La notion de confort

Le confort est l’élément primordial pour le maintien d’une posture assise prolongée. La sensation de confort est un paramètre subjectif, dont l’évaluation est délicate (2).

Les définitions et théories du confort assis sont nombreuses et controversées. Cependant les auteurs s’entendent sur certaines conclusions (34):

- Le confort est construit par l’expérience personnelle,

- Le confort est affecté par différents facteurs physiques, physiologiques et psychologiques,

- Le confort est une réaction à l’environnement. L’esthétique a une influence sur le bien-être et le confort. Il est alors difficile d’identifier le confort ou inconfort lié exclusivement à la position assise.

La distinction entre confort et inconfort est complexe. Hertzberg en 1958 caractérise le confort comme l’absence d’inconfort. Branton en 1969juge que le confort est un état de bien-être auquel l’absence d’inconfort ne conduit pas systématiquement. L’absence d’inconfort ne conduit pas systématiquement à une sensation agréable. Zang propose en 1993 un modèle où les deux entités sont distinctes. Le confort est lié au bien-être et à l’esthétique et l’inconfort

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aux contraintes biomécaniques. L’expérience de chaque individu crée de référentiel individuel de confort et inconfort (34).

Figure N°17 : Représentation graphique de la relation entre le confort et l’inconfort par Zang et al en1993. L’expérience de confort est ressentie si l’inconfort est faible (34).

Un peu plus tard, Vink et Hallbeck (2012) ont défini un nouveau modèle de corrélation du confort et de l’inconfort beaucoup utilisé dans la littérature et dans l’industrie. La figure suivante schématise ce modèle. L’interaction (I) entre l’individu, le produit et la tâche réalisée résulte en une contrainte corporelle biomécanique (H). Influencée par le préjugé / l’espoir (E) de l’individu, la contrainte est perçue (P) puis interprétée comme une sensation de confort (C), une sensation indifférente (N) ou une sensation d’inconfort (D). La sensation d’inconfort entraine une plainte ou douleur organique (M). Les sensations de confort et inconfort peuvent être perçues de manière concomitante. Le cercle souligne le lien fort entre l’espoir / le préjugé et le confort.

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Le confort assis dépend donc :

- Du sujet et de son expérience personnelle,

- Du support et de la contrainte qu’il impose au sujet,

- De l’environnement et de l’attention que le sujet va accorder à la contrainte,

- Du temps passé en position assise.

L’inconfort n’est pas systématiquement associé à une douleur. L’inconfort a un impact sur la qualité du contrôle postural. L’inconfort est corrélé chez un individu sain à la fréquence de variation de posture. Le rétrocontrôle sensori-moteur entraine une modification de posture lors d’une sensation de douleur ou d’inconfort (31,36). L’inconfort a un impact fonctionnel majeur sur les capacités de concentration et de travail (34).

C’est donc un paramètre majeur à prendre en compte lors d’une analyse de poste de travail en position assise prolongée ou en positionnement d’une personne à mobilité réduite.

Plusieurs moyens existent pour l’évaluation du confort et/ou de l’inconfort en position assise. Les plus utilisés dans la littérature scientifique sont :

- Les évaluations directes / subjectives :

o General confort test (31) : évaluation du niveau général d’inconfort sur une échelle numérique de 0 = inconfort extrême à 10 = confort extrême

o Body part discomfort (31) : désignation par le sujet d’une partie du corps inconfortable et cotation numérique de l’importance de l’inconfort (0 = inconfort faible à 5 = inconfort important)

o Tool of Assessing Wheelchair disComfort (TAWC) (37): ce score présente deux parties :

§ General Disconfort Score (GDS) : qui contient 13 items dont 8 relatifs

à l’inconfort et 5 au confort. Chaque item est évalué sur une échelle numérique de 1 (= pas du tout à d’accord) à 7 (=tout à fait d’accord)

§ Discomfort Intensity Score (DIS) : où l’individu peut évaluer sur une

échelle numérique de 0 (pas d’inconfort) à 10 (inconfort sévère) l’inconfort ressenti sur 7 parties du corps (dos, cou, fesses, jambes, bras, pied, mains). L’individu peut rajouter d’autres localisations, ainsi que préciser le type d’inconfort et évaluer le degré d’inconfort général. Ce score est validé pour les personnes en fauteuil roulant.

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o Psychosocial Impact of Assistive Devices Scale (PIADS) (38,39) : ce questionnaire évalue l’impact d’une aide technique sur la qualité de vie, le bien être de la personne et l’autonomie pour les activités de la vie quotidienne. Elle est utilisée en recherche clinique avec différentes populations de patients et d’aides techniques, notamment les fauteuils roulants.

- Les évaluations indirectes / objectives :

o La mesure du temps passé assis sur un même support (34) : c’est une des méthodes les plus simples pour objectiver un inconfort : lorsque la position devient inconfortable, l’individu change de position.

o La pression d’interface par une nappe de pression est corrélée à la sensation d’inconfort (34,40,41): l’augmentation focale de la pression favorise la survenue d’inconfort.

Le confort est une notion complexe, multifactorielle et subjective mais primordiale pour le bien-être et la qualité de vie d’un individu. Son évaluation est indispensable lors de l’analyse d’un positionnement assis.

SYNTHESE

La position assise s’est introduite progressivement dans notre société au service du travail et de la productivité. Cependant, responsable de douleur et d’inconfort, la position assise est

difficile à maintenir à long terme. Aujourd’hui incontournable dans notre société, de nombreux travaux scientifiques ont cherché à identifier les causes de ces douleurs et à proposer des adaptations de la posture ou du support. La tendance actuelle s’oriente vers une

approche ergonomique permettant d’adapter l’environnement aux besoins fonctionnels de l’individu. Ces avancées ont été reprises dans le domaine de la santé pour améliorer le

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