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Le mirage Facebook

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 162-175)

dispositif formé par un RSE via sa concrétisation sémiotique

4.3. Le mirage Facebook

L’ensemble des observations que nous avons présentées dans la section précédente nous amène à concevoir les écrits des écrans du RSE du cas Agence, et pour certains points ceux du RSE du concepteur de ce logiciel, comme une sorte de mirage, c’est-à-dire un discours éditorial qui produit une illusion par un phénomène optique, permettant à ces écrans de paraître, « de loin » être identiques à ceux de Facebook. Nous développons cette interprétation en détaillant tout d’abord l’aspect trompeur de l’apparence de ces écrans, en approfondissant ensuite ce que cette similarité dans l’apparence induit nécessairement en termes de contraintes et de choix pour les lecteurs scripteurs. Nous considérons ensuite ce que suggèrent ces écrans en ce qui concerne la nature des actions qu’ils proposent d’accomplir, en référence à la définition de ce dispositif comme un réseau socionumérique interne mis en place pour effectuer un travail collaboratif. Enfin, nous examinons en quoi la référence à Facebook tient du leurre à propos du modèle de visibilité évoqué par les écrans du RSE du cas Agence.

4.3.1. Une apparence trompeuse

Nous l’avons souligné dans les précédents chapitres, Facebook est fréquemment utilisé pour définir ce qu’est un RSE (cf. par exemple la section « 3.1.2. Généalogie fonctionnelle et technique du RSE » p. 92). C’est-à-dire que le nom d’un logiciel particulier, et de la société qui l’édite, suffit, dans la plupart des textes que nous avons analysés, à expliquer un objet qui est pourtant considéré différemment en fonction du contexte : un média, un dispositif, un réseau socionumérique, une TIC, un outil numérique, un réseau social, un agencement, etc. Ce seul nom suffit également à désigner ce type de logiciels, les RSE, qui sont pourtant développés par des organisations diverses, éditant chacune un logiciel qui leur est propre. En tant que logiciel, le RSE est également décrit par le biais d’une liste de fonctionnalités94 qu’il comporte, ce qui ne dit rien de l’objet lui-même, mais permet de créer un consensus sur les propositions de ces éditeurs et donc de catégoriser ou non des logiciels comme RSE. Ce sont ces fonctionnalités qui, étant similaires à celles proposées par Facebook, justifient le rapprochement entre le RSE et le réseau socionumérique Facebook, similitude signalée dès la dénomination (réseau social) de ces logiciels. Or, Facebook étant si connu que son seul nom évoque des enjeux sociaux, économiques, informatiques ou encore info-communicationnels, en utilisant ce nom pour définir le RSE, les discours que nous avons analysés relient automatiquement le RSE à ces enjeux pourtant propres à Facebook. Ce que nous avons relevé dans nos précédentes analyses comme des évidences non questionnées dans ces discours.

Avant même de questionner ces évidences, qui permettent d’attribuer à des objets similaires les mêmes effets, notre analyse sémiotique des écrans des RSE du cas Agence et du concepteur, et sa comparaison avec celle des écrans Facebook, remet tout d’abord en question cette similitude entre les RSE et Facebook. En effet, si les écrans du RSE du cas Agence et ceux du RSE du concepteur ont bien la même apparence que ceux du réseau socionumérique public, tant au niveau de leur structuration, de leurs cadres éditoriaux, que du type d’information2 qu’ils présentent (majoritairement des données2 participant à former l’identité numérique d’individus membres du RSE), ils s’en éloignent cependant sur deux points qui les en distinguent. En premier lieu, la comparaison entre les écrans permet de

94 Comme le fait, par exemple l’observatoire annuel Arctus que nous avons utilisé dans notre modèle d’analyse, mais aussi celui de la société Lecko, positionnée comme experte sur les RSE. L’ouvrage publié par le concepteur du RSE du cas Agence, en dehors d’une représentation du RSE par sa similitude avec Facebook, indique également une liste de fonctionnalités supposées définir a minima un logiciel RSE, dans un chapitre intitulé « Physionomie d’un RSE : les fonctionnalités-clés » (Garnier, Hervier, 2011, p. 71-80).

