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un monde à part : Entre ciel et terre

Dans le document Habiter le toit en pente (Page 56-64)

Dans les parties précédentes nous avons pu voir l’imaginaire que renfermait le territoire des toits. Cet imaginaire est souvent une vision sur les toits qui est permis par des fenêtres donnant sur cet angle méconnu de la ville et donc entraîne le désir d’explo- rer ce nouveau territoire.

Avant cela, l’ouverture du toit permet d’éclairer ce lieu longtemps obscure du comble et des greniers. Il existe des moyens variés pour permettre de faire entrer la lumière dans un comble, sans risque pour l’étanchéité du toit. Tous sont soumis au règlement d’urbanisme local. Aujourd’hui les ouvertures sont beaucoup plus performantes que les premiers amé- nagements ce qui permet un meilleur confort de l’habitat. Les types d’ouvertures sont divers, entre celles qui sont saillantes, celles qui donnent un carac- tère au toit, ou alors celles qui se font discrètes dans le prolongement du toit. Les ouvertures participent donc au langage du toit.

Un lieu lié à l’environnement extérieur

La surface du toit étant continuellement en contact avec les éléments, il faut permettre à celle-ci d’être le plus performant contre les intempéries et le changement de climat. Il a alors le devoir d’isoler la surface en contact avec la couverture. Il permet d’améliorer la transition thermique et donc le contact avec l’extérieur pour mieux vivre la pente.

Il y a aussi l’adaptation du toit par rapport à la situa- tion géographique, l’orientation de l’habitat va

conférer un guide aux emplacements des ouvertures. C’est un lieu exposé aux changements de tempéra- ture, d’avantage que les autres étages. Le traitement et l’emplacement des ouvertures permettent ainsi de gérer de multiples relations à l’extérieur. C’est ce que l’on va développer par la suite.

Coupe le projet de Godfroy /Margat au Havre (pages 162-169) La coupe montre ici un espâce extérieur mais qui se trouve toujours à l’intérieur du cadre de la strcuture. Un espace extérieur en continuité aux espaces clos.

Plan et coupe d’une terrasse tropézienne dans le projet ddu Triplex à Plan de l’étage sous comble dans le projet Haut les couleurs de Antonio Torres architectes, rue Haxo Paris, (pages 224 à 227), une chambre qui fait évoluer sont rapport à l ’extérieur

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Incidence des ouvertures sur l’intérieur

En terme de confort, la lumière joue un rôle primordial. Pour apporter de la lumière naturelle aux espaces installés sous la toiture, il existe différentes manières de positionner les ouvertures qui viennent chacune avoir un sens différent pour chaque partie du logement.

En été, il se trouve en contact direct avec les rayons du soleil et il est généralement plus chaud. En hi- ver, c’est l’effet contraire qui se produit, comme le montre les projets Stair House de l’agence Japo- naise y+Mdo, ou encore le logement sous les toits de la famille Perret.

Il faut mettre en place des diapositives pour casser l’arrivée direct des rayonnements solaires, ce qui permet de vivre plus facilement. Mais par la présence de trop de surface vitrée qui capte la lumière, le lieu devient difficile et crée un inconfort. Il y a besoin alors d’un système de protection encore plus impor- tant que dans un logement classique vertical.

Par leur position inclinée, les fenêtres de toit re- çoivent en hiver 23 % d’apports solaires de plus que les baies verticales, cette estimation provient d’une étude scientifique réalisée à partir de données météorologiques avec des pentes de toit de 45°. En mi-saison et en été, le phénomène

est encore plus marqué. C’est aux habitants de trouver le meilleur équilibre entre lumière naturelle, apports gratuits en hiver et maîtrise des apports solaires en été.

En hiver, la récupération de chaleur solaire se fait à partir de l’utilisation des verrières qui permettent au- dessous de créer une zone naturellement agréable. La verrière doit pouvoir évoluer pour répondre au changement de température, en été par exemple, elle se laisse ouverte pour faire des courants d’air quand il y a assez de vent. On peut prendre ici l’exemple de l’appartement Rue Haxo et de l’ap- partement 55TR de Metek architecte, dans ces deux projets, la verrière est un lieu de respiration visuelle et rafraîchissante, mais elle peut devenir une source de surchauffe importante, en particulier si elle est orientée sud. Les verrières sont alors ici en double vitrage à isolation thermique renforcée (ITR) dotées d’un contrôle solaire qui réduit les déperditions en Hiver et limite également les apports en été.

Les ouvertures distribuent aussi de la lumière et de la ventilation naturelle qui permettent d’avoir un loge- ment sein et qui entretien l’édifice.

