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1969-1976 Nixon et Ford : l’Amérique entre deux visages

Hubert Beuve-Méry, après 25 années passées à créer et diriger Le Monde choisit de son propre chef de passer le relais, sans s’attarder. Il part au sommet de sa gloire, comme George Washington en son temps. Succéder à un tel homme n’a rien d’évident, notamment pour quelqu’un essentiellement versé à la politique française. Le successeur de Sirius saura-t-il maintenir la stature internationale du

Monde et son fragile équilibre idéologique, notamment en ce qui concerne les Etats-

Unis, alors que l’actualité américaine occupe durablement les devants de la scène ? Nous verrons dans ce quatrième chapitre que cette succession se passe dans une quasi continuité, bien que la période Nixon soit compliquée et controversée, l’Amérique vivant une époque particulièrement tourmentée.

41 La presque continuité

Le successeur : Jacques Fauvet

Personne ne songe à contester la désignation de Jacques Fauvet tant il paraît le successeur naturel du fondateur du journal et aussi parce que nul ne se permet de contester le choix d’Hubert Beuve-Méry.

Le successeur

Comme le raconte Jean Planchais : « Lorsque, le 19 décembre 1969, pour le vingt-cinquième anniversaire du journal, Jacques Fauvet succède à Hubert Beuve- Méry à la direction du Monde, nul ne conteste une élection acquise sans débat ni scrutin formel. Désigné sans concurrent par la SARL, préparé à sa tâche depuis onze ans par le fondateur, le rédacteur en chef couronne tout naturellement une carrière, dont il peut dire, comme il le fait de quelques politiques, qu'elle est sans faute »419. En effet, Jacques Fauvet a fait ses preuves et gravi les différents échelons de la hiérarchie du journal de façon linéaire et relativement rapidement. Entré au

Monde comme simple journaliste en 1945, il devient chef du service politique en

1948 puis rédacteur en chef adjoint en 1958, corédacteur en chef en 1963 et unique rédacteur en chef en 1966. Hubert Beuve-Méry qui avait d’abord pressenti André Fontaine et aussi pensé à Jean Boissonnat pour lui succéder, finit par s’arrêter sur Jacques Fauvet. C’est davantage un choix de raison que de cœur. En tout cas, c’est un choix longuement mûri et un passage bien préparé. La transition en tant que telle dure d’ailleurs un an et demi.

Mais quelle que soit sa légitimité, quelle que soit sa préparation, Jacques Fauvet prend d’abord la direction du journal d’Hubert Beuve-Méry, il le sait et cela ne lui déplait pas particulièrement. Il entend garder le cap que celui-ci a tracé et ne s’éloigne pas sensiblement des valeurs et de la ligne éditoriale de Sirius.

Cependant, à mesure que les années passent et que l’ombre d’Hubert Beuve- Méry s’estompe, Jacques Fauvet marque progressivement de son style et de son caractère la direction du journal et l’évolution de celui-ci.

La ligne de Jacques Fauvet

Le nouveau directeur du Monde est un spécialiste de la vie politique française. Il a suivi les aléas de la IV° République qu’il a couverte pendant dix ans. Mais il ne s’en est jamais vraiment écarté. Il suit tout autant, la vie politique de la V°

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Jean Planchais, « Jacques Fauvet, l’homme qui a ouvert Le Monde sur la société », Le Monde, 04/06/2002.

République. Conscient des limites et des travers de la IV° République, il demeure cependant attaché au parlementarisme et n’a pas d’affinité avec le gaullisme. S’il n’a guère d’inclinaison pour les partis de droite, il a en revanche une plus grande proximité avec le centre et la gauche vers laquelle il penche de plus en plus nettement à partir des années soixante-dix. On lui a proposé de concourir à la députation dans les rangs du MRP. Avec lui, alors que la rédaction a vécu de près les évènements de mai 1968, « Le Monde se situe nettement plus à gauche que par le passé »420. Mais finalement, tant que la majorité reste de droite, le journal maintient sa ligne critique vis-à-vis du pouvoir et de sa politique et il semble ainsi maintenir une certaine continuité.

