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5 - LA NATURE COMME OBJET DE LA SOCIO-ANTHROPOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT

Dans le document RENOUVELER LA VILLE, REPRODUIRE LA NATURE (Page 118-128)

Dans le cadre de la première section de ce chapitre, nous sommes revenus sur la multiplicité des recherches en sociologie de l’environnement, qui peine encore à se structurer en une sous-discipline cohérente. À cette occasion, nous évoquions l’idée que la majorité des approches saisissent la question de l’environnement de façon détournée et indirecte. Nous n’entendons pas prétendre que ce type de travaux n’est pas pertinent, bien au contraire. Nous souhaitons simplement apporter un autre éclairage sur le champ en question, en intégrant des apports de l’anthropologie à l’analyse de terrains proches.

Pour ce faire, nous proposons ici de nous inspirer de la théorie descolienne. Il reste maintenant à justifier qu’elle peut bien être intégrée à une sociologie de l’environnement. À notre sens, cela passe par un rapprochement du concept d’environnement que nous abordons

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ci-dessous avec celui d’extériorité de l’anthropologie de Descola. À cette occasion, nous pourrons également délimiter notre acception de la notion de nature, très proche de celle d’environnement.

Par ailleurs, puisque nous étudierons l’évolution potentielle de l’ontologie naturaliste dans le cadre de notre terrain, il s’avère nécessaire de préciser par quelles modalités. Nous le ferons à l’aide du concept d’expérience, qui lie représentations sociales et pratiques, que nous considérons par-là même comme interdépendantes. En effet, c’est bien cela que Descola signifie lorsqu’il postule que le schème intégrateur de la pratique est constitué de modes d’identification et de modes de relations.

Enfin, et pour conclure, nous préciserons en quoi notre approche relève de la socio-anthropologie : d’abord parce qu’elle prend acte de l’ethnocentrisme qui a longtemps sévi en faisant de la sociologie et de l’anthropologie des sciences aux objets incompatibles. Or, si l’on considère aujourd’hui que les sociétés modernes et non modernes peuvent être étudiées à l’aide des mêmes outils, il ne reste aucune raison légitime de ne pas envisager une anthropologie des modernes. Ensuite parce que la socio-anthropologie permet de développer des recherches à une échelle fine, ce que nous proposons nous-même ici. Et en dernier lieu parce qu’il nous semble que le croisement des apports de la sociologie et de l’anthropologie est particulièrement apte à saisir les mutations contemporaines du rapport à l’environnement dans les sociétés occidentales modernes.

5.1-L’ENVIRONNEMENT COMME CHAMP SOCIO-ANTHROPOLOGIQUE, LA NATURE COMME CATÉGORIE SOCIOCULTURELLE

Nous précisions plus tôt que la socio-anthropologie de l’environnement est en mesure d’intégrer la théorie de Descola, à condition de spécifier la définition du concept d’environnement. Signalons d’emblée un fait important : l’auteur n’emploie que rarement cette notion. S’appuyant sur Émile Benveniste et Charles Sanders Peirce, il détermine un caractère universel permettant d’établir une comparaison à l’échelle humaine : la permanence de la distinction intériorité - extériorité à la base de la construction des modes d’identification. Sans trop nous étendre sur la façon dont il parvient à affirmer l’universalité de ce couple, nous nous contenterons de dire que la linguistique d’une façon générale ainsi que la sémiotique permettent de repérer dans l’ensemble des langages connus des pronoms proches du « je », bien que les

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formes d’individuation soient variables. Ce dernier point est fondamental : reconnaître l’universalité de la précédente dichotomie ne signifie nullement y voir la même composition sur l’ensemble du globe. Qu’importe où sont fixées les limites de l’intériorité et de l’extériorité, cette représentation binaire semble persister134.

