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Notes critiques

prÕj 80 Zakca‹on nomodid£skalon tîn „ouda…wn

III. Notes critiques

Ce chapitre discute surtout des choix textuels de l’édition, et présente, pour les parties non conservées en grec, la traduction de F. C. Conybeare lorsqu’elle existe, sinon la nôtre. Titre : Les manuscrits arméniens hésitent sur le titre et divergent entre eux (les différents

titres sont cité ci-dessus, p. 20). Ils concordent cependant pour ne pas appeler Zachée « docteur de la loi » mais seulement « juif ».

AZ 1.1, ›na enai qeÒn : L’arménien (éd. = M 2679, légèrement corrompu juste avant) dit littéralement, « qu’il n’est pas Dieu » ou « que Dieu n’est pas ». Pour sauver cette phrase, il faudrait supposer que la première traduction fait référence, de façon bien peu naturelle, à l’autre Dieu de la ligne 2. En y ajoutant l’adjectif « other », F. C. Conybeare propose une leçon plus raisonnable, égale du reste au texte du M 3506 (cf. ci-dessus, p. 18). Dans ces conditions, il vaut mieux suivre l’accord du grec et de M 3506.

AZ 1.5, 2.1, ™k gunaikÕj : Le texte de cette expression sera discuté ci-dessous, p. 391. AZ 1.5, ¢koÚontej : Dans l’édition arménienne, il manque un verbe à la fin du

paragraphe. F. C. Conybeare ajoute « to say », alors que le texte du M 3506 correspond à celui du grec (cf. ci-dessus, p. 18), qui, de plus, fait davantage sens.

AZ 3.3, aÙtÕ : Nous restituons aÙtÕ, à partir duquel il est facile d’expliquer le aÙtù de p, le aÙtÕj de V, et le aÙtÕn sous-entendu par l’arménien, qui serait aussi une solution raisonnable. Par contre, considérer le aÙtù de p comme une lectio difficilior, et lire « à qui dis-tu que Dieu a parlé selon lui (Moise) », semble trop peu naturel.

AZ 7.2, aÙtù : On s’attendrait à lire aÙtÍ ; de plus, à cause d’AZ 8.3 la Sagesse ne peut pas être le sujet du verbe. F. C. Conybeare (Cony.5 n. 1) pense que l’auteur parle de la Sagesse au masculin à cause de son identification avec le Christ, mais en AZ 11.2 et AZ 12.1 il n’hésite pas à mettre un féminin en référence à la Puissance et à la Sagesse (voir aussi AZ 10, AZ 13.1-2, AZ 14.1). Il faut donc soit supposer une erreur de copie (ou d’orthographe), soit que l’auteur avait simplement en tête le terme « Verbe ».

AZ 7.4, sune…dhs…n sou œcontoj ¢gaq»n : Dans l’arménien, ce sont les deux interlocuteurs qui doivent avoir une bonne conscience. Le grec met davantage Athanase en position de professeur. Il est difficile de trancher.

AZ 8.3, æj oÜshj e„kÒnoj toà ¢rcetÚpou : L’arménien omet cette fin de la phrase. Il est difficile de trancher.

AZ 9.1, kat' e„kÒna kaˆ Ðmo…wsin : L’arménien ne reprend pas ces mots avant ¹metšran AZ 9.3-6, ”Alloj qeÕj … oÙk o‡damen : Cette intervention d’Athanase est très différente

en arménien : Asdova/ a3. usd an2navorov;yann, a3. o[ usd pnov;yan. Le texte de l’édition, copié du manuscrit V 218, est confirmé par les manuscrits M 2679 et M 3506. F. C. Conybeare traduit cette phrase par « Another God as touching personality, but not as touching (or according to) nature. » (Cony.6 n. 3 ; Cony.1897.304). Cependant, pour tenir compte que an2navorov;ivn est l’un des termes techniques pour désigner les personnes de la trinité alors que pnov;ivn désigne l’essence divine, nous pourrions traduire par « autre Dieu quant à la subsistance mais pas quant à l’essence ».

