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Mettre en œuvre les nouvelles techniques élaborées en commun

- Mettre à disposition de la recherche les étangs et ne pas « cacher » les informations

- Partager avec l’ensemble des acteurs de la R.A.P. les informations techniques, financières,

susceptibles de faire avancer le projet.

- Permettre aux chercheurs d’utiliser les données, de façon anonyme, dans des publications

scientifiques ou de développement »

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Au C.I.R.A.D., la R.A.P. se formalise à travers l’Action Thématique Programmée

Conception des Innovations et Rôle du Partenariat (A.T.P. C.I.R.O.P.) fondée en 2005 dans le

but de participer à la construction de ce nouveau paradigme pour la recherche agronomique.

4.

Une première soumission d’A.T.P. a été effectuée en 2001 par trois chercheurs du C.I.R.A.D.

ayant pour rôle de coordonner le projet. Le concept déposé, traitant de l’adoption des techniques

de semis directs, n’a pas été jugé assez clair, bien qu’intéressant. Les coordinateurs du projet ont

donc obtenu des financements pour former un atelier de discussion entre chercheurs, en vue de

mieux formaliser les idées du projet.

L’atelier s’est donc déroulé en septembre 2002, et c’est à ce moment-là que deux acteurs - futurs

porteurs du projet C.I.R.O.P. - sont venus pour la première fois participer au débat : le chercheur

C. et le chercheur G. C’est lors de cet atelier que se formalise le concept de R.A.P. et que le projet

se fait appeler C.I.R.O.P., puisqu’ont été invités à cet atelier Marie-Renée Vespieren (chercheur

en sciences de l’éducation) et Marc Mormont (socio-économiste) par le chercheur C. ayant déjà

travaillé avec eux par le passé sur des problématiques de R.A.

En 2003, trois autres chercheurs du C.I.R.A.D soumettent encore une deuxième version d’un

projet d’A.T.P. qui ne sera, une nouvelle fois, pas acceptée.

L’A.T.P. C.I.R.O.P. a été présentée une troisième fois en 2004 par trois chercheurs du C.I.R.A.D.

et de l’I.N.R.A., le chercheur C., le chercheur D. et le chercheur G. L’idée principale qui a poussé

ces chercheurs à créer cette A.T.P. était de formaliser la démarche de recherche qu’ils ont

pratiquée à titre individuel et de façon « instinctive »

27

, au cours de leur vie professionnelle. Ces

agronomes sont passés progressivement d’une approche technique et unilatérale, à une approche

davantage sociale et bilatérale avec les producteurs locaux. Ils ont été à l’écoute des besoins des

paysans avec lesquels ils travaillaient, poussés par la conviction qu’il fallait rapprocher la recherche

et la société. Seulement, cette approche qui relève du « bricolage »

28

n’est pas forcément légitime

pour l’institution et au regard de certains agents du C.I.R.A.D. concentrés davantage sur la

27 Terme employé par certains chercheurs impliqués dans ce type de démarche. 28 Même source.

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recherche de solutions techniques. En même temps, comme nous l’avons vu précédemment, le

C.I.R.A.D. passe très rapidement du statut d’institut pour le développement à un institut de

recherche où il est demandé à ses agents de publier davantage. L’A.T.P. C.I.R.O.P. cherche alors

à légitimer ces nouveaux chercheurs et à formaliser cette démarche de recherche qu’ils ont

nommée la Recherche-Action en Partenariat. L’accent est alors mis sur l’ajout du mot

« partenariat », car le C.I.R.A.D., depuis le départ, revendique le caractère partenarial et coopératif

de sa recherche pour le développement. Le projet C.I.R.O.P. doit répondre au besoin de

formalisation d’une méthodologie de recherche partenariale, pour les chercheurs et le C.I.R.A.D.

Lors d’un article rédigé par le directeur général du C.I.R.A.D., mais aussi Président de

l’association Agropolis, on relève l’importance que la recherche pour le développement accorde

au partenariat et au développement de méthodes partenariales toujours plus efficaces. « Le

changement de la demande au Sud qui impose une nouvelle approche bottom-up de recherche en partenariat

s’exprime aussi en termes de modes opératoires. […] L’association Agropolis

29

apparaît comme un précurseur dont

l’expérience originale de coordination et la renommée internationale comme outil reconnu de coopération doivent être

encore mieux mises à profit » (Matheron, 2004).

Le travail de l’A.T.P. devait se faire en deux grands axes : (1) capitaliser les anciens terrains qui

ont été réalisés (2) tester et construire les enseignements sur deux nouveaux terrains (le

Cameroun et le Burkina Faso). Un troisième axe a été conçu et mis en place au cours du

déroulement du projet, il s’agissait de faire une revue bibliographique des ouvrages en sciences

sociales répondant aux problématiques que se posent les chercheurs. Ce travail a été effectué par

une étudiante en sociologie.

D’après le document de présentation de l’A.T.P. C.I.R.O.P., les résultats de la recherche classique

démontrent que les producteurs n’adoptent pas toujours les modèles proposés par la recherche

agronomique. En effet, celle-ci privilégiait les dimensions techniques du développement sans

forcément prendre en compte les dimensions sociales et organisationnelles. Depuis les années 70,

la recherche agronomique-système a permis une avancée sur la compréhension des pratiques des

paysans concernant l’ensemble de leur système d’activité. Le C.I.R.O.P. propose alors une

démarche de R.A.P. qu’il définit comme une approche nouvelle qui favorise l’innovation par

l’adoption d’un principe sociotechnique par le corps social concerné. Le partenariat est perçu

29 Association loi 1901 regroupant des organismes de recherche (I.N.R.A., C.I.R.A.D., I.R.D., C.N.R.S. etc.), des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (Agroparistech etc.), des collectivités territoriales (Ville de Montpellier etc.) et d’autres acteurs du développement économique et rural (Chambre de Commerce et d’Industrie de Montpellier etc.).

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comme une solution à l’adoption des innovations, car il formalise les liens qui se nouent entre les

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