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Une analyse de l’âge de ces chercheurs montre que si la moyenne se situe à 45 ans pour hommes et femmes en mobilité sur le territoire national , en mobilité internationale la moyenne d’âge des femmes est 6 ans plus jeune que celle des hommes (respectivement 39 et 45 ans).

L’analyse du grade des chercheurs en mobilité internationale (MI) est aussi significative ainsi que le montre la figure ci-dessous (toujours pour la période 1996-2000 et une statistique de 295 chercheurs).La mobilité internationale des hommes semble s’étaler tout au long de la carrière à la différence de celle des femmes. On remarque en particulier qu’au niveau DR2 elles représentent 15%

du groupe DR2 en mobilité alors qu’elles sont 23% de la population DR2 du CNRS ; au niveau DR1, pas de femmes en mobilité internationale alors qu’elles sont 13% de la population au niveau DR1.

Cette indication nous amène à nous intéresser à ce qui se passe juste avant ce début de carrière, au niveau des post-docs et des doctorants, avec les boursiers Marie-Curie.

Les bourses Marie Curie ont été initiées dans le cadre du programme européen

‘Formation et mobilité des chercheurs’ (4ème PCRD 1994-1998) et sont destinées à encourager la mobilité principalement des doctorants et post-doctorants au sein de l’Union. La Commission s’est interrogée sur la faible participation des femmes à ces programmes (33% des bourses pour la période 1994-1998 ; 39% en 1999 et 37% en 2000) et une analyse détaillée a été entreprise pour en comprendre l’origine et suggérer des mesures pour y remédier. Elle porte sur les données 1994-1998.

On a d’abord constaté que cette faible représentation avait sa source au niveau des candidatures parmi lesquelles 36% de femmes (de 47% en science de la vie à 20% en maths/physique).

Qu’apprend-on sur la participation française ? (tableau4 ci-dessous)

4 Source: The participation of women researchers in the TMR Marie Curie Fellowships 1994-1998, Louise Ackers ; Publisher : Office for official publications of the European Communities, Luxembourg, 2001.

Mobilité internationale à quel grade?

1996-2000

0 20 40 60 80 100 120

CR2 CR1 DR2 DR1 DRCE

mob.intl F mob.intl H

% Femmes doctorants doctorants postdocs postdocs

M-C fellowships français UE français UE

candidats 318 2328 637 2654

39% 39% 42% 33%

boursiers 32% 37% 42% 31%

Avec une représentation moyenne de femmes parmi l’ensemble des boursiers de 41% la France est avec l’Espagne le pays de l’UE où cette représentation est la plus forte. Contrairement à la tendance générale les françaises sont plus nombreuses au niveau post-doc, où elles ont le même taux de réussite que leurs collègues masculins ce qui n’est pas non plus la tendance générale. Au niveau doctorant elles ont par contre moins bien réussi que leurs collègues masculins et moins bien que la moyenne.

Pour pouvoir déduire de ces chiffres un enseignement sur la mobilité relative des femmes il faut les comparer à leur représentation parmi les doctorants et post-docs français pour la période correspondante et les mêmes disciplines. C’est ce qui est fait sur le tableau suivant. Pour la période 1993-1997, les femmes représentent 36% des thèses soutenues5 (de 20% en physique à 50% en biologie-médecine) et environ 36% de postdocs6 (avec toujours la même dispersion suivant les disciplines). Ces chiffres sont inférieurs à ceux des candidats MC : les femmes sont donc proportionnellement plus nombreuses à souhaiter une formation à l’étranger.

Font-elles, plus que leurs collègues masculins, le choix de l’Europe?

C’est ce que semble indiquer les chiffres extraits de l’étude effectuée par le bureau du CNRS à Washington7 sur la présence des scientifiques français aux USA et qui sont reportés sur le même tableau ci-dessous. Cette étude repose sur des statistiques officielles américaines et indique 37

% de femmes parmi les doctorats obtenus aux USA (environ 400), toutes disciplines confondues, et 26% parmi les scholars (post-docs en majorité, environ 2000). Ici aussi on observe une grande différence entre les sciences et ingénierie et les autres disciplines : 3 sur 4 doctorats obtenus en sciences et ingénierie aux USA le sont par des hommes alors que dans l’ensemble des autres disciplines 2 sur 3 le sont par des femmes.