Même si la formule « Autre Dieu quant à la subsistance » peut paraître osée, il est plus raisonnable de considérer que le traducteur a voulu rendre le grec plus clair, en le rapprochant du langage des credos, que d’estimer que le copiste de l’hyparchétype g ait

introduit cette explication, somme toutes un peu confuse, sur l’unité divine, à la place d’une formulation plus « standard ». Il s’agit donc d’une modification intentionnelle du texte, à caractère théologique, sans que cela n’implique que le grec soit considéré comme non orthodoxe.

AZ 10 : Sur la littéralité de la traduction arménienne de ce passage, V. CALZOLARI, La version…, pp. 139-140.

AZ 11.3, kaˆ Ðmo…wsin ¹metšran : Malgré la corruption du manuscrit à cet endroit, T permet de confirmer l’inversion des termes dans p.

AZ 12.3 : L’édition arménienne présente la réplique de Zachée comme une question.

AZ 13.6, stoice‹on : Pour respecter une certaine correspondance entre les familles lexicales grecques et arméniennes, le traducteur recourt à un néologisme, mais le sens correspond bien au grec774.

AZ 14.5, lelalhkšnai, aÙtÕn tÕn qeÒn : l’ordre des mots est sûr en p, mais pas en g. AZ 15.1, «ra : On aurait aussi pu lire ¥ra, qui soulignerait davantage la progression du

raisonnement, mais «ra correspond à l’accentuation de V (l’accentuation de W n’est pas claire ici).

AZ 15.3, kaˆ m£lista t¦ ple…ona tîn ¢ntigr£fwn… oÙ prÒskeitai : Contrairement à ce que laisse croire la traduction de F. C. Conybeare, l’arménien, avec un vocabulaire légèrement different, correspond bien au grec.

AZ 15.3, prÒskeitai : W peut se lire indifféremment prÒkeitai ou prÒskeitai, parce que le groupe pr surmonté du o peut aussi être compris comme une abréviation de prÒs-. AZ 19.2-3, m¾ gšnoito … dÚo qeo… : Saut du même au même dans l’édition arménien (éd.

= M 2679). M 3506 par contre conserve ces deux remarques (cf. ci-dessus, p. 19). AZ 19.4, oÙ dÚo basile‹j : L’arménien ajoute « mais un seul » après ces termes.

AZ 20.5 : Nous comprenons cette phrase comme une affirmation ironique, mais nous aurions aussi pu la mettre sous forme interrogative.

AZ 21.3, æj ¥nqrwpoj : Il est difficile de choisir entre le grec æj ¥nqrwpoj et l’arménien « in the flesh », qui est une tournure peut-être plus apollinariste. Par contre la solution de F. C. Conybeare, qui combine les deux, est trop artificielle.

AZ 23.4, ¹merofa»j : Cet adjectif, très rare, est attesté chez Alexandre d’Aphrodisias, et, à époque byzantine, chez Nicétas Choniates, chez le Ps. Zonaras et chez Eustathe de Thessalonique. Même si nous n’avons pas trouvé d’attestations pour l’époque patristique, nous le conservons comme lectio difficilior, face à ¹merofan»j, qui se trouve, par exemple dans le pseudoathanasien Dialogus i contra macedonianos (Mac.1)775 §8 (p. 64.1301A, éd. E. CAVALCANTI).

AZ 23.4, diapl»ttV : Les différentes formes peuvent s’expliquer en postulant une erreur de g qui, ayant en tête le pl£sai précédent écrit diapl£ssei ou diapl»ssV. V va plus loin dans cette erreur en écrivant diapl£sai. L’arménien (éd. = M 2679 ; ce morceau

774 Cf. V. CALZOLARI, La version…, p. 131 n. 25.

manque dans M 3506) ajoute une particule interrogative devant diapl»ttV, qui correspond au grec t…. L’idée de F. C. Conybeare est intéressante, mais elle serait plus plausible s’il restituait « diapl£ssei: t… diapl»ttV » et supposait ensuite une erreur par la forme générale du mot et l’identité du son de la dernière diphtongue.

