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La molasse marine. De la région méditerranéenne, un bras de la mer burdigalienne s'avance le long du front des Alpes et gagne notre région où toutefois ses dépôts manquent de continuité. On les connaît dans le bassin de Rumilly, les environs de Seyssel, la vallée des Usses, à Belle-garde. Ce sont des grès grossiers parfois conglomératiques, à stratification entrecroisée renfermant Pecten praescabriusculus, Ostrea crassissima, des dents de Lamna. Ils transgressent sur l' Aquitanien lagunaire.

Ce facies n'a pas été découvert entre les Bornes et le Salève, ni dans le bassin de Genève, ni dans le synclinal de Chézery. Pour en retrouver }a trace, il faut pénétrer dans le Jura français. D'après.

J.

REVJL ( 15) il faut

aller à la Combe d'Êvoaz, prés du Crêt de Chalam, aux Moussières, au Val de Grand Vaux (La Ferté), à la Combe. En Suisse, quand on vient du SW, elle n'apparaît qu'aux environs de Lausanne (Le Mont, Epalinges), au Vully, au Jolimont, où le Burdigalien supérieur est fossilifère.

On peut donner au moins trois explications de cette lacune de la molasse marine burdigalienne entre Bellegarde et Lausanne, Annecy et Bon·

neville.

1 La molasse marine n'a pas été déposée.

2 ° La molasse marine a été déposée puis érodée complètement

3° Le Burdigalien supérieur existerait dans cet intervalle mais sous un facies lagunaire ou lacustre.

Pour le moment la question n'est pas encore résolue. Elle le sera quand on connaîtra la stratigraphie détaillée et la paléontologie de la molasse autour de Genève. Mais, quelle que soit l'explication proposée cette lacune implique dès mainten:int l'existence, pendant le Burdigalien su•

périeur au moins, d'un bombement situé entre Bellegarde et Lausanne.Cette dorsale élévée explique à la fois l'abst:nce de la molasse marine (expl. n ° 1) ou son érosion après son dépôt (n ° 2) ou encore le passage latéral du

TOME III

FAsc. 2 GEOGRAPHIE DE LA REGION DE GENÈVE 31

facies marin au lacustre dans la région de Genève ·et la réapparition du facies marin à Lausanne (n ° 3 ).

Limitons dans l'espace la région dépourvue de Burdigalien marin aux environs de Genève. La carte de H. SCHARDT (6) montre bien sa partie SW. La limite vient du S, longe le pli du Semenoz, passe approximative·

ment par Belmont, Etercy, Sillingy. De là elle suit la transversale Sillingy•

Vuache entre dans le Jura puis prend une direc:tion parallèle au synclinal de Chézery, au NW de celui-ci. La communication est donc restée possible entre la molasse marine de Bellegarde et celle de Lausanne par le Jura central français et la région du Val de Travers.

Cause du bombement. Elle doit être recherchée dans les Alpes au SE où se trouve la masse charriée des Préalpes du Chablais, des Klippes des Annes et de Sulens. Le chevauchement de la nappe des Préalpes médi·

anes sur la molasse a débuté au Chattien (phase Dent Blanche du plissement pennique) mais le mouvement s'est poursuivi jusqu'au Miocène supérieur.

L'âge minimum burdigalien de notre bombement se place très bien dans la durée du charriage préalpin. La perturbation qui a exclu la molasse marine • burdigalienile entre Bellegarde et Lausanne est un contrecoup de la poussée qui a chassé les Préalpes sur l'avant-pays.Nous attirons l'attention sur le

parallé-lisme significatif du front préalpin et de la limite NW du bombement mo·

lassique (Fig. 5), parallèlisme causal aussi, qui établirait la relation directe entre les deux phénomènes, la mise en place des Préalpes savoisiennes et

l'intumescence de la molasse.

Plissement principal des Bornes et des Bauges. Les extrémités NE d~s plis des Bornes, des anticlinaux de Dessy, d' Anday, de Soudine, des Rochers de Leschaux plongent axialement vers l' Arve, se rapprochent en s'infléchissant vers l'E. C'est l'extrémité d'une virgation simple forcée au sens qu'E. ARGAND donne à ce terme. Il semble qu'à un moment de leur dernière évolution ces plis aient été gênés au NE dans leur développe·

ment par la masse principale des Préalpes du Chablais qui pesait sur eux.