En partant du principe que l’on a affaire à une évolution de l’ontologie naturaliste, employer sans précisions théoriques la notion de nature en tant que point d’appui introduirait immédiatement un biais important dans les recherches, puisque son usage irraisonné conduirait à figer ladite ontologie. C’est ici que l’hypothèse de l’universalité du couple intériorité - extériorité est déterminante, car le concept d’environnement recoupe au mieux ce que l’on pourrait considérer comme l’extériorité de l’individu. L’étymologie de la notion, qui provient de en et de virare, désigne ainsi ce qui entoure, ce qui se trouve autour. Ainsi, s’interroger sous l’angle de l’environnement permet de ne pas cautionner d’emblée la dichotomie naturaliste, en ce que l’environnement peut être analysé aussi bien quant à sa dimension sociale qu’écologique (Lévy, 1999). Il peut tout aussi bien faire référence à l’environnement naturel, biologique, que social ou encore psychologique.

La signification de la notion peut sembler floue de par son caractère englobant, mais c'est également l’un de ses avantages. En effet, nous l'employons ici sous la double-référence écologique et sociologique qu'elle sous-entend. C'est bien des deux significations, à la fois d'objet de l'écologie scientifique et de construction sociale – milieu de vie dont il est question ici.

Dans son acception écologique, le concept apparaît dans les débats publics en particulier au cours des décennies 1960 – 1970. Et la notion émerge d'abord en tant que « problématique environnementale », avec la crise écologique qui s'y réfère. Ce fait social représente donc avant tout un problème social (Jollivet et Pavé, 1993). Le terme d'environnement ne fait pas encore l'objet d'un tel plébiscite à l'époque, mais comme le notent Jollivet et Pavé, la construction d'une problématique sociale implique de la nommer.

Pour notre part, nous entendons la notion d'environnement de la façon suivante : proche de celle de milieu de vie, elle réaffirme ainsi la place de l'homme au sein de celui-ci, en ajoutant la dimension sociale à ses fondements spatiaux provenant de la géographie. D'un point de vue

134 Philippe Descola s’appuie également sur des travaux récents en psychologie du développement, qui supputent le caractère inné de cette distinction :

BLOOM P., 2005, Descartes’ baby: how the science of child development explains what makes us human, London, Arrow, 271 p.

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strictement sociohistorique, on parle en premier lieu d’environnement de travail et d'environnement sanitaire. Ce n'est que progressivement que la notion se verra affubler d’une autre signification plus biologique et écosystémique. L'environnement de vie a donc trait au quotidien, et recoupe une définition également orientée vers le social.

La diffusion de la notion d'environnement est également le fait de réseaux scientifiques et militants aux frontières vagues, certains écologues étant fortement engagés dans la promulgation de l'environnement et sa conservation. Noter l'impact de la sphère scientifique permet d'expliquer l'autre versant de la notion, à savoir son caractère biologique et écologique. Car l'environnement, en plus de représenter un milieu de vie plus ou moins abstrait pour l'homme, constitue également un champ d'investigation scientifique qui oblige à repenser l'approche de la nature et des interdépendances à l'échelle planétaire. La diffusion de la notion d'environnement a entraîné l'évolution des représentations du monde et de la réalité, en induisant une approche systémique (Aspe et Jacqué, 2012). Cette vision systémique redessine par la même occasion nos représentations du temps, de l'espace, et de la portée des actions tant individuelles que collectives.

Outre cette question, l'environnement tel qu'étudié par les sciences de la nature représente l'ensemble des éléments non-humains peuplant notre monde, se perpétuant à nos abords. Traditionnellement, la séparation de l'humanité des non-humains fait l'objet d'une reproduction par les milieux scientifiques, en distinguant les aspects humains des aspects non-humains comme nous venons de la faire. Tel que cela a été maintes fois signalé, il s'agit d'opposer la société à la nature, que ce soit dans leur essence, leur fonctionnement ou leur devenir. Or la faiblesse du concept d'environnement qui se transforme par ce procédé en force consiste à se référer aux deux approches, déconstruisant ainsi le paradigme de distinction Nature/Culture qui représente à nos yeux un biais aussi bien méthodologique qu'ethnocentriste. Notre approche, en retravaillant la question de l'environnement, permet de lier des problématiques artificiellement distinguées, et ainsi de saisir pleinement le sens des transformations sociales dont nous sommes témoins à l'heure actuelle, et qui consistent selon notre hypothèse au plus à un remaniement des rapports hommes-nature, au moins à leur mise en débat.