AZ 23.5, mia…nesqai ;… tÁj gastrÒj ; La ponctuation de F. C. Conybeare aplatit quelque peu le texte et crée un problème de grammaire pour la dernière phrase, mineur mais inutile. AZ 27.3-29.3, kaˆ œti Ðmo…wj… 'E¦n d ¢nagnùj : L’arménien (éd. = M 2679) omet

toute cette partie y compris les mots cités (Cony.1897.310 ; apparemment pas signalé dans Cony.). Le sens qui en résulte n’est pas impossible, bien qu’il soit meilleur en grec, où l’ironie de Zachée est davantage perceptible. Comme nous l’avons dit, c’est aussi à cet endroit que s’achève brusquement le M 3506.

Ce passage a beaucoup souffert, puisque T omet une réplique de Zachée en commettant un saut du même au même sur le nom de l’interlocuteur.

AZ 29.4, de‹xon ¢pÕ tîn grafîn : L’arménien (éd. = M 2679), qui a été traduit « The proof is in Scripture » (Cony.1897.310), serait mieux rendu par « Donne une preuve à partir de l’Ecriture », ce qui correspond bien au texte grec.

AZ 31.3, ™ceij d pe‹sa… me : Le texte des manuscrits grecs s’explique facilement si on admet que l’hyparchétype contient le texte supposé par l’arménien (éd. = M 2679) : « canst thou persuade me » (cf. Cony.1897.310). C’est la solution adoptée ici, d’autant plus qu’elle n’implique l’utilisation d’aucun terme qui ne se trouverait pas dans les manuscrits grecs. AZ 32.3, oÙk ™x ¢ndrÕj : Pour suivre l’arménien, F. C. Conybeare supprime la négation et

fait de la phrase une question. Le texte grec s’explique bien si on le considère comme une affirmation.

AZ 34.3, gÁ : L’accord de T et de l’arménien (éd. = M 2679) peut s’expliquer de plusieurs manières :

- ils présentent le texte original, et les deux autres témoins, indépendamment, ne comprenant plus l’abréviation mhr la corrigent en gÁ. Cela signifierait que m»thr est la leçon de p, g, et b ; une variante de cette solution consiste à imaginer que l’erreur s’était déjà glissée dans p ou g, et que T rétablit le texte, par exemple en fonction du sens ; - nous préférerons considérer que gÁ, par ailleurs non attesté dans la LXX, est une lectio

difficilior, que T et l’arménien corrigent en fonction du texte standard.

AZ 34.4, Damaskhno‹j kaˆ Samare…taij : F. C. Conybeare supposait une perte du texte par homoiotéleute, dans le grec et dans l’arménien (Cony.24 n. 3).

AZ 35.6, mšllei cristÕj genn©sqai, kaˆ : L’arménien (éd. = M 2679) omet ces mots (Cony.1897.312) ; est-ce une erreur au niveau de l’hyparchétype b, à cause de la récurrence du verbe mšllw ?

AZ 35.6, kaÚshte : Le subjonctif kaÚshte est ici rétabli, peut-être à tort (y aurait-il une faute de grammaire dans l’original ?)

AZ 37.1, diaq»khj : L’arménien (éd. très proche de M 2679) ajoute à ce mot « et de la loi. » (Cony.27 n. 1, Cony.1897.313 ; cf. remarque suivant). Il semble simplement que, pris par son élan, le traducteur (ou un copiste) produit une expression fréquente en arménien « l’ancienne alliance et la loi » (cf. ci-dessous, AZ 37.1).

