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Caractérisation du corpus des publications de sources académiques traitant du RSE de sources académiques traitant du RSE

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d’entreprise dans les publications de sources académiques

2.1. Caractérisation du corpus des publications de sources académiques traitant du RSE de sources académiques traitant du RSE

Dans l’hypothèse où les représentations académiques du RSE ne seraient pas uniformes dans notre corpus, nous avons relevé deux types de catégories pouvant expliquer ces éventuelles variations : celles, paratextuelles35, que nous avons qualifiées de descriptives, et celles, issues de notre lecture des textes, que nous avons qualifiées d’analytiques.

2.1.1. Catégories descriptives du corpus

Au total, nous avons retenu 62 références, publiées avant janvier 2016, issues de sources académiques, traitant du RSE36. A partir des objectifs définis en introduction du présent chapitre, nous avons tout d’abord décrit notre corpus en fonction de deux catégories : la nature des publications qui le composent et leur année de parution.

Comme le montre le Tableau 2 ci-dessous, notre corpus est composé d’articles de revues, de chapitres d’ouvrage et de thèses. Les premiers textes ont été publiés en 2010, il n’existe pas de référence au RSE avant cette année dans les plateformes académiques que nous avons consultées. Le nombre de publications n’est pas réparti de façon homogène entre 2010 et 2015 : peu de textes, dont un seul en 2011, ont paru avant 2012, année qui offre la plus grande diversité de publications, l’année 2014 ayant le plus fort volume de publications avec 19 articles au total, ce nombre chutant à 9 publications l’année suivante, avec sept articles et deux chapitres d’ouvrages. Les trois seules thèses de notre corpus qui traitent du RSE ont été publiées en 2012 et 2013.

Nature Année

2010 2011 2012 2013 2014 2015 Total

Article 6 1 11 9 19 7 53

Chapitre d’ouvrage 3 1 2 6

Thèse 2 1 3

Total 6 1 16 11 19 9 62

Tableau 2 : Publications issues de sources académiques traitant du RSE, triées par nature et par année de parution, au 14-04-2016

35 Nous faisons référence au paratexte défini comme « l’ensemble des fragments verbaux qui accompagnent le texte proprement dit ; il peut s’agir d’unités vastes (préfaces, texte de couverture…) ou d’unités réduites : un titre, une signature, une date, un intertitre, un nom de rubrique » (Maingueneau, 2012, p. 74).

36 La liste des références qui constituent le corpus se trouve en Annexe 1 p. 374.

Sur 62 publications, 53 sont des articles, qui forment donc l’essentiel de notre corpus. Ils sont issus de 19 revues différentes, le Tableau 3 ci-dessous présente le détail du nombre d’articles produits pour chacune des revues, par ordre alphabétique de titre :

Revue Articles

Annales des Mines - Gérer et comprendre 2 Communication & management 1 Communication & Organisation 3 Documentaliste-Sciences de l'Information 14

Entreprises et histoire 1

L'Expansion Management Review 6 Le journal de l'école de Paris du management 1

Le Temps des médias 1

Tableau 3 : Nombre d’articles par revue parmi les publications issues de sources académiques traitant du RSE, au 14-04-2016

Entre le premier janvier 2010 et le 31 décembre 2015, la revue « Documentaliste-Sciences de l’information », revue professionnelle en information-documentation publiant également des articles scientifiques, a fourni le plus grand nombre d’articles avec au total 14 articles traitant du RSE. Les revues dont le titre fait référence aux sciences économiques et de gestion (avec les termes « gérer », « management », « gestion », « économie ») ont publié 26 articles ; celles dont le titre fait référence aux sciences de l’information et de la communication (avec les termes « communication », « information » et « médias ») ont contribué à hauteur de 18 articles ; enfin, deux revues faisant référence autant à l’une qu’à l’autre de ces disciplines ont publié six des 53 articles de notre corpus. Ces premières observations montrent que les disciplines scientifiques dans lesquelles s’inscrivent les publications de notre corpus peuvent fournir une explication pour d’éventuelles variations discursives.