mettre en exergue l’absence de certains signes, dans cette apparente similitude : des signes présents dans les écrans Facebook ne figurent pas dans les écrans des deux RSE, d’une part, et d’autre part des signes présents dans les écrans Facebook et dans ceux du RSE du concepteur ne figurent pas dans les écrans du RSE du cas Agence. Cette absence, dans les écrans, n’amoindrit pas la référence permanente à l’univers de Facebook car ces signes ne contribuent pas à l’agencement global de la surface de l’écran, et les signes présents participant à l’énonciation éditoriale sont suffisamment nombreux pour présenter des écrans avec la même apparence que celle des écrans Facebook. En second lieu, l’analyse des signes présents sur les trois séries d’écrans, ou présents à la fois dans les écrans du RSE du concepteur et ceux de Facebook, a montré que certains de ces signes, ayant donc la même apparence dans ces écrans, n’ont cependant pas le même sens que dans Facebook (ce que nous avons appelé des « faux amis »). C’est-à-dire que ces signes promettent, dans leur expression lisible à l’écran, une similitude à Facebook, mais ils ne réalisent pas, concrètement, cette promesse, entraînant de ce fait une ambiguïté sémantique et une confusion dans leur interprétation. Le même mécanisme d’ambiguïté sémantique est produit par l’absence des signes propres à Facebook dans une apparence pourtant similaire : l’apparence promet, dans l’énonciation éditoriale, un univers sociotechnique similaire à celui de Facebook, ce qui est démenti dans les actions d’écriture à disposition des lecteurs-scripteurs qui ne peuvent agir socialement et techniquement comme lorsqu’ils sont face à des écrans Facebook.

En somme, pour répondre à la question que nous avons posée en introduction de ce chapitre, le contexte énonciatif suggéré par les écrans du RSE du cas Agence est celui de Facebook, c’est-à-dire un réseau socionumérique. Les salariés sont donc placés, en tant qu’énonciateurs, dans un genre de discours spécifique, qui relève de la sociabilité, de la construction, de l’entretien de liens affinitaires et qui suppose également de travailler au développement de soi pour interagir avec autrui et lui fournir des ressources sociales.

Cependant ces mêmes écrans ne leur permettent pas d’endosser ce rôle, du fait de l’absence ou du faux-sens de signes pourtant nécessaires à cette sociabilité suggérée.

4.3.2. Une même contrainte, le choix en moins

Leur cadre éditorial étant similaire à celui des écrans Facebook, les écrans des deux RSE contraignent le lecteur scripteur dans son énonciation de la même façon que Facebook : l’ajout d’information2 est anticipé dans un processus défini, qui contraint la forme et la

catégorisation des éléments informationnels éventuellement écrits par les individus membres. Également à l’instar des écrans Facebook, le lecteur scripteur, dans les écrans des deux RSE, s’adresse en permanence à lui-même, du fait de l’omniprésence d’une zone contenant des signes de son identité numérique (photo de portrait et dénomination de l’individu, accompagnés de signes passeurs suggérant une action sur son profil), zone typique des réseaux socionumériques. Comme dans Facebook, l’engagement du lecteur scripteur est donc formellement contraint dans les deux RSE. De plus, ce cadre éditorial, dans les trois séries d’écrans, occupe la majeure partie de la surface de ceux-ci : l’information2, primaire ou secondaire, prend finalement assez peu de place (nom de l’article publié en lien cliquable, vignette d’illustration, commentaire quand il y en a, etc.).

L’énonciation éditoriale de l’écran couvre l’essentiel de l’espace et l’ajout systématique des signes d’identité numérique de l’individu qui est relié à l’information2 publiée octroie une part disproportionnée au cadre éditorial par rapport au « texte primaire ». Enfin, l’examen des instances d’énonciation a montré que le concepteur (et l’administrateur dans le cas des deux RSE) prend en charge l’ensemble de cette énonciation éditoriale, en co-énonciation avec les salariés (ou utilisateurs pour Facebook) pour quelques signes diffus. Nous constatons donc dans cette comparaison avec Facebook que, pour ce qui concerne le point de similitude entre les RSE et Facebook, la même cause produit bien les mêmes effets : une énonciation éditoriale similaire entraîne les mêmes contraintes d’agencement, de forme et d’engagement, laissant peu de marge de manœuvre au salarié (ou à l’utilisateur) sur le plan de cette énonciation.