Ils ont été manifestement pincés sous elle et leurs extrémités, retenues, ont traîné le long de l'obstacle et se sont infléchies vers l'E.

D'autre part, les Klippes des Annes, logées dans le synclinal du Reposoir paraissent, d'après les profils de L. MORET ( 41 pl. IV fig. 3, 4, 5) avoir été secondairement et étroitement replissées au moment du resserre·

ment du synclinal. Le plissement principal des Bornes est donc postérieur à la mise en place des Préalpes. -- On sait, par E. ARGAND, qu'il est dû à l'avancée de la nappe de Mordes-Aravis, contrecoup elle-même, de la phase insubrienne du paroxysme alpin.

Les principaux éléments tectoniques des Bornes se continuant dans les Bauges, nous appliquons aussi à ce dernier massif les conclusions for.

mulées plus haut.

Plissement principal du Jura et du Salève. H. ScHARDT ( 6) avait déjà insisté sur le parallélisme du Salève et des plis voisins du Jura au NW avec ceux des Alpes au SE, parallélisme dont il ressort que les deux zones tectoniques ont été plissées par la même poussée. Cette pression, nous en avons analysé les effets depuis l' Aptien1 mais la phase paroxysmique prin·

32 Eo. PARÉJAS CiLT III "

SAYI 2 cipale date du Miocène. Pour le Jura suisse, on l'a placée pendant le Ponr tien et le Pliocène. Récemment H VINCŒNNE (37) a mis en évidence des dislocations importantes post·pontiennes et antépliocènes dans le Jura d' Am -bérieu. Au Pliocène, elles s'atténuent et se limitent à un léger soulèvement Nos observations laissent encore entrevoir que ce chevauchement doit s'amorcer à une assez grande profondeur. Bellegarde, 4 Anticlinal, 5 Synelinal, 6 Décrochement, 7 Chevauchement, 8 Directions de cassures dans la molasse et l'Urgonien (Jura), 9 Plongement axial; 10 Transversale de Genève, 11 Autres alignements tectoniques. 12 Composante oblique.

Les courbes structurales du Salève et du Jura ont été dessinées à la surface supérieure

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34 E . PARÉJAS CiLT III

SAYI 2 de Genève. Le Petit Lac est logé dans un synclinal qui se prolonge vraisem·

blablement par celui de Malagny. Le synclinal du Petit Lac est suivi au SE par l'anticlinal de Cologn y dont la molasse plonge périclinalement au SW, vers la dépression de Genève, entre Montalègre et Chougny. Au synclinal de Malagny confine plus au SE l'anticlinal d'Humilly. Un autre synclinal dont l'axe doit passer entre St Julien et Archamps, le sépare du Salève.

La plupart des collines molassiques citées sont, on le voit, dues à la culmination d'anticlinaux. Ces culminations 11ont séparées par des enselle·

ments.

La molasse de la partie W du bassin de Genève, que nous avons spé·

cialement étudiée, est littéralement h~chée par de petites failles et des joints généralement verticaux dont la direction prédominante est N 35 W.

Quand il y a un rejet, les strie11 des plans de failles attestent que le déplace·

ment a été horizontal ou légèrement ascendant vers le NW. Ce sont des décrochements.

Le décrochement du Coin, le plus important du Salève dans notre voisinage, est dirigé N 3 2 W et son prolongement rectiligne passerait non loin du Nant d' Avanchet où la molasse est particulièrement disloquée.

Comme l'Urgonien du Jura aux environs de Thoiry est faillé dans la même direction, la molasse du bassin a réagi solidairement avec le Salève et le Jura sous la poussée alpine.

Elle s'est plissée doucement mais elle a été rompue par d'innombrables mi·

crodécrochements dont la direction générale concorde avec celle des fractures du Salève. Quand on se rapproche du Credo et du Vuache, les décroche·

• ments et les joints principaux passent à une direction EW et même WSW·

ENE, c'est ·à· dire sensiblement normale à l'axe du Vuache.

La pression transmise par la molasse et son soubassement s'est donc irradiée et a émis une puissante composante latérale à laquelle le Vuache doit son origine.·

Les dislocations majeures de la molasse locale, solidaires de celles du Salève et du Jura, doivent être contemporaines de ces dernières et dater du Pontien· Pliocène.

Au Pliocène, les traits principaux . du Pays de Genève et de ses abords sont fixés. Ils sont nés de la tectonique alpine et en garderont l'empreinte.

