• Aucun résultat trouvé

La cohorte PARIS : population, cadre et mode de vie

III.2 Descriptif du cadre et du mode de vie des enfants 79 1 Descriptif du cadre de vie des enfants

III.3.2 Mode et cadre de vie des enfants

Avec plus de 95 % des nourrissons ayant reçu les injections de vaccin pentavalent, les enfants de la cohorte présentent une bonne couverture vaccinale. Le BCG, vaccin destiné à protéger contre la tuberculose est aussi très prévalent dans notre population (plus de quatre enfants sur cinq sont vaccinés) en raison du risque sanitaire élevé de tuberculose en Ile-de-France. En 2006, le nombre de cas de tuberculose déclarés était de 1 970, soit 37 % des cas déclarés en France[287]. Plus de

70 % des enfants ont reçu le vaccin antipneumoccique, particulièrement recommandé chez les nourrissons gardés en collectivité afin de prévenir contre les infections invasives à pneumocoque de type méningite, septicémie ou pneumonie. Au sein de notre population, peu de contrastes en termes de vaccination est observé. À l’inverse dans la cohorte KOALA qui confronte deux modes de vie, l’un dit conventionnel et l’autre alternatif, le schéma vaccinal classique est respecté pour les nourrissons de 7 mois suivant un mode de vie conventionnel (80,9 %) alors que le pourcentage de vaccination chute à 42,6 % pour l’autre groupe[288]. Le mode de vie alternatif se distingue aussi

par une préférence pour l’alimentation d’origine biologique, un moindre recours aux antibiotiques et un allaitement maternel prolongé.

À la sortie de la maternité, la proportion des nouveau-nés allaités au sein est largement supé- rieure à celle décrite au niveau national ; 56 % des enfants nés en France en 2002[289]. Néanmoins,

selon l’enquête nationale périnatale de 2003, des différences régionales des taux de début d’allaite- ment sont observées, avec des extrêmes de 43 % en Picardie et 74 % en Région parisienne[290]. Il est

aussi observé que l’allaitement maternel domine chez les mères cadres (80 %) et les professions in- termédiaires (74 %). Le contexte urbain et notre population de PCS de niveau élevé expliqueraient notre prévalence d’environ 80 % d’allaitement maternel à la sortie de la maternité. Mais moins du

III.3.2. Mode et cadre de vie des enfants 87

tiers de nos enfants sont allaités exclusivement au sein au delà de trois mois ; c’est très largement inférieur à ce qui se passe en Suède, où l’allaitement au sein concerne encore 65 % des nourrissons à 4 mois[290]. Les instances nationales (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la

santé – ANAES, actuelle Haute autorité en santé – HAS) et internationales (OMS) recommandent un allaitement maternel exclusif de six mois. Passé ce délai, une introduction progressive de nouveaux aliments est préconisée[291,292]. La diversification alimentaire débute, en moyenne, peu

avant l’âge de six mois dans notre population.

Moins d’un foyer sur cinq possède un animal de compagnie, proportion plus faible que la moyenne nationale estimée à près d’un logement sur deux[293]. Ce faible taux dans notre population

peut s’expliquer par le contexte urbain de notre population et le profil de nos familles qui vivent pour plus de 90 % en appartement et la plupart des parents sont tous les deux actifs. Notre taux est plus faible que celui rencontré dans d’autres cohortes, telles que la cohorte de l’Ile de Wight[211]

où plus de la moitié possède un chat et/ou un chien mais notre proportion d’animaux domestiques est comparable aux taux retrouvés dans les cohortes allemandes menées dans l’agglomération de Munich[90].

Au cours de leur première année, plus de 80 % des parents ont eu recours à un mode de garde pour leur enfant, taux nettement supérieur au niveau national : environ 44 % des parents ont eu besoin d’une solution d’accueil fin 2001[294]. Les préférences en matière de mode d’accueil de la

petite enfance diffèrent selon la PCS des parents et la zone d’étude, les cadres supérieurs et les diplômés du supérieur manifestent une préférence pour la garde collective et les partisans de la crèche collective sont plus nombreux en région parisienne[294]; le recours à ce mode de garde est

aussi le plus fréquent dans notre population.

Concernant l’exposition à la FTE, un enfant sur dix dans notre population est exposé in utero au tabagisme actif de sa mère, soit la moitié de la prévalence nationale estimée à 25 % d’après le rapport d’expertise de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)[295].

Notre prévalence est plus faible que celles reportées dans d’autres cohortes, comme la cohorte PIAMA, (13,4 %)[296]mais l’exposition in utero au tabagisme actif et/ou passif de la mère de notre

population (29,1 %) est proche de celle de la cohorte belge PIPO (Prospective study on the Influence

of Perinatal factors on the Occurrence of asthma and allergies) où 27 % des nourrissons ont été

exposés in utero[297]. Pour l’exposition postnatale, la proportion de fumeurs est relativement faible

dans notre cohorte ; par rapport aux statistiques de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), 30,4 % des sujets âgés de 25 à 75 ans fument, 1 à 10 cigarettes par jour pour 49 % d’entre eux[298]. Dans les cohortes conduites en population générale, la proportion

de tabagisme parental est plus souvent plus faible, environ un enfant sur quatre est exposé au tabagisme de ses parents dans les cohortes BAMSE[299]et PIAMA[285]au cours des deux premières

années de vie. De même, dans l’étude nationale allemande (GerES IV), les parents rapportent que leurs enfants, âgés entre 3 et 14 ans, n’ont jamais été exposés au tabagisme dans leur logement pour le quart d’entre eux[300]

Quant à l’habitat, les appartements sont surreprésentés dans notre étude, plus de 90 % des familles vivant en appartement par rapport à 38,1 % au niveau national. Ce taux est dû au contexte urbain de notre étude où les deux tiers de la population vit dans Paris intra-muros. Nos familles habitent dans près d’un cas sur six dans des logements récents (après 1990), proportion comparable au taux national (14,8 % dans la campagne nationale de l’OQAI). Enfin, les habitats enquêtés sont représentatifs des habitats de la cohorte dans la mesure où les principales caractéristiques ne diffèrent pas, pour la plupart.