AZ 37.2, diaq»khj : En 37.2, l’arménien remplace « testament » par « loi » (cf. ci-dessus, AZ 37.1). Or, la citation provient de Deut. 28.66, donc de la partie de la partie du

Premier Testament aussi appelée « la Loi ». Le texte arménien est donc aussi tout à fait

possible, et on ne peut pas entièrement exclure que ce soit un hyparchétype grec qui ait introduit le terme « alliance », qui lui semblait peut-être plus naturel, ou par imitation de 37.1. AZ 38.3, kaˆ ™pˆ tÕn ƒmatismÒn mou œbalon klÁron : o est assez sûr, malgré l’oubli

d’un manuscrit arménien (M 2679 le contient) et les problèmes de T.

AZ 39.3, ¢nÒmwn : Il est difficile de savoir si l’¢nÒmwn du grec est une erreur de copie pour l’¢nomiîn supposé par l’arménien, ou si ce dernier a rétabli un texte plus standard. AZ 41.5, met¦ … ™log…sqh : Il est intéressant de remarquer que V et W font la même

erreur de copie, par saut du même au même. La présence du texte en T et dans l’arménien (éd. = M 2679) exclut que cette omission remonte à l’hyparchétype776.

kakoÚrgwn : Le sens, le texte arménien et la référence au texte biblique permettent de corriger T et de restituer le mot grec illisible. On ne peut cependant exclure que o ait dit ¢mnÕj et que b ou a aient restitué une leçon plus conforme à leur Premier Testament. AZ 42.2, tafÁj : le manuscrit V 218 suit le grec (selon les éditeurs), alors que V 818, suivi

par l’édition arménienne et par la traduction anglaise (Cony.1897.316), lit deux fois « mort ». La note de F. C. Conybeare (Cony.30 n. 3) n’est donc pas correcte.

AZ 44.2, gegšnnhtai : L’arménien dit « naître » (cf. Cony.1897.316 ; éd. = M 2679), ce qui supposerait gegšnnhtai en grec, à la place de gegšnhtai. On explique bien comment le grec peut passer d’une forme à l’autre, alors que la faute en arménien ne serait pas du tout mécanique. Il faut donc admettre que b contenait la première forme, alors que g contenait la seconde. Mais lequel des 2 manuscrits est fautif ?

Pour anticiper sur le commentaire (cf. ci-dessous p. 391), aucun exemple de la formule avec g…nomai n’a été trouvé avant Jean Damascène, alors que la formule avec genn£w est bien attestée aux IVème et Vème siècles. Nous pourrions certes argumenter que le texte contenait gegšnhtai et qu’un copiste l’a très tôt normalisé (ce serait une lectio difficilior), Cependant, la formule avec genn£w est trop répandue et le glissement depuis cette dernière trop facile, pour ne pas suivre F. C. Conybeare et ne pas rétablir gegšnnhtai.

AZ 45.2, `Or´j Óti… : L'édition arménienne lit : « Dost see how that wisdom is needed to enquire how to be able to understand that the Holy Spirit … ? » (Cony.1897.316), alors que M 2679 pourrait se traduire : « Vois-tu qu’il faut chercher avec sagesse… ? ». En grec, la phrase pourrait aussi se comprendre comme une interrogation, mais pour le reste elle diffère de l’arménien. Etant donné l’unanimité du grec, et l’hésitation de l’arménien, nous suivons le grec.

AZ 45.3, gegšnnhtai : Même remarque qu’en AZ 44.2 (cf. Cony.1897.316 ; éd. = M 2679). AZ 45.3-4, SÝ epaj … 'Aqan£sioj : L’omission de T, qui revient à attribuer la réplique

d’AZ 44.4 à Zachée et n’a pas de sens, est difficile à expliquer en dehors d’une simple distraction du copiste.

AZ 45.4, ¢ll¦ kat¦ dhmiourg…an : Conybeare omet par erreur la seconde occurrence des termes.

AZ 46.3, kaˆ œsti maqe‹n : La variante proposée par F. C. Conybeare est peut-être plus proche de l’original que celle de l’hyparchétype g. C’est difficile de trancher.

