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Mouscron, une urbanisation fortement polarisée par la frontière

CHAPITRE 2. LA FRONTIÈRE FRANCO-BELGE, GENÈSE D’UNE DISCONTINUITÉ

2. Mouscron, une urbanisation fortement polarisée par la frontière

Le travail frontalier et les migrations de travail ont induit un développement urbain spécifique sur la frontière : émergence d’une banlieue belge de l’agglomération lilloise, avec notamment les villes de Herseaux, Mouscron, Menin, Wervik et Comines en prolongement des villes françaises limitrophes. Mais c’est à Mouscron que la continuité semble la plus remarquable, comme le souligne un étudiant lillois : « La plus importante concentration urbaine se situe dans cette partie, au nord-est de la métropole, dans un cercle regroupant en France les conurbations de Tourcoing-Wattrelos et Roubaix et sur le versant belge, les unités de Mouscron-Estaimpuis, parfaitement imbriquées dans le tissu urbain de la métropole lilloise et présentant une continuité urbaine avec la ville de Wattrelos »73.

La carte 20 (p.101) illustre les phases de développement successives de la commune de Mouscron, de 1845 à nos jours.

Il apparaît que la commune de Mouscron était encore rurale en 1845, avec une forte dispersion de l’habitat. Elle ne comptait que 6 000 habitants, répartis dans un noyau villageois au centre de la commune (la gare a été construite en 1842), et quatre hameaux à proximité de la frontière : le Risquons-Tout, la Marlière, la Planche et le Mont-à-Leux. Le développement de ces hameaux s’explique par le commerce frontalier ainsi que par le développement de la fraude (le toponyme Risquons Tout, à l’origine nom d’un cabaret, apparaît dès 1743)74. Signe de l’importance des flux, les routes de ces quartiers frontaliers furent les premières de la commune à être pavées.

Par ailleurs, l’activité du village a très tôt été orientée vers l’industrie textile : travail du lin à domicile, mais aussi production de molleton, tissu mélangé de lin et de laine. Cette production commença dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle ; elle a été d’autant plus forte qu’en 1769 elle fut interdite aux Roubaisiens et Tourquennois.

73 WALKIEWICZ, Jean-Marc. – L’influence d’une frontière internationale sur l’orientation des courants de

circulation. – DEA : Lille I : 1993 (p.33)

74 DEBAES, Jules, VANDENBERGHE, Robert. – Mouscron 1789-1945 : Itinéraire du village paysan à la

cité industrielle. – Mouscron : Mémoires de la Société d’histoire de Mouscron et de la région, 1991. – 590p. (tome 13, fascicule 1

Hamez, 2003

Sources : plans de Mouscron en 1845 et en 1925, in : DEBAES, Jules, VANDENBERGHE, Robert (1991)

Carte IGN « Lille Roubaix Tourcoing », série bleue, n°2504E, 1/25 000. – Paris : IGN, 1999. – (la partie belge de la carte a été actualisée en 1991)

De 1845 à 1925, les anciens noyaux d’urbanisation se développent en même temps et se rejoignent. La ville s’accole à la frontière. Cette extension urbaine est due à deux dynamiques concomitantes. D’une part, de nombreux ouvriers flamands immigrent pour travailler dans les usines textiles françaises ; certains d’entre eux préfèrent résider à Mouscron et faire la navette journalière plutôt que s’installer définitivement en France. Il s’ensuit une croissance des hameaux frontaliers (elle sera d’autant plus forte à partir des années 1890, au moment où le travail frontalier prend définitivement le pas sur l’immigration). D’autre part, au tout début du XXe siècle, de grandes usines textiles se développent à Mouscron, en raison de l’investissement de capitaux nordistes (usine des frères Six en 1899, usine Motte en 1907, etc.). Comme le rappellent Robert Sevrin et Arnauld Vandermeersch, plusieurs facteurs expliquent cette « délocalisation » : la pénurie de main-d’œuvre française ; la plus grande disponibilité en terrains industriels côté belge ; « la politique protectionniste de la France, qui privait par retour d’un certain nombre de débouchés les usines installées en France »75. Les établissements s’implantent préférentiellement autour de la gare, ce qui favorise une extension urbaine du centre. Les différents noyaux urbains s’étoffent donc et se rejoignent ; Mouscron n’en garde pas moins une organisation polynucléaire, les noyaux de population les plus anciens étant les plus densément peuplés.