Jetons encore un regard sur l'ensemble des formes dont nous venons de r.etracer brièvement l'histoire.

XII. QUATERNAIRE

Bornes et Bauges. La plupart des plis des Bornes se prolongent au SW dans ceux des Bauges. Les raccords entre les deux régions ont été faits à plusieurs reprises. Les principaux, dus à E. HAUG (9), M. LUGEON ( 13) et L. MORET ( 41) , présentent des divergences qui décèlent des mé-thodes d'analyse tectonique différentes mais dont la discussion sortirait du cadre de cette étude.

Le faisceau de plis des Bornes porte les caractères d'une virgation simple forcée contre l'obstacle des Préalpes du Chablais. les plis s'élèvent à partir de l' Arve. La montée axiale mesurée à distance, à la base du Barré·

inien du Bargy et de11 Vergys1 accu~e 3°, Ils culminent à Soudine pour

TOME III

FASC. 2 GÉOGRAPHIE DE LA RÉGIONDE GENÈVE 35

l'anticlinal de Soudine et un peu à l'W de la vallée du Borne pour celui des Vergys. L'Urgonien a dû atteindre là une altitude de 2800 m. d'après H. BüTLER L'axe des plis s'infléchit nettement vers le Fier (dépression du Fier), se relève sur la transversale Tournette • Montagne de Veyrier (Cul·

mination de la Tournette) et se déprime de nouveau (dépression du Lac d'Annecy-Faverges) .

Dans les Bauges, les axes reprennent immédiatement de la hauteur (culmination des Bauges) , redescendent sur le Chéran (dépression du Ché·

ran) et se relèvent encore vers le SW vers le Colombier du Châtelard et le Margériaz

C'est dans ces ensellements alignés, dans ces dépressions axiales mar·

quées sur la surface structurale, véritables synclinaux transverses, que d'après E. RtTTER (11) et M. LUGEON (14) se sont établies les grandes vallées trans·

versales des Alpes et en particulier celles des Bauges et des Bornes.

Salève. En avant de l'arc des Bornes et parallélement à lui s'allonge le pli du Salève que 7 décrochements horizontaux ont tronçonné en B seg·

ments, d'après E. j OUKOWSKY et j. FAVRE (17).

Les variations axiales actuelles telles qu'elles peuvent être déterminées d'après la carte et les profils de E. jOUKOWSKY et

J.

FAVRE (fig. 9,10) et la feuille Annecy, se succèdent comme suit du NE au SW: Plongement axial du Petit Salève, culmination du Grand Salève, dépression de la Croisette, culmination des Pitons, dépression de La Caille-Cruseilles, culmination de la Montagne de la Caille-Crêt· à la Dame, dépression de Mandalaz, .culmina·

tion de la Montagne de Ja' Balme, dépression de Silliilgy·Bromines, culmi·

nation de la Montagne ·de Lovagny, plongement axial du Fier.

Jura. Le pl~ interne du Jura, du NE au SW montre les ondulations axiales suivantes -établies d'après les profils de A. F ALCONNIER (33 ), la carte et les profils

H. LAGOTALA (21), les profils de H. SCHARDT (6): Dépres-sion de St. Cergue, culmination de la Dôle, dépresDépres-sion de la Faucille, culmi·

nation du Colombier de Gex, dépression du Col de Crozet, culmination du J;,le,culet-Creux de la Neige, dépression du col du Sac, culmination du Crédo, plongement axial du Fort de l'Écluse.

Au delà du synclinal étroit de la Valserine s'élève l'anticlinal de Bel·

lecombe qui culmine entre le Crêt de Chalam et les Molunes.

Dépressions axiales et décroc~emeats. Plusieurs des inflexions axiales du Salève et du Jura sont traversées par des décrochements hori·

zontaux. Ainsi la dépression de la Croisette (décr. du Coin), la dépression de Cruseilles (3 décrochements: Abergement, Cruseilles, la Caille), la dé.

pression de Mandalaz (décr. de Mandalaz), la dépression de Sillingy (décr. de Sillingy), la dépression de St Cergue (décr. de St Cergue), la dépression de la Faucille (décr. de la Faucille), plongement axial du Fort de l'Ecluse et dépression de Bellegarde (décrochement· du Vuache).