% Femmes doctorants doctorants Post-docs Post-docs

français UE français UE

1994-1998 boursiers Marie Curie

32% (39%) 37% 42% 31%

2000 aux USA 37% 26%

1994-1998 en France 36% 36%

Dernier éclairage de la mobilité des chercheurs français, celui donné par leur participation temporaire au CERN. Il s’agit là d’un domaine thématique où les femmes sont particulièrement sous

5 Source: "Rapport sur les études doctorales" du Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, décembre 98.

6 Source : bourses BDI et post-doctorales gérées par le CNRS.

7 Source : Rapport « Etat des lieux 2000 sur la présence des Français en Science et en Ingénierie aux Etats Unis » http://www.cnrs.fr/DRI/Washington

représentées (18% dans la section correspondante –PNC- du CNRS). Les statistiques8 étant faibles nous avons indiqué les chiffres (nombre de femmes : nombre total) et ne pouvons qu’observer leur compatibilité avec une mobilité comparable des hommes et des femmes sauf dans la catégorie ingénieurs et techniciens où les femmes ne sont que 20% dans le groupe en mobilité alors qu’elles sont environ 27% dans le groupe d’origine. Il faut remarquer que ce groupe d’origine n’est pas seulement constitué du personnel CNRS (PNC) mais également de personnel CEA pour lequel la représentation des femmes serait à préciser.

%Femmes doctorants post-docs chercheurs Ingénieurs et techniciens Français au CERN

non titulaires

02:11 05:17 03:14 10:50

en France PNC 24% 26% 18% 27%

Que peut-on conclure de ces observations qui peuvent apparaître à première vue disparates ? Bien que certains chiffres rapportés moyennent des situations très différentes suivant les disciplines, ils indiquent néanmoins certaines tendances.

Les femmes scientifiques sont au moins aussi mobiles au niveau international, sinon plus, que leurs collègues masculins quand elles commencent leur parcours professionnel, doctorat et post-doctorat et jusqu’au niveau CR1 des chercheurs. Pour les grades supérieurs, les chiffres du CNRS sur la période 1996-2000 semblent indiquer une moindre mobilité des femmes.

Interpréter ces données est difficile de par leur caractère très partiel – outre l’âge de la mobilité, la situation familiale serait un indicateur à relever- et de par les dimensions multiples de la mobilité internationale (elle n’est pas toujours un « plus » dans la carrière du chercheur)

Elles peuvent indiquer une différence de comportement entre les hommes et des femmes après la constitution de la famille. Il n’y a pas de différence entre un homme et une femme jeunes et les femmes qui ont fait le choix d’une carrière scientifique sont peut-être même plus « mobiles » au plan international que leur collègues masculins. Pour les femmes plus âgées la situation est différente.

Les raisons sont sans doute multiples et tiennent principalement à l’impact différentié des responsabilités familiales. Les femmes ressentent davantage les conflits de priorité famille/profession ; les enfants pèsent davantage sur elles au-delà même des problèmes de garde ; dans les couples bi-professionnels, la profession du partenaire est un frein à la mobilité et la femme interrompt sa profession pour suivre son partenaire plutôt que l’inverse…etc.

Ces différences de mobilité observées aujourd’hui pourraient aussi indiquer une évolution de génération : les chargées de recherche annonceraient une modification de comportement face à la mobilité ? Pour le confirmer il faudrait comparer les chiffres d’aujourd’hui à ceux prévalant il y a une dizaine d’années.

Aux obstacles d’ordre socioculturel viennent s’ajouter ceux liés au caractère insidieusement discriminatoire des structures, procédures, critères de la recherche en général et des procédures de mobilité en particulier. Les débouchés au retour d’un post-doc ou le succès au concours

8 CERN personnel statistics, Human Resources Division, october 2001 8 Source: "Rapport sur les études doctorales" du Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, décembre 98.

