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2. La Loire moyenne

2.2 Aspects climatiques, hydrologiques et hydrogéologiques de la Loire moyenne . 40

Loire moyenne

2.2.1 Climat

Le climat qui règne sur le bassin de la Loire est influencé par deux paramètres majeurs : la disposition des reliefs et le rôle des masses d’air. Les vents d’Ouest s’engouffrent loin à l’intérieur des terres. Le talus cévenol dans le sud des hauts bassins de la Loire et de l’Allier joue un rôle majeur dans la confrontation des masses d’air atlantiques et méditerranéennes.

Les conditions climatiques de la vallée alluviale de la Loire moyenne sont particulières compte tenu de la superposition d’un climat général, de climats locaux, voire de microclimats (Cornier, 2002). Le couloir ligérien possède un climat sensiblement différent des territoires avoisinants. Il constitue une unité originale en traversant plusieurs régions différentes (Corillion, 1989) et est caractérisé en partie par une végétation azonale (Ellenberg, 1988). La végétation étant sous l’influence prépondérante des conditions abiotiques particulières qui règnent dans l’hydrosystème (dynamique fluviale, bilan hydrique, régime de perturbation et de stress écologique), les conditions climatiques régionales ne jouant qu’un rôle secondaire.

Sur la Loire moyenne, le climat est caractérisé par une influence océanique et une relative douceur thermique. Les températures moyennes annuelles varient respectivement de 6,8 °C à 15,6 °C et le nombre de jours de gelées est compris entre 46 et 50 jours (Bouchardy, 2002). Les précipitations annuelles varient de 600 à 700 mm (Bouchardy, 2002). Le climat du département d’Indre-et-Loire se situe dans la gamme des variations climatique de Loire moyenne. Les masses d'air qui déterminent le climat du département ont généralement une origine océanique. Au fur et à mesure qu'elles pénètrent sur le continent, leurs caractéristiques évoluent lentement : le climat d'Indre-et-Loire est donc un climat océanique dégradé, caractérisé par des températures douces (moyenne interannuelle 11,4°C entre 1971 et 2000, Figure 9) et une répartition régulière des précipitations (650 à 700 mm par an entre 1971 et 2000, Figure 10).

Tours (Pa rça y-Me sla y)

0 5 10 15 20 25 1 2 3 4 5 6Mois7 8 9 10 11 12 T e m p é ra tu re ( °C ) 1971-2000 2005 2006 2007

Figure 9 : Températures mensuelles moyennes sur 29 ans (1971-2000) et mensuelles des années 2005, 2006 et 2007, à la station de Tours (source : Météo France)

En 2005 et 2006, les températures mensuelles moyennes sont supérieures aux moyennes interannuelles d’avril à octobre. En 2007, les températures mensuelles sont supérieures aux moyennes interannuelles de janvier à juin. Elles sont ensuite inférieures durant le reste de l’année.

Pré cipita tions me nsue lle s à Tours (Pa rça y-Me sla y) 0 20 40 60 80 100 120 1 2 3 4 5 6Mois7 8 9 10 11 12 P c ip it a ti o n ( m m ) 2005 2006 2007 1971-2000

Figure 10 : Précipitations mensuelles moyennes sur 29 ans (1971-2000) et mensuelles des années 2005, 2006 et 2007, à la station de Tours (source : Météo France)

Les précipitations mensuelles de la période 2005-2007 sont déficitaires par rapport aux moyennes interannuelles. Seuls les mois de mars, mai et septembre 2006 et les mois de février et de mai à août 2007 sont excédentaires (Figure 10).

2.2.2 Hydrologie

Les débits de la Loire sont très contrastés, marqués par des étiages très sévères en été mais également par des crues importantes en hiver et au printemps. Le débit moyen interannuel à la station de Tours est de 359 m3s−1, le débit des crues biennales d’environ 1500 m3s−1, celui des décennales de 2400 m3s−1et le débit mensuel minimal quinquennal est de 66 m3

s−1(données DIREN Centre/Bassin Loire-Bretagne, calculées entre 1957 à 2008).

La Loire à Tours (K4900030) 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 2 3 4 5 6Mois7 8 9 10 11 12 D é b it ( m 3 /s ) 1957-2008 2005 2006 2007

A Tours, les débits oscillent en moyenne mensuelle interannuelle de 109 à 630 m3s−1

(Figure 11). Les débits mesurés sur la Loire pour la période 2005-2006 sont globalement plus faibles que la moyenne interannuelle, hormis des pics d’avril 2005, mars et avril 2006. Les étiages sont plus sévères que la normale avec une prolongation jusqu’en décembre 2005. L’année 2007 se distingue par l’absence d’étiage estival et un débit mensuel minimal « élevé » de 187 m3s−1 et tardif (novembre).

Depuis 1881, la température des eaux de la Loire moyenne a augmenté d’environ 0,8°C en moyenne annuelle et estivale. Cette hausse s’accentue deppuis la fin des années 1980, du fait du réchauffement de la température de l’air, mais aussi à cause de l’hydraulicité plus faible ces dernières années (Moatar and Gailhard, 2006).

2.2.3 Hydrogéologie et géomorphologie

La Loire moyenne et son bassin versant sont riches en aquifères étendus. Cinq réservoirs principaux peuvent être distingués (Roux, 2006) :

- la nappe des alluvions de la vallée de la Loire. Elle est exploitée par de nombreuses villes pour l’alimentation en eau potable.

- les réseaux aquifères des calcaires de Beauce présents au nord d’Orléans et en rive gauche dans le coude ligérien, dont les niveaux hydrométriques varient lentement. - les nappes de la craie et des tuffeaux du Crétacé, principalement en aval de Blois, en

relation directe avec les alluvions.

- la nappe des sables Cénomanien et Albien. Cette nappe est captive en Touraine et libre en Sologne et très étendue en profondeur. Elle peut être en communication avec les calcaires du Jurassique supérieur. Cette nappe est très exploitée dans la région de Tours pour l’alimentation en eau potable de l’agglomération et pour l’irrigation des terres cultivées.

- la nappe des calcaires jurassiques, présente surtout dans le Berry. Il en existe de nombreuses résurgences dans les vallées de la Creuse et du Cher.

La géologie, le relief, les caractéristiques de la vallée (largeur, pente…) et les débits ont aussi permis une sectorisation de la Loire moyenne (Ginestet, 1999). La Loire a donc été sectorisée en unités, tronçons et sous-tronçons. Cette étude s’étend sur une unité allant du Bec

du Beuvron aux ponts de Cé et cinq sous-tonçons. Cette unité géomorphologique se caractérise par la traversée des plateaux calcaires du crétacé au faible relief. Elle est marquée par une succession de vals : val de Cisse, val de confluence du Cher et de la Loire, val d’Authion. La pente du fond de vallée diminue de l’amont vers l’aval de l’unité, et connaît une rupture importante à la confluence avec la Vienne (passage de 0,4‰ à 0,2‰). Contenue dans un lit endigué étroit (790 m), la Loire entre dans une activité morphodynamique plus intense : large bande active due aux apports du Cher et de la Vienne, écoulement s’effectuant sur deux chenaux en présence d’îles de largeur de 80 mètres en moyenne (Ginestet, 1999).