S’il est proche de nombreux responsables socialistes, Jacques Fauvet n’est pas proche du parti communiste. Il n’a pas et n’a jamais eu d’affinité avec cette idéologie. Jacques Fauvet est pour la démocratie et la justice sociale. Il rejette le communisme stalinien de même que le capitalisme américain. Cependant, il n’oublie jamais qu’il a été libéré de son Oflag par l’Armée rouge, pour laquelle il a une certaine révérence. Sa perception de l’Union soviétique est donc paradoxale. S’il condamne le régime stalinien, il ne condamne jamais l’URSS en tant que telle. Il y a là une première nuance qui le distingue assurément de son prédécesseur : Alors qu’Hubert Beuve-Méry reproche à l’Armée rouge, entre autres, d’avoir confisqué leur liberté à ses amis tchécoslovaques, Jacques Fauvet est reconnaissant envers l’armée soviétique de lui avoir rendu sa liberté.

Trois erreurs graves

Sa proximité avec la gauche et son rejet du capitalisme voire du système américain, amènent Jacques Fauvet à commettre en 1975, de concert avec la rédaction du Monde, trois graves erreurs. Celles-ci sont significatives de son approche des questions internationales.

La première concerne la prise de pouvoir par les Khmers rouges au Cambodge. Lors de leur entrée à Phnom Penh, ils expulsent l’ensemble de la population, deux millions de personnes, hors de la ville. L’envoyé spécial du Monde présent sur place, Patrice de Beer, traite de la conquête de la capitale du Cambodge par les Khmers rouges et de l’évacuation brutale de la population de la ville avec indulgence dans son long article publié en deux parties les 9 et 10 mai 1975. Mais c’est au chef du service étranger, alors Michel Tatu et à la direction du journal de compléter le reportage sur le terrain avec le recul qu’impose un évènement de cette nature et de cette importance. Or tout en exprimant des doutes, l’éditorial du jour ne condamne pas cette mesure injustifiable qu’est l’expulsion des deux millions d’habitants de la ville : « La révolution khmère est-elle mal partie ? La question, à l'évidence, doit être posée […]. Ces Khmers, depuis leur entrée dans Phnom-Penh, se conduisent de façon étrange. Pourquoi avoir vidé la capitale de tous ses habitants ? Au nom de quel dogme ? Phnom-Penh était pourtant une ville accueillante pour eux […]. Il aurait été naturel que l'énorme masse de réfugiés fût renvoyée dans les zones rurales. Mais pourquoi faire subir au reste de la population le purgatoire de l'exil, alors que l'impact américain a été quasiment nul sur la vie quotidienne au Cambodge ? L'influence française restait certes importante, et, en ce sens, la décolonisation n'était pas achevée. Elle ne l'est pas non plus au Vietnam du Sud, où pourtant les réactions sont différentes. La révolution khmère est jeune, trop jeune sans doute. N'oublions pas qu'elle a été en grande partie provoquée non par

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Hanoï, mais par les Américains, dont l'autorité, après le putsch de droite de 1970, s'est abattue sur une population paysanne sans cadres »421.

