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Les principaux facteurs destructeurs des forêts algériennes

Dans le document Economie du bois en Algérie (Page 121-125)

Chapitre V : La forêt algérienne après l’indépendance

IV. La politique forestière adoptée en Algérie pour le développement du

IV.6. Les principaux facteurs destructeurs des forêts algériennes

Ainsi, l’objectif est de doter toutes les communes d’Algérie d’un boisement d’agrément d’en moins d’une superficie de 10 ha soit 15.410 ha à l’échelle nationale.

En ce qui concerne les perspectives de production de bois a court terme l’application des aménagements des forêts existantes permettrait d’attendre une production de bois estimée à plus de 500.000 M³/an.

A long terme, les nouvelles plantations programmées permettraient d’atteindre, compte tenu des potentialités naturelles, une production annuelle de :

 432.000 m³ à partir des reboisements industriels si l’on escompte une productivité moyenne de 6 m³/ha/an et un terme d’exploitabilité de 30 à 40 ans.

 754.000 m³ à partir des reboisements de production dont la productivité est estimée à un minimum de 3 m³/ha/an avec un terme d’exploitabilité d’une soixantaine d’années ;

 A ces productions, s’ajouteront les productions des plantations de protection (893.600 ha) exploitables à long terme (80 ans) avec une productivité minimum de 1 M³/ha/an, soit une production de 893.600 m³/an.

Le total des productions attendues à long terme est de plus de 2 millions de m³/an. En matière d’emplois, la concrétisation de ce programme permettra la création de 509.460 emplois sur 20 années soit 25.500 emplois/an.

IV.6. Les principaux facteurs destructeurs des forêts algériennes

A propos du rôle protecteur de la forêt, les conséquences catastrophiques des exploitations forestières conduites dans le seul but de la satisfaction immédiate d’un besoin de bois d’œuvre et de chauffage sans avoir le souci de conserver la source de production, qui dans la plus part des cas a été anéanti.

Ces pratiques ont gravement touché la région méditerranéenne, où les conditions de climat et l’orographie ont, après la disparition de l’état boisé, favorisé une érosion détruisant les sols et rendant souvent irréversibles les conséquences du déboisement.

Souvent la destruction de la forêt s’accompagne d’une extension du pacage qui, même si des conditions écologiques favorables permettent d’envisager une reconstitution des peuplements surexploités, rend cette destruction définitive. Le pacage à lui seul peut d’ailleurs, en anéantissant les régénérations, entraîne la destruction de la forêt, même sous des climats favorables à la végétation forestière.

Donc on peut dire que la destruction progressive des couverts forestiers est généralement liée à des facteurs anthropiques. La forêt algérienne a perdu 1 815 000 ha entre 1850 à 1955 et 1 215 000 ha entre 1955 à 1997, et les facteurs ayant contribué à cette situation sont :

 Les incendies :

Le tableau 19 résume les bilans annuels des superficies incendiées depuis 1984 à 2005.

Tableau.19. Superficies des incendies

Année Sup (ha) Année Sup (ha)

1984 4731,84 1995 32157,44

1985 4688,3 1996 7301,75

1986 21 537,75 1997 17830,71 1987 23 300,35 1998 28629,65

1988 27 757,80 1999 38462,12 1989 3 236,66 2000 55781,59 1990 28 046,53 2001 14377,69 1991 13 176,15 2002 12217,47 1992 25 621,02 2003 18195,50 1993 58 680,64 2004 31998,77 1994 271 597,79 2005 28380,06 Source : DGF, 2005

De 1984 à 2005, 770 000 ha de couverts forestiers ont brûlé. Malgré les capacités de régénérations de la forêt, les incendies représente un véritable fléau auquel très peu d’espèces peuvent résister.

0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Figure.10. Evolution des superficies incendiées

Les incendies suivent une cinétique périodique, tous les 4 à 5 ans les incendies font des ravages. La période la plus marquée est celle qui correspond à l’année 1994 où les superficies incendiées ont atteint un chiffre record de 270 000 ha, cette période correspond à l’instabilité politique qu’à connue l’Algérie (période du terrorisme).

84 88 94 00 04 Années

La forêt sert de parcours permanent pendant la saison des neiges pour les éleveurs du nord. Elle est aussi terres de transhumance pour les troupeaux steppiques. On dénombre en forêt 960 000 bovins, 600 000 caprins et 4.2 millions d’ovins. Des études montrent que la charge pastorale est au moins quatre fois supérieure aux capacités d’équilibre.

 Les coupes de bois

Suite à la hausse des prix du bois, les coupes illicites de bois de chauffage, de bois d’œuvre pour la construction et de bois d’ébénisterie sont en augmentation. Ces coupes

touchent les arbres ayant les meilleures caractéristiques phénotypiques et génotypiques et par cela éliminent les meilleurs porteurs de graines.

 Le tourisme

Le tourisme et les usages récréatifs qui nécessitent l’aménagement de voies de circulations, de stations, …, augmentent le risque d’incendie et affectent les zones boisées. Cependant la nouvelle notion de l’écotourisme ou le tourisme écologique peut avoir un rôle positif dans la protection des forêts.

 Les défrichements

Les populations montagnardes, privées de surfaces agricoles et marginalisées procèdent à des labours à la lisière des forêts. Ces pratiques, outre qu’elles ont un effet désastreux sur les sols, provoquent des antagonismes permanents entre les riverains et l’administration forestière guidée par un souci de protection des forêts.

 L’érosion

L’érosion menace les terres situées en zones de montagnes et affecte 28% des superficies du nord de l’Algérie. On estime que 120 millions de tonnes sont charriées annuellement entraînant une réduction des superficies agricoles et un envasement des barrages.

En plus de tous ces facteurs destructeurs de la forêt liés directement ou indirectement à l’homme, d’autres problèmes liés à l’aspect phytosanitaire des forêts doivent être pris en considération.

 Les problèmes phytosanitaires

Les dépérissements des forêts par l’attaque de parasites touchent essentiellement la pineraie à Pin d’Alep mais aussi d’autres essences telles que le Cèdre, les Chênes et le Thuya. Les dernières compagnes pour le recensement des zones infestées par la chenille processionnaire du Pin en fonction du degré d’attaque donnent les résultats suivants :

Tableau 20. Evolution du degré d’attaque et superficies infestées par la chenille

1996 - 1997 1997 - 1998 1998 - 1999

Attaque forte (ha) 122 892 80 602 80 602

Attaque moyenne (ha) 66 152 37 066 37 066

Attaque faible (ha) 11 453 11 453 11 453

Total 200 497 129 121 129 121

Source :(Chaib Draâ. F, 1999)

Un réseau de postes d’observation dans les zones infestées permet le suivi du cycle du parasite et des conséquences de ses attaques sur l’hôte.

Durant les compagnes de 1997-1998 et 1998-1999 des traitements mécaniques ont touché 60 193 ha de peuplements infestés. Des dépérissements d’arbres par d’autres parasites que la chenille processionnaire (Chêne liège, Eucalyptus, Pin d’Alep) sont constatés dans les wilayas de Jijel, Mostaganem et El Bayadh (Chaib Draâ. F, 1999).

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