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Matériel et méthode

ÉTUDE EMPIRIQUE 1 Introduction

2. Matériel et méthode

2.1. Type d’étude

2.1.1. Recherche qualitative

Le choix de la méthode d’étude qualitative nous a paru la plus cohérente et adaptée à notre démarche de recherche. Issue des sciences humaines et sociales, elle laisse place à l’étude du champ de la subjectivité. Le but n’étant pas de quantifier le phénomène décrit, ici les témoignages recueillis, mais de leur donner un sens.

2.1.2. Entretien individuels semi dirigés

Ce type d’entretien permet une démarche participative, dans laquelle l’enquêteur et l’enquêté se rencontrent et échangent sur le sujet de l’étude. Le choix d’un entretien individuel et semi structuré a permis d’instaurer un cadre sécurisant et de pas rester enfermé dans un cadre strict et prédéterminé, il encourage la libre expression et permet une plus grande exploration du sujet abordé.

2.1.3. L’approche phénoménologique

L’absence d’hypothèse fixe entre dans la conception de l’approche phénoménologique bien qu’un lien entre art et médecine soit implicitement sous-entendu par la décision même

d’explorer ce thème. Par ailleurs, nous sommes conscients que l’utilisation du mot art peut être sujet de débat. Nous verrons qu’au cours des entretiens, les médecins eux même s’interrogent sur la juste utilisation de ce terme quant à leurs pratiques médicales, et artistiques parfois. Ces questions se sont posées à l’écriture de la thèse : comment parler d’art ? Doit-on être artiste pour parler d’art ? Doit-on plutôt parler d’artistique ? D’activités manuelles ? Des réponses fructueuses n’ont pas émergé. C’est alors que nous avons pris parti de ne pas juger de la légitimité ou non de parler d’art car nous essayerons de pratiquer du mieux possible les principes fondamentaux des phénoménologues que sont l’épochè (la suspension du jugement habituel) et la réduction phénoménologique (qui est une redirection de la pensée après l’épochè). En mettant de côté les concepts et les définitions conventionnels, la réduction invite les médecins à parler d’art, terme aussi « sacré » qu’il soit, selon leurs intuitions et leurs expériences. Nous n’obtiendrons ainsi pas d’objectivité mais des régularités de « conceptions du monde » concernant l’art au sein de la vie médicale.

2.2. Population

2.2.1. Taille de l’échantillon

Une base de 10 participants a été initialement pensée. Il n’existe pas de nombre de sujets nécessaires dans une étude qualitative. Les entretiens sont interrompus lorsqu’ils n’apportent plus de nouveaux éléments de réponse. On parle alors de saturation des données, méthode consistant à recueillir des entretiens jusqu’à ce qu’aucune donnée nouvelle ne soit plus mise en évidence.

2.2.2. Échantillonnage de la population

On ne parle pas non plus de représentativité de l’échantillon en étude qualitative mais de variabilité maximale. L’objectif de ce mode d’échantillonnage consiste en un recueil des opinions les plus diversifiées possibles. Ainsi, les variables susceptibles d’influencer les résultats ont été identifiées et pris en compte :

- Sexe : Homme/femme

- Age : moins de 30 ans, entre 30 en 50 ans, plus de 50 ans - Statut professionnel : médecins généralistes/autres spécialités

Le recrutement a été initialement ciblé sur les médecins généralistes afin d’intégrer au mieux les données à notre domaine d’exercice mais a été finalement étendu à l’ensemble des spécialités médicales afin d’obtenir des points de vue d’autant plus diversifiés. Il n’a pas été réalisé de randomisation car ce mode de recrutement ne semblait pas pertinent quant à l’étude. Le recrutement s’est ainsi conçu au travers de rencontres et de désirs d’échanges opérant une sorte de recrutement en partie lié « au hasard ». La demande de participation s’est faite de vive voix, par téléphone ou par mail, sur la base du volontariat.

2.2.4. Critères d’inclusions et d’exclusions

Le critère d’inclusion principal était d’être médecin. Un critère d’inclusion supplémentaire pouvant contribuer à l’enrichissement de cette thèse était une certaine sensibilité pour l’art, que nous avons évaluée de manière tout à fait implicite. Les participants exclus étaient les non-médecins.