En ce sens, la notion d’environnement apparaît préférable à celle de nature dans l’objectif de délimiter notre cadre théorique. Elle limite les potentiels biais méthodologiques. Le concept de nature, quant à lui, sera entendu ici en tant que catégorie socioculturelle. Les

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observations réalisées dans le cadre de l’enquête démontrent qu’il fait bien sens pour les individus. En cela, il est pertinent de l’interroger. En revanche, il ne saurait être considéré comme un champ à part entière de la socio-anthropologie. Aussi, nous défendons l’idée que la

notion de nature est une catégorie socioculturelle signifiante de la société moderne, que la socio-anthropologie de l’environnement peut se donner pour objet.

5.2-L’EXPÉRIENCE DE LENVIRONNEMENT : LIER REPRÉSENTATIONS ET PRATIQUES

La difficulté la plus grande, que nous ne prétendons par ailleurs pas avoir complètement dépassée, consiste à centrer l’analyse sur la question des rapports à l’environnement. Cette question se rattache plus largement aux interrogations de l’épistémologie, ou encore de la sociologie de la connaissance, que le difficile compromis de la théorie de Von Uexküll illustre bien : L’Umwelt (monde vécu) et le Welt. L’Umwelt, en désignant un monde vécu et perçu par l’intermédiaire des sens, outre son approche strictement biologique réductrice, établit de facto une distinction entre cadres cognitifs et réalité matérielle. Cette organisation dualiste, cette opposition de l’idéalisme et du matérialisme dans leur acception philosophique pose problème en ce qu’elle est le produit direct de l’ontologie naturaliste. En effet, délimiter un monde des sens strictement mental qui ne ferait que représenter une réalité en attente de représentations, reconduit en fait la distinction entre subjectivité humaine et objectivité de la nature. Et cette posture mène tout droit au relativisme, les perceptions ne devenant alors qu’une sorte de versions tronquée parce qu’interprétations de la réalité. La définition des représentations sociales de Jean-Marie Séca le montre bien :

« [Elles sont un] système de savoirs pratiques (opinions, images, attitudes, préjugés, stéréotypes, croyances), générés en partie dans des contextes d’interactions interindividuelles ou/et inter-groupaux [...]. [La représentation] apparaît aussi comme un assemblage de références sémantiques et cognitives (le produit ou le résultat d’un processus), activées différentiellement en contexte, selon les finalités et les intérêts des acteurs sociaux qui s’en servent pour communiquer, comprendre et maîtriser l’environnement (celui-ci étant composé d’"objets" représentés) et leurs relations avec autrui. » (Seca, 2001, p. 11)

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Effectivement, dans ce cadre, l’environnement devient un simple stock « d’objets représentés » ou en attente de représentations, ce qui aboutit, on le voit bien, à une nécessité immédiate de contrôle de ce monde environnant.

En réalité, la problématique ne vient pas tant de cette distinction des processus mentaux et matériels, que de son établissement en paradigme universel et « naturel » (Latour, 2012). Il est évidemment crucial d’avoir démontré que le couple objet - sujet n’est pas l’unique mode de composition du monde, pour dépasser une approche par trop ethnocentriste. Mais l’inverse est tout aussi vrai, puisque ne pas reconnaître l’inventivité de cette dichotomie occidentale conduirait tout droit à une forme d’ethnocentrisme inversé. L’important est de reconnaître la distinction entre sujet et objet comme un résultat, non comme un point de départ, nous le répétons, comme une ontologie parmi d’autres.