L’absence de certains signes visibles dans les écrans Facebook, en revanche, limite la marge de manœuvre des salariés du cas Agence, comparativement à celle des utilisateurs de Facebook. En effet, le lecteur scripteur, dans les écrans du réseau socionumérique public, peut choisir la forme de son écriture : il peut signifier un vote à propos d’une information2

déjà affichée dans l’écran Facebook en cliquant sur le signe passeur « j’aime », qui déclenchera simultanément la modification du nombre représentant le vote sous cette information2 et l’affichage d’une nouvelle information2 dans diverses zones des écrans, relatant que ce lecteur scripteur a voté pour une information2 ; il peut également, toujours à propos d’une information2 déjà affichée dans l’écran Facebook, la partager en cliquant également sur le signe passeur ad hoc, ce qui déclenchera à nouveau une réécriture sous cette information2 et la création d’une nouvelle information2 ; il peut ensuite s’engager un peu plus formellement, en écrivant un commentaire à propos d’une information2 déjà

affichée dans l’écran Facebook, un message privé à l’attention d’un autre utilisateur, soit par le biais de mini-messages ou par le biais d’une messagerie instantanée ; ou encore un mini-message public (statut) ; il peut enfin médier une information2 provenant de l’extérieur de Facebook. Hormis l’écriture par le biais des signes passeurs « j’aime » et

« partage », les autres écritures peuvent prendre la forme d’une suite de mots comme d’une ou plusieurs émoticônes graphiques, voire d’images animées ou non, sonores ou non. Dans le RSE du cas Agence, le choix du salarié en termes d’écriture est bien plus réduit : il ne peut qu’écrire un commentaire à propos d’une information2 déjà affichée dans l’écran du RSE du cas Agence, écrire un message privé à l’attention d’un autre salarié par le biais d’un mini-message ou médier une information2 provenant de l’extérieur du RSE. Son écriture peut prendre la forme d’une suite de mots, d’images animées ou non, sonores ou non. Le salarié dans le RSE du cas Agence doit par ailleurs nécessairement s’engager fortement et formellement dans son écriture. La réduction des possibilités d’actions du lecteur scripteur dans les écrans du cas Agence est largement due à l’énonciation éditoriale de l’administrateur du RSE, car ces signes permettant des formes variées d’écriture existent bien dans le RSE du concepteur et n’ont donc, volontairement, pas été affichés dans les écrans du RSE du cas Agence. Le salarié du cas Agence se trouve donc non seulement contraint dans son énonciation éditoriale mais également canalisé dans son écriture, les écrans ne lui offrant pas une grande variété de modalités pour celle-ci. La plus grande marge de manœuvre des salariés dans le RSE du cas Agence prend corps dans l’expression du soi, à travers l’écriture déclarative et agissante de leur identité numérique dans le RSE.

Ils ont en effet le choix, comme dans Facebook, d’ajouter ou non une photographie personnelle à leur profil, de commenter ou non les actions des autres membres, de se décrire ou non dans un champ dénommé « Parlez-nous de vous » affiché dans l’écran de profil d’individu, enfin d’agir ou non dans les écrans du RSE (ajouter un article, un fichier, un lien web, etc., écrire un commentaire, rejoindre un groupe). Ces choix conditionnent les signes d’identité calculée du salarié dans le RSE du cas Agence, qui présentent des indices de quantité, de variété et d’actualisation des actions entreprises par celui-ci.

4.3.3. Ni une sociabilité numérique ni un travail collaboratif

L’examen des écrans du RSE du cas Agence ne nous permet pas, contrairement à ce que nous avons supposé à l’analyse des discours positionnés comme scientifiques, de définir ce RSE comme un réseau socionumérique. En effet, comme nous l’avons présenté dans la

section « 3.1.3. Un réseau socionumérique ? » p. 95, un réseau socionumérique est défini par quatre caractéristiques : les individus membres agissent en étant principalement guidés par la recherche d’« amitié » dans le sens d’une construction de liens affinitaires ; ils disposent d’un profil qu’ils créent ; ils se mettent en relation avec d’autres membres et interagissent avec eux au moyen de fonctionnalités logicielles diverses ; ils construisent de l’information2 qu’ils partagent avec les autres membres. La caractéristique de la sociabilité, dans la construction et l’entretien de liens affinitaires, est justifiée dans le RSE par les démarches de knowledge management en ce qu’elles travaillent à favoriser les liens sociaux entre salariés, ce qui permettrait une meilleure conversion des connaissances tacites (cf.