Coupe du projet 55TR de l’agence Metek architecte page 242

Cette pièce graphique nous montre ici la recherche d’ouvrir les perspec- tives

Coupe du projet de l’architecte Julien Perret à Lyon (pages 134-146) nous montre ici l’incidence des fenêtre qui sont trop haut se qui oblige un amé- nagement intérieur avec la création d’estrade pour voir l’extérieur. Coupe de principe pour montré la relation des fenêtres avec la pente et l’importance des détails des systèmes d’ouvertures

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Il y a tout d’abord une ergonomie des ouver- tures par la hauteur de l’allège. Ce travail de dispo- sition de l’ouverture peut permettre un confort pour les habitants. Pour illustrer ce propos, nous pouvons prendre les projets de l’architecte Julien Perret à Lyon et ceux de l’agence Godfroy /Margat au Havre. Le problème a été dans chaque cas, que les fenêtres n’étaient pas à la bonne hauteur pour voir l’extérieur, ce qui crée des contraintes qu’ont su relever ces maîtres d’œuvres. Dans l’appartement qu’ont acquis M. et Mme Perret, il y avait des fenêtres trop hautes, ce qui les empêchaient de voir correctement le paysage des toits de Lyon. Ils ont créé alors des estrades pour ouvrir la vue. Dans le projet de Godfroy /Margat au Havre, le problème est la présence de fenêtres de toit trop hautes qui ne peuvent pas être déplacées, donc ils ont construit une baie vitrée afin de compenser cette absence de lien avec l’extérieur. Ces velux permettent un apport de lumière mais pas de la vue, ce qui attire le regard vers la baie vitrée.

Ce qui est également mis en avant dans ces projets sous les toits, c’est la multiplication des ouvertures sur différentes facettes des toits, ce qui permet de profiter de la course du soleil et de la lumière qui vient de tous les côtés. Dans les logements plus grands, la lumière traverse de plusieurs faces, alors que le plus souvent dans les plus petits logements, la pièce est mono-orientée mais peut avoir une grande fenêtre de toit, ce qui vient capter au plus la lumino- sité extérieure. C’est ce que l’on retrouve dans le logement 55TR de Metek architecte. Le loge- ment capte le plus de lumière possible avec de grandes verrières, que se soit pour la pièce de vie que pour la chambre, ce qui crée une atmosphère intérieure lumineuse.

Le logement qui est baigné par lumière extérieure, va pouvoir donner un logement plus sain, car cela empêche d’avoir des zones humides qui peuvent attirer des nuisibles et fragiliser la structure. Les ouvertures sont importantes aussi pour la qualité d’ambiance du logement. La lumière peut interférer les fonctions qui se trouvent sous l’ouverture.

Éclairer son logement de tous les angles permet d’avoir une lumière homogène tout au long de la journée.

Il y a aussi des compléments d’ouvertures qui sont mis en haut de la pente du toit pour ne pas avoir de zones d’ombres dans l’aménagement. Par exemple dans le projet Monochrome-collage de wy-to architecture, les architectes ont compenser chaque ouverture en chiens-assis par un velux dans leur prolongement, des additions de fenêtres pour ouvrir le plus possible et effacer les zones d’ombres. Les fenêtres hautes portent leur lumière au cœur du volume, alors que les plus basses permettent à la sous-pente de sortir de l’ombre.

Chercher des vues

Des ouvertures qui n’offrent pas de vue sur l’extérieur autre que le ciel, donnent lieu à un espace confiné qui peut donner le sentiment d’être étouffé et à l’écart du monde. Il y a alors le plus souvent la volonté d’ouvrir les perspectives et permettre que le regard s’échappe vers l’horizon, ce qui donne une impression d’espace intérieur plus étendu qui ne l’est réellement.

Il y a la recherche des vues lointaines et mais aussi des vues rapprochées.

Avec l’utilisation du toit, il y a la multiplication des vues par la hauteur.

Dans de petites pièces, il y a la volonté d’aller cher- cher des solutions pour décupler l’espace par des miroirs qui reflètent la lumière. On retrouve ce travail avec l’appartement rue Cler à Paris par l’archi- tecte Antonio Torrès. Dans un petit appartement, il essaye par de grandes surfaces de revêtements mu- raux placés de manière perpendiculaire à la fenêtre ou en face de l’entré, d’avoir une sensation d’un grand espace dès l’entrée.

La création de terrasse ne comporte pas que le fait de faire un lieu extérieur qui soit agréable à vivre, mais permet aussi de créer des baies vitrées qui offrent une large vue sur l’extérieur. C’est un atout pour augmenter la vision sur l’horizon.