Mais une autre question subsiste, à savoir celle de la délimitation théorique induite entre pratiques et représentations, qui touche, on le voit bien, également à la question du relativisme. Les premières seraient une forme d’action directe sur l’environnement, et les secondes une pensée de celui-ci. Or, tout notre propos est de tenter de restituer les liens entre ces deux domaines, ce que nous proposons de faire par la notion d’expérience. Nous entendons l’expérience par son polymorphisme, qui induit tout autant un cours d’action qu’un processus réflexif, alors que l’on serait bien en peine de délimiter la frontière entre les deux :

« C’est pourquoi j’ai défini les modes d’identification et les modes de relation comme des « schèmes de la pratique » : non pas pour céder au snobisme consistant à brandir le terme « pratique » à tout propos afin de s’éviter le risque d’être taxé d’idéalisme, mais parce que mon objectif, guère original en anthropologie, est bien de comprendre ce qui structure les comportements et leur donne, vu de l’extérieur, une cohérence ostensible au sein d’un collectif quelconque. Or, ces dispositifs de schématisation de l’expérience ne peuvent être étudiés qu’en combinant les ressources fournies par les énoncés (ce que les gens disent au sujet de ce qu’ils font, et dont on peut supposer qu’ils se le représentent) et celles qu’offre l’observation des actions conduites dans les circonstances spécifiées par les énoncés, précisément ce que Digard appelle des pratiques. » (Descola, 2006, p. 432‑433.)

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Dès lors, le concept de représentation, en tant qu’il est une composante de l’expérience apparaît moins obscur. Cette approche n’a bien entendu pas vocation à révolutionner la posture scientifique, d’abord parce que plusieurs siècles de réflexion l’ont constituée, et ensuite parce que notre ambition est d’une portée limitée. Il est plutôt question ici de tenter de lever un problème central au vu de notre problématique, à savoir l’analyse segmentée des représentations puis des pratiques, que nous choisissons de saisir comme des phénomènes interdépendants de l’expérience.

Résumons notre propos : il pourrait paraître au premier abord que nous ne faisons que reconduire la distinction représentation - pratique à un autre niveau de réflexion. Qui plus est, le relativisme n’est jamais bien loin lorsqu’il s’agit de traiter de constructions sociales, et d’adopter une posture constructiviste. En réalité, il ne s’agit pas pour nous de dire que si les représentations sont relatives, alors le monde et la réalité le sont tout autant. En ce sens, la vérité ne serait plus qu’une chimère. C’est plutôt l’inverse : parce qu’il n’y a pas distinction nette entre théorie et pratique, qu’il y a l’expérience qui les subsume, et que les processus cognitifs provoquent également des actions, les représentations sont tout aussi véritables que leurs objets, ces derniers n’étant jamais figés dans un état. Dès lors, on peut considérer que l’environnement est une notion « […] où pensée et action se réfractent l’une sur l’autre. L’environnement

participe de la modernité avancée, excluant tout découpage a priori et réunissant perspectives cognitives et pratiques dans une même dynamique. » (Charles et Kalaora, 2007, p. 122). Le

problème tenait à ce que l’on considérait les représentations et constructions sociales comme étant fausses. Dès lors, employer le concept de représentations dans cette forme, en ce qu’elles sont indubitablement liées aux pratiques, semble poser des problèmes moins fondamentaux.

Se pose une dernière question, à savoir le caractère déterministe ou non des représentations : il s’agit pour nous de trouver un certain équilibre, sans adopter une posture strictement individualiste, mais sans pour autant récuser toute forme de déterminisme. Et c’est justement ce que vise le schème intégrateur de la pratique de Descola et son caractère structuraliste modéré. En effet, si les modes d’identification sont stables, les modes de relations le sont moins nettement. Aussi, ils contiennent une capacité évolutive.

À cet effet, nous reprenons l’élaboration d’Abric et sa notion de « noyau dur » des représentations, qui se rapprochent étonnamment des schèmes de Descola. Dans la théorie du premier, certains éléments des représentations sont dits non négociables et s’imposent aux

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individus, alors que d’autres peuvent être le fruit d’engagements collectifs ou de modifications, permettant la remise en cause progressive de ce noyau dur.

