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Nous allons voir plus loin le contenu de ces modules. Pour l’instant, regardons de plus près leur mise en pratique, en tenant compte de ce que le logiciel270 permet de mettre en oeuvre et ce qu'il ne permet pas (encore) de créer.

Chaque module est présenté sur un premier menu de travail dans une des catégories déjà citées. Quand l'apprenant clique sur un module, celui-ci apparaît avec des consignes sur l'écran. Ces consignes sont en français. Ceci doit rendre clairs l'objectif et le fonctionnement du module. La police et la couleur des consignes changent selon le module pour rendre visible le fait que l'apprenant ne fait pas deux fois le même module. Eviter la monotonie est l’autre raison de cette décision. Toutes les consignes sont sur fond blanc car le texte (RTF) utilisé par le logiciel ne permet pas de changer la couleur du fond de l’écran. Nous aurions pu également présenter les modules avec des lettres bleues sur fond blanc par ergonomie. Mais nous ne voulions pas amener les apprenants à comparer ces modules avec Internet, où les documents, à ce jour, sont souvent présentés avec des lettres bleues sur fond blanc. En tant qu'outils multimédias utilisés dans l'apprentissage des langues, les deux fonctionnent de façon totalement différente et ne doivent donc pas être comparés.

Quand l'apprenant est prêt à commencer le module, il clique sur le bouton

« suite », ce qui lance le travail. Chaque séquence amène l’apprenant à la découverte d’un seul point de la langue. L'apprenant doit réagir en choisissant une réponse, en tapant un mot ou en s'enregistrant. Il est impossible à ce point d'intégrer des activités qui nécessitent les possibilités suivantes :

 des mots croisés où en tapant un mot, l'utilisateur peut savoir si ce mot est juste sans voir toutes les réponses, et où la suite intégrerait uniquement les réponses justes jusque là fournies ;

 un jeu du type « le pendu » ;

 des remplissages par moyen « click and drag » ;

 un texte représenté par des trous où, en tapant des mots au hasard, le logiciel vérifie si ce mot existe dans le texte et le fait apparaître au bon

270 Nous rappelons que le logiciel auteur utilisé est LAVAC (Laboratoire audio-visuel actif-comparatif) conçu par Tony Toma et édité par Cpuissance3 Informatique.

endroit s'il s'y trouve (comme dans le programme de VOICEbook ou Storyboard)

 des activités qui demandent plusieurs réponses où le logiciel souligne les réponses justes et distingue les erreurs ;

 la possibilité de réaliser de nouveau les séquences qui ont posé des problèmes la première fois, etc.

L'interface est extrêmement froide et difficile d'accès. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons choisi de présenter les activités sur des fonds de couleurs, mais cela ne rend pas les écrans bien plus agréables. Il faudrait que le logiciel propose une interface plus intéressante dans la prochaine version.

En revanche, nous avons pu varier le schéma pour chaque module : dans chaque module, même si certaines fonctions sont identiques dans d’autres modules, elles ne sont pas présentées de la même façon, ou bien elles ne sont pas utilisées pour les mêmes raisons. Un texte à trous, par exemple, peut être utilisé pour présenter deux types d’activités différentes. Le trou à remplir peut servir de repère phonologique, de lexique, d’orthographe, etc. Il peut aussi servir à indiquer l’ordre des phrases dans une activité de « phrases dans le désordre à remettre dans l’ordre ». Dans ce cas, l’apprenant doit remplir les trous avec les chiffres correspondant aux phrases. Ces deux possibilités sont disponibles dans le but d’accroître le nombre d’activités possibles ; mais elles sont aussi utiles pour éviter d’utiliser une fonction dans le cadre d’une seule activité. Grâce aux quelques activités possibles avec le logiciel, un plus grand nombre d’activités peut être ainsi imaginé, et l’ennui provoqué par le travail réalisé sur un seul type d’activité peut ainsi être un peu écarté.

Il est important d’ajouter des boutons à chaque écran. Il y a déjà des boutons en bas de l’écran, mais ils ne sont pas suffisants. Il faut prévoir un bouton back pour faire un retour en arrière, return to menu pour facilement accéder à une tâche nouvelle, return to the beginning pour pouvoir recommencer le module, create an activity pour permettre à chacun de travailler surtout sur la création d’un module avec un nouveau document et grâce à l’aide du tuteur.