AZ 47.2, t… ¢pant»sei … ¢nagge…lw Øm‹n : L’omission de l’arménien (éd. proche de M 2679) s’explique par un saut du même au même (dans b ou dans a ; Cony.32 n. 1 ; Cony.1897.317). uƒoˆ 'Iakëb : Le texte peut être ponctué de différentes manières, suivant si uƒoˆ 'Iakëb se réfère à ¢nagge…lw ou à ¢koÚsate, et suivant si on fait de 'Isra»l une apposition au sujet de ¢koÚsate, ou son complément. Les virgules permettent de ne pas trancher. toà patrÕj ¹mîn : C’est par erreur que Conybeare traduit « Hear ye, Israel, your Lord » (Cony.1897.317).

AZ 49.1 : Contrairement à la traduction (Cony.1897.317), l’arménien (éd. = M 2679) attribue cette réplique à Zachée.

AZ 49.2, ½kousaj : Certains manuscrits arméniens (dont le M 2679) ajoutent une négation interrogative, « N’as tu pas entendu … », sans incidence pour le sens.

AZ 51.2, kaˆ ™pikaloÚmeqa basilša : Le texte de l’hyparchétype g est sûr. Mais est-ce l’arménien qui omet kaˆ ™pikaloÚmeqa, ou est-ce le grec qui l’ajoute ? Et est-ce l’arménien qui ajoute « Christ » ou est-ce le grec qui l’omet ? (cf. Cony.1897.318 ; Cony.33 n. 2). La réponse est d’autant plus difficile que les manuscrits arméniens sont hésitants.

AZ 53.2, < …pantokr£tori > : L’omission de l’hyparchétype g, supplée par F. C. Conybeare sur la base du texte de la LXX, s’explique par un saut du même au même. L’arménien (éd. = M 2679) confirme sa présence dans l’original (cf. Cony.1897.318 ; Cony.33 in margine + n. 4-5). La teneur exacte du morceau manquant n’étant pas connue, il vaut mieux laisser en note le texte de la LXX.

AZ 54-55.2, Zakca‹oj:…, <'Aqan£sioj: >…, ['Aqan£sioj:] : Pour une raison difficile à expliquer, dans le grec, les répliques étaient déjà dérangées dans l’hyparchétype g, sans que le résultat ne donne de sens satisfaisant. F. C. Conybeare a eu donc raison de suivre ici l’arménien (éd. = M 2679), mais n’aurait pas dû commencer un nouveau chapitre au milieu de la réplique d’Athanase ; il a été déplacé ici au début de cette dernière (cf. Cony.1897.318-319 ; Cony.33 nn. 5-6, 34 n. 2).

La situation est compliquée par le fait que la première phrase de Zachée en AZ 54.1 ne se trouve pas dans l’arménien (éd. = M 2679), suite à un saut du même au même, comme F. C. Conybeare l’avait déjà remarqué.

AZ 57.3, <À> : Le comparatif se justifie à cause de l’arménien et du sens (Cony.35 n. 11 ; Cony.1897.319). Le texte grec pourrait se comprendre comme une phrase positive (« en effet il est plus grand le nom que nous avons »), qui s’insérerait beaucoup moins bien dans le texte, notamment à cause de la suite.

AZ 58.1, ™phgge…lw : Il vaut mieux considérer l’'Epigge…lw des manuscrits comme un iotacisme.

AZ 59.1-2, Zakca‹oj: ”Elaion… sou e‡rhtai : Par saut du même au même, l’arménien (éd. = M 2679) omet toute la réplique de Zachée et le début de la remarque d’Athanase. AZ 60.1, Ð taàta lšgwn : Alors que le grec lit une seule phrase, avec une négation, les

témoins arméniens hésitent sur le texte de la seconde partie, que l’édition arménienne, de façon discutable, considère comme une phrase différente. Pour cette seconde partie, le V 218 et le M 2679 présente une question orientée (« … vraiment… ? »), alors que le V 818, suivi par les éditeurs, donne une phrase interro-négative non orientée ; puis

l’arménien est unanime contre le grec. Une lecture simple de l’arménien ne donne pas de sens satisfaisant dans le contexte « Est-ce que Christ [est] vraiment Dieu ? » (V 218, M 2679) ou, avec un contre-sens, « Le Christ n’[est-il] pas Dieu ? » (V 818). Si on sous- entend « il s’agit », la première leçon est éventuellement possible : « Est-ce [qu’il s’agit] vraiment du Christ Dieu ? ». Cette réplique cependant serait bien plus « plate » qu’en grec, où Zachée attaque Athanase et « son » Christ.

