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2. ETAT DE L’ART : Apprendre les langues, une matière facultative dans une société transculturelle

3.2. Mise en place d’une expérimentation et évaluation

Depuis octobre 2011, nous tenons un journal de bord pour répertorier les moments marquants vécus particulièrement en classes de A-level mais également dans les classes préalables - notamment en Year 11 et la préparation du GCSE. Fort de ces observations, nous avons constitué une première activité de biographie langagière soumise aux apprenants de A-level. Chaque exercice constitue un échange asynchrone entre le chercheur et l’apprenant. Les questionnaires et tâches évoluent donc au fil des réponses apportées par le groupe, l’idée étant de placer les apprenants au cœur de leur démarche d’apprentissage et de leur donner les outils nécessaires pour « apprendre tout au long de la vie ».

Tableau.1. Protocole de la recherche-action sur le plurilinguisme menée auprès de deux classes de lycéens

Type de

recherche

Recherche-action avec analyse qualitative des données centrées sur les remarques et les évaluations appréciatives des élèves.

Groupe expérimental

Deux classes de A-level (16 à 18 ans) composé de quatre élèves migrants scolarisés Angleterre depuis 2005 ou 2006.

Dates des Janvier 2012 : « t=0 », deux questions posées aux élèves sur la conscience ou non du plurilinguisme

381. Conscience personnelle : identité personnelle, estime de soi réaliste, capacité de s’autodiriger et autonomie responsable. 2. Conscience du processus et de la situation : gestion du processus d’apprentissage orienté vers un apprentissage de plus en plus autoorganisé et vers l’autoévaluation. 3. Conscience de la tâche : connaissance de la langue et de la communication interculturelle ; connaissance méta de la langue aux différents niveaux de la description linguistique.

Kohoven V., « Facilitating language learners. How to take charge of the own learning processes, in Babylonia, n°1/1999, Comano, Suisse, Fondazione Lingue e culture, pp. 34-35.

ateliers et du pluriculturalisme.

Février à mars 2012 : Dix ateliers d’éveil pluriel pour encourager les élèves à une réflexion linguistique métacognitive.

Avril 2012 : « t=1 » deux questions posées aux élèvessur la conscience ou non du plurilinguisme et du pluriculturalisme + évaluation des ateliers.

Moyens déployés

 Création par le professeur chercheur d’une série d’ateliers qui permettent un échange asynchrone entre élèves et professeur.

 Prise de notes pendant les ateliers, des échanges qui ont lieu dans la classe.  Analyse et traitement des résultats à l’issue de chaque exercice.

 Comparaison des résultats à t=0 et t=1.

 Analyse de l’évaluation appréciative des élèves à la fin de l’expérience.

 Mise en perspective s’appuyant sur deux entretiens : celui du professeur de français de ces élèves et celui d’une professeur d’anglais pour nouveaux arrivants.

Lieu Tous les ateliers se déroulent pendant la classe de français, à l’école DW, lycée de la banlieue londonienne.

Temps imparti Dix ateliers de 10 à 15 minutes + Une séance d’introduction et une séance d’évaluation.

Préalablement à la mise en place d’ateliers sur le plurilinguisme, en janvier 2012, deux questions libres ont été posées à chaque élève, à un moment appelé t=0. Cette prise de contact permet d’évaluer leur sentiment vis-à-vis de la reconnaissance ou l’absence de reconnaissance du plurilinguisme par l’institution scolaire. Ces questions s’attachent à savoir si leurs professeurs – toutes matières confondues - prennent en compte leurs cultures et leur langue maternelle et s’ils estiment que parler plusieurs langues peut les aider dans leur apprentissage d’une nouvelle langue.

En raison de la densité du programme de A-level et de la pression des élèves concernant les examens, les séances dureront entre 10 et 15 minutes, en début ou en fin de cours, avec possibilité d’approfondir chez soi. L’assiduité à cette tâche n’étant respectée que dans le cadre de la classe de français, nous avons privilégié les questionnaires écrits aux entretiens individuels. Cependant, notre compte-rendu tient compte des discussions informelles. Après cinq séances de travail, à deux mois d’intervalle, moment dit t=1, nous avons évalué la perception des ateliers et réitéré l’une des deux questions posées à t=0 : « parler plusieurs langues vous aide-t-il à apprendre une autre langue ? ». Nous avons ajouté une question sur le fait de partager ses réponses et impressions en groupe. En même temps, une évaluation des ateliers a également été

soumise aux élèves, en leur demandant de mentionner les avantages et les inconvénients chaque activité ainsi que de classer les activités de la plus intéressante à la moins intéressante. Ce classement permet de voir si les apprenants ont la même perception de l’efficacité des tâches en vue de valoriser leur plurilinguisme.

Planning prévisionnel des ateliers (Voir annexe 1) :

Atelier 1 : Biographie linguistique libre : comment et pourquoi as tu appris différentes langues ? Les pratiques tu quotidiennement ? Si oui, dans quel contexte ?

Atelier 2 : Questionnaire sur les pratiques linguistiques (utilisation du modèle sphérique, mots connus dans les langues d’amis...)

--- SUSCEPTIBLE DE CHANGEMENT EN FONCTION DE 1 ---

Atelier 3 : Quand tu dis LM je pense à, anglais, je pense à, français je pense à... Activité chronométrée Atelier 4 : Pourquoi avoir choisi le français en A-level ?

Atelier 5 : (Vacances) Le multiculturalisme à l’école DW et à Londres : aller dans un magasin et relever des mots d’origines différentes.

Atelier 6 : Ma langue maternelle et l’anglais : quels liens ? (comparons nos langues) Atelier 7 : L’anglais et le français : quels liens ? (comparons nos langues)

Atelier 8 : Ma langue maternelle et le français : quels liens ? (comparons nos langues) Atelier 9 : Une invitation au voyage ? Vers quels pays ?

Atelier 10 : En fonction des points soulevés par les apprenants.

Cependant, nos ambitions se sont heurtées aux aléas scolaires indépendants de notre volonté. Lorsque nous avons commencé l’expérience, la classe de français était composée de deux élèves en Year 13 (Terminale) et quatre élèves en Year 12. La différence entre les échanges en petit groupe et en binôme nous paraissait intéressante. Cependant, deuxélèves de Year 12 ont arrêté l’école courant janvier. Nous avons poursuivi l’activité entreprise, bien que l’échantillon d’apprenants auprès duquel nous souhaitions réaliser une analyse qualitative se réduisait d’un tiers. Pour compenser, nous avons multiplié les observations, notamment dans la classe d’Induction.

Après avoir décrit le protocole, nous expliquerons les fondements théoriques des ateliers mis en place.