2.1.2. Catégories d’analyse du corpus

Nous avons donc constaté que les publications qui forment notre corpus sont hétérogènes à plusieurs titres : dans leurs nature, source et année de publication. A la lecture des textes, nous avons également constaté que ces publications différaient sur trois autres points. Le premier provient de notre observation ci-dessus à propos de l’hétérogénéité des sources des articles : la plupart des titres des revues évoquent soit les sciences de l’information et de la communication, soit les sciences de gestion. Nous avons par ailleurs noté, suite à leur lecture, que les articles de notre corpus ne sont pas tous des articles scientifiques, et une bonne part d’entre eux, bien que publiés sur des plateformes académiques, sont des articles de praticiens qui ne font pas état de recherches à proprement parler. Enfin, nous avons relevé d’importants écarts dans la place accordée au RSE au sein du texte publié, qui souvent évoque seulement le RSE et plus rarement le prend comme objet principal d’étude.

Nous avons donc introduit trois catégories analytiques afin de mieux caractériser notre corpus.

Nous avons construit la première catégorie analytique, correspondant à la discipline scientifique, sur deux informations combinées : d’une part la discipline dans laquelle s’inscrit l’auteur du texte (lorsqu’elle est mentionnée), d’autre part celle dans laquelle la publication est classée par la plateforme qui fournit un accès à cette publication. Nous avons considéré que la première information primait sur la seconde lorsque les deux ne coïncidaient pas et n’avons retenu que la seconde lorsque la première était absente. Le Tableau 4 ci-dessous présente le classement des publications de notre corpus d’après cette première catégorie.

Les publications de notre corpus sont issues de six disciplines différentes. Les deux disciplines ayant les publications les plus nombreuses au sujet du RSE dans notre corpus sont les sciences de gestion-économie et les sciences de l’information et de la communication, qui ont produit respectivement 30 et 25 publications parmi les 62 que nous avons retenues.

Année

Tableau 4 : Publications issues de sources académiques traitant du RSE, triées par année, discipline et nature de document, au 14-04-2016

La deuxième catégorie analytique distingue, parmi les publications, d’une part celles que nous avons considérées comme « académiques », c’est-à-dire les textes présentant un travail de recherche structuré (problématique, cadre théorique, méthodologie, résultats et discussion), un essai, ou une recension d’ouvrage ; et d’autre part les textes « praticiens », c’est-à-dire ceux qui tenaient plutôt de l’article de presse : synthèse informative, compte-rendu, analyse, dossier, interview ou tribune. Le Tableau 5 ci-dessous montre la répartition des publications de notre corpus en introduisant cette distinction, entre textes académiques et textes praticiens :

Tableau 5 : Publications issues de sources académiques traitant du RSE, triées par année, type de publication et nature de document, au 14-04-2016

Cette nouvelle vue de notre corpus met au jour la part importante que représentent les textes praticiens dans le nombre total des articles de revues : sur les 53 que nous avons retenus dans notre corpus, 23 sont des publications relevant plus de l’article de presse que d’un travail de recherche structuré. En introduisant cette catégorisation nous interrogeons la pertinence de notre corpus vis-à-vis de son objectif : recherchant comment le discours scientifique représente le RSE, ne devrions-nous pas éliminer du corpus les textes que nous avons identifiés comme praticiens ? Cette question nous renvoie à notre méthodologie globale : nous cherchons à caractériser des discours au sein d’un dispositif, en fonction du rôle de chaque énonciateur dans ce dispositif. Nous ne cherchons donc pas à définir un genre particulier, qui serait le genre scientifique dans le cas présent, mais à isoler des textes qui se positionnent comme scientifiques. En reprenant les distinctions introduites par Dominique Maingueneau, nous travaillons avec ce corpus sur un genre auctorial, c’est-à-dire celui où « l’auteur – parfois l’éditeur – contribue à définir le genre du texte » et ainsi