L'origine des accidents axiaux est multiple mais une dépression axiale dans un pli correspond souvent à un segment relativement passif où la pression tangentielle atteint un minimum. La culmination peut s'éle·

ver à l'endroit

la poussée orogénique est plus puissaJl.te et plus efficace;

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Fig. 9

QUATERNAIRE. Ae Arande, Ay Annecy, Ba Montagne de la Balme, BB Bois de la Bâtie, Be Bellecombe, BI Bellegarde, Bo Bouchoux, Br Bromines, Bx Bernex, CB Col du Bonhomme, Cd Crédo, Ch Chézery, Cl Cologny, Co Colombier de Gex, Cr Cruseilles, Ct Crozet, Cx Challex, Cy Choully, Cz La Clusaz, D Dôle, Dy Doucy, F Faucille, G Genève, GF Gros Faoug, L Loëx, Lo Lovagny, M Mandalaz, Me Mégève, Mo Moirans, P Pitons, Pr Prévessin, Py Pregny, R Reculet, S Soudine, Sa Col du Sac, SC St Cergue, SJ St Jean1 SL, St Laurent1 T Tournette, Th Thorens,

V Ver~ys, Vr Verqier, V4 V4aci\e.

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Fig. 10 CARTE STRUCTURALE DU SALÈVE. a Axe du vallon de Monnetier. b Courbes intercalaires. Co Le Coin. Cr Cruseilles. GP Grand Piton.

GS Grand Salève. LC Pont de la Caille. PS Petit Salève. 1 Décrochement du Coin Il Décr. de Pomier. III Décr. de l'Abergement. IV Décr. de Cruseilles. V Décr. de la Caille

Les courbes structurales ont été dessinées à la surface supérieure du Purbeckien d'après la carte et les profils de E. Joukowsky et J. Favre (17).

Les intervalles sont de 50 m et de 25 m pour les intercalaires. Les altitudes sont données en centaines de m.

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ARÉJAS SAYJ CiLT II1 2

c'est un segment actif. Il est naturel, dans ce cas, qu'une faille transver·

sale, un décrochement, vienne souligner cette différence de tension. C'est une des raisons, nous semble·t·il, de l'association fréquente des inflexions d'axes et des décrochements. Les deux phénomènes ont une cause corn·

mune. Le décrochement libère le segment culminant et lui permet de se développer.

Au Salève, nous pouvons fixer l'âge relatif des deux déformations. La dépression de Bromines·Sillingy et celle de Cruseilles existaient avant l'Êocène inférieur. Quant aux failles transversales, aux décrochements, E. jOUKOWSKY

et

J.

FAVRE ont prouvé qu' ils sont postérieurs au Sidérolithique car ce dépôt n'a pas pénétré dans le plan de ces fractures. L'inflexion axiale pré·

cède donc, au Salève, le décrochement.

La transversale de Genève. En 1923 nous avons attiré l'attention sur un diamètre de poussée, dirigé de !'ensellement Mont-Blanc-Belledonne vers le NW et suivant lequel l'effort orogénique alpin s'était transmis avec plus de puissance que dans les régions adjacentes. Nous avons repris cette thèse en la développant (23 ).

Voici quelques épisodes de l'histoire et quelques effets de l'activité de cette transversale · à laquelle nous donnerons le nom de transversale de Genève.

Elle traverse en effet le pays genevois qui lui doit les principaux ti!aits de sa géographie actuelle.

Dès l'Eocène inférieur la culmination principale du Salève (Pitons) se soulève sur son trajet.

Au Lutétien la transversale se manifeste par la surrection du vaste promontoire des Bornes-Aravis caractérisé par l'absence du Lutétien marin et lacustre.

Avant le Priabonien, il v a lieu de lui attribuer l'érosion complète du Crétacé supérieur entre le Grand Bornand et St Jean de Sixt, sur le flanc SE de l'anticlinal des Vergys.

Au Stampien inférieur et au Chattien, la culmination des Pitons-Grand Salève s'affirme encore comme nous l'avons montré plus haut.

