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Le type D001 (silex marin turonien inférieur de la vallée du Renon, Indre)

Les éclats représentent près de la moitié des supports débités dans le type D001 (49%, n=32). Leur taux de fragmentation est fort (34%, n=11) et seules trois pièces ont conservé leur partie proximale. En outre, un seul éclat présente une zone corticale. L’analyse des profils et des

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en outils. Ces derniers sont installés sur des supports peu ou pas arqués. Une majorité de support est laissée brute (n=18) et a été débitée suivant une orientation unipolaire et centripète (vraisemblablement par séquences récurrentes unipolaires ; Cretin, 2000 ; Bracco et al., 2003). Ils sont de profils arqués à très arqués et les négatifs présents sur leur face supérieure peuvent être assez nombreux (de deux à six négatifs). Leur détachement s’effectue à partir de

surfaces préparées par esquillements et/ou abrasion, seules deux pièces n’ont subi aucune

préparation avant le débitage. La percussion est directe au percuteur minéral dur et a produit des talons presque exclusivement lisses avec des bulbes d’épaisseurs faibles à moyennes. Ces

petits éclats ont une longueur moyenne inférieure à 20 mm, ils sont étroits (entre 12 et 17

mm) et ont une épaisseur variable (de 3 à 5 mm). Les éclats d’entretien sont au nombre de

cinq. Débités par percussion directe au percuteur minéral dur, ils possèdent généralement un

talon lisse et épais ainsi qu’un bulbe fort. Ils portent sur leur face supérieure les négatifs d’enlèvements à tendance laminaire, certains d’entres eux appartiennent d’ailleurs à des phases d’entretien des convexités d’un débitage laminaire (selon un débitage transversal à

l’axe de débitage). Ils n’appartiennent pas à un schéma opératoire de production d’éclats

comme évoqué précédemment, mais s’intègrent vraisemblablement à une production

laminaire. Notons, par ailleurs, la présence de deux éclats retouchés (qui semblent totalement déconnectés du reste des supports éclats) et de quatre éclats de retouche.

Le type D004 (silex marin turonien inférieur de Selles-sur-Cher, Loir-et-Cher)

Le type D004 comporte 21 éclats. Leur fragmentation est faible (24%, n=5) et trois d’entre

eux ont conservé leur partie proximale. Ces supports ne portent que rarement une zone corticale (n=3). Parmi les supports produits, le choix du ou des tailleurs s’est porté sur les éclats épais, larges et longs (Figures 55 et 56). Les dimensions des outils sont comprises entre

3 et 20 mm pour l’épaisseur (plus forte concentration entre 10 et 20mm), entre 19 et 52 mm

de largeur (plus forte concentration entre 20 et 40 mm) et entre 17 et 99 mm de longueur (plus forte concentration entre 35 et 42 mm). Cet outillage robuste est aménagé sur des éclats au profil légèrement tors. Notons qu’un éclat de mise en forme, au gabarit totalement exceptionnel, vient argumenter l’hypothèse d’une fragmentation du schéma opératoire visant à la production d’éclats et l’absence non négligeable d’éléments de ce même schéma

opératoire. Le débitage des supports laissés bruts s’effectue soit par débitage unipolaire (63%,

n=6), soit par débitage croisé (37%, n=4). Les outils peuvent également porter les négatifs de débitage bipolaire (20%, n=2). Lorsqu’il s’agitd’un débitage unipolaire ou d’un débitage

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supérieure sont ceux d’éclats laminaires et/ou d’éclats lamellaires. Nous pouvons donc

supposer l’existence de schémas opératoires intégrés ou se faisant suite. De plus, la présence

du nucléus Q8F14 vient documenter l’existence d’un schéma opératoire mixte pour ce type de matière.

Figure 55 : Dimensions (largeur/épaisseur) des éclats bruts et des outils réalisés sur supports éclats en D004.

Figure 56 : Dimensions (longueur/largeur) des éclats bruts et des outils réalisés sur supports éclats en D004 (non fragmentés).

