• Aucun résultat trouvé

Les pôles commerciaux de la Lorraine centrale et méridionale vers

2. Les pôles commerciaux et leurs marchands

2.1. Les niveaux de population marchande : l’approche par les ratios 1 Principes et problèmes

Le nombre des marchands présents dans les localités n’a pas beaucoup de sens pris isolément, et doit nécessairement être rapporté à d’autres données. La première à laquelle on pense est le nombre d’habitants, qui permet de calculer des ratios de marchands pour un nombre donné d’habitants. Cette approche est fréquente dans les travaux anglo-saxons sur le commerce et ses acteurs, et présente l’avantage de permettre des comparaisons aisées entre localités, voire entre régions. Tout le problème est cependant d’interpréter ces données. Les difficultés sont principalement de deux ordres : le premier tient à la légitimité de l’agrégation entre eux de marchands en vue de d’élaborer un indicateur unique (problème des données au numérateur), le second découle de l’ambiguïté d’un indicateur reposant uniquement sur la population, sans tenir compte de données plus générales, comme la structure de cette population ou la position économique relative de la localité observée (problème des données au dénominateur).

Les difficultés à agréger des données potentiellement dissemblables ont été soulevées par Nancy Cox : en effet, quand bien même une spécialité marchande serait mentionnée, le problème est de savoir ce qui est vendu, quelles sont les activités pratiquées, et quel est le niveau d’affaires des marchands en question. Que vend-on et à qui ? On ne peut rien avancer de concluant quant à l’ampleur de la circulation des marchandises à partir de la simple présence de marchands, tant que la question des marchandises vendues, du niveau d’affaires, du degré d’implication des marchands dans le commerce (c’est-à-dire de la combinaison des activités commerçantes avec d’autres opérations) et, surtout de la fréquence des rapports de la clientèle à la boutique n’a pas été tranchée. A l’inverse, des activités marchandes peuvent avoir été pratiquées par des particuliers sans que la profession de marchand soit mentionnée dans les documents utilisés : le commerce serait ainsi une source de revenu annexe, pas forcément signalée. Des « marchands » peuvent très bien être mentionnés dans les relevés de population, alors que le commerce n’est pour eux qu’une activité secondaire – dont par exemple, ils seraient en train de se désengager pour devenir simples rentiers -, quand d’authentiques commerçants n’en auraient pas le qualificatif – par exemple des aubergistes marchands de grains et de mercerie, seulement mentionnés par leur activité primaire. Le problème est donc autant celui de la définition de l’activité marchande, que de l’évaluation des niveaux d’affaires effectifs : un ratio égal entre deux localités peut dissimuler des niveaux d’affaires et de relation entre les consommateurs et les commerçants très variables119

.

58

Un autre problème est celui de la détermination de la population de référence. Le simple rapport au nombre d’habitants minore le rôle de la structure des activités de la population et de sa richesse de la population : il y a en effet fort à parier que le nombre de boutiquiers sera plus faible dans les zones les plus pauvres. Par ailleurs, la répartition des marchands n’est pas étale sur le territoire : certaines localités sont privilégiées, par leur centralité, par la densité de leurs équipements commerciaux ou encore par leur accessibilité. Il est donc tout à fait possible qu’à population égale le nombre de marchands par habitants ne soit pas le même dans une localité dotée de foires et de marchés et située sur des voies de communication, et dans une autre non dotée de tous ces attributs120. L’approche en termes de

ratios de population peut ainsi minorer ces effets de polarisation commerciale, et il faut

absolument tenir compte dans l’analyse du rayonnement des localités sur les environs.