Enfin, depuis 1925 la surface urbanisée a grandement augmenté, comme cela apparaît sur la carte 20 (p.101). Cette croissance s’est faite sans augmentation notable de la population : le nombre d’habitants, qui était passé de 7 644 en 1866 à 36 888 en 1936, « stagnait » à 37 200 habitants en 1976. La croissance du bâti passe en effet par le développement d’une part de lotissements, d’autre part de zones d’activité. La tendance dominante est que l’urbanisation n’est plus polarisée par la frontière, mais au contraire se développe à proximité de la Flandre. C’est particulièrement net pour les zones d’activités : zones industrielles de la Ferme de l’Hôpital et de Portemont à l’est, en limite de Courtrai (ancienne commune de Rolleghem). Comme le souligne Yannick Desvignes, « les zones d’activités du Courtraisis sont en général complètes, et certaines entreprises flamandes ne trouvent pas de terrain disponible. Elles s’implantent donc à Mouscron, ce qui leur permet de conserver un statut belge, tout en bénéficiant d’une législation environnementale wallonne plus souple » (p.94)76. Ce processus récent permet d’initier un rééquilibrage du tissu urbain de la commune vers le nord ; mais Mouscron n’en reste pas moins morphologiquement orientée vers la frontière.

75 Société royale belge de géographie. – Hommes et paysages : Itinéraire de la frontière franco-belge : 121

km entre les collines de Flandre et l’Escaut, via Comines, Mouscron et le Pévèle / prés. par R. Sevrin et A. Vandermeersch. – Bruxelles : ULB, 1991. – 40p.

76 DESVIGNES, Yannick. – L’impact de la frontière franco-belge dans les choix d’aménagement. – DESS :

Paris VIII – Paris I : 1996 : 223p.

Cependant, l’assertion de Desvignes doit probablement être nuancée : les entrepreneurs wallons diront à l’inverse que les formalités administratives sont plus rapides en Flandre. D’autres facteurs entrent en jeu, notamment le prix moins cher du terrain en Wallonie et la possibilité de bénéficier des aides de l’Objectif1.

Conclusion sur les cas de Dunkerque et de Mouscron

Les deux cas sont symptomatiques d’une part du rôle « traditionnel » qu’a eu la frontière, d’autre part des nouvelles dynamiques en train de se mettre en place avec la frontière « faible ».

Par rôle traditionnel, nous entendons l’influence que la présence d’une frontière forte a eue sur le développement. La frontière doit alors se comprendre principalement comme ligne de cristallisation des divergences entre deux politiques nationales. Par les tarifs douaniers, par la politique économique et par les contrôles aux frontières, la frontière était rupture, coupure, séparation. La première raison d’être de Dunkerque répond au besoin français d’avoir un port sur le Mer du Nord, et de ne pas dépendre des ports voisins. Ligne de disparité pour le dynamisme économique, la frontière fut également traversée par des flux humains importants, et eut des effets certains dans la polarisation d’implantations urbaines et industrielles, comme à Mouscron.

Les nouvelles dynamiques témoignent d’une modification dans le rapport à la frontière. Dans le cas de Dunkerque, la logique nationale cède la place à une logique

transnationale. Le désengagement de l’État a pu être vécu comme un abandon dans un

premier temps, mais il a été suivi d’investissements belges spontanés. Le port retrouve ainsi une certaine compétitivité, et est intégré fonctionnellement à une logique portuaire transnationale – celle du cabotage à partir des grands ports belges.

En ce qui concerne Mouscron, c’est le rôle de la frontière comme ligne de polarisation des activités et des hommes qui est remise en question. En effet, les récents développements urbains et industriels se font dans les parties de la commune les plus éloignées de la frontière, le long de la limite avec la Flandre. On peut certes y voir un simple effet d’attraction qu’exerce le voisinage le plus dynamique économiquement, à savoir Roubaix-Tourcoing jusqu’à la Deuxième Guerre Mondiale, puis Courtrai par la suite. Mais la polarisation de la frontière a été incomparablement plus forte dans le passé que celle de la limite avec la Flandre aujourd’hui. Le cas de Mouscron témoigne donc de l’atténuation de l’attractivité de la ligne frontière.

