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MISE EN STRUCTURE DES ÉLÉMENTS ANALYTIQUES

III. 4. Vers la modélisation du questionnaire

L'élaboration du questionnaire s'est effectuée en fonction des objectifs de recherche établis dans le cadre de notre perspective de recherche. Sa construction tient compte des objectifs que nous voulons atteindre via les fondements théoriques existants quant au rôle de la télévision en classe de langue. L'identification de questions ouvertes pertinentes permettrait d'orienter adéquatement les propos tenus lors des entrevues, de façon à aller chercher les données désirées pour l'approfondissement de notre objet d'étude.

III. 4. 1. La validation par repérage

Cette étape de la recherche a structuré la conduite des entrevues individuelles auprès du public amené à apprendre le français langue étrangère dans le cadre de sa pratique professionnelle. Il s’agit d’une démarche préalable à toute opérationnalisation du questionnaire principal. C’est sur le contenu du questionnaire que nous nous focalisons essentiellement, afin de pouvoir justifier chaque question (item) sélectionnée :

− Pourquoi la poser ?

− A quoi va-t-elle nous servir ? − Comment va-t-on traiter la réponse? − Quelle solution devrait être dégagée?

Nous avons procédé préalablement à l'identification d'un microéchantillon de dix (10) étudiants réparti équitablement entre les deux sexes (filles/garçons) de la première année (L1), puis nous avons enchaîné les entrevues, pour finalement procéder à l'analyse et à l'interprétation des données encore préliminaires. Ce repérage nous permet d’identifier les principaux items thématiques que les dix étudiants avaient abordés et qui renvoient surtout aux représentations, attentes et besoins globaux que pourraient exprimer les 490 étudiants de la première année. Pour une orientation plus opératoire du questionnaire, il était indispensable de procéder à un balisage standard de quelques éléments censés nous aider à choisir les items adaptés à nos objectifs. Cinq repères devraient être dégagés de cet entretien en face à face :

151 Le média TV Les chaines TV Compréhension orale Potentialités de l’image Thèmes

dégagés langue/culture Le rapport

III. 4. 2. Les questions liminaires (Q. L)

L'identification de ce paradigme et des thématiques centrales a ensuite permis la formulation de questions à caractère générique (Karnas : 227), par leur nature à évoquer les pratiques sociales quotidiennes inhérentes à tous les membres de la société. Afin de mieux structurer le questionnaire, nous avons inclus trois questions génériques, pour notre contexte, issues du modèle formulé par M. Montagut-Lobjoit (2008, 2010) et comportant les consignes suivantes :

− La description d'une situation, où, à travers les quatre (04) items, l’on est suffisamment

renseigné sur l’acculturation technique globale chez nos répondants, favorisant l’usage des TIC, notamment le média télévisuel :

Il s’agit de définir, puis classer les équipements disponibles au domicile des répondants

(Montagut-Lobjoit: 2010 : 114)

Nature du bien disponible au domicile TV Internet ADSL Téléphone mobile

Ventilation réponses % ? % ? % ? % ?

− La description d’une situation, où le répondant est emmené à s’exprimer sur ses choix

préférentiels des médias pour s’informer. Quatre (04) items lui sont aussi proposés dans ce sens :

152

Classez les médias suivants, selon vos choix préférentiels (Ibid, 2010 : 109)

Média Télévision Radio Internet Presse écrite

Ventilation réponses % ? % ? % ? % ?

− La description d’une situation sur la base de deux (02) items, où les répondants sont

susceptibles de nous renseigner sur les plateformes Web. (Internet) qu’ils utilisent pour accéder à l’information. :

Il s’agit de définir, puis classer les sites internet sources d’information (Ibid, 2010 : 111)

Sources citées

Portails Internet des médias traditionnels (presse écrite,

TV, radio)

Sites de moteurs de recherche et annuaires du net

Ventilation réponses % ? % ?

