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Modèle de diffusion ”Back Diffusion” - Modèle Brody-Flemings

1.6 Flux de masse

1.6.4 Modèle de diffusion ”Back Diffusion” - Modèle Brody-Flemings

k−1

(1.38)

Nous obtenons l’expression de la fraction solide, de la même manière que pour l’hypothèse

d’équi-libre précédemment développée.

A noter également que nous pouvons déterminer la valeur de la concentration à l’interface, coté

solide comme :

C

s

=kC

0

(1−f

s

)

k1

(1.39)

Ce modèle est à l’extrême du modèle à l’équilibre. Il existe de nombreux modèles intermédiaires qui

considèrent une diffusion plus ou moins faible dans la phase solide et une diffusion dans la phase liquide

comprise entre 0 et l’infini. Ceci de telle manière à décrire au mieux le phénomène. Nous détaillerons ici

le modèle de diffusion inverse (backdiffusion) qui est une simplification du modèle de Brody-Flemings,

il considère une diffusion faible mais non nulle dans la partie solide. Notons qu’une diffusion inverse est

considérée dans le cas de l’équilibre.

[Glicksman and Hills, 2001, Scheil, 1942, Brody, 1961, Brody, 1965]

1.6.4 Modèle de diffusion ”Back Diffusion” - Modèle Brody-Flemings

[Bower, 1966, Brody, 1966, Brody, 1961, Brody, 1965, Glicksman, 2010]

Le modèle de backdiffusion est une première approximation de la quantité de ségrégation chimique

attendue, lorsqu’il y a diffusion dans le solide. Nous verrons qu’il dépend de trois coefficients

indépen-dants qui sont le coefficient de partitionk

0

, la fraction solidef

s

et le temps nécessaire pour solidifier (

nombre de Fourier décrit ci-après).

Le choix de considérer une diffusion nulle (Scheil-Gulliver) dans le solide ou au contraire complète

(équilibre, backdiffusion) dépend de la distance de diffusion pendant le temps de solidification. On

com-prend que si le temps local de solidification (TLS) est très grand (α≫1)alors cela laisse le temps aux

atomes de migrer, l’hypothèse d’équilibre est envisageable. Par opposition, si le temps de solidification

est très petit (α≪1), alors la distance d’influence de la diffusion sera petite, il y aura peu de diffusion

dans la phase solide au regard de la vitesse rapide de progression du front

21

.

p

Fo

S

=α=

D T LS

L (1.40)

Ce termeαest la racine carré du nombre de Fourier (Fo

S

) plus largement répandu. Ce nombre est

utile pour avoir une mesure adimentionnelle du temps de solidification pour une diffusion à l’état

semi-solide.Dest le coefficient de diffusivité de l’alliage.

[Si] C0 kC0 x ou fraction solide dfs dCl fl A B C

F

IGURE

1.30 – Schématisation de la distribution de concentration du soluté pour la loi de Back Diffusion

Sur le diagramme de distribution du soluté (Figure 1.30), l’évaluation de la somme de surfaces A, B

et C, doit être constante entre deux états. Ce graphe ressemble à celui proposé dans le modèle de

Scheil-Gulliver, à ceci près que la concentration dans la phase solide évolue entre deux instants, de part le

phénomène de diffusion inverse. Cela aide à déterminer analytiquement l’expression ci-après. Si le taux

de transfert de chaleur, à l’état solide suit la même loi linéaire ou parabolique que durant la solidification,

alors la dépendance temporelle est dans le cas linéairef

s

=

T LSt

et dans le cas paraboliquef

s

=

q

t T LS

.

Ceci de telle manière que nous pouvons exprimer dans le cas d’une croissance linéaire

C

l

C

0

= [1− f

s

1+kFo

S

]

(k0−1)

(1.41)

et dans le cas d’une croissance parabolique

C

l

C

0

= [1−f

s

(1−2k

0

Fo

S

)]

( k0−1 1−2k0FoS)

(1.42)

avec

Cl C0

=

Cs k0C0

ainsi que l’expression de la fraction solide :

f

s

= (1+αk)(1−T

f

T

liq

T

f

−T )

1

1−k

(1.43)

Il faut remarquer que ce modèle respecte la première loi de Fick en terme de transport de masse mais

n’est pas juste par rapport à la seconde loi de Fick relative à la dépendance temporelle

22

.

Si le nombre de Fourier est égal à Fo

S

=

2k1

o

alors il se produit un phénomène de ”

diffusion-réflexion” de telle manière que si la majorité des atomes se dirigent du chaud vers le froid (de part le

phénomène de rejet lié à la solidification), des atomes se dirigeant également dans la sens inverse. Ce

qui a pour effet de réduire le gradient de concentration à l’interface liquide-solide. Ceci impose toutefois

des restrictions en terme de couple longueur, temps de solidification, de telle manière que si la longueur

considérée est grande, supérieure au cm alors le nombre de Fourier sera très petit et négligeable, sauf si

le temps de solidification s’étend sur des durées géologiques...