L’examen des parties proximales de l’ensemble des supports en D004 a révélé l’utilisation

exclusive de percuteur minéral dur ayant provoqué, pour trois d’entre elles, une fracture du talon. Les observations faites pour le nucléus Q8F14 - quant à l’hypothèse d’un changement

de percuteur au cours du débitage –n’est pas confirmée par l’analyse des supports éclats. 0 5 10 15 20 25 30 35 0 20 40 60 80 100 120 é pai ss e ur e n m m largeur en mm

support éclat éclat transformé

0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120 large ur en m m longueur en mm

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Le type D033 (silex marin turonien inférieur de Gien, Loiret)

Les supports éclats dominent la production en D033 à hauteur de 51% (n=23). Le taux de fragmentation de ces supports est faible (26%, n=6) et affecte indifféremment les parties distales ou proximales des éclats. Peu de zones corticales sont visibles sur ces supports (9%, n=2) et elles sont peu envahissantes. On décompte 17 supports bruts, trois éclats d’entretien

de surface, un éclat retouché, un outil-nucléus et un éclat déchet de débitage. Le profil de

l’ensemble de ces supports est majoritairement convexe (52%, n=12), plus rarement

légèrement arqué (30%, n=7) ou rectiligne (18%, n=4). Leur face supérieure porte généralement de multiples (>4) négatifs qui sont dans 69% des cas (n=16) ceux d’éclats, dans

17% des cas (n=4) ceux d’éclats lamellaires et pour une seule pièce ceux d’éclats laminaires

réguliers. L’unique éclat retouché et le burin-nucléus M9F39 sont réalisés sur les supports les plus épais. Deux types de percuteurs ont été utilisés pour le débitage de ces supports : le percuteur minéral dur (n=15) produisant des éclats à bulbe fort et à talon préférentiellement lisses (trois d’entres eux ont été fracturés au débitage) et le percuteur organique (n=5) déterminant des talons lisses et linéaires pour deux d’entre eux. Le plan de frappe est aménagé par esquillement seul (56% des cas, n=11), couplé à une abrasion de la corniche (28% des cas, n=6) ou sans aménagement (17% des cas, n=7). L’analyse des objets en cette matière est rendue difficile par une variété importante de types de débitage. L’examen des faces

supérieures de ces supports montre l’emploi de débitage croisé (43%, n=9), centripète (29%, n=6), unipolaire (14%, n=3), bipolaire (14%, n=3) et transversal (10%, n=2). Par ailleurs, les éclats débités à partir du nucléus M9F39 et les supports de gabarits similaires à ceux des négatifs observés n’ont pas été retrouvés à la fouille.

Le type D066 (silex marin sénonien de la vallée de l’Yonne, Yonne)

Les éclats représentent 56% (n=18) des supports produits en D066. Ils ont un taux de fragmentation très faible de 11% (n=2) et dans ce cas seules les parties distales ont été retrouvées. Dans 39% (n=9) des cas, les éclats portent une zone corticale sur leur face supérieure (inférieure à 50% pour huit d’entre eux et entièrement corticale dans un cas). Ce groupe de supports présente une forte homogénéité et malgré le manque d’une partie des supports produits (sans conteste laminaires), les remontages que nous avons pu réaliser vont

dans le sens d’une mise en forme du nucléus et de son entretien sur le site. Parmi ces supports

éclats un premier groupe est composé des produits d’entretien et de mise en forme (n=9, dont

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jusqu’à 64 mm (Figures 57 et 58). Un second groupe, comportant l’ensemble des éclats bruts

(n=8), présente des dimensions plus réduites.

Figure 57 : Dimensions (largeur/épaisseur) des éclats bruts et des éclats de mise en forme/entretien en D066.

Figure 58 : Dimensions (longueur/largeur) des éclats bruts et des éclats de mise en forme / entretien en D066 (non fragmenté).

L’ensemble de ces pièces s’apparente à des sous-produits d’un débitage laminaire, certaines

portant sur leur face supérieure les négatifs de lames à crête, d’autres ceux d’un débitage sur

bord de nucléus à tendance laminaire ou encore des enlèvements laminaires transversaux. Ces surfaces portent en moyenne de 2 à 6 négatifs. Qu’il s’agisse des éclats de mis en forme et d’entretien, ou des supports bruts, le débitage s’effectue systématiquement par percussion

directe au percuteur minéral dur. Une seule pièce, un éclat de retouche, atteste de l’utilisation

0 2 4 6 8 10 12 14 0 20 40 60 80 100 é pai ss e ur e n m m largeur en mm

éclat brut éclat de mise en forme et d'entretien

0 2 4 6 8 10 12 14 0 10 20 30 40 50 60 70 larg e ur e n m m longueur en mm

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d’un percuteur organique. Les talons sont lisses (63%, n=10), facetté (6%, n=1) et dans 31%

(n=5) des cas, ils se sont fracturés au débitage. Le débitage s’effectue à partir d’un plan de

frappe préparé par esquillements (n=9) ou rarement sans aménagement (n=2).

