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2.2. Cadre de référence pour les approches de la gouvernance des SI

2.2.2. Description du cadre de référence

2.2.2.4. Le monde du développement de la GSI

dimensions de mesure du « Quoi ? » (le SI, ses projets, ses processus et ses ressources) et du « Pourquoi ? » (les objectifs de performance, de valeur, de risque et d‟alignement).

Nous reprenons ici la proposition de la méthode GQM (Basili, 1994) qui stipule que les métriques sont identifiées par dérivation des objectifs. De plus, la capacité à dériver des métriques d‟un objectif est directement dépendant de l‟expression du but associé. La formulation de l‟objectif doit respecter des contraintes : être Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporel (SMART). (Bovend‟Eerdt, 2009) est une proposition d‟une méthode de formulation des objectifs SMART dans le milieu médical pour la réhabilitation orthopédique des patients.

Nous proposons de capturer les types de métriques spécifiques à la gouvernance des SI. Ils sont mis en relation avec les objectifs de la GSI tels qu‟ils ont été identifiés dans le monde de l‟usage. Nous distinguons ainsi les métriques de risque, de performance, de valeur et d’alignement.

La facette METRIQUE capture cet aspect et repose sur un domaine de valeurs énumérées comprenant les valeurs : risque, performance, valeur et alignement.

METRIQUE : Enum{risque, performance, valeur, alignement}

En conclusion, l‟analyse et la synthèse des éléments du système de la GSI aboutissent à la proposition suivante :

Facette Valeur

CONTENU Enum{nom de document}

MODELE Enum{processus, objet, décision, évolution}

METRIQUES Enum{risque, performance, valeur, alignement}

Tableau 2.4. Liste des facettes du monde du système.

2.2.2.4. Le monde du développement de la GSI

Le monde du développement de la GSI est un monde qui est en relation avec les trois autres mondes du cadre. Il capture les caractéristiques du déploiement de la gouvernance des SI. Il se réfère à la description des processus propres à la GSI, à la manière de distribuer les rôles décisionnels, à l‟organisation du comité de direction des SI, à la manière de piloter les évolutions et les innovations sur le portefeuille de projets SI, aux processus de développement du SI et aux processus métier. Le monde du développement s‟adapte à la nature de la GSI décrite par le monde du sujet et à ses objectifs décrits dans le monde de l‟usage. Les processus de la GSI doivent permettre la performance dans l‟accomplissement des objectifs de valeur, de risque, de performance et d‟alignement. Ces processus sont de nature collaborative pour la prise de décision. Il est ainsi essentiel d‟envisager comment les acteurs de la GSI partagent leurs connaissances et manipulent l‟information au travers des outils dédiés au reporting et à la modélisation. Ces processus propres à la GSI utilisent les éléments du monde du système, tels que les aspects de contenu, les modèles et les métriques décrits dans ce monde.

26 Le monde du développement se compose de quatre facettes : NATURE DES PROCESSUS, MATURITE DES PROCESSUS, CAPITALISATION DE LA CONNAISSANCE et LOGICIEL. L‟ensemble des facettes et leurs valeurs sont présentées dans le tableau 2.5.

2.2.2.4.1. Nature des processus

Un processus est un ensemble d‟activités qui, à partir d‟une ou plusieurs entrées, produit un ou plusieurs résultats représentant une valeur pour un client interne ou externe (Hammer, 1993). En se référant à la définition de Hammer sur les processus, le processus de développement d‟un SI est un ensemble d‟activités coordonnées et exécutées par un ingénieur système dans le but de produire le SI de gouvernance. Le résultat est un système de support et d‟aide à la décision (SID) dont il convient de mesurer l‟usage et l‟utilité.

Nous distinguons deux approches de construction des systèmes décisionnels : (i) une approche collaborative dans laquelle l‟ingénieur définit progressivement les étapes du processus « à la volée ». Le processus est de type ad hoc. (ii) Le développement du système peut suivre un ensemble d‟activités connues à l‟avance. Pour chaque projet de création ou de maintenance du système, l‟ingénieur suivra des étapes prédéfinies. Le processus est alors de type systématique. Nous capturons ces aspects avec la facette NATURE DES PROCESSUS qui peut prendre les valeurs ad hoc ou systématique.

2.2.2.4.2. Maturité des processus

Nous prenons en considération le niveau de MATURITE DU PROCESSUS de développement car cela impacte fortement la performance des activités de la GSI. Ainsi des processus de GSI de maturité élevée généreront une documentation et une remontée d‟information plus performante pour la prise de décision et l‟orientation des objectifs de GSI et des projets du SI.

Plusieurs modèles de maturité existent. Le plus éprouvé et utilisé par les professionnels des SI est le CMMI (Capability Maturity Model Integrated) maintenu par le Software Engineering Institute (SEI, 2006). Le CMMI n‟évalue pas la maturité des processus de la GSI mais celle des processus de développement du SI. Il existe cependant un rapport avec la GSI car à un niveau élevé de maturité (niveaux 3,4 et 5 du CMMI), les processus et les projets du SI doivent être pilotés, associés à des objectifs de performance, et doivent pouvoir évoluer. Ces derniers aspects sont du ressort de la GSI qui doit organiser les processus de pilotage et d‟évolution des éléments du SI.

