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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE DES USAGES DES TIC À L’UNIVERSITÉ

I.4 Etat des lieux des TIC au Cameroun

Cette section donne un aperçu de l’état des lieux des TIC au Cameroun, sans toutefois entrer dans des détails techniques qui ne sont pas liés au cadre de ce travail13. Elle est basée sur une étude qui a abouti à la rédaction d’un document de stratégie nationale de développement des TIC, nommé plan NICI, coordonné par l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC).

I.4.1 Accessibilité aux TIC

Selon les résultats d’une étude nationale (ScanTIC, 2006) menée par le Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL), 30% seulement du territoire camerounais est couvert par les services de téléphonie, pour une télé densité du téléphone fixe de 0,7% et du téléphone mobile de 15% en 2005. La même étude révèle que moins de 7% des institutions

13 Des détails sur l’état des lieux des TIC au Cameroun peuvent être consultés dans le document de stratégie

et entreprises sont équipées d’un ordinateur, moins de 27% des administrations sont connectées à Internet et enfin moins de 2% de la population camerounaise utilisent Internet. Il faut cependant noter que le pays est doté d’une dorsale en fibre optique déployée tout au long du tracé du pipeline Tchad – Cameroun et très peu exploitée. De même, un point d’atterrissement du câble sous-marin SAT3 de télécommunication et d’Internet est ouvert à Douala avec une capacité de 10 Gbit/s n’est pas encore suffisamment exploité.

I.4.2 Cadre réglementaire

Pour promouvoir et suivre l’action gouvernementale dans le domaine des TIC, il a été créé en 2002 par décret présidentiel l’ANTIC qui doit jouer un rôle d’orientation, de régulation et de veille technologique dans toutes les sphères de la société camerounaise. Le MINPOSTEL joue un rôle fondamental, en effet ; il est chargé de l’élaboration, de la mise en place et de l’évaluation de la politique gouvernementale en matière de postes et télécommunications. Il a aussi comme mission de développer des infrastructures des TIC et de faciliter l’accès au réseau. L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) a pour mission d’assurer la régulation, le contrôle et le suivi des activités des exploitants et des opérateurs du secteur de télécommunications. Elle veille également au respect du principe d’égalité de traitement des usagers par toutes les entreprises de télécommunications. L’ART a aussi pour mission importante le règlement de conflits entre les opérateurs du secteur, notamment les questions relatives à l’interconnexion ou l’accès au réseau de télécommunications, la numérotation, l’interférence des fréquences et le partage des infrastructures. Le Centre National de Développement de l’Informatique (CENADI) a été le premier organisme public chargé du traitement de données et des questions connexes, comme par exemple le traitement de la solde des fonctionnaires de l’Etat (Plan NICI, 2007).

I.4.3 Absence de stratégie opérationnelle nationale des usages des TIC

Notons aussi que le trafic d’Internet des prestataires locaux transite par les infrastructures transnationales, ce qui augmente les coûts et allonge la durée de transfert des données. La grande partie de l’infrastructure de collecte, de traitement et de diffusion de l’information est encore rudimentaire. Il n’existe pas à proprement parler de système d’information numérique dans les administrations publiques et dans la plupart des entreprises locales. Le pays ne dispose ni d’une véritable stratégie d’acquisition de matériels informatiques, ni d’une industrie de production technologique lui permettant de développer tous les secteurs liés au TIC. Les sites et portails Web sur Internet mis sur pied ça et là sans aucune politique nationale opérationnelle de gestion de contenu ne jouent qu’un rôle de

présence figurative, car l’offre éditoriale est pauvre, les sites sont rarement mis à jour, même si quelques administrations se démarquent de cette triste réalité (Plan NICI, 2007).

I.4.4 Secteur éducatif à développer par rapport aux TIC

Le plan NICI (2007) révèle que le niveau de développement des TIC dans le secteur de l’éducation reste très faible par rapport à d’autres pays de même niveau de développement que le Cameroun. Il ressort de ce plan quelques observations fortes relatives à l’éducation qu’il est intéressant de mentionner ici:

• La quasi-totalité des établissements des enseignements primaires et secondaires ne disposent pas d’une salle multimédia (en dehors d’une maigre poignée dans les centres urbains). Par conséquent, la grande majorité des élèves quitte le système éducatif de base sans avoir été initiée à l’usage des TIC;

• Dans l’enseignement supérieur, le ratio poste de travail/étudiants est très faible et ne permet pas une formation de tous les étudiants aux TIC ;

• Les conditions de mise en œuvre de la formation pour tous à l’usage des TIC ne sont pas entièrement réunies, notamment à cause des coûts d’acquisition et d’exploitation des équipements élevés;

• La plupart des enseignants n’ont presque pas de formation aux usages des TIC; • L’utilisation des TIC pour améliorer la qualité des prestations dans le système

éducatif reste embryonnaire : sites Internet obsolètes n’offrant en général aucun service interactif aux usagers, quasi absence de ressources pédagogiques numériques, systèmes de gestion et de pilotage plus ou moins informatisés ;

• Les instituts et centres de recherche sont très peu équipés en infrastructures TIC;

• La production scientifique électronique est embryonnaire et ne présente aucune visibilité particulière ;

• La production et l’usage des contenus pédagogiques interactifs sont très peu connus dans le système éducatif.

Le constat général est que de nombreux efforts restent à faire dans ce secteur. Toutefois, on peut noter une légère démarcation du sous secteur de l’enseignement supérieur où l’on a enregistré quelques initiatives d’intégration des TIC qui ont engendré des mutations.

I.5 Mutation engendrée par l’usage des TIC en enseignement supérieur