Mais c'est au moment du plissement principal des Bornes qu'elle se manifeste clairement Elle passe par le sommet de l'arc des plis et marque par conséquent Ja trajectoire suivant laquelle la poussée orogénique tangen·

tielle, le décollement de la série autochtone se sont manifestés avec le plus de violence. Sur son trajet se rencontre la culmination du petit anticlinal de la Clusaz sur le dos duquel, selon L. MORET, l' Albien et le Crétacé supé·

rieur ont été décollés. Elle traverse la culmination principale de l'anticlinal des Vergys et celle de Soudine. Sur son trajet ou, à peu de distance, on note encore le chevauchement de Thorens (24) qui a redoublé la couverture fron·

tale de l'anticlinal de Soudine, puis se place la culmination principale actuelle du Salève. Dans le bas~in de Genève, les culminations molassiques de Bernex, de Choully et de Challex appartiennent à notre transversale. Elle se pour·

suit, sans dévier, dans le Jura français, traverse la culmination majeure du Reculet qui est accidentée d'un décollement localisé remarquable, mis en lu·

mière par H. VINC1ENNE, elle recoupe le bombement axial du pli de Belle·

1S

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Fig. 11 CARTE STRUCTURALE DE LA RÉGION DE ST CERGUE-LA DOLE.

Légende : Ligne mixte : Décrochement de St Cergue. Pointillé ave~ flèche : Plongement axial.

Pointillé : Courbes intercalaires. · · '

B Anticlinal de la Barillette (La Faucille-Reculet). Ba Synclinal complexe de la Baronne Cc Syncl. de Comhe Grasse-Chalet derrière. Cd Anticl. de Cheseaux dessus. D Auticl. de la Dôle Dt Synel. des Da pp es· Trélasse Gv Anticl. de la Givriue-Vemeillay. Le Syncl. de Lcscney-Cuva·

loup. N Anticl. du Noirmont. P Anticl. de la Pétroulaz. Pr Syncl. de la Prangiue. Rf Anticl. du Rosset-Fruitières de Nyon. Sc Syncl' de St Cergne. V Syncl, du Vuarne.

Les courbes structurales ont été dessinées au sommet du Purbeckien d'après la carte et les profils de H.Lagotnla (21). La nomenclature des plis est empruntée également à ~et auteur.

Les altitudes sont indiquées en centaines de m.

On remarquera que les plis principaux plongent axialemeut vers le décrochement de St Cergne.

40 ~D.

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ARtJAS CiLT Hl

SAYI 2 combe et au· delà, avant de s'amortir, elle rompt le Jura suivant les 4 failles longitudinales échelonnées entre les Bouchoux et Moirans.

C'est la poussée exceptionnelle exercée le long de la transversale de Genève qui a enfoncé le Jura interne entre le décrochement du Vuache et les décrochements de la Faucille et de St. Cergue. A la ·Faucille, le segment ùu Colombier a été poussé de 1 km plus au NW que le segment de la Dôle.

A St. Cergue, ce dernier a été entraîné de 1200 à 1400m au NW relati·

vement à la lèvre NE du décrochement.

Le problème du Vuache. On ne peut qu'être frappé, en jetant lei yeux sur la carte, par la divergence que fait l'axe du Vuache avec la direc·

tion des plis du Salève et du Jura.

H. SCHARDT (6) a montré que le Vuache ne prolonge que le flanc ori·

entai de l'anticlinal du Crédo. Une faille longitudinale divise le chaînon en un Vuache proprement dit, oriental et soulevé et en un Vuache occidental affaissé. La faille est due à la poussée alpine exercée du SE au NW et elle sépare la région orientale subissant la poussée horizontale de la région occi-dentale relativement fixe, Cette explication est conforme à celle que nous donnions plus haut de l'origine des dépressions axiales et des décrochements qui les accompagnent. H. SCHARDT, pour expliquer la surrection de la lèvre orientale fait intervenir une pression agissant parallèlement à la faille.

H. VINCiENNE(32·34) qui a repris le problème nous apporte des lumi·

ères nouvelles. En réalité, d'après cet auteur, le mouvement vertical invoqué par H. ScHARDT se complique d'un chevauchement du Vuache oriental sur le Vuache occidental dû à une poussée exercée d'est en ouest. A l'extrémité S du chaînon, la lèvre E, au contraire s'abaisse et vient s'écraser contre la lèvre W qui, surélevée, constitue le Mont de Musièges. H. VINCIENNE suppose qu'à

ères nouvelles. En réalité, d'après cet auteur, le mouvement vertical invoqué par H. ScHARDT se complique d'un chevauchement du Vuache oriental sur le Vuache occidental dû à une poussée exercée d'est en ouest. A l'extrémité S du chaînon, la lèvre E, au contraire s'abaisse et vient s'écraser contre la lèvre W qui, surélevée, constitue le Mont de Musièges. H. VINCIENNE suppose qu'à

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