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F IGURE 18 M OTIVATIONS POUR PARTICIPER AU SNU

une surreprésentation des enfants de militaires

F IGURE 18 M OTIVATIONS POUR PARTICIPER AU SNU

Source : INJEP, Évaluation de la préfiguration du Service national universel.

Lecture : 76 % des volontaires déclarent que les rencontres avec de nouvelles personnes les ont incités à participer au SNU (plusieurs réponses possibles).

Les entretiens réalisés avec les jeunes volontaires confirment les motivations qui les ont incités à participer au SNU. Pour un certain nombre d’entre eux, une des principales sources de motivation était de rencontrer de nouvelles personnes et découvrir de nouveaux territoires.

« Je me suis dit, c’est une belle opportunité de connaitre d’autres gens, d’autres départements. » (Extrait d’entretien avec un·e jeune volontaire.)

La possibilité de faire partie des premiers volontaires du SNU est par ailleurs citée par 67 % des jeunes. Cette motivation à être « pionnier » se retrouve également dans les entretiens. Un motif de participation (qui a aussi pu être repéré chez les professionnels encadrants) qui ne tient qu’à l’aspect nouveau du dispositif.

« C’est important de se dire qu’on est les premiers. Qu’on contribue à quelque chose d’important, que tous les jeunes pourront faire plus tard. » (Extrait d’entretien avec un jeune volontaire.)

Certains jeunes ont participé au SNU pour des motivations d’ordre plus utilitaires comme la possibilité de valoriser son CV (53 % d’entre eux) ou encore d’être initiés au code de la route (26 % d’entre eux).

« Le SNU c’était l’occasion d’avoir de nouvelles valeurs et, dans le CV, si on marque qu’on a fait partie du premier SNU, ça fait toujours quelque chose. Moi, je veux être pilote d’avion, je pense que ça me servira. » (Extrait d’entretien avec un·e jeune volontaire.)

[Sa motivation ?] « Le code de la route. Et découvrir un nouveau territoire, faire connaissance avec d’autres personnes qui viendraient de toute la France. » (Extrait d’entretien avec un·e jeune volontaire.)

Il apparaît en outre dans les entretiens que la notion d’engagement telle qu’elle a été utilisée par certains jeunes est l’engagement dans une profession (notamment des professions de corps en uniforme) ou encore le cas particulier de « volontariat chez les pompiers » et non un engagement bénévole ou dans le cadre associatif pour reprendre la définition de l’engagement dans le cadre du SNU.

« J’aime tout ce qui est nouveau, et puis je sais que j’ai envie de m’engager plus tard. Je veux être sage- femme et pompier volontaire à côté. Alors je me suis dit que c’était une bonne occasion. Et puis c’est un plus pour le CV. Et ça permet de réfléchir à l’après…. Par exemple un service civique. » (Extrait d’entretien

avec un·e jeune volontaire.)

Pour d’autres volontaires, c’est l’attrait militaire avec notamment l’idée de se projeter vers une carrière militaire qui les a poussés à prendre part au SNU. Ils expriment l’envie de construire un projet professionnel en lien avec l’armée, et le sentiment que le SNU constituera une forme de « marche- pied » pour s’y engager à l’avenir, à tout le moins une opportunité pour découvrir et tester plus avant l’idée et l’envie qu’ils portent en eux depuis plus ou moins longtemps.

« Beaucoup des volontaires qui sont là se destinent à une carrière miliaire. D’ailleurs, cela fausse sans doute les choses : ils sont réceptifs à ce qu’on leur propose. » (Extrait d’entretien avec un·e tuteur·trice.)

« J’ai envie d’être militaire, et du coup je me suis dit que ce serait bien de voir comment ça marchait par rapport aux règles. Du coup je me suis inscrite. » (Extrait d’entretien avec un·e jeune volontaire.)

Pour un autre volontaire, la participation au SNU permet d’allier à la fois la découverte d’un nouveau territoire et de se sensibiliser à la dimension militaire.

