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Evolution de la politique commerciale du bois depuis l’indépendance… 114

Dans le document Economie du bois en Algérie (Page 132-137)

Chapitre VI : Marché du bois en Algérie après l’indépendance

I. Evolution de la politique commerciale du bois depuis l’indépendance… 114

Jusqu’à l’indépendance, la commercialisation du bois se faisait uniquement par l’intermédiaire d’entreprises commerçantes privées.

Au lendemain de l’indépendance 50% du marché national était détenu par six (6) grandes entreprises étrangères, le reste par de petits opérateurs privés algériens et étrangers.

En 1963, une phase d’organisation démarrait en vue de la socialisation du commerce extérieur au niveau de tous les secteurs. Entre 1964 et 1965, cinq (5) groupements professionnels d’importations fuirent institués dans divers secteurs. C’est ainsi que fut crée le 1er septembre 1964 le BOIMEX qui est un organisme central rassemblant les opérateurs dans le secteur de la commercialisation du bois et dérivés. Ce groupement d’achat, qui était sous la tutelle du ministre du commerce, avait pour missions de programmer les importations du bois en fonction des besoins et d’en étudier la répartition entre les différents utilisateurs.

Jusqu’en 1970 et avant la création de la SO.NA.CO.B, le marché du bois était entre les mains du BOIMEX qui traitait, par l’intermédiaire des établissements privés qui les groupe, avec les fournisseurs étrangers (SONACOB, 1982).

A cette époque, 6 entreprises étrangères monopolisaient près de 40% des opérations, le reste, soit 60% était réalisé par 105 entreprises d’opérateurs privés.

A partir des années 1970, avec leur création, la SONACOB et la SNLB monopolisaient la totalité des opérations, l’importation et la distribution pour la première, l’industrie de transformation et la commercialisation pour la deuxième.

L’année 1983, début d’une phase de réorganisation, va connaître la naissance de nouvelles entreprises issues de la restructuration de la SNLB et de la SONACOB qui ne monopolisaient plus le marché.

Notons enfin les efforts d’ouverture sur le libre marché depuis 1990 où on assiste actuellement à une phase de transition vers l’économie du marché. L’importation, la distribution et la commercialisation du bois ne sont plus limitées à quelques entreprises

nationales. En fait, les opérateurs nationaux et privés ont désormais le droit d’importer du bois en leur délivrant des autorisations spéciales à cette opération.

II. Création de la SNLB

II.1. Présentation de la société

Par l’ordonnance du 09 août 1967 est crée la société nationale des lièges (SNL). Le 22 février 1968 naît la société nationale des industries du bois (SNIB) qui, après quatre ans d’activités, va subir une restructuration pour devenir le 03 octobre 1972 la société nationale des industries des lièges et du bois (SNLB).

La SNLB avait pour mission :

• Transformation et commercialisation du liège et du bois.

• Création et exploitation des usines des industries des lièges et du bois.

Elle était considérée comme une société industrielle très importante dans le développement de l’économie nationale. Son chiffre d’affaires a atteint en 1979,

758 450 000 DA répartis comme suit :

 Menuiserie générale : 329 724 000 DA  Meubles : 242 123 000 DA

 Première transformation du bois : 115 218 000 DA  Liège : 71 385 000 DA

L’examen de ces chiffres nous a permis de constater que la filière bois occupe la plus importante place (90.54%) des activités de la SNLB, le reste, soit 9.46% revient à la matière liège.

Pour la même année (1979), d’après les statistiques officielles de la SNLB, la production de toutes ses unités ont atteint un taux très élevé, de l’ordre de 70% en moyenne.

II.2. Réorganisation et extension de la SNLB

La SNLB avait utilisé dans un premier temps des usines héritées de la colonisation. Les techniques y employées étaient la plus part des cas artisanales et peu évoluées.

Durant le premier plan quadriennal (1970-1973), une phase de réorganisation et de modernisation des unités existantes a commencé. A ce titre, 15% des investissements prévus au cours de ce plan portent sur la modernisation et l’extension de la société. Ainsi, de nouvelles unités ont été crées à savoir :

 Combinat de Bejaia (complexe de transformation du bois, industrie de panneaux, scieries, contre-plaqués).

 Unité de Boufarik (meubles).

Au cours du 2ème plan (1974-1977), la société a installé une dizaine d’unités. Ainsi trois extensions produisant le mobilier de collectivités à Rouiba, les cabines sahariennes à Birkhadem et les agglomérés noirs à Oued El Aneb furent crées.

II.3. Evolution de la production et de la demande

Avant 1974, si l’on excepte la première transformation du bois et les mobiliers des collectivités avec des taux de satisfaction respectifs de 21.3% et 70.8%, la SNLB a pu satisfaire la demande et établir des prévisions correctes pour toutes les familles de produits, le tableau 21 le montre.

Tableau.21. Evolution de la demande et de la production Libellés de produits 1970 - 1973 1974 - 1977 1978 - 1980 Menuiserie générale (103 m3) D 4110 32229 36368 P 4110 6893 15006 T 100 21.4 41

Meubles meublants (103 unités)

D 88 432 615

P 88 266 579

T 100 61.6 94

Mobilier collectivités (103 unités)

D 480 2060 3630

P 340 1640 4819

T 70.8 79.6 132.7

Mobilier scolaire (102 classes)

D 160 298 261

P 160 249 275.5

T 100 83.5 105.5

Eléments préfabriqués (unité)

D 1682 3400 5545 P 1682 2480 7360 T 100 72.9 132.7 Première transformation (103 m3) D 221 448 467 P 47 322 657 T 21.3 71.8 140.7

Emballage en bois (103 unités)

D 45500 67122 71035

P 45500 54600 57000

T 100 81.3 80.2

Source: SNLB in LETREUCH BELAROUCI N, 1991. D = demande ; P = production ; T = taux de satisfaction

A partir de 1974 et avec le 2ème plan quadriennal, l’accélération du développement en Algérie impose à la SNLB des investissements très importants. Ainsi, afin de répondre à la demande de plus en plus accrue et résorber les déficits, la SNLB a concentré son action sur deux axes principaux de produits : menuiserie générale et première transformation du bois espérant satisfaire en 1978 près de la moitié des besoins. En fait, à ce terme les

prévisions de la première transformation du bois ont été largement dépassées avec un taux de satisfaction de l’ordre de 140% ; tandis que celles de la menuiserie générale n’ont couvert que les 41% des besoins.

III. Création de la SONACOB

III.1. Présentation de la société

C’est dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie nationale de développement, où l’état s’était assuré de la quasi-totalité du contrôle de ce secteur, que vient la création de la SO.NA.CO.B (société nationale de commercialisation du bois) le 19 février 1970 AZOUN K, 1990).

Le patrimoine de ce nouvel organisme était constitué par celui des entreprises qui ont été nationalisées dont les plus importantes étaient :

 Société « DE GRANVIK » à Alger  Société « WAROT » à Alger  Société « SEBCA » à Alger  Société « BOUCHON » à Alger  Etablissement « GIRAUD » à Oran

 Etablissement « Comptoir Forestier » à Oran

Avec la création de la SO.NA.CO.B deux objectifs essentiels devaient être poursuivis :

 La maîtrise des circuits de distribution du bois qui ne qui ne doit par conséquent, connaître, ni spéculation, ni approvisionnement aléatoire ;

 L’uniformisation et la stabilisation des prix sur tout le territoire national par le système de préparation interne

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