La seconde erreur de Jacques Fauvet et de la rédaction du Monde concerne la Révolution Culturelle chinoise. Celle-ci, lancée par Mao Tsé-Toung, se déroule de 1966 jusqu’à sa mort en 1977. Elle entraîne la déstructuration de toute l’administration chinoise, la déportation de millions de citadins à la campagne, la fermeture de toutes les universités pendant plusieurs années, d’innombrables exactions, exécutions et la destruction de quantités d’œuvres d’art chinoises et une régression brutale de toute la production industrielle. Au départ, peu d’informations parviennent en Occident. Mais en 1975, les conséquences de la révolution culturelle ne sont plus un mystère. Jean-Noël Jeanneney et Jacques Julliard écrivent que « grâce aux articles de son correspondant à Pékin, Alain Bouc, le journal donna à l’idéologie maoïste de considérables aliments. Son conformisme gouvernemental ne pouvait que faire sensation »422. Ainsi, dans un article intitulé : « Le parti propose au pays de parvenir à la fin du siècle aux premiers rangs du monde », Alain Bouc présente, les résultats économiques officiels mirobolants du régime chinois avec bien peu de retenue : « Depuis 1964, l'année de la dernière session de l'Assemblée, la croissance économique a été rapide. Si l'on en croit les pourcentages avancés par M. Chou En-lai, la valeur globale de la production industrielle serait à présent à l'indice 290, soit un triplement en dix ans (on peut rapprocher cette affirmation du doublement de la production industrielle dont font état les textes officiels entre 1965 et 1972). Faute de pouvoir juger sur des chiffres absolus, on retiendra néanmoins de ces pourcentages l'indication d'une croissance rapide et d'une transformation en profondeur d'un appareil productif arriéré. Certains secteurs se sont distingués au cours de cette décennie par leur rythme de croissance : pétrole, indice 750; électricité, indice 300; engrais chimiques, indice 430; tracteurs, indice 620 »423. La direction du Monde ne cherche guère, alors, à apporter le sens critique et le recul dont manque manifestement son correspondant sur place. André Laurens revient sur le sujet vingt ans plus tard, en tant que médiateur du Monde : « Des lecteurs dotés d'une bonne mémoire sont tentés de rappeler à leur journal qu'il n'avait pas montré beaucoup de clairvoyance et de sens critique à l'époque [de Mao]. Ce que font, par exemple, M. et Mme Meunier (Paris) qui avaient eu assez tôt connaissance – mais sans doute n'étaient-ils pas les seuls – des ravages infligés à la Chine populaire par celui que l'on appelait encore le Grand Timonier. Ils écrivent au médiateur : Nous avons longtemps attendu une explication, à chaque éditorial sur la Chine […]. Crédulité, aveuglement, conformisme ? […] On dira qu'il y avait le climat de l'époque, dont un journal est nécessairement le reflet, que la Chine impénétrable vivait une révolution épique et, croyait-on, messianique, que la pression idéologique était au plus haut, que Le Monde n'était pas le seul à se fourvoyer, ni le pire ni le dernier à se reprendre : mince consolation ! »424

La troisième erreur, plus personnelle encore de Jacques Fauvet porte sur la révolution des Œillets au Portugal. Suite à la chute de la dictature le 24 avril 1974, un Conseil révolutionnaire se met en place qui tente un moment de confisquer la liberté retrouvée au profit des éléments d’extrême gauche du nouveau régime. Le correspondant du Monde à Lisbonne, José Rebélo et l’envoyé spécial du journal, Dominique Pouchin, montrent alors, dans leurs articles, leur inclinaison pour les communistes et leurs alliés aux tendances autoritaires. Un éditorial surprenant vient

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« L’énigme khmère », Le Monde, 09/05/1975. 422

Jean-Noël Jeanneney et Jacques Julliard, op.cit., p. 290. 423

Alain Bouc, « Le parti propose au pays de parvenir à la fin du siècle aux premiers rangs du monde », Le Monde, 22/01/1975.