B o u t o n s a j o u t é s à t o u s l e s m o d u l e s

" b a c k " " r e t u r n t o m e n u "

" r e t u r n t o t h e b e g i n n i n g " " c r e a t e a n a c t i v i t y "

T o u s l e s m o d u l e s

Les modules présentent rarement plus de dix séquences avec le même type d'activité. Chaque séquence offre la possibilité de retourner à la séquence précédente. A mi-parcours, une séquence donne la possibilité à l'apprenant de retourner au menu. Ceci permet à un apprenant qui a mal choisi son module de repartir sur un autre module, ou a quelqu'un qui trouve le module trop difficile ou trop facile de changer.

Pour chaque séquence, les consignes du départ sont rappelées, mais en anglais. L'apprenant a déjà lu les instructions en français une première fois. Cette répétition en anglais lui permet un rappel du mode d'emploi tout en lisant de l'anglais avec un objectif très pratique. Parallèlement aux écrans d’activités, des fenêtres d'aides sont à la disposition de l'apprenant qui a mal répondu. Des fenêtres d'explication ou de soutien sont à la disposition de l’apprenant si la réponse fournie est bonne. Dans les deux cas, les commentaires sont en anglais. Ce ne sont pas des fenêtres qui peuvent empêcher la poursuite du travail, elles ne nécessitent donc pas une compréhension très précise de la langue. Il s'agit dans le premier cas de sensibiliser l'apprenant au problème qu'il semble avoir, de lui fournir des exemples qu'il connaît peut-être déjà et de l'encourager dans son travail. Il s’agit, dans le deuxième cas, de renseigner l’apprenant sur la raison pour laquelle il a choisi la bonne réponse et parfois de lui proposer d'autres exemples. Ceci est aussi important qu’un écran d’aide lorsqu’il y a une réponse erronée car il se peut que l’apprenant fournisse la bonne réponse par hasard sans savoir pourquoi elle est juste. Cette possibilité nécessite un écran avec une explication.

Ces commentaires exposent l’apprenant à l’anglais et lui permettent de lire pour glaner des informations et non dans le seul but d’apprendre l'anglais. C’est seulement lorsque le fonctionnement d'une structure ou d’une forme nécessite de véritables explications que des commentaires en français apparaissent. Ce cas se rencontre notamment dans les modules sur le fonctionnement de la langue.

A la fin de ces activités, l'apprenant a un dernier choix à faire : il peut retourner au menu pour poursuivre un autre travail, ou il peut créer un module semblable à celui qu’il vient de terminer avec l'aide du tuteur. Cette possibilité s’appelle

« activité de création ». S'il décide de créer un module, il retrouve des consignes en français pour le guider dans sa création. Quand il est prêt, il clique sur « suite » et le document oral lui est présenté. Il retrouve dans le document trois aspects identiques à ceux qu'il vient de travailler dans son module. Il les transcrit, les travaille pour les présenter correctement, choisit la présentation, puis va demander l’aide du tuteur pour médiatiser son module. Le tuteur réalise le travail de médiatiseur et corrige les erreurs d'anglais, mais doit reproduire le module tel que l’a conçu l'apprenant Cette mise en forme peut susciter toute une discussion qui devient en fait la partie la plus importante de la conception du module. L'apprenant se concentre sur sa création et donc l'anglais qu'il utilise devient un outil de communication, et n'est pas un but en soi. Le tuteur peut parfois l'inciter à s'exprimer sur les raisons de ses choix pour qu'il y ait plus de communication dans la médiatisation. Pour les apprenants encore nombreux qui n'aiment pas la froideur des ordinateurs, ces mini-ateliers peuvent les stimuler dans leur autoapprentissage.

Il est certain que ce type de communication n'est pas très varié. L'avantage pour l'apprenant est double : il effectue un travail de communication en dehors de son cours d’anglais et peut constater à quel point il est ou n'est pas compréhensible en anglais. Si le tuteur ne produit pas le module comme l'apprenant l'entend, c'est peut être que l'anglais qu'il a utilisé manquait de précision. Dans ce cas, l’apprenant doit négocier la compréhension ainsi que la production. C'est cette sensibilisation à sa propre production et aux moyens de négociation qui nous semble être mis en valeur dans une telle tâche. La motivation à la création d’un module multimédia a déjà incité quelques apprenants à rester au travail après la fermeture de la salle. Dans ce cas, le tuteur a dû proposer un autre moment pour terminer ces projets.

A la fin de ce travail, l'apprenant n'a plus de choix. Il retourne au menu. S'il veut continuer dans son choix de cursus, il le peut. Il peut aussi changer et tenter un travail sur un autre aspect de la langue. Il peut pratiquer tous les modules ou il peut en pratiquer un ou deux seulement. Il est libre dans son parcours.