Les objections ainsi soulevées ne suffisent cependant pas à disqualifier totalement une approche par les ratios marchands. L’apparition du terme de « marchand » comme première activité déclarée par les contribuables est en soi un fait important : elle est le signe de l’existence d’une demande locale suffisamment importante. S’il nous est impossible de déterminer l’ampleur de la participation des marchands à la circulation des marchandises, on pourra cependant s’en faire une idée en prenant en considération, là où c’est possible, le niveau des doubles activités qu’ils exerçaient. Il n’est pas sûr en effet que les marchands aient tous eu une seule activité, en particulier dans les campagnes et les bourgs. Il convient donc de prendre la mesure des combinaisons d’activités, de la diversification des spéculations – qu’il s’agisse de la volonté de riches laboureurs-cabaretiers de se livrer au commerce de marchandises pour élargir la gamme de leurs spéculations, ou bien que la vente de mercerie soit un moyen pour de petits artisans ou des manœuvres d’assurer leur survie.

La seule prise en compte du nombre de marchands peut en outre tendre à minorer la participation d’autres groupes professionnels à la desserte de la population en marchandises. Il faudra ainsi replacer les commerçants dans l’ensemble de l’offre de services aux populations : combien d’autres professions se trouvent sur les mêmes créneaux d’affaires, en particulier dans l’artisanat ? Quelle importance les marchands ont-ils dans la localité par rapport à d’autres services, comme les cabarets, les auberges, les voituriers, les médecins ? Par ces nuances et ces compléments d’analyse, nous comptons répondre aux objections du premier groupe formulées plus haut. Quant à celles du deuxième groupe, portant sur la population de référence, il semble bien évident que la signification du nombre de marchands par habitants est largement tributaire de la richesse de la localité – ou de l’espace – considérée, et qu’il faut prendre en compte la fonction de la localité étudiée dans l’appareil commercial de la région étudiée. Au lieu d’une simple comparaison entre agglomérations de niveau de population équivalente, il vaut donc mieux mettre en parallèle des localités de même profil économique et fonctionnel, tel que nous l’avons présenté précédemment.

2.1.2. Les sources disponibles

En l’absence de recensements de population, les relevés les plus exhaustifs des habitants et de leurs activités sont les rôles d’imposition – en particulier ceux des patentes révolutionnaires et de la subvention, l’équivalent lorrain de la taille. Le recours à une telle

120

« C’est en ce sens que la notion de densité commerciale peut être génératrice d’ambiguïté, surtout lorsqu’elle est employée à des échelles géographiques assez finies : risque d’assimilation abusive entre densité commerciale et normes d’équipement et d’affectation implicite d’un espace donné à un établissement ou à un groupe d’établissements. », Michel COQUERY, Mutations et structures du commerce de détail en France : étude

59

documentation, pour les questions qui nous occupent, pose néanmoins des problèmes importants qu’il s’agit de surmonter121

. Les relevés des patentes

Imposition créée à la Révolution, la patente et ses registres ne peuvent nous donner d’indications que pour la toute fin de période. Il faut distinguer deux époques de la patente, l’une allant de sa création en 1791 à sa suppression en mars 1793, et une autre de sa recréation à l’été 1795 (Thermidor An III) jusqu’en l’An VII. La « première » patente s’attache à taxer tous les « agents de l’industrie », qu’il s’agisse de commerçants ou de fabricants, de quelque envergure qu’ils soient. La seconde patente, avec ses aménagements successifs jusqu’en l’An VII, pèse par contre exclusivement sur les commerçants. Dans les deux cas, les marchands sont relevés, avec plus ou moins de précision dans l’indication des spécialités ; dans les deux cas également, il ne faut pas attendre des données rassemblées des indications précises sur les niveaux d’affaires. Dans le calcul de la première patente, c’est la valeur locative des boutiques, magasins, maisons et ateliers qui est retenue comme base de l’imposition ; dans la seconde, « le tarif de perception est adossé à une nomenclature qui distingue trois types de commerçants en gros et deux catégories de revendeurs, différenciés par la nature de leurs locaux professionnels (magasin, boutique) »122 Chaque cas de marchand étant spécifique – ses activités ne coïncident que rarement avec la netteté de classifications administratives (marchand de gros, marchand commissionnaire, marchand-fabricant, marchand de détail ayant boutique et magasin, marchand de détail ayant seulement boutique) -, et chaque commerçant s’efforçant d’obtenir le plus d’exemptions possible, il s’efforce de décrire son commerce de la manière la plus précise possible (avec ou sans magasin, avec ou sans boutique) – quitte à frauder. Par chance, dans la plupart des registres de la « seconde patente » consultés, les responsables du bureau mentionnent scrupuleusement les activités des commerçants – sans doute dans une perspective de contrôle policier des activités commerciales bien dans l’esprit de la seconde loi sur les patentes123

.