Les analyses menées jusqu’à présent ont permis de souligner les effets qu’a eus la frontière en raison des tarifs douaniers et des disparités de dynamisme économique entre les deux côtés. Cependant, la frontière est discontinuité dans bien d’autres domaines : limite de deux systèmes territoriaux, elle sépare deux types différents d’organisation politico-administrative, sociale et culturelle ; elle fait la jointure entre deux systèmes d’organisation de l’espace.

III ] La frontière, charnière entre deux systèmes d’organisation de l’espace

Sur les cartes IGN au 1/25 000 représentant un espace à cheval sur la frontière, il ressort que les courbes de niveau côté français ne coïncident pas avec les courbes de niveau côté belge… comme si la Belgique était plus élevée de 2,5 mètres. En effet, le niveau 0 est calculé en France sur le niveau moyen des mers, alors que le niveau 0 en Belgique est calé sur le niveau moyen des basses mers de vives eaux, ce qui induit la non- concordance. Ce simple exemple n’est donné que pour illustrer la divergence entre les normes et systèmes techniques en cours dans les deux pays, dans tous les domaines. S’il y a discontinuité dans les comportements démographiques ou dans les structures socio- économiques, il y a discontinuité également dans la façon de les représenter, cette dernière hypothéquant la compréhension des premières. La présente section commence donc par la justification des choix que nous avons effectués dans la représentation de cet espace, avant de montrer plusieurs manifestations tangibles de cette discontinuité.

A ] Note méthodologique : comment établir un fond de carte communal cohérent franco-belge ?

Le maillage communal n’est pas comparable en France et en Belgique : les communes belges sont en moyenne cinq fois plus étendues que leurs homologues françaises (cf. carte 21 p.107). Ceci est dû au regroupement communal décidé en 1976 par le gouvernement belge.

Cela pose un problème majeur pour la représentation cartographique choroplète, car des cartes figurant deux ensembles de mailles si différents ne sont pas lisibles.

Ainsi, la simple représentation de la densité de population selon ces unités territoriales de base pose problème, dans la mesure où les communes urbaines en France seront représentées en tant que telles, avec une forte densité de population, tandis qu’en Belgique la plupart des communes contiendront à la fois des espaces urbains et ruraux, et la valeur représentée sera donc une moyenne.

Pour résoudre ce problème, certains auteurs comme Claude Grasland ont proposé une technique cartographique innovante, le lissage : les cartes sont généralisées suivant un voisinage gaussien d’une même portée, ce qui permet de rendre comparables les deux côtés de la frontière77.

77 GRASLAND, Claude. – Lissage cartographique et animation spatio-temporelle : quelques réflexions

théoriques et méthodologiques. Travaux de L'Institut de Géographie de Reims, n°101-104, 1999, p.83-104 GRASLAND, Claude, DUMAS, Eugénie. – Variation de la perception des discontinuités transfrontalières selon le maillage et le mode de représentation adoptés. Document de travail, équipe P.A.R.I.S 1999 : http://ibm2.cicrp.jussieu.fr/grasland/GO312/cours_d/cours_d1/fra_bel/frabel.html

D’autres auteurs ont contourné le problème en utilisant le maillage cantonal

français et le maillage communal belge, comme Jean-Michel Decroly78. Ce dernier justifie son choix par la comparabilité des deux ensembles d’unités territoriales, et par le fait qu’il s’agit du niveau le plus fin auquel sont disponibles les statistiques démographiques qu’il utilise. Cependant, ce choix n’est pas entièrement satisfaisant dans la mesure où les communes belges sont des entités fonctionnelles cohérentes, tandis que les cantons français ne sont qu’un découpage électoral. Ainsi, les unités urbaines françaises sont systématiquement divisées en plusieurs cantons (en répondant parfois uniquement à une logique de gerrymandering comme cela s’est vu à Dunkerque79…), tandis que les unités urbaines belges sont représentées en tant que telles.