8 Source : bourses BDI et post-doctorales gérées par le CNRS.

8 Source : Rapport « Etat des lieux 2000 sur la présence des Français en Science et en Ingénierie aux Etats Unis » http://www.cnrs.fr/DRI/Washington

8 CERN personnel statistics, Human Resources Division, october 2001

d’entrée au CNRS dépendent des relations que le jeune chercheur a su établir avec un laboratoire et pour cela il semblerait que les filles soient moins soutenues par des réseaux. L’Internet devrait rendre plus facile la transparence des procédures et la mise à disposition de l’information pour tous.

La mobilité ne résulte pas seulement d’un choix personnel, mais aussi d’une sélection. A cet égard, il est encourageant de remarquer que la proportion de femmes parmi les post-docs en mobilité est au moins égale à celle du groupe d’origine ; peut-être un indice qu’il n’y a pas là de manifestations discriminatoires.. ?

Aider les femmes concrètement à être plus mobiles c’est d’abord aider les familles monoparentales et biprofessionelles dans l’organisation de la mobilité. Des procédures administratives et pratiques assouplies et harmonisées permettraient de ne pas payer trop cher sur le plan personnel et familial le gain au plan professionnel ; avoir au départ comme à l’arrivée des informations claires, facilement accessibles, bien organisées, un service d’aide au départ (location du logement libéré, …) comme à l’installation (opportunités d’emploi pour le partenaire, offre de logement, garde d’enfants, scolarisation…). Ces services pourraient être en réseau international ; les bonnes pratiques dans certains pays servant de modèles pour les autres (exemple de la fondation Kastler pour l’accueil des étrangers en France).

Aider les femmes à être plus mobiles c’est aussi attribuer des moyens financiers pour faire face de manière réaliste aux frais et surcoûts occasionnés et leur permettre de choisir l’organisation domestique appropriée (famille et/ou assistante maternelle accompagnant ou visites régulières à la famille restée sur place) les besoins ne sont pas les mêmes avec des enfants en bas âge ou des adolescents.

Avec les bourses Marie Curie un réel effort a été fait au niveau européen pour la formation des jeunes, c’est la priorité, et quelques aménagements supplémentaires ont été demandés (flexibilité, limite d’âge reculée si maternité, indemnités pour garde d’enfants…). C’est la mobilité des chercheuses confirmées qu’il faudrait maintenant encourager. La mobilité contribue à l’excellence professionnelle.

Dans le cadre de la préparation de l’Espace européen de la recherche la Commission a proposé un programme d’actions9 pour créer un environnement favorable à la mobilité des chercheurs qui intègre la dimension du « genre » ; i.e. la prenne en considération chaque fois que nécessaire Si la Commission peut jouer un rôle moteur pour l’ensemble des pays européens il conviendrait que chaque composante nationale analyse précisément sa propre situation du double point de vue de ses ressortissants et de ceux qu’elle accueille. Il conviendrait en particulier d’établir et de suivre dans le temps les statistiques sexuées de la mobilité des scientifiques et d’en apprécier les résultats. Il conviendrait également d’évaluer l’application et les effets des dispositions d’encouragement à la mobilité.

Je remercie vivement toutes les personnes qui m’ont aidée dans la recherche de données et documents et en particulier Michèle Crance, Raoul Marceau, Dominique Martin-Rovet, Martine Carisey au CNRS ; Michèle Hannoyer au Ministère de la Recherche et Sudeshna Datta-Cockerill au CERN.

9 A mobility strategy for the European Research Area ; Communication from the Commission to the Council and the European Parliament ; COM(2001)331.

ANNEXE

Mesures existant pour encourager les chercheurs à être plus mobiles (Extrait des réponses de la France aux questions posées par la Commission européenne dans le cadre du groupe de travail sur la mobilité du chercheur en Europe – Ministère de la Recherche, Direction de la Technologie ; N/Ref. MH/SL n° 00-198)

1.

1.1.

1. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une mesure administrative et financière, il faut souligner

l'importance des réseaux de laboratoire pour développer la mobilité. Cela est particulièrement important pour les doctorants et post-doctorants dont la démarche de mobilité doit s'inscrire dans un projet professionnel. Le post-doctorant devra avoir, comme laboratoire d'accueil à l'étranger, dans la mesure du possible, un laboratoire qui a des liens avec son laboratoire d'origine ou avec une école doctorale d'origine et conserver ces liens tout au long de son séjour.

