Notre objectif est d’estimer la pression qu’exercent les disques au cours du temps sur la chaîne lorsqu’ils sont mis dans un seul compartiment. Puis, à partir de la mesure de la longueur de la membrane effective, il s’agit d’inférer la tension qui s’exerce sur celle-ci, et qui contrebalance la pression linéique le long de la chaîne.
6.3.1 Equilibre mécanique
Sur la figure (6.5-a) on représente un instantané de l’expérience sur lequel nous obser-vons des disques dans le container gauche délimité par la chaîne. Nous superposons sur celle-ci, la position de la membrane effective, de longueur Leff, tirée en ses deux
2
[Fig.1(b)], akin to the one predicted theoretically for
Ac-tive Brownian Particles (ABP) against a flexible wall [23],
takes place. Altogether our results demonstrate that
set-ting up a thermodynamical frame for active particles
re-mains an important conceptual challenge, but also o↵ers
new design opportunities in adapting wall properties to
particles specificities.
The experimental system is made of vibrated disks
with a built-in polar asymmetry, which enables them
to move coherently [22]. The polar particles are
micro-machined copper-beryllium disks (diameter d = 4 mm,
area a = ⇡d
2/4) with an o↵-center tip and a glued rubber
skate located at diametrically opposite positions (total
height h = 2 mm). These two “legs”, with di↵erent
me-chanical response, endow the particles with a polar axis.
Under proper vibration, the self propelled polar (spp)
disks perform a persistent random walk, the persistence
length of which is set by the vibration parameters. Here
we use a sinusoidal vibration of frequency f = 95 Hz
and amplitude A, with relative acceleration to gravity
= 2⇡A f
2/g = 2.4. We also use plain
rotationally-invariant disks (same metal, diameter, and height),
here-after called the “isotropic” (iso) disks. A chain – the
type of chain used to attach bathtub drain stoppers – is
formed of J + 1 beads of diameter , connected by J rigid
links, with a center to center distance between two beads
`. The joint between a bead and a link is torque free, but
the angle between successive links can not exceed ⌘
maxradians. The chain is fixed at its ends, dividing the arena
diametrically. The total length of the chain L0 = J` is
longer than the end-to-end distance of the chain, the
arena diameter D = 251.1 mm. In the following we use
two chains, the geometrical properties of which are
sum-marized in table 1. The instantaneous position of the
beads along the chain is captured using a CCD camera
at a frame rate of 1 Hz during 60 min, after an
equilibra-tion time of 30 min. In the following, the unit of time is
set to be the inverse frame rate and the unit length is the
particle diameter d.
The chain vibrates and explores all configurations
com-patible with the constraint on the angles between
suc-cessive links ⌘
j ⌘max. The positions of the successive
beads, averaged over 3600 samples, separated by 5700
vi-bration cycles, define a line of length L
e f f, which we shall
call the (e↵ective) membrane. In the absence of particles, it
aligns along the diameter of the arena and L
e f f= D. As
soon as a few hundred particles, whether isotropic or
po-lar, are introduced on one side of the chain, the symmetry
is broken. Apart from a boundary layer of one or two
J (mm) ` (mm) ⌘max L0(mm) chain-1 91 2.33 3.10 ⇡/8 282.10 chain-2 147 1.44 1.92 ⇡/8 282.24 TABLE I: Geometric parameters of the chains
(a) F R 2θ D Leff F (c) 0.8 0.9 1 10-2 10-1 100 101 102 <L>/L 0 l F (b) D y x j j 2 node j link j = 1 J 1 J no de link 1 2 J J 1 0 2 1 2 J-1 J-1
FIG. 2: Membrane barometer. (a) Instantaneous configura-tions of chain-1 separating the system into two compartment, one filled with 640 isotropic particles, and the second left empty. The blue curve is the e↵ective membrane of length Le f f, which takes the form of an arc-circle of radius R. (b) Sketch of the simplified chain model: rigid links are connected by torque free joints. The angle between two successive links is bounded to ⌘max. (c) E↵ective elasticity : tension F = `F in a model chain as a function of its normalized averaged length hLi /L0
for chain-1 (blue) and chain-2 (red); the vertical dotted lines indicate D/L0
links at the extremities, the membrane takes the shape
of an arc-circle, with constant radius of curvature R and
length Le f f 2 [D L0]. The angles between the successive
links composing the membrane are all smaller than ⌘max
[Fig. 2(a)]. Hence the membrane does not support any
torque; the tension F in the membrane is constant; and
the mechanical pressure ⇧ is homogeneous. Mechanical
equilibrium then leads to:
⇧⇥ D = 2F sin Le f f
2R
!
, (1)
Together with the purely geometric relation:
D
2R = sin
L
e f f2R
!
, (2)
one finds that the the mechanical pressure obeys the
Laplace’s law, ⇧ = F/R, which describes the pressure
di↵erence across an interface between two fluids [24].