« indique au lecteur comment il doit le lire, à travers quel cadre » (Maingueneau, 2009, p. 70). Les publications que nous avons qualifiées de praticiennes sont toutes des articles issus de revues accessibles depuis des plateformes qui instituent un genre scientifique pour l’ensemble des textes qu’elles rassemblent : Cairn.info est présentée comme une plateforme de publication et de diffusion de revues de sciences humaines et sociales, OpenEdition comme un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. Ce qui positionne donc, de fait, l’ensemble des publications qu’elles fournissent comme relevant d’un discours scientifique. S’il nous apparaît nécessaire d’introduire une distinction en fonction de la structure interne des textes (académique ou praticien), nous conservons toutefois l’ensemble de ceux-ci pour notre analyse, car ils s’inscrivent bien tous dans un discours scientifique.

Toujours dans la perspective de trouver une variable explicative pour d’éventuelles variations discursives dans notre corpus, nous avons également examiné la répartition des publications entre ces deux types de texte (académique ou praticien) parmi les six disciplines dont elles relèvent, ce que montre le Tableau 6 ci-dessous. Ce nouveau classement met au jour une différence notable entre les publications en sciences de l’information et de la communication et celles en sciences économiques et de gestion : sur les 25 publications de la première, la majorité sont des textes praticiens, alors que sur les 30 de la seconde quasiment les trois quarts des publications sont des textes académiques. En ce qui concerne les autres disciplines, il s’agit toujours de textes académiques.

Année

Discipline Type 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Total

Gestion/Économie Académique 9 1 9 3 22

Praticien 2 1 3 2 8

Sous-total Gestion/ Économie 2 10 1 12 5 30

Histoire Académique 1 1

Informatique Académique 2 1 1 4

Sciences de l'Éducation Académique 1 1

SIC Académique 2 4 2 2 10

Praticien 2 1 4 5 3 15

Sous-total SIC 4 1 4 9 5 2 25

Sociologie Académique 1 1

Total 6 1 16 11 19 9 62

Tableau 6 : Publications issues de sources académiques traitant du RSE, triées par année, discipline et type de publication, au 14-04-2016

Enfin, la troisième catégorie analytique prend en compte l’importance du RSE dans le contenu des publications à savoir s’il est évoqué ou s’il s’agit de l’objet principalement étudié. Le Tableau 7 ci-dessous présente la répartition des publications de notre corpus avec comme première clé de tri cette dernière catégorie exprimant la place du RSE dans le texte, parmi les six disciplines et en distinguant les textes académiques des textes praticiens.

Au total seules 14 publications sur 62, soit moins d’un quart de notre corpus, étudient le RSE comme objet principal, dans trois disciplines : les sciences de gestion et économie, les sciences de l’information et de la communication et la sociologie. Les deux premières disciplines citées produisent l’essentiel de ces textes (13 publications sur 14). De plus, lorsque le RSE est leur objet principal, la répartition des textes académiques et praticiens reste opposée entre les sciences économiques et de gestion, qui comptent largement moins de textes praticiens qu’académiques, et les sciences de l’information et de la communication qui produisent une majorité de textes praticiens. La place du RSE dans le texte ne modifie donc pas significativement37 les proportions constatées dans le Tableau 6 qui précède. Elle ne modifie pas non plus radicalement la répartition globale entre textes praticiens et textes académiques : lorsque le RSE est évoqué les proportions sont

37 Les effectifs étant faibles, nous ne produisons pas de précisions plus avancées que ces proportions, qui ne peuvent en l’état que décrire notre corpus, et non aider à son analyse, contrairement aux catégories que nous introduisons dans cette section.

sensiblement les mêmes que celles présentées dans le Tableau 5 p. 44, lorsqu’il s’agit de l’objet principal, les textes académiques restent également majoritaires.