« C’est la première fois que je viens en métropole. Ma mère veut que je fasse l’armée. J’ai récupéré le papier du SNU, et je me suis inscrit. Ma mère voulait que je fasse le SNU pour venir en métropole, c’est ma première fois ici... » (Extrait d’entretien avec un·e jeune volontaire.)

Enfin, d’autres volontaires mettent en avant l’esprit et les valeurs proposées par le SNU à savoir celles de l’engagement patriotique et de la cohésion.

« C’est ma mère qui a vu ça dans un journal. Comme elle sait que tout ce qui est sport ça m’intéresse et que s’il y avait eu l’armée je l’aurais fait, elle m’en a informé. Je pense qu’à cet âge-là c’est bien. Quand ce sera obligatoire, ce sera une bonne chose pour la France. C’est aussi une façon de recadrer tout le monde. » (Extrait d’entretien avec un·e jeune volontaire.)

5.7 Un intérêt fort des jeunes pour découvrir un

nouveau territoire malgré la fatigue liée au transport

Le fait de découvrir un nouveau territoire est une des principales motivations des jeunes volontaires. En effet, 61 % d’entre eux ont participé au SNU pour cette raison. Cette possibilité de découverte d’un nouveau territoire et donc de sortir de son territoire d’origine, objectif fort du SNU, n’a pu se réaliser sans une logistique importante en termes de transport.

La gestion des transports a eu des répercussions sur l’ensemble des équipes encadrantes (projet, direction, cadres et tuteurs) comme sur les jeunes. Elle s’est en effet révélée à la fois complexe et chronophage, suscitant un « casse-tête sans nom », avec des zones d’incertitude fortes à tous les étages du processus (arrivées différenciées, impression des billets, calage avec le centre du département d’origine des jeunes…).

Le trajet a généré une très grande fatigue chez les jeunes, et dans une moindre mesure chez les tuteurs. Sur le site 5 (lycée), cette fatigue de début de séjour a incité la direction du centre à ne pas remettre les uniformes le premier jour en vue de la cérémonie d’ouverture, quitte à ce que celle-ci soit moins formelle, mais à attendre un peu, pour garantir aux jeunes une première nuit relativement complète. Il est cependant notable que les difficultés évoquées sont apparues comme le corollaire de l’ambition d’une mixité interdépartementale qui a eu une résonance certaine auprès de la jeunesse. « Le changement de département pour découvrir et bouger » est une dimension particulièrement mise en avant par les jeunes au cours d’un atelier collectif organisé sur le site 3. L’excitation à l’idée de voyager dans un nouveau département a pris le pas sur les longues distances parcourues.

5.8 Quelques volontaires qui n’en sont pas :

les faux volontaires

Notons que 12 jeunes déclarent spontanément dans le questionnaire qu’ils n’ont pas « choisi » d’aller faire le SNU. Parmi eux, cinq déclarent que l’obligation venait de leurs parents, et les autres ne mentionnent pas d’origine spécifique à cette obligation. Comme le questionnaire ne prévoyait pas spécifiquement de réponse qui mentionne le fait d’être contraint, ces jeunes ont eu à le mentionner spontanément. Il est donc possible que le nombre de « faux volontaires » soit plus élevé en réalité. Ces 12 « faux volontaires » sont plutôt un peu moins satisfaits que les autres volontaires du SNU : un se dit « très satisfait », quatre se disent « plutôt satisfait » et trois « plutôt pas satisfait ». Ils sont surtout plus nombreux que les autres à avoir répondu qu’ils ne « savaient pas » : quatre sont dans ce cas. Il est également notable que deux des « faux volontaires » mentionnent dans leur réponse qu’ils ont finalement apprécié leur expérience.

Il est difficile de conclure que certains profils sont surreprésentés parmi les « faux volontaires » : sur un échantillon aussi réduit de jeunes, il est possible que les différences observées soient liées au hasard. Notons cependant qu’un des « faux volontaires » est en CAP et deux n’étaient pas scolarisés l’année précédente, or ces deux profils sont très minoritaires parmi les volontaires du SNU (respectivement 2 % et 2 %). Par ailleurs, 9 des 12 « faux volontaires » sont des garçons.

5.9 Les jeunes satisfaits (majoritaires)

et ceux non satisfaits