Dans le cadre de notre zone d’étude, nous avons effectué un autre choix méthodologique. En raison des problèmes liés à l’utilisation du découpage cantonal, et du besoin de représenter les dynamiques spatiales le plus finement possible, nous proposons un découpage basé sur les communes françaises et sur les anciennes communes belges (à savoir les communes belges telles qu’elles étaient à la veille de la fusion de 1976), présenté sur la carte 22 (p.107). Ceci est possible car l’Institut national de la statistique délivre toujours des données statistiques de base à ce niveau80.

Cependant, ce choix présente une limite plus ou moins analogue au choix du découpage cantonal : si les communes françaises sont assurément des entités politiques et fonctionnelles, les anciennes communes belges n’ont plus d’existence administrative. La vie communale en Belgique s’exerce désormais au niveau supérieur des nouvelles communes.

Si cette limite est bien réelle, le choix de ce découpage semble plus cohérent que

celui du découpage cantonal. En effet, bien que les anciennes communes belges ne

soient plus des entités fonctionnelles et administratives, elles l’ont été ; et de même que les communes françaises, il s’agit de l’héritage des paroisses du Moyen Âge, organisées autour d’un village centre. Ce découpage communal a donc une cohérence interne en ce qu’il représente un niveau fin des implantations humaines.

GRASLAND, Claude. – Facing the MAUP: Experiments on the France-Belgium border. – Working Paper n°3, mars 2000: http://www.parisgeo.cnrs.fr/geocites/projets/projets.htm

78 DECROLY, Jean-Michel. – L’impact d’une frontière politique sur les comportements et les structures

démographiques régionaux : le cas du Hainaut, du sud de la Flandre occidentale et du département du Nord.

Revue belge de géographie, 113(2), 1989, p. 81-118

79 GIBLIN-DELVALLET. – La région, territoires politiques : le Nord-Pas-de-Calais. – Paris : Fayard,

1990. – 449p.

80 Il s’agit des tableaux 30.01 à 30.77, qui détaillent les données par secteur (unité territoriale de taille

inférieure aux anciennes communes) et par ancienne commune. Ces tableaux comportent des données sur l’état civil, la nationalité, les ménages, le niveau d’instruction ; sur la taille, l’âge, l’occupation et le confort des logements ; sur la population active par type de profession, par lieu de résidence et par lieu de travail.

Par ailleurs, plusieurs anciennes communes belges conservent un statut administratif. Des permanences sont organisées dans les anciennes maisons communales (comme dans la nouvelle commune de Comines-Warneton, avec le maintien des maisons communales de Warneton et de Ploegsteert où sont toujours dispensés des services de la mairie). C’est le cas de Tournai, commune la plus vaste de la Belgique, qui a été découpée en 5 districts à l’intérieur desquels sont rendus les services municipaux.

En conclusion sur ce point, le découpage communal retenu présente, en dépit de certaines limites, davantage d’atouts que le découpage cantonal. Les anciennes communes belges ont connu plusieurs phases de fusion avant 1976. Le maillage retenu dans nos cartes est le dernier disponible avant la fusion de 1976.

L’Université de Gand a mis en ligne en 2003 une application cartographique sur le maillage administratif en Belgique. La base de données est à la fois historique et géographique, et permet de visualiser l’évolution des mailles communales de 1800 à 200081. Il ressort que le maillage que nous avons retenu pour les anciennes communes belges était resté à peu de choses près identique depuis 1800, et qu’il a donc une pertinence historique.

Hamez, Lizzi, 2003

Carte 21. Des mailles communales différentes entre France et Belgique

Hamez, Lizzi, 2003

Sur la base de cette représentation cartographique de l’espace, le caractère discontinu de la frontière franco-belge sera maintenant montré en termes démographiques, en termes d’organisation géographique et socio-économique de l’espace et en termes administratifs et institutionnels.

B ] Une discontinuité démographique

La frontière franco-belge n’est pas une ligne de discontinuité au regard de la densité de population (cf. carte 9 p.72) et du stock de population présenté ci-dessous. Dans notre secteur d’étude, du nord au sud, on peut même identifier trois milieux franco-

belges ayant chacun une certaine cohérence en termes de densité : les communes littorales

ont une densité supérieure aux communes de l’intérieur ; ensuite vient une zone rurale, parsemée de quelques bourgs importants (Hazebrouck, Bailleul, Poperinge) ; puis l’agglomération lilloise, dont le tissu urbain s’étend à travers la frontière, côté flamand comme côté wallon.

