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Les objectifs à moyen terme

Dans le document Economie du bois en Algérie (Page 109-117)

Chapitre V : La forêt algérienne après l’indépendance

IV. La politique forestière adoptée en Algérie pour le développement du

IV.5. Le plan national de reboisement

IV.5.3. Les objectifs généraux

IV.5.3.1. Les objectifs à moyen terme

a. Les aménagements forestiers

Cet aspect du développement forestier englobera deux opérations successives : Les études d’aménagement et leur application.

Les études recensées concernent une superficie de prés de 900.000 ha. Mais, ces massifs étudiés n’ont pas toujours fait l’objet d’application de l’aménagement hormis certaines études qui ont fait l’objet d’un début d’application sur une superficie de 270 000 ha dont le volet infrastructure a été privilégié. De ce fait, ces études non appliquées demandent au préalable une révision immédiate. Cette révision touchera en priorité les massifs forestiers productifs soit une superficie de 830 000 ha.

Une fois cette révision faite, il est nécessaire d’entreprendre les études d’aménagement des forêts restantes à savoir 229 000 ha. Ces études permettront l’aménagement de l’ensemble des massifs forestiers susceptibles de faire l’objet d’une exploitation forestière soit un total de 1 329 400 ha.

Durant cette première décennie, l’ensemble des études d’aménagement doivent être achevées. Les trois premières années seront consacrées à la révision des études existantes pour une application immédiate puis seront élargis aux autres forêts.

L’application de l’ensemble des études d’aménagement permettrait d’atteindre une production théorique évaluée à prés de 500 000m³/an auxquels s’ajoute une production de liège évaluée à 250 000 Qx /an.

Cette quantité de bois extraite de nos forêts contribuera à satisfaire prés de 25% des besoins actuels du pays évalués à 1.5 million de m³/an. Mais l’atteinte de cet objectif n’est possible que par la mise en place de moyens humains et matériels nécessaires. La formation de spécialistes (aménagistes, sylviculteure…) au niveau de chaque wilaya concernées permettrait la prise en charge complète des activités par les équipes

d’ingénieurs au niveau de l’administration locale. Cette approche d’équipe locale est la seule garantie d’une activité forestière permanente et suivie.

b. Les reboisements

D’après l’étude du Plan National de Développement Forestier (PNDF), les terres à reboiser sont évaluée à 4 million d’hectares. Il s’agit :

 Des maquis.

 Les zones de repeuplements dans les forêts claires,  Les zones érodées (érosion et désertification),

 Les zones de protection des barrages existant ou prévus.

L’importance de ces volumes à reboiser reste bien sûr tributaire des moyens financiers, humains et matériels à mettre en œuvre. En égard aux moyens disponibles actuellement, les moyens financiers mobilisables et les entreprises de réalisations susceptibles de contribuer à la concrétisation des programmes arrêtés, un volume de 1 246 909 ha a été retenu pour les vingt prochaines années. Ce volume répond à des

priorités relatives d’une part à la production rapide de bois sur les zones hautement potentielles bien localisées, pour des besoins actuels estimés à 2 millions de m3/an et le souci d’assurer une protection du patrimoine sol contre les effets de l’érosion et de la désertification.

 Le reboisement industriel

Ce type de reboisement est caractérisé par des interventions lourdes et coûteuses. Ils sont destinés essentiellement à l’industrie ou à la fabrication de panneaux. Ces plantations ont des possibilités d’extension limitées au niveau du pays. Ainsi les zones potentielles sont majoritairement localisées par les études au niveau des régions de l’Est où la pluviométrie annuelle est favorable.

Ces études ont sélectionné sept wilayas « Bejaia (9 000 ha), Tizi-Ouzou (10 000 ha), Jijel (3 890 ha), Skikda (19 200 ha), Annaba (4 946), Guelma (18 350), El-Tarf (9 626ha) pour une superficie totale de 75 012 ha.

