• Aucun résultat trouvé

Mesure de la fonction r´eponse

6.3.1 Principe

Pour mesurer les fonctions de r´eponse de notre syst`eme, nous allons utiliser la tension comme force ext´erieure. L’´etat du syst`eme est fix´e par une valeur de tension efficace V0c auquel nous

ajoutons une perturbation de faible ´energie de mani`ere `a rester dans le r´egime lin´eaire, c’est-`a-dire V (t) = V0+ δV . Une telle approche est autoris´ee car le changement de tension est tr`es rapide, en particulier devant le temps de relaxation du syst`eme. Si δV est d’une dur´ee suffisamment courte, nous ne perturberons pas le param`etre de contrˆole de la trempe, c’est-`a-dire V0. Ainsi le syst`eme continue sa relaxation vers l’´equilibre caract´eris´e par ǫ0et δV n’introduit qu’une petite perturbation `a cette relaxation, perturbation ´equivalente `a celle engendr´ee par un champ ext´erieur. Dans le cadre de la r´eponse lin´eaire : hθ0ih = hθ0ih=0+ δθ0,h, avec δθ0,h un terme d’ordre 1 en δǫ. En injectant cette forme dans l’´equation de Ginzburg-Landau (´eq. 6.6) dans laquelle le terme de bruit a ´et´e n´eglig´e : τ0∂δθ0,h ∂t = ¯ǫδθ0,h3 2(κ + ¯ǫ + 1)δθ00i2h=0+ δǫ  hθ0ih=01 2hθ0i3h=0  | {z } for¸cage externe , (6.25) o`u δǫ est li´e `a la perturbation δV par δǫ = (2V0δV + δV2)/Vc2. Pour que l’approche soit valable, il faut que la tension V0 soit sup´erieure au seuil, c’est-`a-dire que la moyenne de hθ0ih=0 ne soit pas nulle.

Il faut pour r´ealiser le th´eor`eme de Fluctuation-Dissipation comprendre quelles sont les gran-deurs conjugu´ees au sens de la thermodynamique. Exp´erimentalement, nous mesurons une quantit´e ζ d´efinie comme la moyenne spatiale de θ2

0. Nous voulons relier δǫ et ζ, pour cela repartons de l’ex-pression de l’´energie libre pour relier (voir section 4.30) :

F = Z A dxdyπ 2K1 4L  −ǫθ02+1 4(κ + ǫ + 1) θ 4 0  . (6.26) o`u A d´esigne la section du faisceau laser traversant l’´echantillon (voir partie 5.1.2). La perturbation du champ ´electrique introduit une perturbation sur l’´energie libre telle que :

F = F0− δǫπ 2K1 4L Z dxdyθ2 01 4 Z dxdyθ4 0  , F = F0− δǫπ 2K1A 4L ζ    1 − 1 4Aζ Z dxdyθ40 | {z } correction     (6.27) o`u F0 d´esigne l’´energie libre sans perturbation. Lorsque l’´ecart au seuil n’est pas trop grand, c’est-`a-dire lorsque les angles θ peuvent ˆetre consid´er´e comme petit devant 1, le terme de correction est n´egligeable. Dans ce cas, la grandeur conjugu´e de ζ est donc proportionnelle `a δǫ. Le terme de correction deviendra important `a grand ǫ et il faudra alors en tenir compte

6.3.2 R´ealisation `a l’´equilibre

Dans ce paragraphe, le syst`eme est `a l’´equilibre thermodynamique, il n’y a pas de trempe. Nous allons mesurer la r´eponse impulsionnelle. Comme nous venons de le voir, des diracs semblent le plus adapt´e `a notre mesure. Nous allons pour cela effectuer des impulsions triangulaires :

δV (t) =      V1t−tw+τp/2 τp/2 pour t ∈ [tw− τp/2, tw] V1twp/2−t τp/2 pour t ∈ [tw, tw + τp/2] 0 sinon . (6.28)

Fig. 6.5 – a) Valeur efficace de la tension aux bornes de la cellule. `A un instant t, une impulsion de courte dur´ee temporelle (10 ms) est envoy´ee. b) R´eponse du syst`eme. Celle-ci est obtenue par une moyenne en r´ep´etant un certains nombre de fois un mˆeme cycle (une vingtaine). La ligne continue repr´esente la mod´elisation exponentielle de la r´eponse.