Ces dernières années les chercheurs se sont intéressés à la création de modèles de maturité dédiés à la GSI. Marten Simonsson (Simonsson, 2008) propose ITOMAT (IT Organization Modeling and Assessment Tool) pour l‟évaluation de la maturité des processus de GSI. Il montre la corrélation entre la maturité de la GSI et ses effets sur la maturité des processus SI. Jery Luftman (Luftman, 2004b) propose un modèle de maturité pour l‟alignement métier/SI établi sur cinq niveaux. Il propose d‟évaluer la maturité de l‟alignement par l‟intermédiaire de six critères : la maturité des

27 communications, la maturité des processus de mesure de la valeur, la maturité de la gouvernance, la maturité des relations de partenariat, la maturité de l‟architecture et la maturité des compétences des acteurs. Chaque critère est associé à un objectif pour la progression sur les niveaux de maturité de l‟alignement. Ainsi au niveau 5 de l‟échelle de maturité de Lufman, la gouvernance des SI doit être intégrée dans toute l‟organisation et chez ses partenaires.

Les professionnels des SI proposent aussi des cadres d‟évaluation de la maturité de la GSI. C‟est le cas du modèle de maturité de l‟ISACA qui accompagne CobiT (AFAI, 2002). Au dernier niveau (5) les processus de la GSI doivent être capables de s‟adapter à leur environnement, de prouver leurs apports à l‟efficacité, à la performance et à la valeur de l‟organisation.

D‟une manière générale les modèles de maturité proposent toujours une échelle de maturité à plusieurs niveaux et à chacun de ces niveaux, un ensemble d‟objectifs et de critères à satisfaire.

Nous représentons ces aspects par la facette MATURITE DES PROCESSUS qui est située sur un domaine de valeur complexe défini par l‟ensemble constitué du couplage niveau de maturité et

objectif.

MATURITE DES PROCESSUS : SET{niveau, objectif}

2.2.2.4.3. Capitalisation de la connaissance

Les mécanismes de partage de la connaissance manipulés pendant les activités de la GSI permettent leur CAPITALISATION. Nous reprenons les mécanismes de partage de la connaissance identifiés dans (Nonaka, 1995). La socialisation est un moyen de partager le savoir entre individus ; ce mécanisme se base sur l‟expérience individuelle. L’externalisation consiste en l‟explicitation des connaissances tacites. L’internalisation est un processus d‟appropriation de la connaissance explicite en connaissance tacite. La combinaison est un processus d‟explicitation des connaissances explicites : nous pouvons prendre l‟exemple d‟un méta-modèle qui est une abstraction d‟un ou plusieurs modèles.

Nous capturons ces aspects grâce à la facette CAPITALISATION DE LA CONNAISSANCE définie sur un domaine comprenant les valeurs socialisation, externalisation, internalisation et combinaison.

CAPITALISATION DE LA CONNAISSANCE : Enum{socialisation, externalisation, internalisation,

combinaison}

2.2.2.4.4. Logiciel

La facette LOGICIEL capture les supports informatiques dédiés à la GSI. Les approches actuelles insistent sur la nécessité de produire des indicateurs pour la GSI, de les présenter aux décideurs sous forme de tableaux de bord. Cependant aucune ne traite de manière intégrée la fourniture d‟applications de support à la GSI.

28 Pourtant l‟expérience en développement des SI montre que de tels moyens applicatifs peuvent être disponibles. Dans le domaine de la gouvernance métier, les SI proposent des services de BI (Business Intelligence) (Watson, 2007) qui permettent la restitution d‟indicateurs extraits des bases de données opérationnelles, et agrégés dans des tableaux de bord pour permettre au décideur métier d‟orienter ses choix tactiques ou stratégiques. Qu‟en est-il de la GSI où les DSI ont des besoins similaires ? L‟ISI - Information System Intelligence – (à ne pas confondre avec l‟IIS - Intelligence Information System - qui regroupe les SI dédiés aux services des renseignements gouvernementaux) est un domaine presque inexistant. Une expérience simple de deux recherches sur Google le montre : les requêtes « Information System Intelligence » et « Information Technology Intelligence » ne renvoient pas de réponses significatives que se soit via www.google.com ou via scholar.google.com.

Dans d‟autres domaines que la GSI, des applications de support à l‟ingénierie sont proposées : CAME aided Method Engineering) pour la conception des méthodes, CASE (Computer-aided Software Engineering) pour les logiciels. Les outils d‟aide à l‟ingénierie de la gouvernance (CAGE) sont aussi peu développés. Notons cependant la contribution de ITOMAT (Simonsson, 2008) qui envisage la modélisation des processus SI dans le but de tracer les sources d‟indicateurs et de métriques dans le cadre de la GSI. Cependant cette approche se concentre uniquement sur les aspects d‟audit pour la GSI.

Malgré le faible apport de la recherche en matière d‟intelligence pour les systèmes d‟information et d‟outils pour l‟assistance à l‟ingénierie de la gouvernance des SI. Il nous semble important de mettre ce besoin en relief dans la facette LOGICIEL.

La facette LOGICIEL permet de capturer ces aspects. Elle prend comme valeur ISI (Information System Intelligence) lorsqu‟une approche traite d‟éléments applicatifs dédiés à la prise de décision pour les SI. Elle prend comme valeur CAGE (Computer-aided Governance Engineering) lorsqu‟une approche traite d‟éléments applicatifs pour le support aux activités d‟ingénierie de la gouvernance.

LOGICIEL : Enum{ISI, CAGE}

En conclusion, l‟analyse et la synthèse des processus de développement de la GSI aboutissent à la proposition suivante :

Facette Valeur

NATURE DES PROCESSUS Enum{ad-hoc, systématique}

MATURITE DES PROCESSUS SET{Niveau; Objectif}

CAPITALISATION DE LA CONNAISSANCE

Enum{socialisation, externalisation, internalisation,

combinaison}

LOGICIEL Enum{ISI, CAGE}