Année

Tableau 7 : Publications issues de sources académiques traitant du RSE, triées par année, place du RSE dans le texte, discipline et type de publication, au 14-04-2016

Considérant ces trois clés de répartition des publications comme pertinentes pour notre recherche, nous avons pris en compte la discipline, le type de texte et la place du RSE dans celui-ci en tant que catégories susceptibles d’expliquer les éventuelles variations discursives au sein de notre corpus, au même titre que l’année de publication. Nous n’avons en revanche pas retenu la nature des publications comme catégorie pertinente pour ces éventuelles variations, la plupart des textes étant des articles publiés dans des revues, les résultats ne pourraient être signifiants de ce point de vue. Nous avons néanmoins tenu compte de cette distinction, qui fournit une indication sur la taille des publications, afin d’ajuster la méthode de constitution de notre corpus.

En effet, nous avons réuni ces publications dans l’objectif de connaître la façon dont les énonciateurs positionnés dans un discours scientifique représentaient le RSE. En ce sens, les conditions de signifiance et d’acceptabilité proposées par Bénédicte Bommier-Pincemin

pour définir un corpus (Bommier-Pincemin, 1999) sont bien vérifiées : nous avons effectué ce regroupement en vue d’une étude déterminée, portant sur un objet particulier ; l’ensemble est représentatif car exhaustif – à notre connaissance – et n’est pas parasité par des contraintes externes (inaccessibilité, manque de temps, par exemple). De même son ampleur et son niveau de détail sont adaptés au degré de finesse et à la richesse attendue en résultat de notre analyse. La troisième et dernière condition, d’exploitabilité, n’est en revanche pas totalement vérifiée. Elle l’est en ce qui concerne le volume, car le corpus apporte bien suffisamment d’éléments pour repérer des comportements significatifs.

Cependant, les textes qui composent ce regroupement de publications ne sont pas tout-à-fait commensurables, pour deux raisons : d’une part le volume textuel de chacune des publications est largement variable, selon qu’il s’agit d’une thèse, d’un chapitre d’ouvrage ou d’un article ; et d’autre part certaines publications évoquent le RSE quand d’autres en font l’objet principal de leur propos. Afin de rendre comparables les contenus de chaque publication et ainsi vérifier les trois conditions nous permettant de constituer notre corpus, nous avons créé un sous-corpus en procédant par extraction de textes dans notre premier corpus : nous avons sélectionné, dans chacune des 62 publications, l’ensemble des phrases qui visaient à désigner le RSE. Toutes les publications ne proposant pas clairement une définition, la plupart illustrant le RSE en le comparant à d’autres outils, ou l’assimilant à une famille d’outils, nous avons recherché et extrait des publications toutes les phrases répondant aux questions suivantes : « Qu’est-ce que le RSE ? », « Quelle est la fonction du RSE ? » et « A quelle catégorie d’outil appartient le RSE ? ». La collection de cet ensemble de phrases forme donc le corpus définitif sur lequel nous avons effectué notre analyse38.

Année

RSE Type 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Total

Évoqué Académique 3 26 22 51 15 117

Praticien 4 2 11 14 11 5 47

Sous-total Évoqué 7 2 37 36 62 20 164

Principal Académique 5 29 10 5 16 65

Praticien 14 14 23 51

Sous-total Principal 19 43 10 28 16 116

Total 26 2 80 46 90 36 280

Tableau 8 : Répartition des fragments des publications issues de sources académiques traitant du RSE, par année, place du RSE dans le texte et type de publication, au 14-04-2016

38 Le corpus complet ainsi constitué est consultable en Annexe 2 p. 381.

Cette collection est constituée de 280 fragments textuels, classés et catégorisés en fonction de la publication dont ils sont issus, ce que montre le Tableau 8 ci-dessus. Nous avons prélevé entre 1 et 16 fragments dans chacune des 62 publications, pour une moyenne de 4,52 et un nombre médian de 4 extraits par publication.

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