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Démarche méthodologique

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 136-149)

dispositif formé par un RSE via sa concrétisation sémiotique

4.1. Démarche méthodologique

Avant de présenter nos choix méthodologiques pour l’analyse de la concrétisation sémiotique du dispositif RSE dans le cas Agence, rappelons la méthodologie générale dans laquelle nous nous situons. En décidant d’appréhender notre objet en tant que dispositif info-communicationnel hybride, nous avons élaboré une méthodologie fondée essentiellement sur l’analyse du discours, avec une volonté de faire dialoguer les différents énoncés produits par les éléments du dispositif, ceci nous permettant de mettre au jour les interactions entre ceux-ci. Comment dès lors approcher les signes apparaissant sur un écran d’ordinateur en tant que manifestation discursive ? Comment identifier les énonciateurs, leurs énoncés et le contexte dans lequel ils sont situés ? Enfin, comment les rapprocher des autres unités discursives ?

Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé le statut que nous pouvions donner à la fois aux signes et à leurs supports d’affichage : les écrans informatiques. En effet, la matérialisation de l’appareillage informatique du dispositif formé par un RSE est opérée par l’affichage de pages web sur des écrans informatiques. Il s’agit donc, pour ces pages web, d’éléments de texte et d’image dont l’affichage est entièrement conditionné à la fois par un matériel, imposant des contraintes de surface, de taille, de plasticité, et par un programme logiciel, imposant des contraintes de mise en forme et d’organisation dans l’espace de l’écran. Ce qui signifie que pour comprendre et analyser la situation d’énonciation de cette concrétisation sémiotique du dispositif nous devons prendre en compte des niveaux matériels et symboliques interdépendants qui concourent à la formation de ses énoncés.

Afin d’appréhender les caractéristiques matérielles, langagières et communicationnelles dans les éléments constitutifs des pages web affichées à l’écran, nous avons principalement utilisé les notions d’écrit d’écran et d’énonciation éditoriale conceptualisées par Emmanuël Souchier et Yves Jeanneret (Jeanneret, 2007 ; Jeanneret, Souchier, 2005 ; Souchier, 1996 ; 1998). Ce que nous détaillons dans cette première section, avant d’exposer notre méthode de construction de corpus. Nous précisons enfin notre modèle d’analyse pour appréhender ce corpus.

4.1.1. Sémiotique des écrits d’écran

La notion d’écrit d’écran postule que l’affichage organisé de pixels sur un écran procède d’une écriture particulière, ces pixels représentant aussi bien des lettres alphabétiques que

des icônes. En ce sens, elle s’intéresse à un texte77 compris non pas comme une suite de mots, mais comme « un objet matériel inscrit sur un support et constitué d’un grand nombre de signes de nature diverse » (Jeanneret, 2007, p. 109). De plus, dans cette notion, l’écran

« est le lieu sur lequel les données techniques de l’informatique deviennent des objets interprétables et manipulables par l’homme » (Jeanneret, 2007, p. 150). Cette approche, par la notion d’écrit d’écran, de l’appareillage informatique du dispositif formé par un RSE, est fondée sur l’idée qu’en appréhendant le texte produit par l’informatique il nous est possible de comprendre « certains aspects essentiels de la relation de communication que favorise l’ordinateur » (Jeanneret, 2007, p. 150), ou, dit autrement, d’appréhender la médiation particulière à l’œuvre lorsque l’information2 est produite à partir de l’information1. Par ailleurs, ce postulat induit que l’écran est un espace de lecture, c’est-à-dire que l’opération d’affichage organisé de pixels suppose un rôle de lecteur, auquel l’écrit d’écran propose un certain modèle de communication : « l’écran informatique est un espace commandé à partir de la lecture : ceci, il le doit à son lien avec le calcul, qui permet de modifier en direct l’inscription des formes, mais aussi au fait qu’il est regardé comme une forme écrite » (Jeanneret, 2007, p. 151). Dans cette perspective, nous avons considéré l’écran à la fois en tant que cadre et que surface, délimitant un texte et lui conférant ainsi une cohérence et une lisibilité propre. C’est pourquoi nous utilisons dans la suite de notre propos le vocable

« écran », en référence à l’écrit d’écran, pour désigner les éléments constitutifs du corpus que nous avons étudié.