Ces reboisements sont en général installés sur des zones homogènes et à forte productivité de matière ligneuse. Ils nécessitent au moment de leur installation et de leur exploitation, des actions basées sur une planification rigoureuse répondant à des objectifs de production bien précis et des techniques appropriées. Ils doivent de ce fait, être entourés de toutes les conditions de réussite (entretien, gardiennage, protection phytosanitaire, protection contre les incendies…) jusqu’au terme de leur maturité. Le choix des essences pour ces plantations sera fait sur la base de l’indice de productivité de la zone à savoir :

- Jijel

8m3/ha/an - Bejaia

7.4m3/ha/an - Annaba –El Tarf

7.2m3/ha/an - Guelma

- Skikda

7m3/ha/an - Tizi-Ouzou

6.5m3/ha/an

Il s’agit des zones littorales et sud-littorales s’étendant du centre du pays à la frontière Tunisienne.

 Les reboisements de production :

Ces reboisements ont pour but :

- de compléter les forêts existantes (repeuplement) ; - de combles les vides et clairières ;

- de reconstituer les forêts incendiées ou réduites à un maquis dégradé ou la régénération naturelle est insuffisante ;

- de compléter les forêts trop claires pour aboutir à la densité souhaitée pour l’essence principale.

Les Vingt six wilayas suivantes qui présentent un potentiel productifs moyen de 3 à 5m3/ha/an sont retenues pour ce programme :

- BEJAIA 23.060 ha - TIZI-OUZOU 15.000 ha - DJELFA 30.000 ha - JIJEL 4.100 ha - SKIKDA 19.200 ha - BOUMERDES 3.000 ha - ANNABA 4.946 ha - GUELMA 18.350 ha

- SOUK-AHRAS 13.000 ha - EL-TARF 9.626 ha - TIPAZA 3.000 ha - BLIDA 5.000 ha - CHLEF 7.500 ha - O.EL-BOUAGHI 10.000 ha - BATNA 5.000 ha - TLEMCEN 5.000 ha - TIARET 5.000 ha - S.BEL-ABBES 15.000 ha - CONSTANTINE 5.000 ha - MILA 7.000 ha - MASCARA 5.000 ha - ORAN 15.000 ha - MOSTAGANEM 5.000 ha - SETIF 9.990 ha - B.B.ARRERIDJ 5.000 ha - KHENCHELA 3.750 ha

Soit une superficie totale de 251 522 ha.

 Les reboisements de protection (érosion hydrique et désertification) :

Les reboisements de protection ont pour objectifs la protection des sols contre l’érosion (hydrique et éolienne), la protection des ouvrages hydrauliques et des plaines agricoles et de toutes les infrastructures importantes (routes ; agglomérations, ports etc..).L’impact de ces reboisements est localisé aussi bien dans le nord du pays (protection des bassins-versants) que dans le sud (lutte contre la désertification) et création de ceintures vertes et brise-vent autour des agglomérations.

Les terrains à reboiser sont ceux qui présentent au moins l’un des critères suivants : - pauvreté des sols (impropres à l’agriculture),

- pente moyenne avec assise géologique instable,

- les terrains avoisinants les infrastructures socio-économiques dont la protection s’avère nécessaire tels que les ouvrages hydrauliques, les routes les agglomérations et les ports et aéroports ;

- périmètres agricoles pour l’installation de réseaux brise-vent.

Il va de soit que dans la mesure où le choix des essences et des techniques permet d’atteindre les objectifs de protection fixés, il ya tout avantage à leur faire jouer au mieux le rôle subsidiaire de production dans un deuxième temps. Cependant, c'est la fonction de protection qui doit prévaloir car même si ces bienfaits ne sont pas aussi palpables que ceux du reboisement de production, leur impact positif à long terme sera par le fait qu'il assure la protection des patrimoines sol et eau et des infrastructures socio-économiques.