section « 3.3.3.2. Prendre soin des interactions sociales pour gérer le « capital de connaissances » p. 121), grâce au capital social entretenu par chacun des salariés (cf.

section « 3.3.2.2. Sociabilité, relations électives et capital social » p. 117). Or, les écrans du RSE du cas Agence ne suggèrent ni la construction ni l’entretien de liens entre salariés. Ces signes sont absents car les liens sont établis d’avance, par l’administrateur du RSE du cas Agence, et tous les salariés sont liés entre eux. En effet les signes proposant de se mettre en relation avec un individu ne sont affichés à l’écran que si l’on n’est pas déjà en relation avec celui-ci. Il n’est donc question dans ce RSE ni d’affinité (aucun choix individuel ne préside à la mise en relation entre salariés) ni de construction de liens, puisqu’ils existent déjà. Quant à leur entretien, aucune modalité communicationnelle interindividuelle n’est proposée aux salariés, en dehors des commentaires publics et des messages privés (qui, dans leur fonctionnement et leur présentation visuelle, équivalent à des courriels). Il est donc difficile, à l’étude des écrans du RSE du cas Agence, d’affirmer que les salariés peuvent établir des stratégies interactionnelles, en réponse à l’un des points que nous n’avons pu éclaircir dans les chapitres précédents. Les salariés disposent bien, en revanche, d’un profil individuel et construisent, s’ils le souhaitent, de l’information2. Cependant, lorsqu’ils la construisent, les salariés rendent nécessairement publique cette information2 et n’ont pas le loisir de partager une information2 qu’ils n’auraient pas eux-mêmes écrite dans les écrans du RSE du cas Agence. A ces arguments s’ajoutent les observations que nous avons collectées dans la section « 4.2.2. Un modèle d’interaction quasi opposé à celui de Facebook » p. 147 : les signes dans les écrans des deux RSE ne figurent ni l’univers de l’amitié au sens large (à l’exception du titre « ses affinités » dans l’écran du profil individuel) ni celui du réseau. Les écrans du RSE du cas Agence répondent donc complètement à une seule des quatre caractéristiques d’un réseau socionumérique, celle de

qui nous conduit à conclure que ce RSE ne peut être défini comme un réseau socionumérique.

Par ailleurs, le RSE du cas Agence a été mis en œuvre pour améliorer la gestion des savoirs, dans une démarche de knowledge management, l’objectif du projet étant d’uniformiser les façons de travailler des salariés, de favoriser un mode de travail collaboratif qui soit commun à tous les membres de l’organisation (cf. section « 1.3.

Terrain principal » p. 32). Nous venons de le démontrer, dans le RSE du cas Agence, la gestion des connaissances ne peut être opérée par un soin apporté au capital social des individus, peut-elle alors l’être par une organisation du travail qui soit collaborative, c’est-à-dire qui procède d’une mise en commun de l’information2 d’activité et des processus opérationnels ? L’univers du travail collaboratif est effectivement légèrement évoqué dans des signes et des lexiques relatifs au regroupement d’individus. La capitalisation informationnelle (cf. section « 3.2.2. Le « capitalisme informationnel » p.101) d’une information2 est également suggérée, principalement via la possibilité pour le lecteur scripteur de médier une information2 qu’il ne prend pas en charge en tant que locuteur mais qu’il énonce en tant que sujet parlant. Néanmoins, nous l’avons détaillé dans la section