En nous plaçant dans ce cadre, nous pouvons rechercher une situation d’énonciation dans les écrans de notre corpus, donc identifier à la fois des énoncés, leurs énonciateurs et leurs contextes. En effet, « l’ordinateur, les réseaux, les périphériques et derrière eux, les collectifs en charge de leur conception et de leur fonctionnement, ont un rôle prescriptif qui conditionne fortement les possibilités de mise en forme et de circulation des éléments étudiés » (Després-Lonnet, 2014, p. 14). C’est-à-dire qu’en analysant les signes des écrits d’écran, nous pouvons reconstruire à la fois un discours de concepteur et un discours de promoteur interne du RSE. D’après Marie Després-Lonnet, l’étude des écrits d’écran permet d’appréhender les représentations de leurs concepteurs, car, s’agissant d’un processus de communication2, ces écrits révèlent comment les concepteurs interprètent la pratique des lecteurs. L’auteure indique :

77 Dans la suite de notre propos, nous indiquons que nous utilisons le terme « texte » dans cette acception lorsque nous l’écrivons en italique.

« Il y a bien d’une part la production d’un texte/outil (sur lequel il est possible d’agir) et de l’autre un lecteur/utilisateur qui peut lire et agir sur cet objet techno-sémiotique qu’est l’ordinateur ou

aujourd’hui la tablette ou le téléphone. Le lecteur/utilisateur qui prend connaissance du contenu de l’écran ne lit pas seulement un texte, il reçoit aussi une certaine proposition d’usage de ce

texte/outil et, en fonction de ce qu’il en comprend et de la manière dont cette proposition entre en cohérence avec son programme d’activité, il va décider de ce qu’il pourra en faire. » (Després-Lonnet, 2014, p. 15)

Plus précisément, s’agissant d’écrans d’un RSE, la proposition du texte comprend de fait une certaine représentation du contexte dans lequel se situent les salariés qui en sont membres : le dispositif étant mis en œuvre pour outiller informatiquement leur travail, il prescrit nécessairement des tâches, qui se trouvent ainsi textualisées78. En analysant ce texte, nous appréhendons donc bien un discours à propos des tâches prescrites, qui sont désignées, étiquetées, exprimées explicitement, du fait de l’appareillage informatique, qui en a besoin pour écrire à l’écran.

La particularité des écrits d’écran réside dans le fait que la situation d’énonciation est recherchée au moyen d’une analyse sémiotique qui ne s’attache pas exclusivement au lexique ni aux icônes informatiques, car « avant d’être une collection de signes, l’écrit d’écran est un texte, organisé par son rythme, son espace, sa structure globale » (Jeanneret, 2007, p. 152). Il s’agit donc d’analyser une globalité en prenant en compte ce qui est dit et surtout ce qui est montré : « l’essentiel du sens est en rapport avec ce que Hjelmslev appelait le “plan de l’expression”, la composante matérielle du signe » (Jeanneret, 2007, p. 153). Or, parmi les signes affichés dans les écrans, un signe particulier montre une possibilité d’accès à un texte absent de l’écran. Il suggère des ressources textuelles invisibles à l’écran, tout en matérialisant une proposition d’interprétation par le lecteur de ce que ce signe est effectivement une invitation à l’action et donc à la réécriture de l’écran.

Emmanuël Souchier et Yves Jeanneret ont proposé, pour désigner cet objet, la notion de

« signe passeur », qui dépasse ainsi la simple technique du lien hypertexte (Davallon, Jeanneret, 2004) et rend compte de sa fonction sémiotique. Avec cette notion, les signes passeurs sont vus comme des « signes outils » permettant de dépasser l’espace exigu de l’écran, et qui « n’assurent pas seulement une fonction instrumentale » (Souchier et al., 2003, p. 23) car ils présentent trois niveaux de sens : leur signification dépend de leur

78 Nous reprenons ici la terminologique utilisée par Marie Després-Lonnet et Dominique Cotte lorsqu’ils observent la « textualisation des pratiques » (Després-Lonnet, 2014, p. 170).

emplacement à l’écran (dans l’espace du texte ou celui du paratexte79), ils signalent ce qu’ils sont (par un soulignement, la transformation du curseur à l’écran, par exemple) et ils sont également l’indice qui désigne le texte latent qu’ils permettent d’écrire à l’écran. Ainsi,

« le geste qui consiste à “cliquer” sur un signe passeur n’est pas un geste purement fonctionnel, c’est un acte de “lecture-écriture” à part entière » (Souchier et al., 2003, p. 23).