Certains aménagements cherchent à faire des ouver- tures qui ne mènent pas directement sur un paysage, mais plutôt sur des vues recentrées dans un premier temps, qui permettent de valoriser cet aspect d’un lieu confiné et d’un cocon familial. C’est ce que les projets montrent dans le logement de Godfroy Mar- gat et dans celui du japonais y+Mdo, qui mettent en avant cette intériorité.

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Dans la Stair House, les habitants sont mis en relation avec la pente et peuvent voir le paysage. Alors qu’au Havre, l’appartement est éclairé par une lumière zénithale et une baie vitrée, ainsi le regard peut s’évader. Le logement donne une ambiance mais les habitants peuvent quitter à tout moment des échappées visuelles qui leur permettent de reve- nir à la réalité. Un logement sous les toits cherche à un certain moment à créer un appel visuel sur les ouvertures qui s’extraient du toit. Les ouvertures en chiens-assis permettent de cadrer sur des éléments et cherchent même à ce que l’on s’immerge vers ce paysage, comme le fait l’agence tchèque de Mjolk architecte avec le projet Na Pude.

Le logement sous les toits oriente le regard par l’angle de la pente mais aussi par la hauteur. L’exemple de la House in Utsunomiya, grâce aux vides, cadrent des points de vue sur le ciel ou des éléments du paysage. Par l’ensemble, il crée un nou- veau paysage que l’habitant constitue en suivant un élément dans ce décor. La vue sur un monument important, peut inciter à la mise en place d’ouver- tures.

Les réglementations participent aussi à orienter l’ap- partement. Sur certains projets comme « Combles avec terrasse » au Havre, il y a des petites fenêtres qui respectent la proximité du voisinage, mais de grandes ouvertures peuvent être créées afin d’agran- dir l’espace par la perspective et ouvre sur un grand paysage. Dans toute cette volonté d’observer le dehors, il y a par cette mise en place d’ouvertures, une prise en compte des voisins, ce qui vient imposer malgré tout un cadre.

Sortir la tête de la toiture

Dans la conception d’un logement sous pente, il y a ce rapport du dessus et du dessous. Les fenêtres de toits suivent la pente, ce qui permet en s’ouvrant, de pouvoir avoir une partie du corps qui sort vers l’extérieur. Mais cette traversée est limitée à ce haut du corps, certains projets nous montrent néanmoins cette possibilité de la traversée du corps par la fenêtre, le désir de pratiquer la surface qui nous protège. Il y a une augmentation de l’espace habité qui est permis en utilisant le dessus.

Nous allons voir pour commencer qu’il y a déjà par l’ouverture du toit, une immersion sur le paysage qui permet de voir sans être vu, afin de respecter l’inti- mité, car l’habitat sous les toits est un lieu privatif.

Les ouvertures coulissantes en toiture, sont des fenêtres de toit, des verrières qui peuvent avoir une ouverture totale, ce qui crée un trou dans la toiture et permet à l’appartement d’être à ciel ouvert. L’appartement est en relation direct avec l’extérieur et permet de se sentir comme sur une terrasse qui serait ouverte sur un paysage de toit. Les projets montrent des mise en place de ces systèmes avec l’appartement Rue Haxo à Paris de l’architectes Antonio Terres et le projet 55TR de Metek archi- tecte. Pour augmenter sont rapport avec l’extérieur, il peut y avoir aussi la création d’une terrasse, qui devient une pièce supplémentaire sur les toits, une pièce ouverte sur un plus grand panorama. C’est un lieu de vie qui, permettant plus d’espace extérieur, enrichie les possibilités de moduler l’espace et les rencontres. Ce lieu permet de se mettre en accord avec son milieu urbain.

Voir les cheminées, libérer des contraintes que peut faire une lucarne en cadrant sur la ville.

C’est alors avec la création de terrasses, que l’on nomme « tropéziennes » car elles sont très présentes dans le sud de la France, que le logement profite d’avoir plus de lumière par l’installation d’une baie vitrée, et offre une vue élargie sur l’extérieur. Un type d’ouverture non conventionnel plus adapté aux combles est installé, c’est à dire un ouvrant de 1m80. On retrouve ce cas aussi sur les projets Méta- morphose 2, Triplex à Montmartre, l’apparte- ment à Paris de Grégory Gauthier et les projets de l’agence Godfroy/Margat. L’ouverture est une adaptation à la forme du toit, donc unique.