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donner la position du journal : « Sans doute les socialistes ont-ils quelques raisons de redouter une mainmise du P.C. portugais ou des groupes gauchistes sur l'ensemble des moyens d'information. Mais, en réclamant un droit de contrôle des travailleurs sur l'orientation des journaux qu'ils fabriquent, l'extrême gauche soulève au moins deux questions de fond qu'aucune révolution ne saurait éluder. L'information est-elle neutre ? Relativement claire en période calme et dans un système démocratique, la question est plus ambiguë dès lors qu'il s'agit - par le biais de la révolution - de remplacer une idéologie dominante par une autre. Le retard culturel d'un pays, un long passé de dictature et d'obscurantisme, rendent difficile l'application immédiate et sans nuance d'une liberté d'expression qui a souvent tendance à s'exercer au profit des nostalgies du passé encore installées dans l'appareil […]. La liberté n'est pas toujours invoquée innocemment »425. L’article rappelle heureusement que « l'expérience montre aussi que ni la vérité ni l'information qui la sert envers et contre tous ne sauraient être mises bien longtemps au service d'une cause sans se dégrader au rang de propagande. Or, en matière de presse plus qu'en aucun autre domaine, il est plus difficile de reconquérir une liberté perdue que de défendre celle qui existe ». Pourtant il conclut bien malheureusement : « La vraie question n'est-elle pas alors de savoir si, en permettant à tous d'user de la liberté d'expression, on ne permet pas en fait à quelques-uns d'en abuser ? » Cet éditorial donne lieu à une sérieuse controverse avec notamment les articles de Raymond Aron dans Le Figaro du 23 juin et d’Edgar Morin dans le Nouvel Observateur du 30 juin.

Ces trois erreurs sont fortement reprochées à Jacques Fauvet. Elles dénotent, dans les trois cas, de la part de la rédaction du Monde et son directeur, d’un penchant tiers-mondiste, d’une indulgence pour des régimes autoritaires et d’une certaine naïveté. Le tiers-mondisme du journal et de son directeur montrent qu’en cette première moitié des années soixante-dix, c’est la tendance plutôt défavorable à l’Amérique qui a le dessus dans la lutte qui se joue à l’intérieur du Monde. Il reste que, sous la direction de Jacques Fauvet, les deux tendances, l’une plutôt favorable et l’autre plutôt défavorable à l’Amérique, existent toujours au sein du journal. Si la seconde l’emporte et semble majoritaire au sein de la rédaction et à la direction, la première n’est pas éliminée du journal, loin s’en faut. Certes l’indulgence pour les régimes autoritaires Khmers rouges, chinois et portugais est difficilement défendable. C’est manifestement une erreur et une erreur grave. Quant à la naïveté, elle ne correspond pas il est vrai à ce que l’on attend d’un directeur. Sans doute ne s’intéressait-il pas assez à la politique étrangère qu’il ne maîtrisait pas aussi bien que la politique française. En effet, il ne s’agit pas d’une naïveté en général, mais d’une naïveté sur les questions internationales que l’on peut reprocher à Jacques Fauvet. Jacques Fauvet et l’étranger

Lorsqu’il devient directeur, celui-ci donne la rédaction en chef à André Fontaine. Puis il scinde en deux la direction de la rédaction en 1976, confiant la direction opérationnelle à Bernard Lauzanne et la direction éditoriale de la rédaction à André Fontaine, qui est ainsi écarté des affaires quotidiennes du journal. Ce dernier est en quelque sorte le concurrent malheureux de Jacques Fauvet, même s’il n’a pas fait acte de candidature, à la direction du journal. André Fontaine est aussi

d’une certaine manière son contraire. Hubert Beuve-Méry a envisagé dans un

premier temps de le choisir comme successeur. Il lui avait d’ailleurs donné son livre, Réflexion Politique qu’il venait de publier avec comme dédicace : « A André

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Fontaine, en attendant la relève de Sirius ». Mais il ne donne pas suite et c’est Jacques Fauvet qui lui succède.

Si celui-ci est proche de la tendance plutôt défavorable aux Etats-Unis, André Fontaine est de son côté proche de la tendance plutôt favorable à l’Amérique. Jacques Fauvet a construit sa légitimité de journaliste au service politique et il est un spécialiste de la politique française. Mais il ne s’intéresse pas beaucoup à la politique internationale et ne parle pas anglais. André Fontaine a construit sa légitimité de journaliste au service étranger et est un spécialiste de la politique étrangère. Il est de la même génération que Jacques Fauvet, mais tout de même de sept ans son cadet et parle anglais couramment. Contrairement au nouveau directeur du Monde, non seulement André Fontaine n’est pas un militant, mais il tient à garder ses distances avec la politique, les évènements et les faits à la manière des journalistes anglo- saxons. Les deux hommes ont deux approches différentes et deux caractères inconciliables ce qui explique la mise à l’écart relative d’André Fontaine en 1976. Alors qu’ils pourraient se compléter, ils se confrontent. Leurs relations sont tendues.

