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o`u k est l’´energie turbulente des grandes structures et  repr´esente le taux de dissipation de l’´energie cin´etique turbulente. Et l’´echelle de Kolmogorov η est d´efinie par :

η = (ν )

1 4

o`u ν est la viscosit´e cin´ematique du fluide et  repr´esente le taux de dissipation de l’´energie cin´etique turbulente.

1.4.3 Caract`ere non lin´eaire

Un autre point fondamental est la pr´esence d’un grand nombre de degr´es de li-bert´e dans un ´ecoulement turbulent, ce qui se traduit par l’excitation non lin´eaire d’une large gamme d’´echelles de mouvements qui coexistent en son sein. De ce fait, si au d´epart l’´energie est contenue dans un domaine spectral restreint, la non lin´earit´e des ´equations de Navier-Stokes d´ecrivant les mouvements du fluide, va entraˆıner la r´epartition de cette ´energie, en un temps fini, sur toutes les ´echelles disponibles.

De plus, la non lin´earit´e de la turbulence assure une int´eraction incessante entre toutes les structures : le caract`ere plus pr´edictible des grosses structures va ˆetre limit´e par l’instabilit´e des plus petites structures dont le comportement plus universel va quant `a lui ˆetre compromis par les plus grandes ´echelles.

1.5 Comment mod´eliser la turbulence ?

1.5.1 La simulation num´erique directe

Ce mod`ele que l’on retrouve dans la litt´erature [109, 62, 70, 113] r´esout num´eri-quement les ´equations de Navier-Stokes qui r´egissent les fluides en mouvement. Cette r´esolution s’effectue de mani`ere directe, c’est-`a-dire que ce mod`ele calcule toutes les ´echelles de l’´ecoulement.

Cette m´ethode est pr´ecise et efficace car elle fournit des informations compl`etes qui n’ont pas ´et´e affect´ees par des mod`eles de turbulence. Cependant elle est souvent peu adapt´ee aux ´ecoulements d`es que le nombre de Reynolds n’est plus mod´er´e, un ´ecoulement en transition vers la turbulence ou turbulent pr´esentant des ph´enom`enes de tailles tr`es diff´erentes : des grandes structures tourbillonnaires qui contiennent l’essentiel de l’´energie cin´etique, des ´echelles interm´ediaires par lesquelles l’´energie est transf´er´ee et des petites structures responsables de la plu-part de la dissipation de l’´energie cin´etique. La simulation de tels ´ecoulements sur de longues p´eriodes entraˆıne donc des contraintes tr`es fortes, le temps de calcul

et la m´emoire n´ecessaires devenant tr`es importants. La r´esolution num´erique di-recte de l’´ecoulement n´ecessite en effet des cellules de maillage suffisamment fines pour pouvoir capturer les petites structures. Si L et η d´esignent respectivement la taille des plus grandes et des plus petites structures alors le rapport entre ces structures est donn´ee par l’expression 1.13. Elle est d’autant plus grande que le nombre de Reynolds est important. Il en va de mˆeme pour le nombre de nœuds du maillage total N (formule 1.14) :

L

η = Re

3

4 (1.13)

N = Re9/4 (1.14)

Les mˆemes contraintes apparaissent au niveau de la discr´etisation temporelle `a travers la relation 1.15 o`u TL et Tη repr´esentent respectivement la plus grande et la plus petite ´echelle temporelle :

TL Tη

= Re12 (1.15)

Cette relation implique que le nombre de pas n´ecessaires pour simuler un in-tervalle fix´e augmente avec le nombre de Reynolds, l’´ecoulement pr´esentant de plus en plus de petites structures complexes ´evoluant de mani`ere impr´evisible au cours du temps.

1.5.2 Les mod`eles de turbulence

Afin de pouvoir traiter num´eriquement les ´ecoulements associ´es `a des nombres de Reynolds ´elev´es et `a des g´eom´etries complexes que l’on rencontre en industrie, une mod´elisation de la turbulence est n´ecessaire. Le principe de ces mod`eles de turbulence est de r´eduire le nombre d’inconnues de la simulation tout en ´etant assez pr´ecis pour pouvoir pr´edire correctement des ´ecoulements turbulents complexes.