Cette approche d’enquête de M. Montagut-Lobjoit (2008 et 2010) nous intéresse dans la mesure où elle va nous permettre de déduire la portion préférentielle à la télévision chez nos étudiants. Nous avons tendance, dans ce sillage, à démontrer la place de plus en plus importante de ce média dans les pratiques sociales au sein du public interviewé. Le recours exponentiel à la TV serait, selon toute vraisemblance, une aubaine pour l’exploiter dans le processus de l’apprentissage du français en contexte exolingue. Dans le même sillage, la Direction générale "Éducation et culture", affiliée à la commission européenne, établit un rapport inédit sur les liens potentiels entre le multilinguisme en contexte européen et les médias22. Ce rapport visant à favoriser l’apprentissage des langues via les médias indique que ceux-ci peuvent constituer une grande source d’apprentissage informel des langues. Une enquête préliminaire prévoyait justement une question sur les choix préférentiels des différents médias via la fréquence de leur utilisation (EACEA, 2011 : 12) :

22 « Le potentiel du sous-titrage pour encourager l’apprentissage et améliorer la maîtrise des langues » (EACEA, 2011)

153 À quelle fréquence regardez-vous des programmes audiovisuels : films, séries, documentaires, dessins animés, etc. ? Mettez une croix dans la ou les cases suivantes choisies:

À la télévision Sur ordinateur/

Internet Au cinéma Sur DVD/ Blu-Ray / VOD (video à la demande)

Tous les jours Plusieurs fois par semaine Une fois par semaine Plusieurs fois par mois Jamais ou presque jamais

Tous ces modèles d’enquête n’ont d’autres finalités que de mettre en avant le rôle dominant de la télévision en tant que média naturellement ancré dans les pratiques sociales quotidiennes, indépendamment de l’acculturation plus ou moins élaborée à la technologie chez les individus.

III. 5. La structure du questionnaire principal III. 5. 1. Modélisation, selon la grille de G. Zarate

Dans sa perspective d’objectif appliqué, G. Zarate a construit, à cet effet, une grille d’analyse susceptible de nous aider à établir une vue d’ensemble de ce qui pourrait être la démarche à préconiser pour enseigner au public que nous visons une langue décrite selon des contours culturels et civilisationnels authentiques. Ceux-ci sont aussi décisifs dans la compréhension orale que les éléments systémiques de la langue. C’est en cela d’ailleurs que consiste son idée d’objectif appliqué à l’enseignement d’une langue étrangère :

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« La notion d’objectif appliqué au domaine culturel ouvre de nouvelles perspectives.

Celles-ci invitent à hiérarchiser des compétences pour définir des savoir-faire spécifiques orientés vers le passage d’une culture à une autre, qui ne peuvent être maîtrisés à travers un apprentissage dont la finalité serait strictement linguistique » (Zarate : 72)

L’auteur souligne dans ce sens, qu’il n’y a pas antagonisme entre faits linguistiques et faits culturels, bien au contraire, la solidarité d’intérêts entre apprentissage linguistique et démarches de découverte culturelle est plus que pertinente, lorsqu'il est question d’envisager la langue étrangère comme une pratique sociale (Ibid : 72), notamment quand elle est chargée d' items lexiculturels partagés par les locuteurs natifs. Bien que sa démarche tend à rendre compte exclusivement des formes de représentations négatives/positives que dégageraient les apprenants d’une langue étrangère vis-à-vis d’elle et de ses locuteurs, celle-ci ne demeure pas pour autant moins pertinente pour notre perspective, puisqu’elle est relativement compatible et adaptable à la description des contours culturels à vocation communicationnelle. Une telle description de notre part à l’aide d’une grille pareille est nécessaire pour modéliser des éléments fondateurs de la compétence communicationnelle au niveau de la compréhension orale et qui justifieraient par la même occasion l’intervention salutaire de la télévision dans le cadre de la formation universitaire en langues étrangères en milieu exolingue.

Tout le dispositif descriptif de notre questionnaire s’inscrit dans cette grille d’analyse que G. Zarate structure de la manière suivante :