2.3. Méthode

2.3.1. Élaboration du questionnaire

Le questionnaire a été conçu afin de répondre « indirectement » à la question de recherche. En effet, il nous a paru d’autant plus intéressant de ne pas demander explicitement aux médecins interrogés : quels sont les apports de l’art en médecine que vous relevez ? En prenant quelques chemins de traverse, les questions choisies proposent un détour vers l’expérience personnelle de chaque médecin. La trame du questionnaire se trouve en annexe 1.

2.3.2. Conception de l’entretien

Des présentations ont été parfois nécessaires pour les médecins non connus. Une présentation du projet de recherche avec rappel de l’objectif et de la question de recherche a ensuite été faite aux participants qui n’en avaient pas connaissance, accompagnée d’un commentaire comme suit : « Le but est de recueillir vos réflexions et vos expériences s’il y en a

sur ce sujet dans un but de co-participation à ce projet de recherche. Le sujet est bien l’art en général et pas seulement l’art-thérapie mais si vous avez des expériences dans ce domaine, n’hésitez pas à les évoquer. L’entretien sera enregistré si vous êtes d’accord et restera anonyme à votre demande ».

2.3.3. Réalisation de l’entretien 2.3.3.1. Environnement

Le lieu a été choisi par le participant. La poursuite des entretiens en face à face a été compromise en raison du contexte épidémique en cette période, et donc quelques entretiens se sont donc effectués par écrans interposés, via le logiciel Skype.

2.3.3.2. Formalités

Un consentement oral a été retenu quant à l’anonymat et à l’enregistrement des interviews. Tous les participants ont accepté l’enregistrement.

2.3.3.3. Durée de l’entretien

Un temps libre d’environ 1 h a été initialement estimé. Ce temps a été respecté dans le cadre de la globalité de la rencontre toutefois nous verrons que le temps consacré exclusivement aux réponses du questionnaire a pu être réalisé en moyenne en 15-20min.

2.3.3.4. Enregistrement

L’enregistrement s’est fait à l’aide d’un dictaphone OLYMPUS VN-731PC.

2.3.4. Déroulement de l’entretien

Une attitude neutre de ma part devait être respectée. Des temps de silence et des reformulations ont été nécessaires pour s’assurer de la compréhension du discours. La trame du questionnaire établi pour notre étude est restée souple, l’ordre et la formulation des questions pouvaient varier pour s’adapter au mieux aux réponses du médecin et à la fluidité de l’entretien. En revanche, tous les entretiens ont commencé par la première question du questionnaire : Qu’évoque pour vous l’art ? Reconnaissant la difficulté de cette première question, il a été précisé à l’avance pour chacun des participants qu’ils pouvaient prendre le temps nécessaire pour répondre. Certaines questions, qui ne figuraient pas sur le guide, étaient posées selon la tournure que prenait l’entretien afin d’en obtenir davantage de données.

Après chaque entretien nous avons retranscrit l’enregistrement le plus littéralement possible, c'est-à-dire mot par mot, sans interprétation. Quelques modifications d’ordre grammatical (négation, accord…) ont été effectuées pour fluidifier la lecture du discours écrit sans changer le sens du discours oral. Des éléments non verbaux tels que les hésitations, les rires, les silences ont également été consignés. Toutes les retranscriptions (verbatim) se trouvent en annexe 3.

2.3.6. Analyse des données

Après retranscription, lecture et relecture des verbatim, l’analyse s’est faite par le principe du codage qui consiste à partir d’un mot, une phrase ou un paragraphe de ressortir des unités de sens. L’analyse était, autant que possible, réalisée au fur et à mesure des entretiens. Les entretiens ainsi que leur interprétation ont été également lus par le directeur de thèse afin d’assurer un accord inter-juges. Les résultats de ces entretiens sont exposés ci-dessous, organisés par thèmes revenus de manière récurrente. Pour plus de précisions et de clarté, nous invitons le lecteur à se référer aux verbatim présents en annexe 3. Les différents entretiens sont nommés M1, M2… M12 (pour moments) ce qui permet de retrouver l’origine des verbatim cités.