Le programme de lutte contre l'érosion par le reboisement vise principalement les bassins-versants étudies au nombre de 26 et les ouvrages hydrauliques actuellement en exploitation, en construction ou en projet. Ces programmes sont localisés au niveau des wilayas suivantes: -CHLEF 20.100 ha -O.EL-BOUAGHI 12.500 ha -BATNA 20.100 ha -BEJAIA 2.500 ha -BLIDA 17.500 ha -BOUIRA 12.500 ha -TEBESSA 15.000 ha -T.OUZOU 15.000 ha -TLEMCEN 29.700 ha -TIARET 20.100 ha -ALGER 1.600 ha -JIJEL 15.000 ha -SAIDA 10.050 ha -SKIKDA 15.000 ha -S.B.ABBES 29.700 ha -A.TEMOUCHENT 12.000 ha -BOUMERDES 11.700 ha -ANNABA 16.900 ha -GUELMA 12.100 ha -S.AHRAS 15.000 ha -CONSTANTINE 7.500 ha -MILA 10.050 ha

-M'SILA 15.000 ha -MASCARA 20.800 ha -ORAN 29.700 ha -MEDEA 18.300 ha -MOSTAGANEM 29.700 ha -RELIZANE 15.000 ha -TISSEMSILT 8.620 ha -AIN.DEFLA 8.615 ha -SETIF 40.000 ha -B.B.ARRERIDJ 20.000 ha -KHENCHELA 10.000 ha -EL.TARF 3.800 ha -TIPAZA 12.200 ha

soit un total de 563 335 ha.

Il est à souligner que prés de 2.000.000 ha ont une vocation forestière sans compter les maquis et broussailles qu'il y a lieu de reboiser par des essences intéressantes sur le plan protection et production.

A cela, s'ajoute la difficulté de disposer d'importantes superficies pour la réalisation de reboisement de masse, ceci par le fait du morcellement des terres et du statut juridique privé. Compte tenu de cette situation, l'approche qui était, jusque là, axée sur la protection des sols droit évoluer vers une approche de développement rural intégré qui prendra en considération :

-L'intensification de l'agriculture,

-La mise en œuvre de procédés de conservation des sols qui tiennent compte des structures foncières et des vœux des populations.

Ce programme ne doit pas aussi constituer une source de conflit avec les populations c'est pour cette raison que les reboisements seront essentiellement localisés:

-Sur les terres domaniales,

-Les ravins à stabiliser ainsi que les plantations d'alignement en brise-vent, en bandes ou en bosquets pour la protection des cultures et des vergers.

Le programme initié jusque là pour lutter contre la désertification est, certes conséquent, mais loin de répondre aux exigences d'un milieu en constante régression. Plus de vingt années de lutte contre la désertification essentiellement par le projet barrage-vert ont permis surtout de mettre au point des techniques de lutte ainsi que la capitalisation d'une expérience non négligeable. Mais les territoires sont vastes et il est indispensable de sérier exactement les zones prioritaires d'intervention.

Le programme de plan National de reboisement dans son volet lutte contre la désertification doit effectivement prendre en charge la protection de ces zones sensibles par les activités suivantes :

-Le reboisement dans le domaine forestier en vue de reconstituer les forêts dégradées de l'Atlas saharien,

-Les plantations pastorales dans le cadre des aménagements de parcours,

-La lutte contre l'ensablement par l'assise de réseaux brise-vent au niveau des périmètres agricoles et pastoraux.

Le volume individualisé pour la lutte contre la désertification est de 300 300 ha de priorité absolue. Ce volume se décompose par wilaya comme suit:

-EL BAYADH 11 000 ha -NAAMA 10 000 ha -TLEMCEN 29 700 ha -M'SILA 44 000 ha -LAGHOUAT 30 000 ha -BISKRA 4 000 ha -SAIDA 30 000 ha -DJELFA 30 000 ha

-TEBESSA 64 500 ha

-BATNA 57 100 ha

-KHENCHELA 20 000 ha

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