Brody Flemings Le modèle de Back Diffusion est une simplification de ce présent modèle qui fut

le premier à être résolu de manière informatique numérique, par méthode incrémentale, plutôt que par

méthode analytique. Cela valu d’ailleurs un retour du comité de relecture de l’époque exigeant qu’il

22. Pour rappel, 1ère loi : JD= −D∂c∂x, 2nde loi :D∂t²c² = ∂c∂t, avec D le coefficient de diffusion, c la concentration, x l’espace et J le flux) Cependant, cela n’est pas un problème dans la mesure où les durées de solidification sont faibles (de l’ordre de la minute pour une culasse en aluminium ou de l’heure pour des pièces beaucoup plus grandes, réalisées en fonte).

soit fourni une solution analytique (placée en annexe B du précédent papier) et précisant que la solution

numérique n’était pas réellement de la Science...[Conversation avec le Pr. H. Brody]

Un avantage de la méthode numérique mise en place pour résoudre l’équation de la fraction solide

est qu’elle prend en compte les pentes des liquidus et solidus à chaque instant, comme indiqué sur le

diagramme suivant. Cela permet d’être plus proche de la vérité avec des liquidus et solidus qui parfois

sont loin d’être des droites.

Brody introduit une mesure du comportement de départ de la croissance de la dendrite, par un nombre

de Fourier multiplié par le coefficient de partition (Figure 1.31).

αk= D T LS

L

2

k (1.44)

Cela détermine le degré de diffusion dans la phase solide, de la même manière que précédemment, si

αk1, alors la prédiction de Scheil-Gulliver hors équilibre convient, alors que siαk1, la composition

des dendrites sera uniforme. A noter que ce modèle tend à surestimer la diffusion dans le solide lorsque

le nombre de Fourier est grand, cas lors des solidifications très lentes [Brody, 1965].

F

IGURE

1.31 – Approximation des pentes de liquidus et solidus par une série de segments (Source :

[Brody, 1965])

Brody fournit ainsi une expression de la fraction solide exprimée comme suit :

f

s

= 1

1−α(T)k(1− [1− (1−α(T)kf

s

)][T

f

T

liq

T

f

−T ])

1−α(T)k

1−k

(1.45)

avec pour approximation deα(T)l’expression suivante:

α(T) = 2D

L

2

e

(−Q/RT)

(1.46)

Ces expressions résolues par implémentation numérique constituent un modèle intermédiaire entre

la solidification à l’équilibre et celle très rapide de Scheil-Gulliver. Elle tend vers l’une ou l’autre selon

le nombre de Fourier (Figure 1.32).

F

IGURE

1.32 – Tracé de différents modèles analytiques de fraction solide pour un alliage eutectique

(Source : [Brody, 1965])

Nous constatons que tous les modèles décrivent une fraction solide qui rejoint 1 à la température

eutectique. Cela est très naturel dans le cas d’un alliage binaire, toutefois dans notre cas, nous travaillons

avec un alliage non linéaire et surtout multi-composants, de telle manière que la fraction solide ne rejoint

pas la valeur 1 de manière isotherme. Ces modèles ne conviennent donc pas pour bien approximer la

courbe de fraction solide via une méthode analytique. Ceci nous invite à approfondir notre connaissance

de la fraction solide afin de mieux modéliser la libération de la chaleur latente de fusion. La partie 2 fera

une large place aux méthodes numériques de modélisation telle que la capacité calorifique apparente ou

les méthodes enthalpiques.

Nous pouvons ici tracer la fraction solide donnée par le logiciel JMatPro et celle calculée à partir

des modèles analytiques, en particulier les modèles de Scheil-Gulliver et des segments inverses. Les

mé-thodes des segments inverses, de Scheil-Gulliver et de Back Diffusion utilisent un coefficient de partition

égal à 0,13 et une température de liquidus égale à 613°C. Les modèles Brody-Flemings avecFo

s

=0

est confondu avec Scheil-Gulliver ainsi que l”’Advanced Brody Flemings” (hypothèse de solidification

rapide).

Nous observons que les modèles analytiques sont assez proches pour des températures au delà du

liquidus. Toutefois, nous constatons deux différences. La première est que la température de l’eutectique

n’est pas la même pour les deux modèles (570°C pour les modèles analytiques et 575°C pour JMatPro).

La seconde est que le logiciel prédit une fraction solide qui évolue en courbe raide au dessous de

l’eu-tectique, alors que les modèles analytiques prévoient un passage def

s

=0, 55 à 1 de manière isotherme.

Ceci s’explique par le fait que les modèles analytiques considèrent un alliage binaire, alors que

JMatPro considère un alliage ternaire (et peut être même plus que ternaire). Ainsi, il est normal de ne

pas avoir les mêmes courbes étant donné qu’il ne s’agit pas des mêmes physiques. Un alliage ternaire

présentera un eutectique ternaire, d’où la croissance en courbe raide jusquef

s

=0, 8, puis une inclinaison.