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2. Effet des Ludwigia sur les communautés végétales

3.2 Impact des Ludwigia sur les communautés végétales

3.2.2 En milieu s’asséchant

Pour le cas des milieux s’asséchant, une corrélation négative entre abondance des

Ludwigia, richesse taxonomique et diversité (Shannon) a été observée lors des suivis. Cette

corrélation négative peut s’expliquer par deux mécanismes : (i) les forts recouvrements des Jussies excluent d’autres espèces par compétition, ou (ii) les Jussies s’implantent préférentiellement dans les communautés à plus faibles richesses taxonomiques.

L’évolution au cours de la saison des recouvrements cumulés des espèces floristiques hors Ludwigia et des indices biocénotiques en présence ou non des Ludwigia va dans le sens de la première hypothèse. Tout au long de la saison, les recouvrements cumulés des autres taxons hors Ludwigia sont diminués lorsque L. peploides est présente. Par contre, en début de

diminution ne se confirme pas par la suite. Par contre, la présence de L. grandiflora fait diminuer la richesse spécifique et la diversité de Shannon à partir de début août et cela jusqu’à fin septembre. L’exclusion des espèces par la compétition n’est pas visible tout au long de la saison. Une exclusion progressive semble se dessiner. Celle-ci, par contre, est indissociable de l’effet du stress hydrique qui peut survenir progressivement surtout sur les zones asséchées dès mi-juin, qui se retrouvent très éloignées de la nappe en milieu de saison (août).

De plus, allant toujours dans le sens d’une exclusion de la végétation par les forts développements des Ludwigia, des zones colonisées exclusivement pas les Ludwigia ont été notées dès le début de saison. Leurs recouvrements importants dès mi-juin peuvent ne pas permettre le développement des espèces initialement présentes sur le site. Une plus faible diversité floristique a déjà été notée sur les zones à forts recouvrements initiaux de Jussies lors de l’expérience d’arrachage manuel.

Bien que l’absence de connaissance sur les dates d’implantation des populations de

Ludwigia, ne nous permet pas de savoir si l’implantation de celle-ci a préférentiellement lieu

sur des communautés à faibles richesse taxonomique ou bien si elles excluent au fil du temps les taxons initialement présents, quelques observations ne vont pas dans le sens d’une implantation préférentielle des Jussies dans les communautés à faibles richesse taxonomique.

Sur certains quadrats, les Ludwigia sont peu (faible recouvrement) ou pas présentes. Sur ces zones, la richesse taxonomique est faible (1 ou 2 taxons), mais les recouvrements sont forts ou maximaux. Ces le cas des quadrats colonisés par des taxons couvrants, comme

Agrostis stolonifera et Galium palustris. Ces taxons supportent l’inondation mais ont un

caractère plutôt terrestre. L’absence de Ludwigia est peut-être due aux difficultés d’implantation sur des quadrats fortement couverts par la végétation autochtone (effet de la compétition entre la végétation en place et les propagules de Jussies) et/ou au caractère relativement terrestre des quadrats pendant l’étiage (effet de stress hydrique sur les propagules de Jussies).

Sur les annexes hydrauliques, pour des recouvrements cumulés supérieur à 75%, la richesse taxonomique est supérieure en présence de Jussies qu’en leur absence. Deux hypothèses pourraient expliquer le nombre plus important de taxons en présence de

Ludwigia : (i) les conditions environnementales favorables au développement des Ludwigia,

ressources peut survenir, celles-ci ne sont peut être pas limitantes dans certains milieux, ou (ii) les cas de forts recouvrements autres que les Jussies sont le fait d’un faible nombre d’espèce autochtones, ayant dans le passé exclu des espèces moins compétitives. La plus forte richesse taxonomique pour les sites à fort recouvrement en présence de Jussies pourraient traduire le fait que les Jussies sont dominantes en termes de biomasse, mais relativement nouvelles dans le milieu et n’ayant pas encore eu le temps d’accomplir l’exclusion compétitive d’autres espèces. Par contre, à des recouvrements cumulés inférieurs à 75%, la richesse taxonomique est supérieure en absence de Ludwigia. Cette constatation sous-entend que les taxons peu couvrants (persistance de sol nu) et sans doute peu compétitifs, sont impactés plus fortement par la présence des Ludwigia. Ceci est conforté par l’observation de l’augmentation continue, en l’absence de Ludwigia, de la richesse spécifique jusqu’à des recouvrements cumulés de 100%.

Sixième partie :

Impact des Ludwigia sur les communautés

d’invertébrés aquatiques

Les macroinvertébrés benthiques n’ont été que peu étudiés sur la Loire (Bacchi, 2000; Bacchi and Berton, 2001; Beauger et al., 2006) et principalement sur des sites lotiques (Guinand et al., 1996; Ivol et al., 1997). Ce manque d’étude sur la Loire et, en général sur les grands fleuves, est sans doute du aux problèmes de méthode d’échantillonnage liés à la taille mais aussi au mode de fonctionnement des systèmes (Bacchi and Berton, 2001). Dans des annexes hydrauliques de Loire moyenne, l’impact des herbiers de Ludwigia spp. sur les communautés d’invertébrés aquatiques a été étudié. Dans un premier temps, les communautés de pleine eau et benthiques au sein d’herbiers de L. peploides et de L. grandiflora ont été comparées. Ensuite l’effet de la densité des herbiers a été analysé. Pour finir, les communautés d’invertébrés présentent au sein d’herbiers de macrophytes natifs ont été comparées à celles des communautés présentes dans les herbiers de macrophytes exotiques. Pour L. peploides, la comparaison a pu être réalisée sur trois années.

Dans cette partie nous cherchons à répondre aux questions suivantes :

- Les communautés d’invertébrés aquatiques des herbiers de L. peploides et de L.

grandiflora sont-elles identiques ? Sont-elles composées, comme dans les bras morts

peu profonds, de taxons se nourrissant de matière organique et de végétaux et/ou liés aux végétaux pour une fonction comme la reproduction, l’alimentation ou la locomotion (support) ?

- La densité des herbiers des Ludwigia influence-t-elle la diversité, la densité et la structuration des communautés d’invertébrés ?

- Les communautés d’invertébrés sont-elles identiques au sein d’herbiers de macrophytes autochtones et de macrophytes exotiques ? Les invertébrés s’adaptent-ils aux nouveaux environnements créés par les macrophytes allochtones ?

1.Les macroinvertébrés d’herbiers de Ludwigia non