2.

2.2.

2. Par ailleurs, les chercheurs et enseignants-chercheurs bénéficient de mesures

statutaires pour faciliter la mobilité.

• Il existe tout d'abord des dispositions leur donnant les moyens statutaires de la mobilité tout en conservant leurs droits à avancement et à retraite.

• Les chercheurs peuvent effectuer leur mobilité à l'étranger en faisant l'objet d'un ordre de mission pendant une période limitée, ou en étant placés en position d'affectation et sous le régime de l'expatriation (des laboratoires mixtes CNRS ou des accords de coopération) ou en étant mis à disposition ou détachés.

• Les enseignants-chercheurs peuvent effectuer leur mobilité à l'étranger en bénéficiant d'un ordre de mission pendant une période limitée, en étant placés en position de délégation, en bénéficiant d'un congé pour recherche ou conversion thématique, appelé également année sabbatique, ou en étant détachés. …

• Il existe par ailleurs, des dispositions qui visent à donner des encouragements de carrière aux chercheurs mobiles :

! une bonification d'une année pour la promotion d'échelon est donnée aux chercheurs et enseignants-chercheurs qui font une mobilité de deux ans notamment dans un pays étranger.

! le statut des chercheurs prévoit que pour l'avancement au grade de directeur de recherche de 1ère classe, il est spécialement tenu compte de la mobilité accomplie par le chercheur et notamment des missions de longue durée accomplies à l'étranger.

. . . . . ..

. . .

Témoignage

Dagmar MEYER

Membre du conseil d'administration de l'Association des bourses Marie Curie

Je suis à Paris depuis deux ans et demi, au début avec une bourse du gouvernement français, puis avec une bourse Marie Curie comme post-doctorante en mathématiques à l'Université de Paris XIII.

Je suis active dans le conseil d'administration de notre association. Notre association ne s'occupe pas explicitement des questions des femmes dans la Science. Mais ce point nous intéresse quand les obstacles à la mobilité affectent plutôt les femmes que les hommes.

Question de Claire BERGMAN

Quand une femme se trouve enceinte pendant la durée de sa bourse, que se passe-t-il ? Réponse

Pour les femmes qui sont enceintes pendant la durée de leur bouse Marie Curie, cela dépend du pays où elles se trouvent. Pendant le congé de maternité, c'est l'employeur qui doit payer une partie de salaire. Comme la somme totale de la bourse est fixe, cela signifie que la durée de la bourse est plus courte.

Commentaire de Claire BERGMAN

Le problème est peut-être mineur, mais on se rend compte que, quand on établit des procédures, il faudrait tenir compte du fait qu'une femme qui profite d'une telle bourse Marie Curie peut être enceinte. On devrait se préoccuper de savoir qui va payer le salaire pendant le congé de maternité. Là, je pense que la présence de femmes dans les comités qui mettent en place ces procédures permettrait de soulever ce problème. On en revient donc au problème de la présence féminine dans ces instances qui décrivent ces procédures.

Réponse

Ceci est seulement un point technique. Mais après il y a aussi toutes les difficultés pour les couples en général qui affectent les hommes et aussi les femmes de la même manière. Par exemple quand on est un couple non marié, il est difficile pour le partenaire d'obtenir une carte de séjour. De plus en France, quand les boursiers viennent des pays associés, ils n'ont pas exactement les mêmes statuts que les membres de la communauté européenne. Par exemple, nous avons eu le cas d'un polonais qui a dû payer chaque mois une contribution pour les allocations familiales car, bien que marié avec deux enfants, il n'a pas le droit aux allocations familiales.

. . . . . ..

. . .

Questions de la salle

Intervenante 1

Françoise Cyrot-Lackmann . Je m'adresse à Marcelle Rey-Campagnolle : Marcelle, tu dis que les femmes sont mobiles quand elles sont célibataires, elles ne le sont plus quand elles ont des charges de famille.