To proceed further, we compute the e↵ective elasticity
of the membrane, which relates its e↵ective length L
e f fto its tension F, assuming that it obeys an equilibrium
dynamics. To do so, we consider a model chain
com-posed of J beads, and compute its average end to end
distance hLi under an imposed tension F. We proceed
in two steps. First, one extremity being fixed, the other
Figure 6.5 – Chaîne effective. (a) : Membrane effective sous tension (F = k ~F k) et soumise à la pression Π des disques. (b) : Schéma du polymère. Les positions des maillons sont repérées par les angles θ et l’orientation de deux maillons successifs est noté η. (c) : Loi de comportement. Tension adimensionnée βlF en fonction de la longueur moyenne de la chaîne hLi rapportée à sa longueur maximale L0, pour les deux types de chaînes. Les traits en pointillés indiquent la valeur D/L0 pour chacune des deux chaînes.
6.3. MESURE DE LA PRESSION 183 extrémités par une tension de module F . La membrane effective a une courbure unique et constante, caractérisée par son rayon de courbure R, et un angle 2θ. D’après le schéma de la figure (6.5-a), on suppose une pression linéique homogène Π et une tension radiale de norme constante F . L’équilibre mécanique donne :
Π × D = 2F sin
Leff
2R
= 2F sin (θ) (6.5) avec D le diamètre de l’arène et Leff la longueur de la membrane effective. Par ailleurs, un calcul de géométrie donne l’équation :
D
2R = sin (θ) (6.6) avec R, le rayon de courbure de la membrane effective et Łeff = 2Rθ. Ensemble, les équations (6.5 et 6.6) donnent :
Π = F
R (6.7)
La question qui se pose à présent est la valeur de la tension F . En estimant la loi de comportement mécanique de la chaîne, donc son élasticité, nous obtiendrons une relation directe entre la tension F et la longueur de la membrane effective. Par une lecture inverse, connaissant Leff nous estimerons la valeur de la tension nécessaire pour obtenir une telle longueur.
6.3.2 Modèle de polymère à l’équilibre soumis à une force
On définit le polymère (voir figure( 6.5-b)) le plus fidèlement possible par rapport à la chaîne : son nombre de maillons, les distances et les orientations entre deux maillons successifs (on adaptera ses caractéristiques en fonction de la chaîne que l’on utilise) sont pris identiques aux chaînes de l’expérience. Le polymère est supposé être à l’équilibre thermodynamique plongé dans un bain à la température β−1. L’une de ses extrémités est fixée, tandis que l’autre est soumise à une force dans la direction radiale de norme F . Via ce modèle, nous souhaitons estimer l’élasticité de la chaîne (Réf. [56, 41])
La longueur de la chaîne s’écrit :
L = l ( J X j=1 cos (θj))2+ ( J X j=1 sin (θj))2 (6.8) avec θj =Pj
i=1ηi. A l’équilibre canonique on définit d’abord sa fonction de partition
Z(βlF, J ) Z0(J ) =
Z J
0
où J est constant, et Z0(J ) = (2ηmax)J est le nombre total de configurations lorsque
β → 0. La moyenne d’équilibre de sa longueur s’obtient par l’équation :
hLi = 1
Z(βlF, J )
Z J
0
ρ(L, J )L exp (−βLF )dL (6.10)
ce qui peut s’écrire comme
hLi = 1 β " ∂ ∂Fln(Z) # J . (6.11) Finalement, nous obtenons une relation directe entre la longueur moyenne du poly-mère hLi et la norme F de la tension.
On souhaite calculer la fonction de partition Z = R
ρ(L) exp (−βlF )dL. Pour ce
faire, on évalue d’abord la densité d’état ρ(L) de chaîne de longueur L, attachée à une extrémité et à l’autre extrémité libre de fluctuer à la température T (soumise à aucune force). Le calcul de ρ(L) se fait en Monte-Carlo où l’on réalise 5.109
tirages de conformations de polymères dont une extrémité est fixe et l’autre est libre (semi-libre). Les angles fixant l’orientation entre deux monomères successifs sont pris uniformément distribués dans l’intervalle [−ηmax, ηmax], avec un bin de δη = 10−3 rad. Nous avons tiré autant de configurations pour augmenter la statistique
d’observations d’états où le tirage de polymères tendus est rare. En effet, la longueur effective de la membrane effective Leff est comprise entre le diamètre D de l’arène et sa valeur maximale Lmax. Ainsi les tailles que l’on espère tirer correspondent à des états où le polymère est assez tendu.
A l’issue de ces simulations on obtient la distribution ρ(L) de longueur de polymère semi-libre. On la multiplie ensuite par le poids de Boltzmann correspondant au cas où la chaîne serait tirée, puis on intègre sur L. En découle alors le calcul de la moyenne thermodynamique hLi (F ). On représente sur la figure (6.5-c) la loi de comportement mécanique βlF = βlF hLi
D
!
du polymère, soumis à une tension de norme F adimensionnée. L’inversion de cette loi de comportement nous permet de déterminer la tension adimensionnée βlF exercée dans la membrane effective de lon-gueur Lef f. En découle la pression adimensionnée Π∗, Π∗ = βΠa = a
lRF (Leff
D ), où a = πd2/4 est l’aire d’une particule. Enfin remarquons que les lois de comportement