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Des moteurs de motivation divers

Les cadres de compagnie et les tuteurs de maisonnée affichent plusieurs facteurs de motivation qui les ont poussés à se mobiliser autour du SNU et qui peuvent être regroupés en quatre arguments, présentés ci-dessous dans l’ordre d’importance relevé :

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Être pionnier d’une aventure, s’engager au service de la jeunesse

Interrogés sur leurs motivations, les équipes de direction, les cadres de compagnie et les tuteurs de maisonnée partagent la volonté de « tester un projet innovant », l’intérêt pour « la nouveauté » et l’idée de faire partie des équipes « pionnières » du SNU.

Bien que peu de cadres/tuteurs aient eu connaissance du SNU avant de postuler pour intégrer les équipes encadrantes des différents sites, ils évoquent néanmoins une curiosité aiguisée pour participer à ce qu’ils considéraient être « une aventure d’envergure nationale », « un grand projet pour les jeunes de France », « un projet politique ». Une perception qui est née de la lecture (peu abondante à l’époque du recrutement) d’articles accessibles sur internet, détaillant dans les grandes lignes ce que devait être le SNU. Un sentiment de curiosité qui se double d’une certaine fierté d’avoir été sélectionné pour « servir la patrie » et « s’engager pour la jeunesse de France ». La plupart des membres des équipes encadrantes affirment en effet se reconnaitre dans les valeurs prônées par le SNU que ce soit celle de la cohésion sociale, de la tolérance ou de l’entraide.

« J’ai eu de l’intérêt du fait que ce soit une innovation. Cela donne l’impression de participer à quelque chose de nouveau, qui pourrait faire changer notre société. » (Extrait d’entretien avec un tuteur sur le

site 11 – autre qu’un lycée ou un centre de vacances.)

« Je voulais faire partie des pionniers ! C’est une expérience inédite et j’aime l’inédit. »

« J’aime les expériences, c’est intéressant d’être les premiers, les pionniers ! Et on est pionniers dans tous les sens, au niveau des règles à établir et définir ensemble, et c’est surtout ça qui est important, mettre sa pierre à l’édifice. C’est ça qui m’a motivé. » (Extrait d’entretiens avec des tuteurs de

maisonnées sur le site 4 – dans un lycée.)

« Je me retrouve tout à fait dans les valeurs du SNU, je me suis dit que ça pourrait me servir aussi dans la vie de tous les jours ! » (Extrait d’entretien avec un tuteur de maisonnée sur le site 1 – dans un

« On est tous des mordus de l’engagement, et on dit : Oui présent ! […] Les jeunes ont plein de qualité, mais il y en a une qui se perd c’est celle de l’engagement. On est là pour essayer de leur faire partager cette passion de l’engagement. » (Extrait d’entretien avec un cadre de compagnie sur le site 6 – dans un lycée.) « J’ai été intéressé parce qu’à titre personnel, si j’avais été plus jeune, je l’aurais fait. Et je trouvais intéressant de s’associer à cette nouveauté. Encore une fois, quand j’ai vu le programme, j’aurais bien aimé le faire ! » (Extrait d’entretien avec un tuteur sur le site 2 – dans un lycée.)

« Ce que j’avais compris du SNU entrait en continuité de mon engagement dans l’armée. J’ai travaillé sur des séjours de cohésion avec des gamins en difficulté, et quand les parents les retrouvent un mois plus tard, ils constatent qu’ils sont transformés, dans le bon sens du terme. Je voulais poursuivre ce rôle. » (Extrait d’entretien avec un cadre de compagnie sur le site 1 – dans un centre de vacances.)

Au regard du peu d’informations disponibles en amont sur le rôle des encadrants et sur le contenu même du séjour de cohésion, on peut noter que l’engagement a pris le pas sur l’emploi et la question de la rémunération, dans les facteurs de motivation. Les cadres/tuteurs se présentent d’ailleurs comme des « volontaires » qui ont souhaité participer à une expérimentation et « tester un projet innovant ». La dimension nationale est également très présente dans les discours. Le SNU est perçu comme un projet politique qui a vocation à toucher un maximum de jeunes et à servir l’intérêt général. Les encadrants ont ainsi le sentiment d’appartenir à un collectif national qui s’engage pour la sensibilisation des jeunes et leur intégration dans la société.

« Ces jeunes c’est le futur, donc un projet comme le SNU qui permet d’arriver à les sensibiliser sur les valeurs, l’entraide, l’apprentissage du respect et qui les pousse à prendre part à société pour qu’elle soit un peu meilleure, moi je suis pour ! » (Extrait d’entretien avec un tuteur de maisonnée sur le site 1

– dans un centre de vacances.)

« Par rapport à l’appel à projets, en discutant avec un copain, on s’est dit ça serait bien qu’on aille voir ce qu’il s’y passe. On avait lu les objectifs de Macron par rapport au SNU. J’ai dit ouais tout de suite ! Cette notion de vivre ensemble, d’apporter cette notion au gamin, un temps de collectivité, c’était impec. » (Extrait d’entretien avec un cadre de compagnie sur le site 2 – dans un lycée.)

Si la plupart des cadres rencontrés affichent comme moteur de leur inscription dans le SNU une envie de transmettre des valeurs et des repères aux jeunes d’aujourd’hui, ils l’expliquent de deux manières essentiellement : (1) le sentiment que la jeunesse d’aujourd’hui est confrontée à des défis bien supérieurs au passé et qu’il est de la responsabilité des adultes de les accompagner pour les dépasser ; (2) un enjeu de transmission (de valeurs et savoir-faire acquis dans le milieu professionnel – souvent militaire) et auquel le SNU propose une réponse pertinente dans les intentions qu’il affiche.

« C’est surtout une envie de transmettre qui m’a poussé à candidater. Transmettre des valeurs, des repères à cette jeunesse qui en manque. J’ai l’impression qu’on a laissé tomber ces jeunes, et le SNU c’est l’occasion de se rattraper. Ça ne fera pas tout, mais si en 12 jours on arrive à apporter un minimum, c’est important de le faire. » (Extrait d’entretien avec un cadre de compagnie sur le site 8

– autre qu’un lycée ou un centre de vacances.)

« J’aime bien travailler avec les ados. En les mettant en confiance et avec des responsabilités, en les considérant comme des adultes, on peut les faire progresser. » (Extrait d’entretien avec un cadre de

compagnie sur le site 2 – dans un lycée.)

« On est là pour transmettre, ce sont les jeunes qui apprennent. Je souhaite transmettre le sens que je mets dans l’engagement. Pour ça, je me dois d’être exemplaire, d’être la référence. Le cadre du SNU, je m’y retrouve dans mes principes et mes valeurs. Je voulais transmettre, pour ces jeunes, mais aussi pour mes enfants qui seront les jeunes volontaires de demain. » (Extrait d’entretien avec un cadre de