En grec, faut-il comprendre la seconde partie comme une question ou comme une affirmation de Zachée ? D’un côté, nous pourrions voir ici un autre exemple des nombreuses questions en m¾ de ce dernier (cf. ci-dessous, p. 135). Cependant, contrairement à la plupart des autres occurrences, il n’y a pas ici de verbe conjugé ; de plus, en nous laissant guider par le sens, nous arrivons naturellement à comprendre que Zachée affirme, avec force, qu’Isaïe ne parle pas du Christ d’Athanase.

AZ 60-62 : L’arménien (éd. = M 2679) ajoute une longue discussion sur Is. 61.1, que F. C. Conybeare a mis en anglais dans le texte :

3 « Athanasius : Rather this, that which Isaiah said, he said in the person of Christ.

Listen therefore to his entire prophecy, that thou mayest know that the prophecy suits no one else, except Christ alone. For it says as follows : The Spirit of the Lord is

upon me, wherefore He hath anointed even me. *To evangelize the poor hath he sent me*777, to heal the broken in heart, to preach to the captives release and to the blind

that they see, to proclaim a year acceptable to the Lord and a day of recompense to our God. To have mercy on all mourners, to give unto the mourners the glory of Sion ; instead of ashes, anointing of gladness ; and to the mourners a garb of gladness, instead of sighs or a spirit of heaviness. They shall be called a race of righteousness, a plant of the Lord unto glory ; and they shall build and renew the cities laid waste, made desolate of the Gentiles. And aliens shall come to shepherd thy sheep, and foreigners [to be they] ploughmen and vine-dressers. But ye shall be called priests of the Lord ; servants of our God shall ye be named, the powers of the Gentiles must ye devour and with their riches become wonderful. Thus shall they have the earth as a second heritage, and joy everlasting be upon their heads. For I am the Lord who love righteousness and hate robbery with injustice.

AZ 61. Zacchaeus : All this is spoken concerning our generation.

2 Athanasius : Joy everlasting has not been and is not now upon your heads. 3 Zacchaeus : No one insults another by way of argument.

4 Athanasius : I do not insult thee ; far be it from me to do so. But if thou canst prove

to me that joy everlasting has been yours, whose very city and temple has been destroyed, and your government, and country, and ark, and holy of holies, and cherubim, and mercy-seat, then whatever thou hast learned, tell it forthwith.

AZ 62. Zacchaeus : But all this is to be in the future, though the time is not yet.

2 Athanasius : Dost thou however thyself admit the anointing with the Holy Spirit,

and that the prophecy of Isaiah has not been fulfilled in the case of a single one of the kings and prophets that have already been ?

3 Zacchaeus : Had then not Isaiah the Spirit ?

Athanasius : He had the Holy Spirit of God, and not Isaiah alone, but all the prophets of God. But what I have just now cited from him, Isaiah spoke not about himself, but about another.

4 Zacchaeus : And I say that he spoke about another, yet not about thy Christ. »

(Cony.36-38 ; voir aussi Cony.36 n. 2).

D’une part V. Calzolari a montré que le texte conservé en arménien appartient à

l’original778. Il est d’autre part difficile d’expliquer une si longue omission dans le texte

grec par un saut du même au même, bien que les termes « Ð sÕj cristÒj. 'Aqan£sioj » semblent être récurrents à l’endroit de la rupture. Il reste au moins deux autres possibilités, entre lesquelles il n’est pas possible de trancher :

. la perte d’un folio dans un hyparchétype ;

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