utilisés à tout moment de leur cycle, excepté lorsqu’ils sont en mue. Au sein de chaque réplica, les individus sont approximativement de même taille et ne sont pas apparentés, sauf si cet effet est testé. Afin de différencier les individus, ces derniers sont marqués de différentes couleurs la veille des expériences (Posca® marker) afin d’éviter des odeurs résiduelles.

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