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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE DES USAGES DES TIC À L’UNIVERSITÉ

I.5 Mutation engendrée par l’usage des TIC en enseignement supérieur

infrastructurelles progressives et une réforme en 1993. Cette dernière a été re-calibrée par la loi14 d’orientation de l’enseignement supérieur en 2001. À ce jour, ce système s’oriente vers la formule du LMD. Adjointes à cela, des structures de formation à distance, des unités d’appui à l’enseignement et la recherche axées sur les TIC comme le CITI15, le CIRD16 et le RIC17, dont les rôles sont de faciliter l’usage des TIC et des ressources documentaires électroniques. L’actualité montre une forte volonté politique du gouvernement à rénover son système universitaire pour mieux répondre aux besoins des jeunes. Les TIC prennent une bonne place dans les discours des autorités de l’enseignement supérieur. Cette volonté politique définit la vision globale de l’enseignement dans le supérieur. On observe sur le terrain un monde universitaire en pleine mutation semblable à des bâtis en plein chantier dans lesquels les TIC occupent progressivement une place de choix. Les étudiants s’approprient petit à petit des TIC, même si les usages de celles-ci dans les pratiques d’apprentissage des étudiants des universités d’État au Cameroun sont encore très faibles (Mbangwana & Mambeh, 2006).

La carte universitaire du Cameroun laisse observer 7 universités publiques, 2 universités numériques dont une à vocation nationale et une à vocation régionale, 25 facultés et 13 grandes écoles, 73 instituts privés d’enseignement supérieur et 4 universités privées (MINESUP, 2009). À coté de cette carte universitaire, on observe de nombreux projets visant à améliorer l’offre de formation. Parmi ces projets on peut citer (MINESUP, 2009):

• L’opérationnalisation de l’université virtuelle du Cameroun ; • Le suivi de la mise en place du système LMD ;

• La mise en œuvre du programme de généralisation de l’usage des TIC dans les filières de l’enseignement supérieur ;

• La normalisation et de labellisation des centres informatiques des universités publiques ;

• Le développement des formes innovantes « eLearning », enseignement à distance ; • La mise en œuvre des structures du programme d’appui au système éducatif en sa

composante enseignement supérieur avec des projets tels que : le « Global development learning network », le Centre interuniversitaire des technologies de l’information, le Fonds d’appui à la recherche et à la professionnalisation, le Centre Interuniversitaire de recherche documentaire.

14 ftp://www.minesup.gov.cm/Ministere/Lois/LOI_PORTANT_ORIENTATION.pdf 15 Centre Interuniversitaire des Technologies de l’Information et de la Communication 16 Centre Interuniversitaire de Ressources Documentaires

• La poursuite de l’opération « un enseignant, un ordinateur » ;

Le ministère de l'enseignement supérieur s’efforce, depuis la réforme de 1993, de créer des conditions de travail favorables au sein des campus. Outre l’opération « un enseignant - un ordinateur » lancée par le ministère de tutelle dans chacune des universités publiques, tous les établissements sont équipés d’un centre de ressource multimédia connecté à Internet (MINESUP, 2009). Malheureusement les petites capacités de ces derniers sont encore disproportionnées par rapport aux gros effectifs des enseignants et des étudiants actuels par université. Pour coordonner toutes les actions en rapport avec les TIC dans les universités publiques et pour un meilleur suivi de l’exécution des projets, il a été créé un comité d’intégration des TIC en enseignement supérieur qui a aussi une mission de veille technologique dans les universités publiques.

De manière générale, un étudiant qui s’engage dans un cursus universitaire doit acquérir une compétence disciplinaire, documentaire et technique. Si l’étudiant d’hier, pour acquérir cette triple compétence employait des méthodes traditionnelles, et cela lui prenait le temps et les moyens que cela devait, aujourd’hui il dispose d’outils nouveaux, les TIC, qui viennent accélérer et faciliter le processus d’acquisition de ces compétences. Car Internet, avec la recherche en ligne et l’accès à des revues électroniques, vient enrichir non seulement sa capacité à se documenter de manière autonome, mais aussi lui ouvre des portes d’une base documentaire universelle immense. Il est amené à prendre conscience de l’existence de cette nouvelle méthode qui l’introduit directement vers des ressources dont il a besoin pour sa formation. Au-delà des infrastructures d’accès aux TIC à améliorer et à étendre au sein des campus des universités camerounaises, il y a un besoin de formation des étudiants dans l’utilisation des TIC à des fins d’apprentissage.

Les pouvoirs publics sont résolus à moderniser le système d’enseignement par les TIC. Aussi observe-t-on, à ce jour, quelques réalisations qui peuvent être vues comme des meilleures pratiques (MINESUP, 2009), à savoir :

- De façon systématique, l’université de Douala organise des séminaires d’initiation aux TIC de 60 heures au profit des étudiants.

- L’université de Buéa a en projet de mettre en place des pré-requis informatiques sous forme de certification avant l’inscription à l’université.

- Les universités de Douala, de Yaoundé, de Buéa et de Dschang forment plusieurs enseignants et étudiants aux TICE avec des partenaires étrangers (Oracle, Cisco, Microsoft, etc.). Par exemple, à Douala deux enseignants ont reçu une formation des

formateurs à la certification Oracle en Inde, ils restitueront cette formation localement.

- Les universités de Yaoundé 1 et de Yaoundé 2 sont en train de finaliser le projet de sécurisation de la carte de l’étudiant et des diplômes avec empreinte biométrique.

-

L’université de Dschang a développé la téléphonie IP, le paiement en ligne et a

connecté le campus en technologie sans fil.

Évidemment, ces initiatives de modernisation sont sensées profiter aux acteurs terminaux que sont les enseignants et les étudiants, qui devraient s’adapter aux nouvelles pratiques pédagogiques qu’impose l’intégration des TIC en enseignement supérieur. Il se dégage alors une question principale, posée dans la section suivante, qui retiendra notre attention tout au long de cette étude.