De ce fait, cette catégorie de signe permet d’analyser plus finement la proposition communicationnelle des écrans étudiés.

4.1.2. Particularités de l’énonciation dans les écrits d’écran

Dans l’appréhension de la globalité que sont les écrits d’écran, deux notions, également proposées par Emmanuël Souchier et Yves Jeanneret, sont particulièrement utiles pour décomposer les différentes strates qui forment la situation d’énonciation à l’œuvre dans un écran : l’architexte et l’énonciation éditoriale. La notion d’architexte renvoie aux logiciels informatiques sans lesquels le texte ne peut exister en tant qu’écrit d’écran. Comme pour le signe passeur, elle dépasse la dimension instrumentale des logiciels, car elle considère non seulement leur fonction de production du texte mais aussi leur nécessaire intervention dans l’organisation visuelle de celui-ci. De même que le signe passeur commande la potentialité d’un texte, l’architexte commande (du grec arkhè : commencement et commandement80) l’existence de l’écrit à l’écran. En fonction de l’architexte considéré, ce commandement est traduit dans la mise en page, l’organisation spatiale (par les logiciels de traitement de texte, par exemple), mais aussi dans le choix d’afficher ou non certains éléments à l’écran (par exemple « les “cookies” qui enregistrent les choix du lecteur pour lui proposer préférentiellement certains textes » (Souchier et al., 2003, p. 24)) ainsi que dans l’organisation documentaire (Bonaccorsi, 2013) du texte à l’écran (avec les logiciels de gestion de contenus – ou CMS81 –, par exemple, utilisés pour produire des sites web).

L’appareillage informatique d’un RSE est fondé sur un architexte relativement similaire dans son architecture technique aux CMS, dont Valérie Jeanne-Perrier a souligné les

« pouvoirs exorbitants » dans l’analyse sémiotique qu’elle a réalisée (Jeanne-Perrier, 2006).

Il est composé, schématiquement, de trois principaux éléments organisateurs qui sont une

79 « l’ensemble de l’espace fonctionnel de l’écran (“barres d’outils”, par exemple) » (Souchier et al., 2003, p. 23).

80 η αρχη : ce qui est en avant (Bailly, 1985, p. 120).

81 Content Management System.

base de données2, un ensemble de modèles à la fois graphiques et d’agencement spatial, et enfin un espace de gestion qui permet à la fois de relier les données2 aux modèles dans une logique documentaire, d’attribuer des rôles distincts aux utilisateurs inscrits, et de décider de la visibilité totale ou partielle des données2 en fonction de ces rôles. Ainsi, comme pour les CMS, « les opérations combinatoires qui organisent les contenus des bases de données sont définies par l’architexte qui anticipe les conditions matérielles d’apparition du texte en tant que document » (Bonaccorsi, 2013, p. 132). Comme l’a souligné Valérie Jeanne-Perrier pour les CMS, une figure se détache donc fortement dans l’énonciation des écrits d’écran d’un RSE : celle de l’éditeur externe, c’est-à-dire le concepteur du logiciel, qui cadre dans l’architexte les conditions d’écriture à l’écran et qui impose donc une certaine vision des actions ayant cours au sein de celui-ci.

