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GUiLlftUME r EMPEREUR D'ALLEMAGNE

Dans le document 1888 1 (Page 122-125)

Le 21 mars 1887.

t'Allemagne célèbre aujourd'hui, avec une pompe et un enthousiasme qui surpassent tout ce qui s'est vu jusqu'à ce jour en pareille circonstance, le quatre-vingt-dixième anniversaire de son glorieux sou-verain, né le 22 mars 1797. t'est une fête pour l'Europe monarchique entière, repré-sentée à Berlin par des membres de toutes les familles royales.

L'empereur Guillaume est en effet la plus haute personnification du droit tradi-tionnel, par son âge, par sa puissance et par ses hauts faits. Aucun trône ne paraît mieux assis que le sien. Aucun peuple ne pousse au même degré que le peuple alle-mand l'amour de la couronne et le loya-lisme monarchique. Il y a aujourd'hui, devant la révo-lution démocratique menaçante, comme une franc-maçonnerie des trônes. Les intérêts nationaux subsistent et rivalisent, mais par dessus les frontières les rois sentent le besoin de se tendre la main pour défendre leur principe si violemment attaqué. Le chef de cette franc-maçon ne rie, le garant du monarchisme européen, n'est-ce pas cet empereur nonagénaire, couronné par tant de victoires et adoré par le peuple aujourd'hui le plus puissant du monde?

Singulière carrière que celle de Guillaume P', car-rière toute faite de contradictions.

Dès sa jeunesse, il fut maladif et débile. Il s'était résigné à une courte existence. Et le voilà qui dépasse.

les limites dernières de la vie humaine !

Destiné par sa naissance, par son rôle de cadet

de-— 39 de-—

famille à être l'humble servant du trône de son frère, il restaure à son profit le Saliit-Empire romain et ceint la couronne de Barberousse.

L'absolutisme monarchique, le droit divin, source de tout pouvoir légitime, n'avait pas de défenseur plus tenace. En 1848, le peuple de Berlin voyait en lui l'ad-versaire acharné de toute réforme libérale. C'était lui dont on demandait l'éloignement pour pacifier la rue.

C'était lui que les meneurs révolutionnaires disaient s'être mis à la tète des prétendues armées russes prê-tées par le czar Nicolas pour étouffer en Prusse le régime constitutionnel. Et plus tard, Guillaume I" fait des abat-tis de sonverains, porte lui-môme la main sur ces trônes institués par Dieu, dépossèdo le roi de Hanovre, dépos-sède le duc (le JSassau. i;'est lui qui introduit en Alle-magne le suffrage universel. C'est lui qui encourage les revendications des prolétaires et impose à force d'insis-tance la légi.slation socialiste.

Chargé, au début do sa carrière, des haines des masses, accablé sous le poids de rirapopularilé, le voilà acclamé, vers la tin de son règne, à l'égal des héros les plus populaires dont parle l'histoire.

Tout cela semble au premier abord bi^n contradic-toire et bien décousu. Mais qu'on mesure le chemin parcouru par la Prusse durant la vie de Guillaume P'"

et on comprendra bien l'admiration sans mélange de son peuple.

Il est né en pleine défaite. Il est entré dans l'armée au lendemain d'Ièna. Le royaume était démeml)ré ; la famille royale exilée, les Français occupaient Berlin.

Aujourd'hui le voici qu'il régne sur toute l'Allemngne et domine sur toute l'Europe. Il est placé à la tèle d'une armée réputée invincible. Il est craint et respecté de toutes les nations. En comparant le point de départ et le point d'arrivée, comment s'étonner de tant d'enthou-siasme !

L'empereur Guillaume est un des rares mortels à qui tout a réussi. C'est le succès qui met l'unité dans sa carrière.

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î; Et rEorope dêâire â^dêitirûfent que la mort épargne le plus longtemps possible le vieillard rassasié de jours et de gloire. Elle voit en lui une garailtie sociale et conservatriee d'abord ; une garantie de paix ensuite.

Elle ne peut pas admettre que le vainqueur de Dûppel, de Sadowa et de Sedan cherche d'autres lauriers encore.

Elle a peur de ce qui viendra après lui. Mais elle s'est faite à cette bonne flgure blanche. Elle la regarde avec confiance, parce que l'empereur est un débonnaire, qui a usé de la victoire avec modération. Et le sentiment universel s'associe en somme avec sympathie et respect à la grande fête que célèbre aujourd'hui le peuple alle-mand. (Gazette de Lausanne.)

lies a l m a n a c h s .

Gomme la venue des marchands de marrons, l'appari-tion des almanachs est une date dans l'année, elle annonce l'hiver, elle concorde avec l'apparition des premiers feux.

A ce propos, il nous a paru intéressant de rechercher l'époque à laquelle les almanachs firent leur apparition en France, car c'est de la France qu'ils nous sont venus.

Selon toute vraisemblance, le premier almanach fut le Orand Compost de Bergiers, qui parut en 1493. Un peu plus tard, Rabelais publie à Lyon, l'Almanach pour l'année 1S33. Nostradamus. le prophète des salons, ne publie ses centuries qu'en 15S0. Le premier almanach liégeois a pour titre: Almanach pour l'année bissextile de Notre-Seigneur 1636, supputé par Mathieu Laensberg. On y

trouva les douze signes célestes, l'époque à laquelle on doit se couper les cheveux, le jour le plus favorable pour prendre médecine, pour saigner, etc.

A partir de ce moment, l'almanach prend de l'extension et devient un recueil de renseignements utiles et d'his-toires mirobolantes. Aujourd'hui, i| serait trop long d'é-numérer tous les almanachs qui voient le iour à l'ap-proche de la nouvelle année.

Dans le document 1888 1 (Page 122-125)