Pour les ´ecoulements `a grand nombre de Reynolds `a caract`ere industriel, les mod`eles de Navier-Stokes en moyenne de Reynolds (RANS) [149, 5, 146, 73, 169, 92] sont largement utilis´es. Cependant, si ces mod`eles peuvent fournir une bonne pr´ediction des ´ecoulements attach´es, ils sont moins performants pour la pr´ediction des ´ecoulements fortement instationnaires comme ceux pr´esentant des d´ecollements et des d´eveloppements tourbillonnaires importants.

L’autre grande famille d’approches repr´esent´ee par la simulation des grandes ´echelles (LES) [77, 95, 163, 39, 114], qui permet une bonne pr´ediction de ces ´ecoulements instationnaires avec d´ecollement, est souvent encore trop coˆuteuse quand le nombre de Reynolds est ´elev´e.

Une nouvelle classe de mod`eles, les mod`eles hybrides RANS/LES [148, 141, 36, 55, 66, 130, 155, 97, 37, 147, 141], a alors ´et´e r´ecemment d´evelopp´ee. L’id´ee

g´en´erale de ces mod`eles est de combiner les approches RANS et LES dans une mˆeme simulation dans le but d’obtenir des simulations aussi pr´ecises qu’en LES mais avec un coˆut moindre. Dans ces mod`eles hybrides, on souhaite pr´edire l’´ecoulement de couche limite attach´ee par un mod`ele RANS et l’´ecoulement dans les zones de forts d´ecollements et de d´eveloppements tourbillonnaires par une approche LES.

R´esolution num´erique des

´equations de Navier-Stokes

Contents

2.1 Introduction . . . 32 2.2 Equations g´´ en´erales . . . 32 2.3 Equations adimensionn´´ ees . . . 34 2.4 Discr´etisations . . . 36 2.4.1 Discr´etisation spatiale . . . 36 2.4.2 Discr´etisation temporelle . . . 38 2.5 Conditions aux limites . . . 38 2.6 M´ethode mixte ´elements finis/volumes finis . . . . 38 2.6.1 Evaluation du terme convectif . . . .´ 38 2.6.2 Pr´econditionnement petit Mach . . . 42 2.6.3 Evaluation du terme diffusif . . . .´ 43 2.7 M´ethode d’avancement en temps . . . 45 2.7.1 Sch´ema implicite . . . 45

2.1 Introduction

Pour d´ecrire le mouvement des fluides newtoniens, on utilise les ´equations de Navier Stokes qui forment un mod`ele math´ematique d´eriv´e `a partir des lois de conservation. Elles constituent un exemple d’´equations aux d´eriv´ees partielles pr´esentant une non−lin´earit´e quadratique.

Historiquement, Bernoulli en 1778, puis Euler, peu de temps apr`es, formul`erent des ´equations d´ecrivant le mouvement d’un fluide non visqueux, soumis `a des forces donn´ees. Le terme de viscosit´e fut ajout´e dans ces ´equations par l’ing´enieur et math´ematicien Navier en 1821 et 1822. Ce dernier les ´enon¸ca correctement avec l’aide du math´ematicien irlandais Stokes qui, quelques ann´ees plus tard, ´elabora une m´ethode pour y aboutir. La complexit´e de ces ´equations est telle qu’elle ne nous permet pas de disposer, en r`egle g´en´erale, de solutions analytiques.

Il est donc n´ecessaire de r´esoudre num´eriquement ces ´equations aux d´eriv´ees partielles par des approches telles que la m´ethode des ´el´ements finis [151, 34, 31, 82] ou celle des volumes finis [8, 127, 32] par exemple. Elles ont permis de faire progresser de fa¸con significative ces derni`eres ann´ees les connaissances en turbulence.

Dans ce chapitre, nous pr´esentons les ´equations qui gouvernent un ´ecoulement monophasique, compressible, visqueux et newtonien ; ensuite, nous d´ecrivons la m´ethodologie num´erique utilis´ee dans les simulations d’´ecoulements turbulents pr´esent´ees dans ce travail, `a savoir une m´ethode mixte ´el´ements finis/volumes finis.