Ainsi, l’architexte, et par extension la vision du concepteur du logiciel de RSE, laisse des traces dans le texte de l’écrit d’écran, et « ces traces, en perdurant et affleurant à la surface des écrans, contribuent à modeler l’énonciation éditoriale du site » (Jeanne-Perrier, 2006, p. 100). La notion d’énonciation éditoriale, proposée par Emmanuël Souchier dans un article paru en 1998, postule que le « texte premier », celui qui est à l’origine de l’écriture à l’écran (pour l’écrit d’écran, mais cette notion concerne tout type de texte) n’existe pas sans un « texte second », indispensable à la réception du « texte premier ». En effet, « sans support et sans matière, sans “dessin”, il n’est pas plus de texte que d’écriture – fût-elle la trace fugitive de la lumière irisant l’écran » (Souchier, 1998, p. 138). Ce qui signifie pour notre étude que dans les écrans de notre corpus figurent des énoncés s’inscrivant dans deux types de discours : celui du « texte premier », et celui du « texte second », l’énonciation éditoriale. Cette énonciation éditoriale est caractérisée par la pluralité de ses locuteurs : tous les acteurs intervenant dans le façonnage du « texte premier », ainsi que dans les conditions de sa réception, sont énonciateurs du « texte second ». De ce fait, l’écrit d’écran, comme tout autre objet textuel, « est le creuset d’une énonciation collective derrière laquelle s’affirment des fonctions, des corps de métier, des individus…, et où fatalement se nouent des enjeux de pouvoir » (Souchier, 1998, p. 142). Par ailleurs, l’énonciation éditoriale conditionne la légitimité du « texte premier » et « ancre l’idéologie d’une époque et d’un milieu » (Souchier, 1998, p. 145). En cherchant d’une part à distinguer les énoncés du

« texte premier » de ceux du « texte second » et d’autre part à analyser les traces de l’énonciation éditoriale dans les écrans de notre corpus nous sommes donc en mesure d’identifier les différents énonciateurs et de reconstruire leur discours mais aussi d’évaluer

la marge de manœuvre et la part de chacun des énonciateurs dans l’écriture du texte des écrans.

4.1.3. Construction du corpus

Notre corpus est donc constitué d’écrans, tels que nous les avons définis dans les sections précédentes, réunis dans l’objectif, d’une part, de vérifier s’ils confirment la définition du dispositif formé par un RSE telle que nous l’avons exprimée en introduction du présent chapitre, et, d’autre part, d’éclaircir les différents points que nos analyses précédentes ont soulevés. Lors de notre entretien exploratoire avec le chef de projet du cas Agence, en avril 2013, nous avons fait l’inventaire des pages web accessibles par les membres du RSE, que nous a commentées ce chef de projet. A cette occasion nous avons récupéré des copies complètes des principales pages web formant un ensemble suffisamment riche pour représenter les différents écrans lus et écrits par les salariés membres du RSE. Parmi ces écrans, nous avons sélectionné ceux qui étaient pertinents pour répondre à l’objectif que nous nous sommes fixé : la page d’accueil, la page affichant le profil d’un individu membre du RSE et la page affichant le profil d’un groupe d’individus fermé ou modéré, c’est-à-dire pour lequel il est nécessaire de soumettre une demande d’adhésion au groupe.

La page d’accueil est pertinente pour ce qu’elle est supposée être, comme son nom l’indique, la première page affichée par un individu qui se connecte à la plateforme, donc une représentation globale de la proposition de lecture et d’écriture faite à l’utilisateur. Elle permet notamment d’appréhender l’univers convoqué par le dispositif et d’identifier la part et la nature du contenu informationnel dans le premier écran écrit après la connexion d’un individu.

La page de profil d’un individu, de son côté, rend compte de la proposition qui concerne l’identité numérique de l’utilisateur dans le RSE. Celle-ci est essentielle pour appréhender les conditions d’interaction des salariés dans le RSE. En effet, dans un réseau socionumérique, « l’utilisateur doit prendre existence pour communiquer : s’il ne crée pas un profil personnel, il n’existe pas pour la communauté car il n’est pas visible par elle » (Georges, 2009, p. 170). Or la page de profil ne résulte pas que d’une écriture de l’individu dans l’écran proposé par le RSE : elle est composée à partir de données2 créées par plusieurs acteurs. Autrement dit, le salarié membre du RSE ne commande pas entièrement ses conditions d’existence dans le dispositif, qui lui permettent pourtant d’être identifié par

ses collègues et donc d’interagir avec eux. En effet, Fanny Georges désigne l’ensemble des signes permettant d’identifier un individu sur un réseau socionumérique comme son identité numérique, qu’elle décompose en trois dimensions : l’identité déclarative, l’identité agissante et l’identité calculée. Prenant l’exemple d’une mise en contact de deux individus dans un réseau socionumérique (devenir « ami »), l’auteure indique : « la mention “180 amis” fait partie de l’identité calculée (nombre d’amis) ; les représentations des amis […]

font partie de l’identité déclarative (et de la Représentation de soi) ; le message “x est maintenant ami avec y” fait, quant à lui, partie de l’identité agissante » (Georges, 2009, p. 180). Dans cet exemple, l’individu écrit à l’écran en cliquant sur un signe passeur lui permettant de devenir « ami » avec autrui, en revanche il n’écrit pas directement le nombre d’amis, ni la représentation des amis, ni le message indiquant son action. Ces informations sont cependant visibles sur son profil et contribuent à former son identité numérique, conditionnant alors son interaction sociale.