Hamez, Lizzi, 2003

La frontière franco-belge n’en est pas moins une discontinuité démographique, tant en ce qui concerne la structure par âge de la population que la fécondité. R. André, J.-M. Decroly et C. Grasland l’ont montré pour les années antérieures à 198082. En 1995, la fécondité des femmes françaises reste largement plus élevée que celle des femmes belges : l’indice synthétique de fécondité est de 1,87 enfants par femme dans le Nord-Pas-de- Calais, contre 1,56 en Flandre occidentale et 1,57 dans le Hainaut (source : Eurostat).

Par ailleurs, la comparaison des structures par âge révèle que la population est plus jeune côté français que côté belge.

La carte 24 (p.110) présente la part des moins de 20 ans sur la population communale. Le changement de couleur (bleu versus jaune) est opéré au niveau de la moyenne arithmétique. La répartition des couleurs montre que la part des moins de 20 ans est bien plus forte dans les communes françaises que dans les communes belges. Par ailleurs, les communes qui ont la plus forte proportion de moins de 20 ans (plus de 30%) sont toutes françaises, à une exception près ; et inversement, les communes ayant la plus faible proportion (moins de 22%) sont toutes belges.

Cela étant, la répartition spatiale des communes « jeunes » et « vieilles » répond à une même logique, qu’elles soient belges ou françaises : la part des jeunes est toujours moins forte dans les grandes villes (Lille, Dunkerque, Courtrai, Tournai), à l’exception des communes urbaines ayant connu une forte immigration (Roubaix, Tourcoing, Petite- Synthe). Les moins de 20 ans sont généralement plus surreprésentés dans les communes périurbaines, comme sur les franges de l’agglomération lilloise. Cela s’explique aisément d’une part par le prix plus élevé de l’immobilier dans les centres-villes, qui motive les ménages avec enfants à résider plutôt en périphérie de ces villes, d’autre part aussi par des considérations relatives au cadre de vie.

Enfin, il est intéressant de constater sur cette carte que si la frontière nationale est pertinente comme élément de compréhension de la répartition des moins de 20 ans, la frontière Flandre-Wallonie ne l’est pas.

La carte 25 (p.110) est d’une certaine façon le négatif de la carte précédente : il s’agit de la part des 60-74 ans. Cette carte est encore plus contrastée que la précédente, et on trouve côté français moins de 60-74 ans dans la plupart des communes que l’on en trouve côté belge.

82 ANDRE, Robert. – Démographie comparée du Hainaut français et du Hainaut belge. Revue de l’institut

de sociologie de l’Université libre de Bruxelles, ½, 1988, p.64-92

DECROLY, Jean-Michel. – L’impact d’une frontière politique sur les comportements et les structures démographiques régionaux : le cas du Hainaut, du sud de la Flandre occidentale et du département du Nord.

Revue belge de géographie, 113(2), 1989, p.81-118

DECROLY, Jean-Michel, GRASLAND, Claude. – Frontières, systèmes politiques et fécondité en Europe.

Hamez, Lizzi, 2003

Carte 24. La part des moins de 20 ans en 1999

Hamez, Lizzi, 2003

Une des informations importantes qui apparaît sur la carte 25 ci-dessus est la forte concentration de personnes âgées dans les communes belges du littoral. Le littoral belge exerce une attractivité incontestable pour ces personnes à l’échelle de la Belgique. Ce n’est pas le cas dans les communes françaises du littoral. Cette différence démographique reflète la différence de profil socio-économique des deux régions littorales, à dominante balnéaire et touristique côté belge, d’où la présence de nombreux retraités, et à dominante industrialo-portuaire côté français, avec une part importante de population ouvrière.

Ces deux premières cartes indiquent clairement que la frontière sépare deux espaces distincts au regard de la structure par âge.

Pour avancer dans la compréhension de cette discontinuité démographique, la taille des ménages offre des renseignements intéressants. En effet, les ménages de taille