« 3.3.4. Interactions sociales et travail collaboratif » p. 123, l’efficacité du travail collaboratif repose notamment sur une explicitation des normes sociales qui ont cours au sein du dispositif. Nous ne pouvons affirmer que ces normes sont claires pour les salariés membres du RSE du cas Agence : notre analyse sémiotique a montré que la situation d’énonciation dans laquelle les écrans de ce RSE place les salariés est pour le moins ambiguë car elle annonce un réseau socionumérique tout en ne le réalisant pas concrètement. Cette ambiguïté est par ailleurs renforcée par certains signes particuliers qui, semblables en apparence à ceux des écrans Facebook, ne sont pourtant pas porteurs de la même signification. De plus, dans cette même section, nous avons relevé que le travail collaboratif nécessitait un effacement de l’individu au profit du groupe, les intérêts individuels devant rejoindre ceux de la communauté. Or, l’étude des écrans du RSE du cas Agence établit que l’essentiel de l’information2 présentée dans ses écrans est relative à l’identité numérique des salariés qui en sont membres. Dans ce RSE l’individu est donc loin de s’effacer, il est visible en permanence mais ne peut que faiblement agir sur cette visibilité.

4.3.4. Une visibilité individuelle peu contrôlable

Dans la section « Le RSE au croisement de deux mondes distincts » p. 6, en nous appuyant sur la carte Typologie de la visibilité de l’identité sur les plateformes du web 2.0 (Cardon, 2008, p. 105) proposée par Dominique Cardon, nous avons indiqué que Facebook, situé au croisement des deux axes du graphique, était caractéristique de deux modèles de visibilité, nommés par l’auteur le « phare » et le « clair-obscur ». Cette carte tracée par Dominique Cardon place les traits constitutifs de l’identité sur un graphique dont l’axe vertical va du

« projeté » (en bas) au « réel » (en haut) et l’axe horizontal de l’« être » (à gauche) au

« faire » (à droite). L’axe vertical représente « la distance entre identité numérique et identité réelle » (Cardon, 2008, p. 101), il oppose « les traits identitaires que les personnes endossent simultanément dans leurs vies numériques et réelles (réel) et ceux qui constituent des projections dans des rôles qui échappent aux contraintes de réalité que rencontrent les personnes dans leur vie quotidienne (projeté) » (Cardon, 2008, p. 102). Or, l’analyse des écrans du RSE du cas Agence montre que les principaux signes d’identité numérique des salariés relèvent de sa dimension déclarative, la plupart des autres signes relevant de sa dimension agissante et dans une moindre mesure de sa dimension calculée (Georges, 2009).

Sur l’axe horizontal de la carte proposée par Dominique Cardon, les traits identitaires numériques des salariés, dans le RSE du cas Agence, correspondent donc pour une majorité à ceux « les plus incorporés à la personne (être) » et pour les autres à ceux « qu’elle a extériorisés dans des activités et des œuvres (faire) » (Cardon, 2008, p. 100). Sur l’axe vertical, les traits identitaires des salariés, dans le RSE du cas Agence, sont plutôt situés dans la partie haute de la carte, donc du côté des références réalistes, c’est-à-dire que leurs identités numérique et réelle sont fortement couplées, ce qui place les salariés dans une situation où ils « soumettent alors leur identité numérique à la possibilité d’une épreuve de réalité » (Cardon, 2008, p. 102). Il s’agit, dans le RSE, de leurs nom, localisation, photographie personnelle, profession, fonction dans l’entreprise, contexte d’activité, intérêts ou activités professionnelles. En suivant la proposition de Dominique Cardon sur chacun des modèles de visibilité qu’il détaille, le RSE du cas Agence combine certaines

Sur l’axe horizontal de la carte proposée par Dominique Cardon, les traits identitaires numériques des salariés, dans le RSE du cas Agence, correspondent donc pour une majorité à ceux « les plus incorporés à la personne (être) » et pour les autres à ceux « qu’elle a extériorisés dans des activités et des œuvres (faire) » (Cardon, 2008, p. 100). Sur l’axe vertical, les traits identitaires des salariés, dans le RSE du cas Agence, sont plutôt situés dans la partie haute de la carte, donc du côté des références réalistes, c’est-à-dire que leurs identités numérique et réelle sont fortement couplées, ce qui place les salariés dans une situation où ils « soumettent alors leur identité numérique à la possibilité d’une épreuve de réalité » (Cardon, 2008, p. 102). Il s’agit, dans le RSE, de leurs nom, localisation, photographie personnelle, profession, fonction dans l’entreprise, contexte d’activité, intérêts ou activités professionnelles. En suivant la proposition de Dominique Cardon sur chacun des modèles de visibilité qu’il détaille, le RSE du cas Agence combine certaines

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