Le contexte politique spécifique dans lequel les registres des patentes ont été dressés risque d’introduire quelques biais dans nos résultats. La suppression en 1791 du statut douanier particulier de la province, qui rendait possible un commerce d’intermédiation entre les espaces germaniques et les espaces français, a sans doute entraîné la disparition d’une partie des commerçants de gros, ou du moins les a poussés à réorienter leurs activités. Par ailleurs, l’émigration d’une partie des élites, notamment aristocratiques, a vraisemblablement réduit la clientèle des marchands d’accessoires, des marchands de modes et des détaillants les plus liés au commerce de luxe. Il se peut donc que ces catégories marchandes soient sous- représentées dans les relevés par rapport aux années précédant la Révolution. Aux niveaux supérieurs de la hiérarchie commerciale, tant du commerce de gros que du commerce de détail, il se peut donc que l’image donnée soit biaisée. Mais c’est sans doute aux niveaux inférieurs du commerce que la sous-évaluation induite par les patentes est la plus forte. Dans la mesure où cette imposition est déclarative, il se peut fort que bon nombre de participants occasionnels au commerce – qui vraisemblablement constituaient un part non négligeable du petit commerce – n’y figurent pas : les revendeurs, regrattiers, « cossons », et sans doute aussi

121 Jean-Claude PERROT, « Introduction à l’emploi des registres fiscaux en histoire sociale. L’exemple de Caen

au XVIIIe siècle », Annales de Normandie, 16, 1, 1966, pp. 33-63.

122 Dominique MARGAIRAZ, « Enjeux et pratiques des classifications du commerce en France. Les trois figures

de différentiation gros/détail », in Retailers and Consumer Changes in Early Modern Europe. England, France,

Italy and Low Countries/Marchands et consommateurs : les mutations de l’Europe moderne. Angleterre, France, Italie, Pays-Bas, Tours, Presses de l’Université François-Rabelais, 2005, p. 226.

123

Jean LAFOURCADE, Histoire de la patente. La patente à l’époque révolutionnaire et impériale, s.l.n.d., (Thèse de droit, Paris, 1965).

60

plusieurs petits merciers et marchands ambulants échapperaient de ce fait aux relevés. Ces sources relèvent ainsi les activités stables (et non les occupations ponctuelles), et ont sans doute tendance à surévaluer la part des affaires de rang moyen et supérieur dans l’ensemble des activités commerciales.

Mais plus généralement, c’est la manière même dont ces registres de patente sont tenus qui pose problème, et qui rend difficile leur agrégation. Outre le nombre assez restreint de registres conservés, il apparaît qu’ils ne couvrent pas nécessairement le même espace géographique : certains concernent une commune, d’autres un canton, d’autres enfin recensent toutes les patentes délivrées dans une municipalité indépendamment du domicile des marchands. Cela n’est en soi pas très grave face à la plus grosse lacune de ces documents, puisque dans bien des cas, les professions des patentés ne sont pas indiquées ! En définitive, nous ne pouvons utiliser que quelques relevés : ceux de Bar-le-Duc pour l’An V, ceux de Lunéville, Blâmont, Vézelise et Cirey-sur-Vezouze pour l’An III, ceux enfin de Fraize et Cornimont dans les Vosges pour l’An IV. Malgré tout l’intérêt de ces relevés, leur signification est ambiguë : tous les commerçants effectifs ne sont sans doute pas recensés, et un certain nombre ont sans doute été patentés ailleurs. On ne peut dans tous les cas pas voir dans ces listes des images fidèles de la population marchande des localités : cependant, elles permettent – ce qui est déjà beaucoup – d’associer à des types de localités des types d’activités, et peuvent donner une image assez précise des activités marchandes pratiquées dans les localités de délivrance.