Enfin, la page de profil d’un groupe d’individus fermé ou modéré est également intéressante pour compléter notre étude, car elle représente les éléments spécifiquement proposés par le RSE dans son invitation à intégrer une communauté, un groupe, autrement dit les éléments qui sont considérés par l’éditeur ou le promoteur interne comme représentatifs de l’identité de ce groupe et plus généralement du travail collaboratif.

Si ces trois écrans nous permettent de caractériser les propositions de la concrétisation sémiotique du dispositif formé par le RSE du cas Agence, ils ne nous permettent pas, en revanche, de décrire finement la situation d’énonciation, du fait qu’ils sont écrits par un architexte qui permet au promoteur interne du RSE d’effectuer un certain nombre de choix dans ces propositions. Elles sont certes dépendantes de la représentation du concepteur de l’architexte, mais les écrans du RSE du cas Agence combinent à la fois celle du concepteur et celle du promoteur interne. C’est pourquoi nous avons également sélectionné, pour construire notre corpus, ces trois mêmes écrans, cette fois issus d’un autre RSE, celui, écrit au moyen du même architexte, de son concepteur. En effet nous avons pu nous inscrire sur le RSE que le concepteur de l’architexte du cas Agence a publié et nous avons considéré que les écrans issus de ce RSE montrent a priori ce que son concepteur souhaite mettre en avant, dans la mesure où ce RSE est accessible sur demande à toute personne intéressée, telle une démonstration de fonctionnalités logicielles en ligne. Nous avons récupéré les copies complètes des pages web en septembre 2014. Ainsi, en les comparant à une série d’écrans issue d’un RSE réellement mis en place dans une organisation, au moyen du

même architexte, nous pouvons déceler les éventuels choix propres aux promoteurs internes.

Enfin, le réseau socionumérique le plus cité pour représenter le RSE étant Facebook, d’une part, et l’un de nos objectifs étant de vérifier si le contexte d’énonciation figure le travail collaboratif, le réseau socionumérique, ou une combinaison des deux univers, d’autre part, nous avons sélectionné, pour compléter notre corpus, les trois écrans de page d’accueil, profil d’individu et profil de groupe dans Facebook. Nous avons récupéré les copies complètes des pages web en septembre 2014. Ces trois écrans nous permettent de rechercher dans quelle mesure le RSE du cas Agence et le RSE du concepteur de l’architexte utilisé par le cas Agence convoquent ou non un univers représentant Facebook.

Ils nous permettent également de comparer la part et la marge de manœuvre du lecteur dans l’écriture des écrans de ces deux RSE et de Facebook.

Notre corpus est donc formé de trois séries de trois écrans, identifiés dans le tableau le Tableau 12 ci-dessous.

RSE cas Agence RSE concepteur Facebook

A1 Accueil J1 Accueil F1 Accueil

A2 Profil J2 Profil F2 Profil

A3 Groupe modéré J3 Groupe modéré F3 Groupe fermé Tableau 12 : Synthèse et identification des écrans du corpus

4.1.4. Modèle d’analyse

Afin de pouvoir à la fois collecter nos observations, les identifier, les catégoriser puis les comparer en fonction de la provenance des écrans, nous avons établi un modèle de description en tableau, réutilisable sur tous les écrans des trois séries examinées. Les colonnes de nos tableaux d’analyse sont décrites dans le Tableau 13 ci-dessous.

N° de 7 Type Colonne centrale / vignette photo /

pseudo / etc. 16 Éditorialisation Dimension / Contraste / Graisse /

Cadre blanc / etc.

17 Passage Profil / Écriture / Messagerie / etc. Texte latent suggéré par les signes passeurs

18 Description Texte décrivant l’élément, dont sa dénomination

Lexique employé Iconographie proposée

Possibilité ou non pour le lecteur-scripteur de répondre aux énoncés, et comment

Possibilité ou non pour le lecteur-scripteur de répondre aux énoncés, et comment

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