Le type F038 (silex marin turonien inférieur de Meusnes/Valençay, Loir-et-Cher)

Le type F038, est le mieux représenté parmi l’assemblage et comporte des supports éclats à

hauteur de 39% (n=115). Les supports transformés comportent 14 outils (12%) et sept éclats retouchés. La fragmentation de la totalité des supports éclats est de 41% (n=47). Sur la totalité des pièces fragmentées, seules 12 (26%) ont conservé leur partie proximale. Peu de ces supports portent une zone corticale (13%, n=15), et quatre présentent une surface corticale envahissante (≥50%). Les outils sont de préférence aménagés sur des supports épais et larges (Figures 59 et 60) mais le choix du support a également été influencé par la longueur (durée

de vie de l’outil plus longue et donc anticipation du ou des tailleurs pour des réaffûtages

réguliers). Ce choix apparaît ici peu marqué au simple examen des gabarits d’outils, mais rappelons que la longueur d’un support est fortement réduite lors de la mise en place d’une

zone active et lors de son réaffûtage (Kuhn, 1990 ; Eren et al., 2005 ; Eren et Sampson, 2009 ; Andrefsky , 2008). Leur profil est généralement légèrement arqué (55%, n=63), ou rectiligne (36%, n=42) et plus rarement arqué (9%, n=10). Les talons des supports d’outils ont

systématiquement été nettoyés ou effacés par la retouche de l’outil, nous n’avons donc pas

d’information lisible sur le type de percuteur et de préparation du plan de frappe. En revanche,

les autres supports éclats ont été débités par percussion directe au percuteur minéral dur. Le

débitage s’effectue à partir d’un plan de frappe presque toujours aménagé (n=8, non préparé) :

par esquillement seul (49%, n=32), par abrasion seule (9%, n=6) ou par ces deux techniques (30%, n=20). Le débitage s’effectue généralement de manière unipolaire (56%, n=45), croisé ou centripète (respectivement 19%, n=22 et 11%, n=14) et plus rarement suivant un débitage bipolaire ou transversal (respectivement 6%, n=6 et 5%, n=8). Les négatifs observés sur les faces supérieures de ces supports sont pour l’essentiel ceux d’éclats : 56%, (n=25) lors d’un

débitage unipolaire, 82% (n=30) lors d’un débitage centripète ou croisé et 60% (n=4) lors de débitage transversal. Toutefois, les négatifs de produits laminaires ont pu être observés à hauteur de 17% (n=8) lors de débitage unipolaire et de 50% (n=3) lors d’un débitage bipolaire. Ceux de produits lamellaires ont également été identifiés sur 21% (n=9) des

surfaces présentant les négatifs d’un débitage unipolaire et sur 25% (n=11) de celles

témoignant d’un débitage bipolaire. L’ensemble des éclats ne répondait donc pas à une unique

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Figure 59 : Dimensions (largeur/épaisseur) des supports éclats par typologie, en F038.

Figure 60 : Dimensions (longueur/largeur) des supports éclats par typologie, en F038.

Un premier schéma opératoire a consisté au débitage d’éclats courts (parfois rebroussés)

suivant un débitage unipolaire au percuteur minéral (trop ?) dur. Une telle production ne

nécessite pas l’utilisation de grands modules et peut avoir été réalisée sur un fragment de bloc

ou un gros éclat issu d’un gros module. D’autres éclats ne répondent pas à la même logique

technique et ont vraisemblablement été débités de manière plus opportuniste, soit lors de la réfection de plan de frappe, soit lors de l’aménagement de dos ou de flanc de nucléus. Une deuxième population d’éclats, aux gabarits plus imposants, est issue d’une production

laminaire. Ils correspondent à la mise en forme d’un nucléus à lame et en sont les sous-0 5 10 15 20 25 30 0 10 20 30 40 50 60 70 é pai ss e ur e n m m largeur en mm

éclat brut éclat de mise en forme et d'entretien éclat retouché outil sur éclat

0 10 20 30 40 50 60 70 0 10 20 30 40 50 60 70 80 larg e ur e n m m longueur en mm

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produits. Enfin, au cours de la production laminaire, d’autres supports éclats sont débités (lors

des phases d’entretien de surface et de convexité) et sont restés bruts.