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NOS STATIONS ALPESTRES ET BALÉNAIRES

Dans le document 1888 1 (Page 161-165)

1 y a quelques années, on ne trouvait pas ou très peu d'endroits dans notre canton où l'on piit jouir des agréments de la nature alpestre, avec des installations propres à attirer les personnes désireuses de joindre l'utile à l'agréable, c'est-à-dire celles qui, pour aimer les charmes de la nature, ne sont pas insensibles pour au-tant aux agréments d'une table substan-tielle et d'un logis confortable. On allait dans les vallées des cantons voisins, dans roberland surtout, on s'annonçait long-temps à l'avance dans les établissements en vogue, pour être assuré d'une place souvent très modeste et payée ordinaire-ment fort cher. C'est par sommes

considé-— 78 considé-—

rahles (jtie se cliil'frent les pensions payées par les gens aisés de notre canton à nos voisins plus actil's, plus entreprenants pour les villégiatures des mois d'été.

Aujourd'hui— nous sommes heureux de le constater

— non seulement nous ne sommes plus obligés d'aller au dehors chercher ces lieux de plaisance, ces stations alpestres, ces établissements de bains qui attirent tant d'étrangers dans d'autres cantons, mais nous pouvons au contraire oiïrir k la clientèle étrangère un choix aussi varié que n'importe où d'établissements de ce genre.

Les Colonibellcx, k une demi-lieue de la station de Vaulruz, jouissent, grâce à leur ravissante position, à l'excelleni accueil et aux cures diverses qu'elles oH'rent à leurs hôtes, d'une réputation ipii n'est plus à l'aire.

.V partir de Bulle, qui reste le centre où convergent les excursionistes, nous avons les vallées de la Haute-rrruyére et de CJiarmey, avec Moiilboron, Albeuvc, Grandvillard, Broc, Cliarmey, BelUgarde, etc., sans oublier le vieux bourg qui a donné son nom à cette délicieuse contrée.

Voilà pour les stations alpestres proprement dites : celles où un air des plus salubres, joint aux soins em-pressés des tenanciers, suffit souvent à rétablir une santé plus ou moins altérée par un excès d'étude et de travail ou par le séjour des villes. Tous ces endroits sont de plus en plus fréquentés, non seulement par les gens du pays, niais même par des étrangers, qui tous en reviennent entièrement satisfaits, en se promettant d'y retourner une prochaine année.

Quant aux stations essentiellement balnéaires, elles ne manquent pas non plus dans noire canton. Les bains du lac-A'oir, sur lesquels nous avons publié, dans les Et rennes de -1879, des détails qu'il serait trop long de rappeler ici, hébergent annuellement, lorsque le temps est favorable, un respectable contingent de familles étrangères qui non seulement y font Une saison, mais qui reviennent chaque été. — Dans le voisinage, d'autres bains infiniment plus modestes « les petits bains du

Lac-— 79 , ^

Noir », siifiiseiit aux petites bourses, et en général aux bons villageois qui préfèrent une table copieuse et le sans-gène de la ferme à tout le luxe des grands établis-sements.

Les bains de Mnnlbarry, dont la réputation est non moins ancienne que celle du Lac-Noir ^), sont ressortis de leurs cendres, tout frais et pimpants, pendant l'été de 1884. La source coule du milieu d'une grotte rus-tique fort réussie. Quant à l'hôtel, il présente l'aspect le plus gracieux. C'est un élèpant chalet, avec véranda, balcon, grande salle, petit salon, chambres de bains et douches au rez.-de-cliaussée et chambres à coucher au premier étage. 11 va sans dire (|ue cette construction n'est que provisoire. Mais ce qui lui donne un charme indicible, c'est l'admirable vue (pi'on a de toutes les fenêtres et de toutes les chambres. Le panorama de Montbarry est sans contredit le plus beau panorama alpestre du canton de Fribourg.

A une lieue et demie de l^ribourg et à vingt-cinq minutes de la station de (Iruin, nous avons Bonn, nou-vellement restauré à fond, qui otïre, avec ses source^'' sulfureuses très efficaces, des agréments non moins appréciés. Ces bains sont surtout précieux pour les cita-dins auxquels leurs affaires ne permettent pas de séjour-ner trop loin du chef-lieu.

Les bains de Bonn jouissent d'une très ancienne réputation et leur existence semble remonter au-delà du XV^ siècle, vers le milieu duquel ils appartenaient à Ulli Heid de Lanthen, d'où ils passèrent par bien des mains avant de parvenir à M. J. Hogg, leur

proprié-taire actuel.

« En 1607, nous dit Berchthold •^), les bains de Bonn (jadis de Pont) appartenaient à Jost Gilger ; mais comme ils étaient fort délabrés, le Gouvernement lui donna un mois de terme pour trouver à les placer en mains

capa-1) Les sources de Montbarry furent découvertes et analysées pour la pre-mière fois en 1784 ; les premiers vestiges des bains du Lac-Noir remontent à l'année 1783.

2) Histoire du canton de Fribourg, T. UI, pages t et 239.

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blés, faute de quoi il s'en emparerait pour le prix de 1,200 livres et 30 livres d'honoraires. Une commis-sion nommée à cet effet les remit aux frères Grâtz, caba-retiers aux Tanneurs; mais, en 1644, on les retrouve comme propriété du gouvernement, qui y fit construire une chapelle. »

« Les bains de Bonn étaient en grande vogue. En 1728, ils furent amodiés pour trois ans à Rod. Guyot, de Fribourg, à raison de 50 écus-bons par année. L'Etat en fit réparer la chapelle et accorda plus tard quelques privilèges au propriétaire. Ils passèrent ensuite à la famille Bourgknecht, et de là au capitaine Ernst, de Berne, qui les acheta pour O.SIOécus. La veuve Bourg-knecht née Mùller avait été autorisée à les vendre en 1738.» Depuis lors, la famille Muller est rentrée en possession de cet établissement dont elle resta proprié-taire jusqu'à ce que M. Joseph Hogg, de Fribourg, en fit l'acquisition en septembre 1883.

Les bains de Bonn, dont le bâtiment, avec ses 70 chambres meublées à neuf, a été lui-même entièrement restauré, sont tenus par leur nouveau propriétaire sur un pied qui ne laisse rien à désirer. Sans le luxe des grands établissements de ce genre, on y trouve un vrai confort et — ce qui n'est pas à dédaigner — une excel-lente cuisine. Avec cela, le service, l'ordre, la propreté y sont irréprochables, et les soins les plus empressés, les plus sympathiques y sont prodigués à toute personne dont l'état de santé réclame les égards et les attentions de la vie de famille avec le sans-gêne du chez soi.

Une jolie brochure de 28 pages, qui a paru en 1885 *) et que chacun peut se procurer, donne sur les Bains de Bonn — situation topographique, historique, environs, eaux thermales — tous les renseignements désirables.

1) Nolice sur Us Bains de Bonn dans te canton de Fribonrq, restaurés et desservis par M. J. Hogg, propriétaire. — Fribourg, imprimerie du Chroni-queur suisse, 1885.

Dans le document 1888 1 (Page 161-165)