Réponse de Marcelle REY-CAMPAGNOLLE

Non ce n’est pas cela. J'ai dit : il n'y a pas de différence pour la mobilité entre un homme et une femme célibataire.

Françoise Cyrot-Lackmann

Mais tu dis qu’il y a une différence entre une femme célibataire et une femme mariée.

Alors est-ce que c'est confirmé ou est-ce ton interprétation ? Réponse de Marcelle REY-CAMPAGNOLLE On voit une variation de mobilité à un certain âge.

Françoise Cyrot-Lackmann

Il reste toujours une question : y a-t-il ou non corrélation entre le travail scientifique des femmes et leur charge de famille ? Ce n'est pas une réponse évidente de dire qu'il y a forcément corrélation. Il y a pas mal d'entre nous ici qui ont des charges de famille comme cela a été souligné.

C'est peut-être plus dur. Mais, d'un autre côté on peut aussi se dire qu'à partir du moment où on peut arriver à accommoder pas mal de choses, on peut accommoder cela aussi. Je voudrai donc savoir si c'est une vraie corrélation.

Le deuxième point que je voudrais souligner est celui de la mobilité qui est un problème très important qui mérite d'être traité de façon globale parce que je crois qu'il existe aussi pour les hommes qui ont beaucoup de mal à se réinsérer après un séjour à l'étranger. Je pense que le problème est le même pour les femmes.

Intervenante 2

Catherine Marry intervient sur ce problème de corrélation, qui est vraiment un problème de fond.

Catherine MARRY

Oui, effectivement, mais l'étude que je vais citer ne porte pas vraiment sur la mobilité, elle porte sur la productivité scientifique. Elle montre que contrairement aux idées reçues, statistiquement, en tenant compte de tous les paramètres, il n'y a aucun lien entre la production scientifique des femmes et leur situation familiale. En revanche, il y en a un chez les hommes : plus ils ont d'enfants et plus ils sont productifs. Cette étude a été faite et ce lien a été montré aussi dans un autre pays, en Allemagne sur des professeurs d'université, et moi je l'ai réalisée aussi chez les hommes et femmes-ingénieures. On constate, quand on bloque l'âge autour de quarante ans, que l'accès aux positions d'encadrement, à tous les symboles des signes extérieurs de richesse : le salaire, la voiture de fonction, le chauffeur, le logement etc.., est étroitement corrélé chez les hommes avec le nombre d'enfants : les pères de famille nombreuse font exploser tous les indicateurs, tandis que chez les femmes-ingénieures ce n'est pas corrélé. Au contraire, on voit même chez les techniciennes, les femmes ingénieures, que les mères de famille de un ou deux enfants réussissent mieux que les célibataires, à âge contrôlé, diplôme contrôlé, etc.

Une étude de l'INSEE qui va bientôt paraître confirme cette analyse que le nombre d'enfants ne joue pas pour les femmes mais favorise la carrière des hommes. Pourquoi ? Parce qu'on le voit bien ici, les femmes qui ont fait des études poussées, se débrouillent à tout prix pour réussir quand même, ce qui ne les empêche pas globalement d'être deux fois moins productives que les hommes. Ce qui montre que c'est un problème qui dépasse largement la situation familiale, qui dépasse tous les mécanismes d'accès aux responsabilités, aux discriminations, dès l'entrée dans la vie professionnelle et pendant toute la carrière, mais c'est bien au-delà des problèmes familiaux. Je pense donc qu'il faut s'arrêter de parler de femmes et qu'il faut aussi s'intéresser aux hommes.

Intervenante 3

Juste un petit complément à cela : expérience vécue : l'obstacle principal à la mobilité, dans un organisme qui incite à la mobilité, ce n'est pas le nombre d'enfants etc., c'est en général l'emploi du conjoint. C’est cela qui nous pose le plus de problèmes.

Juste un petit complément à cela : expérience vécue : l'obstacle principal à la mobilité, dans un organisme qui incite à la mobilité, ce n'est pas le nombre d'enfants etc., c'est en général l'emploi du conjoint. C’est cela qui nous pose le plus de problèmes.