Les rôles d’impositions : Subvention et Ponts et Chaussées

Pour étudier les marchands et leurs profils d’activité tout au long du XVIIIe siècle, nous avons également recours aux rôles d’imposition personnelle, à défaut de rôles de taxes précis et réguliers sur les commerçants exploitables de manière sérielle124. Sans même parler des difficultés d’utilisation des rôles d’impositions, c’est la légitimité même d’une telle approche qui pose problème. En choisissant d’étudier le problème de la dotation commerciale des territoires à partir du nombre des marchands, nous sommes amenés à renoncer à une approche en termes de points de vente – qui est de toute évidence la plus satisfaisante125. Des marchands peuvent en effet très bien s’associer pour gérer ensemble une boutique ou un magasin. On a cependant de bonnes raisons de penser que les boutiques étaient tenues par une seule personne, assistée de sa femme ou d’un ou plusieurs commis. Comme le suggèrent les inventaires et bilans de faillite déposés au greffe de la justice consulaire, ainsi que de manière plus convaincante - car moins biaisée - les relevés des marchands de la ville des années 1740 et 1750, les cas d’association marchande étaient relativement rares en Lorraine, et à un marchand correspondait une boutique ou un magasin - quand bien sûr il n’était pas colporteur. Les seules sociétés de commerce étaient apparemment le fait de gros marchands. Il faudrait également pouvoir affirmer qu’à un marchand ne correspondait qu’un seul point de vente : à dire vrai, dans les inventaires de faillite que nous avons dépouillés et que nous étudierons dans les chapitres suivants, nous n’avons pas retrouvé un seul cas de marchand disposant de deux magasins ou de deux boutiques. Le seul exemple mentionné est celui d’Antoine Crampel, étudié par Denise Hainzelin, et qui joignait dans les années 1750 une boutique à Nancy et une autre à Lunéville : mais il s’agit d’un marchand d’étoffes et d’accessoires d’un haut niveau d’affaires, fournisseur de la bonne société des deux villes126

. Cette pratique

124

Les rôles d’impositions employés sont présentés en annexe 5.

125 Diane COLLINS, “Primitive or not? Fixed shop retailing before the Industrial Revolution”, Journal of

Regional and Local Studies, 13/1, 1993, pp. 4-22.

126

Danièle HAINZELIN, Les activités commerciales d’Antoine Crampel, marchand de Lunéville 1758-1775, Mémoire de maîtrise, Nancy II, 1970.

61

commerciale semble dans tous les cas très minoritaire. Nous retiendrons donc comme première approximation qu’à un marchand détaillant correspondait généralement une boutique et une seule. Les relevés des marchands nous donnent, dans le cas qui nous occupe, une approximation suffisante du nombre de points de vente.