L'ontologie naturaliste organise les représentations, et nous estimons qu'elle peut être rapprochée de ce qui est nommé le « noyau dur ». Celui-ci est directement influencé par le contexte sociohistorique (Abric, [1994] 2011, [1994]). Plus tôt, nous insistions sur la possibilité d'une évolution des représentations, que nous posons même comme hypothèse initiale. Dans ce cadre, il peut paraître contradictoire de recourir à l'analyse de J-C. Abric qui peut au premier abord paraître très peu encline à une analyse dynamiste. En réalité, l'auteur admet la possibilité d'une évolution du noyau, les termes de « non-négociable » étant trompeurs. Certes la dimension sociohistorique opère son influence sur la construction des représentations. Pour autant, certains aspects sont reconfigurables et « négociables », en ce que l'individu ne se contente jamais de servir de réceptacle sans capacité d’agir au social, et permettent en retour de remettre en question le noyau dur.

5.3-VERS UNE SOCIO-ANTHROPOLOGIE DE LENVIRONNEMENT

Nous avons plusieurs fois rappelé notre volonté de contribuer à une socio-anthropologie de l’environnement, sans précisément justifier ce que nous entendions par là. C’est d’abord le souhait de prendre en considération le dépassement d’une coupure épistémologique qui a longtemps fait figure de barrière infranchissable. Nous faisons évidemment référence à la distinction entre sociétés modernes et non modernes, que l’on n’hésitait auparavant pas à qualifier de primitives. L’anthropologie a en effet longtemps représenté une science coloniale (Leclerc, 1972). Elle a été construite sur le socle de la domination des pays occidentaux sur les sociétés non développées (ou affublées de tout autre adjectif dévalorisant), voire sur d’autres collectifs jugés exotiques (dont l’Extrême-Orient est une très bonne illustration, cette appellation à elle-seule en témoigne). Mais les anthropologues ont progressivement pris acte de la reconfiguration des relations entre sociétés modernes et non modernes, et du retour en grâce des dernières. Pourtant, un cap restait à franchir : celui de la mise en cause de l’universalité de l’ontologie naturaliste. Aujourd’hui, dépasser ce préjugé ethnocentriste signifie également de pouvoir envisager une anthropologie des modernes et de leurs systèmes de représentation du monde. C’est là une première raison qui nous a conduits vers cette voie, après bien d’autres chercheurs.

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En effet, les relations entre anthropologie et sociologie sont complexes, mais force est de constater qu’elles entretiennent une extrême proximité, rendue de plus en plus visible par le dépassement de la distinction sociétés développées et non développées. Il y a donc désormais une très forte proximité de leurs objets, mais également une similarité des méthodes d’enquête employées. Pour des raisons sur lesquelles il serait superflu de revenir ici, l’anthropologie a développé des méthodes ethnographiques qualitatives, que la sociologie a su intégrer depuis maintenant plusieurs décennies. C’est donc également en partie l’usage d’une méthodologie qualitative – l’observation participante et la méthode de l’entretien semi-directif entre autres – qui justifie ce terme. Ensuite, en tant qu’elle privilégie une échelle d’analyse fine, elle apparaît tout indiquée dans le cadre du terrain de cette thèse. En particulier, la question de l’environnement enchevêtre les échelles d’actions locales et globales. La socio-anthropologie de l’environnement permet de saisir des situations particulières dans toute leur complexité, sans les déconnecter des échelles plus générales (Poirot-Delpech et Raineau, 2012). C’est toute l’ambition que nous nourrissons pour cette thèse, en inscrivant l’analyse de notre terrain dans son contexte national et régional a minima.

Enfin, le choix d’adopter une posture en partie anthropologique tient à l’objet que nous nous sommes fixé. Cette discipline, notamment à travers des auteurs que nous avons longuement analysés, semble être particulièrement apte à se saisir de la question des rapports à l’environnement. Car ce sont ces derniers qui représentent le cœur de cette thèse. En s’appuyant en partie sur l’anthropologie que nous venons de décrire, nous entendons apporter un éclairage particulier sur l’évolution des rapports à la nature.

Le tableau peut sembler incomplet à ce stade, car ce chapitre aura surtout montré l’intérêt de l’anthropologie et de ses apports. Le prochain chapitre sera ainsi consacré au second

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