Pour la création d’une terrasse tropézienne, la tech- nique consiste à remplacer une partie de la toiture par une ouverture dans les combles perdus, comme si le toit était un toit creusé pour y loger un cocon ensoleillé, utilisé beaucoup notamment au prin- temps, à l’automne, mais également les soirs d’été. Pour cela, il faut supprimer la couverture et rendre étanche le plancher de la terrasse. Elle permet un gain de place considérable, surtout pour des per- sonnes ne disposant pas de jardin ni de cour, car elle constitue une pièce à vivre supplémentaire à part entière et peut servir, par exemple, de salle à manger extérieure pour les soirées d’été. D’autant que ce type d’aménagement offre une vue imprenable sur les alentours sans l’inconvénient du vis-à-vis. Aména- ger une terrasse sur le toit, c’est permettre de vivre sur le toit en famille, de se retrouver et aussi profiter tous ensemble de prendre l’air.

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Une mise à distance avec l’extérieur per- met de créer de l’intimité, un rapport augmenté à la variation du ciel et de la luminosité, et quand on le décide, de s’immerger dans le paysage. Dans le logement qu’ont dessiné les architectes Godfroy/ Margat, la terrasse extérieure est structurée par la charpente. C’est un espace caché sur les toits, où l’on peut être à l’extérieur en toute discrétion. Pour créer une terrasse sur le toit, il faut enlever une partie de la toiture. Le premier avantage de ce lieu, c’est d’offrir de grandes baies verticales au comble aménagé, c’est ce qui manque le plus souvent, car en général il faut se contenter d’une vue sur le ciel.

Pour aller plus loin dans la volonté de sortir le corps du toit, le projet de Sou Fujimoto, met en avant avec la fenêtre de toit le fait qu’elle devient un accès comme un autre. Les habitants traversent ce qui leur permet de diversifier leur circulation et d’avoir une meilleur relation entre la surface du des- sus en pente, un lieu de vie supplémentaire.

Pratiquer la forme réelle du toit avec une pente, peut permettre une qualité de vie. Une surface extérieure en pente donne la possibilité de s’asseoir, de s’allon- ger, d’avoir plusieurs positions du corps donc diffé- rents usages à y faire. Dans le projet Roof House de Tezuka Architects, le toit de la maison est un espace de vie et une vraie pièce. Par ce toit habité, les habi- tants ont la possibilité d’y manger, de s’y reposer.. en pouvant profiter de regarder le grand paysage qui s’ouvre à eux en étant en hauteur. La maison pay- sage de l’agence Mabire-Riech, montre aussi que la pratique de la toiture en pente permet d’articuler les paysages proches et lointains.

Le toit peut permettre d’être également le lieu qui manque comme un espace extérieur en ville. Le projet au Havre des architectes Godfroy Margat, a permis pour leur logement et celui d’un client, de faire des terrasses qui offrent aux personnes de vivre la ville autrement. Pour mettre en lumière cet amé- nagement, on peut également prendre en exemple, la maison 110 de Po architecture qui propose un patio autour desquels s’articulent deux habitations où le toit se laisse approprié par la pente.

Il y aussi le projet de JDS Architectes à Copen- hague au Danemark qui montre que le toit peut être un véritable lieu de vie à part entière.

Aller sur les toits, c’est changer son regard, sur la manière de voir la ville, de la pratiquer et de profiter d’une nouvelle ambiance qu’elle peut offrir. C’est être dans une nouvelle couche, car les perspec- tives s’ouvrent sur une mer de toits. Les monuments de la ville sont des repères urbains auxquels on se rattache pour se situer. C’est un moyen de connaître sa ville d’une autre manière. Le toit est un jardin secret. Des privilégiés ont fait de ce jardin secret, leur univers quotidien où ils se reposent, vivent dessus... Le projet au Havre de Godfroy/Margat, offre par sa taille des possibilités multiples alors qu’ils sont contraints dans d’autre projets comme ceux de Grégory Gauthier, mais aussi de Métamorphose 2. Dans les immeubles, il faut l’accord de la copropriété pour pouvoir intervenir sur les toits.

La création de terrasses dans le toit est un travail assez lourd, mais certaines interventions comme le logement Na Pude de Mjolk architecte, montre que l’on peut le réaliser de façon minime, avec une avancée sur la fenêtre qui immerge l’observateur dans le décor. L’aménagement d’un espace extérieur vient offrir un lieu parmi les toits, ce qui vient aussi accentuer cette sensation de liberté. Sortir sur le toit et être entre un lieu d’intimité et d’ouverture sur son cadre de vie, c’est faire une pièce extérieure pour vivre sous les étoiles.

La Poésie du ciel

La toiture est la zone de contact avec le ciel, il y a alors parfois dans l’aménagement, la volonté

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