Pourtant tous les deux sont des enfants de Beuve-Méry dont ils sont les fidèles continuateurs et amis.

Le résultat de tout cela est d’une part que Jacques Fauvet tend à délaisser la politique étrangère. Il intervient relativement rarement dans ce champ, alors qu’Hubert Beuve-Méry y était très présent au point de garder longtemps l’ascendant sur le service étranger. La couverture des Etats-Unis en est un excellent exemple. D’autre part, la nature ayant horreur du vide, comme Jacques Fauvet ne s’y intéresse guère, c’est André Fontaine qui tend à conserver l’ascendant sur les questions internationales, directement avant 1976, tant qu’il dirige entièrement la rédaction, indirectement ensuite. Toutefois, le bulletin de l’étranger, l’éditorial du journal, demeure de la responsabilité du directeur qui parfois l’écrit lui-même.

Jacques Fauvet et les Etats-Unis

C’est dans ce cadre que peut être examiné la relation de Jacques Fauvet avec les Etats-Unis et les analyses et commentaires qu’il a écrits, au demeurant peu nombreux, sur l’Amérique.

En tant que directeur du Monde, Jacques Fauvet est régulièrement invité à nombre de mondanités organisées par le corps diplomatique, qui sont autant de lieux d’influence et de partage d’informations. Il y participe volontiers. Ainsi en 1980, il accepte 91 invitations dont une seule à l’ambassade des Etats-Unis426. C’est une invitation à déjeuner sous la forme d’une réception donnée par Arthur Hartman, ambassadeur des Etats-Unis à l’occasion de la fête de l’indépendance américaine le 4 juillet 1980. Mais s’il accepte les invitations des ambassades en France de nombreux pays d’Europe de l’Est et de la Chine, il refuse aussi la plupart des nombreuses invitations de l’ambassade d’URSS. Jacques Fauvet est aussi régulièrement invité par Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, grand américanophile, une fois par mois en moyenne et accepte souvent. S’il a participé à un voyage organisé aux Etats-Unis et financé par le gouvernement américain, il ne connaît guère ce pays dont il ne parle pas la langue.

Jacques Fauvet n’écrit donc que peu d’articles et notamment d’éditoriaux sur les Etats-Unis : il en signe sept fois moins qu’Hubert Beuve-Méry427. Comme lui, il défend passionnément l’indépendance de l’Europe et de la France vis-à-vis des deux grands. Le courrier des lecteurs et les réponses du directeur sont très instructifs. Ainsi, Jacques Fauvet écrit le 29 juin 1963 à M. Guy Marchand : « On a l’impression

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Archives de Jacques Fauvet, Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine, boîte 128 Ter. 427

que les Etats-Unis et l’Union soviétique arbitrent eux-mêmes les différends qui peuvent les opposer dans une conception qui ressemble fort, malgré tout, à un partage du monde »428. Bien entendu, l’influence des Etats-Unis sur la France est plus importante que celle de l’URSS. Cela entraîne le directeur du Monde à développer davantage la question de l’indépendance de la France vis-à-vis des Etats-Unis. Il écrit ainsi dans le journal du 7 juin 1979 : « L’Europe ne doit pas être inféodée aux Etats-Unis ; alors qu’elle peut l’être économiquement par le truchement des firmes internationales, politiquement par le refus d’avoir une diplomatie propre à la Communauté et aux pays membres, culturellement par l’adoption en toute occasion du modèle américain »429. Pourtant, si sa critique vis-à-vis des Etats-Unis est sévère, Jacques Fauvet se défend d’être anti-américain. Dans sa réponse à M. Michael T.Florinsky sur le président Nixon et la politique étrangère des Etats-Unis, il

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