La meilleure série de documents disponibles est constituée par les rôles d’imposition de la Subvention et des Ponts et Chaussées. La Subvention est à l’origine l’imposition établie par les autorités françaises lors de l’occupation de la Lorraine à la fin du XVIIe siècle : elle fut cependant adoptée par le Duc Léopold par l’ordonnance du 22 avril 1698, pour devenir la principale imposition directe des Duchés après recouvrement de leur indépendance127. Le prélèvement en est couplé à partir des années 1720 avec les Ponts et Chaussées, dont les rôles étaient légèrement différents, certains cas d’exemption de la subvention n’étant pas retenus pour les Ponts et Chaussées. Les principes présidant à l’assiette des sommes dues sont simples : « la répartition est effectuée, une fois les parts respectives de la Lorraine et du Barrois arbitrairement fixées. Les Chambres des Comptes respectives des deux duchés procèdent d’abord au département, c’est-à-dire à une répartition de premier niveau entre les offices de leur ressort. Le montant global, assigné à chaque office, est ensuite partagé entre les communautés. Les prévôts se rendent dans chacune d’entre elles pour faire dresser par le maire un état des terres avec leur nature et qualité et un rôle des habitants. Les sujets dénombrés sont répartis en quatre classes en fonction de leur qualité, force et facultés. L’établissement du rôle se fait sous la surveillance des maires et d’habitants des communautés voisines. Le maire de la communauté concernée répartit une imposition fictive de cent livres et inscrit sur le rôle la part de chacun dans les cent livres, le pied certain. (…) Le rôle, signé par le maire, est certifié par le curé et le prévôt avant d’être envoyé à la Chambre des Comptes. »128 La ville de Nancy est exempte de la subvention, tout comme celles de Lunéville et Bar-le-Duc : elles sont cependant soumises aux Ponts et Chaussées, que leurs habitants paieront chaque année à partir des années 1720. Si les rôles ne sont plus disponibles pour Bar, et sont très lacunaires pour Lunéville, on aura cependant recours à ceux de Nancy.

Quelle utilisation pouvons-nous faire de ces documents, dans la perspective qui nous occupe ? Les rôles de Subvention et de Ponts et Chaussées, le plus souvent couplés, sont de mieux en mieux tenus au fil du siècle : dès les années 1730, leur structure est parfaitement conforme aux « mandements » des Chambres des Comptes, qui leur demandent d’indiquer scrupuleusement la profession des cotisés, les terres qu’ils possèdent lorsqu’il s’agit de laboureurs, et d’indiquer le montant du pied certain et la somme d’imposition à payer129

. Par ailleurs, dès les années 1730, les rôles relèvent soigneusement, en conformité aux règlements, les exempts à titres divers, les pauvres insolvables et les morts. Les mentions de profession des cotisés nous permettent ainsi de repérer les marchands présents dans les localités, qu’il s’agisse des villages ou des villes. Du fait du caractère fastidieux de l’élaboration des rôles, et des conditions spécifiques d’élaboration dans les villes, la précision des mentions professionnelles y est bien moindre que dans les villages : alors que dans les premières on ne trouve mention que de la profession principale du cotisé, les indications pour les campagnes permettent souvent de connaître les combinaisons d’activités des ruraux. Il serait à vrai dire surprenant que les urbains, tout au moins les plus pauvres, n’aient jamais connu de double activité. Dans le cas des villes, il nous faut nous contenter des premières professions - les principales : notre approche des activités marchandes a donc tendance à minorer la

127 Jean-Michel DIEDLER, « Fiscalités et sociétés rurales en Lorraine méridionale : l’exemple de la prévôté de

Bruyères de René II à Stanislas (1473-1766) », in Antoine FOLLAIN & Gilbert LARGUIER (dir.), L’impôt des

campagnes. Fragile fondement de l’Etat dit moderne (XVe-XVIIIe siècle), Paris, CHEFF, 2005, p. 194.

128 Ibid., p. 196. 129

Alain BLUM et Maurizio GRIBAUDI, « Les déclarations professionnelles. Pratiques, inscriptions, sources »,

62

participation de la population aux activités commerciales, singulièrement aux niveaux les plus bas de l’échelle sociale, où bon nombre de travailleurs manuels se livraient sans doute à des activités de revente ou de regrat. En tant que minima, ces chiffres sont pourtant significatifs.

Le recours à des documents fiscaux pour connaître le nombre de marchands, la nature de leurs activités voire leur niveau de richesse pose des problèmes méthodologiques considérables, qu’il ne saurait s’agir ici de minimiser. La première des difficultés est de déterminer qui est effectivement cotisé. Sont tout d’abord exempts les nobles, les ecclésiastiques et un certain nombre de personnes, du fait de leurs infortunes (les pauvres, les