Math´ematiquement, lorsque τp tend vers 0. La fonction δV tend vers un dirac h0δ(t). La valeur de h0 est donn´ee par l’´energie, c’est-`a-dire :

Z +∞ −∞ δV (t)dt = τpV1 2 = Z −∞ h0δ(t)dt = h0 (6.29) Nous pouvons ainsi en d´eduire le coefficient `a appliquer `a δǫ pour obtenir la fonction de r´eponse dans les unit´es correctes, elle s’´ecrit alors :

χ(t, tw) = 8L τrπ2K1A

δhζ(t)

δǫ(tw) (6.30) La r´ealisation exp´erimentale est report´ee sur la figure 6.5. La tension efficace aux bornes de la cellule est maintenue constante (ici ´egale `a 1.22 V), puis `a une date t, nous injectons une impulsion de hauteur 3.19 V, sur une dur´ee τr = 10 ms. Cette dur´ee est choisie pour ˆetre sup´erieure `a 1 ms, p´eriode de la tension sinuso¨ıdale appliqu´ee aux bornes de la cellule. La mesure est r´ealis´ee par une moyenne sur un certain nombre de cycles (une vingtaine ici). `A grand temps, les d´eviations sont dues aux r´esidus de fluctuations dus au nombre fini de cycles ; toutefois celles-ci sont de tr`es faibles amplitudes.

Le premier test est bien ´evidemment de v´erifier la lin´earit´e de la r´eponse. Nous avons r´ealis´e cela pour diff´erentes valeurs de l’amplitude V1. Les r´esultats sont report´es sur la figure 6.6. De mˆeme chaque r´eponse est divis´e par 2δV V0+ δV2. La superposition est tr`es bonne sur la gamme de tension choisie, c’est `a dire de 1.51 V `a 4 V. Lorsque la tension est basse, il faut r´ealiser un plus grand nombre de fois le mˆeme motif car la r´eponse est perturb´ee par la pr´esence des fluctuations. La r´eponse obtenue a une d´ecroissance exponentielle (figure 6.5 et 6.6).

6.3.3 Rapport Fluctuation-Dissipation `a l’´equilibre

Nous allons pour finir valider notre m´ethode en regardant le rapport Fluctuation-Dissipation `a l’´equilibre pour une tension efficace constante de 1.22 V. Nous avons report´e sur la figure 6.7 les mesures de la fonction de corr´elation. Celle-ci est ´egalement mod´elisable par une d´ecroissance

Fig. 6.6 – V´erification de la lin´earit´e de la r´eponse pour ǫ0 = 0.425. Les r´eponses sont obtenues pour des amplitudes V1 ´egales `a 1.51 V (◦), 2.33 V (), 3.19 V (⋄), 3.88 V (×). La ligne continue repr´esente la mod´elisation exponentielle.

exponentielle. Le temps caract´eristique de cette d´ecroissance exponentielle est identique `a celui de la d´ecroissance exponentielle de la fonction de r´eponse.

Nous avons ensuite calcul´e la d´eriv´ee de la fonction d’auto-corr´elation par rapport `a τ puis trac´e la fonction de r´eponse impulsionnelle, χ(τ ) en fonction de cette d´eriv´ee −dCζ

. Nous obtenons alors un probl`eme de mesure : en effet la fonction d’auto-corr´elation obtenue contient du bruit haute-fr´equence. De plus, notre mesure contient encore des fluctuations sur la fonction de corr´elation. La d´eriv´ee est donc bruit´ee. Le dernier probl`eme de mesure vient du fait que si l’on veut tracer la quantit´e X(τ ), on doit effectuer une division de χ par la d´eriv´ee de la fonction d’auto-corr´elation ce qui introduit un bruit consid´erable dans la mesure. C’est sur cette am´elioration de la mesure que nous sommes en train de travailler. Nous avons repr´esent´e le diagramme (χ, −dCζ

) sur la figure 6.7b. Nous avons repr´esent´e tout d’abord les r´esultats obtenus par la mesure directe et les r´esultats obtenus par une mod´elisation exponentielle des fonctions de r´eponse et de corr´elation. Les points se disposent aux erreurs de mesure pr`es (importantes pour la mesure directe) sur une droite ; la mesure est ainsi prometteuse. La pr´ecision de la mesure doit cependant encore ˆetre affin´ee `a la fois pour la r´eponse `a une fonction Dirac et pour la fonction d’auto-corr´elation et sa d´eriv´ee. Il existe une incertitude dans la mesure provenant de la d´etermination de l’aire et de la longueur. Une calibration pr´ealable tr`es pr´ecise doit ˆetre r´ealis´ee et la mesure par le th´eor`eme de Fluctuation-Dissipation semble adapt´ee pour mesurer la section A du faisceau laser traversant la cellule. Ainsi nous pouvons ajuster la pente `a une valeur 2.5 1020 correspondant `a 1/(kBT ) fixant ainsi la valeur A.