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Description d’un fauteuil roulant

PARTIE I : Etat de l'art sur la position assise et le positionnement au

2. LES UTILISATEURS DE FAUTEUIL ROULANT

2.2. Le fauteuil roulant

2.2.2. Description d’un fauteuil roulant

Le FR est une aide technique à la mobilité (ATM). L’OMS définit une aide technique comme « tout produit (y compris tout dispositif, équipement, instrument, technologie et logiciel) fabriqué spécialement ou généralement sur le marché, destiné à prévenir, à compenser, à contrôler, à soulager ou à neutraliser les déficiences, les limitations d’activité et les restrictions de la participation ».

Un véhicule pour personne handicapée (VPH), défini par la Haute Autorité de Santé (HAS), est une aide technique à la mobilité et aux déplacements. Il s’adresse aux personnes présentant une incapacité totale ou partielle, provisoire ou définitive à la marche. Cette définition comprend le FR, les poussettes, tricycles et châssis roulant porte-coquille.

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Tout FR comporte : - Un châssis,

- Un système de soutien de corps qui contient l’assise, le dossier, les reposes pieds et de manière optionnelle les accoudoirs,

- Des roues,

- Un système de conduite.

Cette description est issue des documents de formation délivrée par le Centre d’Étude et de Recherche pour l’Appareillage des Handicapés (CERAH).

Le châssis est l’élément du fauteuil qui structure le fauteuil et soutient le poids du corps. Il peut être rigide, pliant, rabattable. Il peut être équipé de roulettes anti-bascules.

Le système de soutien du corps du fauteuil permet la répartition du poids du corps. Il comporte :

- Le siège (ou l’assise) qui permet de soutenir le bassin et les segments fémoraux. Il peut être souple ou rigide. Les paramètres importants du siège sont :

o sa largeur : elle doit correspondre à la largeur du bassin plus 1 à 2 cm,

o sa profondeur : elle doit respecter une distance de 3 à 5 cm entre le bord antérieur du siège et la face postérieure du genou (pour éviter tout risque de compression vasculo-nerveux au creux poplité),

o l’inclinaison du siège (ou assiette) : l’inclinaison vers l’arrière peut permettre de stabiliser le bassin contre le dossier. A l’inverse l’inclinaison vers l’avant (diminution de l’assiette) va permettre une posture assise plus active en favorisant la lordose lombaire,

o la hauteur siège-sol : elle va dépendre des accessoires de positionnement présents (coussin) et du mode de propulsion du fauteuil,

- Le dossier qui permet de maintenir la stabilité du tronc. Il peut être souple, réglable en tension, rigide capitonné. Plusieurs mesures sont à regarder :

o la hauteur : elle est considérée comme moyenne lorsqu’elle arrive sous la pointe de l’omoplate. Un dossier plus haut favorise le maintien du tronc et le confort. Un dossier plus court augmente la liberté de mouvement des membres supérieurs et permet une meilleure maniabilité du fauteuil,

o l’inclinaison du dossier vers l’arrière permet de diminuer l’angle de flexion de hanche et augmente la rétroversion pelvienne. Elle est le plus souvent présente

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dans les fauteuils roulants confort en association avec des reposes-jambes, un appuie-tête et parfois une mentonnière,

- Les accoudoirs (optionnels) qui permettent le bon positionnement des membres supérieurs et qui peuvent contribuer au maintien du tronc. Ils peuvent être escamotables, amovibles ou fixes pour faciliter les transferts, avec la présence ou non d’une gouttière permettant un meilleur maintien de l’avant-bras. Leur disposition peut orienter le bras et faciliter l’utilisation d’un joystick sur un FRE par exemple. Le paramètre important à souligner est la hauteur des accoudoirs. Ils doivent permettre un bon soutien du membre supérieur. Des accoudoirs trop hauts entrainent une contrainte au niveau de l’épaule. Des accoudoirs trop bas favorisent une attitude cyphotique. Un mauvais réglage entraine aussi des difficultés de propulsion du fauteuil,

- Les repose-pieds qui permettent de soutenir les secteurs jambiers et de positionner les pieds à angle droit. Ils peuvent être escamotables, amovibles, inclinables ou fixes, avec une ou deux palettes. Les paramètres importants à regarder sont :

o la hauteur : elle dépend de la taille des secteurs jambiers de l’individu. Elle doit respecter la garde au sol afin de ne pas gêner pour les déplacements (la hauteur repose-pied/sol doit être entre 4 et 7 cm). Une hauteur de repose-pieds adaptée doit permettre aux cuisses de reposer entièrement sur le siège. Cela permet d’éviter un appui sélectif au niveau des ischions et donc de prévenir des escarres. Des repose-pieds trop hauts vont favoriser un hyper appui sur les ischions car les cuisses n’auront pas d’appui sur le siège. A l’inverse, des repose-pieds trop bas entrainent une rétroversion du bassin, exposent le sacrum et la face inférieure des cuisses (voire la plante des pieds) à des escarres et favorisent une déformation en équin de la cheville

o l’inclinaison : les repose-pieds doivent permettre un appui plantigrade du pied en position de référence.

Le système de soutien du corps peut être :

- Inclinable : une inclinaison en arrière de 40° permet de diminuer de manière significative les pressions au niveau des ischions en augmentant l’appui sur le dossier. Dewers a démontré qu’une inclinaison du système de soutien du FR dans une population de patients présentant une sclérose en plaque (SEP) permet d’améliorer la sensation de confort et de stabilité et d’augmenter le temps d’assise. Cependant, ce dispostif augmente le poids du fauteuil et diminue sa maniabilité (46),

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- Réglable verticalement pour les FRE uniquement (ou lift) et/ou pivotant : pour faciliter l’accès à l’environnement.

Figure N°22 : schéma d’un fauteuil roulant manuel standard

Les rouessont indispensables pour la mobilité du fauteuil. Les roues motrices assurent la propulsion (les grandes roues d’un fauteuil roulant manuel (FRM) par exemple). Les roues directrices assurent l’orientation du fauteuil (les petites roues avant d’un FRM). Elle peuvent être équipées :

- De pneumatique : léger, amortisseur de choc sur terrains accidentés mais risque de crevaison,

- De bandage : plus lourd, suppression du risque de crevaison.

Sur un FRM, les roues arrières peuvent être fixe ou à démontage rapide. Un carrossage des roues peut être installé pour permettre une meilleure stabilité et maniabilité en rotation. Mais cette disposition augmente l’encombrement du fauteuil.

L’empattement du fauteuil est défini par la distance au sol qui sépare l’axe des roues avants et arrières. Une augmentation de l’empattement améliore la stabilité du FR mais diminue la maniabilité pour la propulsion (47).

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Figure N°23 : Illustration d’un carossage des roues arrières (à gauche) et de l’empattement (à droite)

Le système de conduite comprend :

- Le système de propulsion et de direction. Le fauteuil peut être guidé de différentes manières :

o La propulsion manuelle via :

§ Les mains courantes sur les roues motrices uni- ou bilatérales § Le levier pendulaire qui permet la propulsion manuelle unilatérale o La propulsion électrique :

§ Par un moteur électrique à propulsion ou à traction § Par motorisation d’un FRM :

• Par une cinquième roue motorisée (Exemple : Minotor ®)

• Par motorisation des deux roues motrices

• Par un dispositif d’assistance électrique à la propulsion manuelle (Exemple : E-motion ®)

- Le système de freinage pour permettre d’immobiliser le fauteuil. Il est localisé sur les roues motrices.

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