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mars 2007. Mon petit Georges,

Dans le document Pure, Anonyme (Page 50-64)

Je me sens de nouveau rassemblée. Jo est venu avec un DVD. Un film d'horreur où un mec, le pied enchaîné, se retrouve dans une salle de bain avec son portable et une scie à quelques centimètres de lui. Un autre mec en face de lui est dans la même galère. Dans un premier temps, ils tentent la solidarité. Ils se posent des questions sur leur vie, cherchent des recoupements, un point commun qui pourrait les avoir fait échouer dans cet enfer de pisse et de merde. Remonter la piste du fils de pute qui les a condamnés à ce huit clos. Le même qui les observe. À deux doigts de se laisser crever, celui qui a la scie reçoit un appel de sa famille. Il déchire sa veste et serre ce morceau de tissu entre ses dents. Il commence à scier au niveau de la cheville. Il entaille la peau. Découpe les tendons. Brise l'os. Libéré mais infirme, il promet à l'autre type de revenir avec du secours. Il rampe dans des couloirs sombres laissant derrière lui un sillon sanguinolant. Il aperçoit un tuyau brûlant, un truc rouillé qui fume. Le pauvre mec cautérise sa plaie contre ce machin. Ça doit sentir le barbecue. Il serre les dents encore plus fort. Le mec disparaît en rampant. On ne le revoit plus. Le petit gars resté seul dans la pièce tente d'attraper la scie, de tirer sur sa chaîne. Il n'y arrive pas. L’instinct de vie n'est pas assez fort. Il pourrira là.

Une vraie boucherie. Jo m'a dit que ce film à petit budget avait engendré des millions d'entrées. Comme quoi avec une vieille salle de bain crasseuse et une machine à outils, on peut faire fortune. J'avais un peu la trouille après ça. Jo a lancé un dessin animé en streaming. Ça m'a détendue.

Je lui ai parlé de Papa. Il ne savait pas quoi dire. Il n'a rien dit. Jo a seulement évoqué notre situation financière. Pour le moment, Papa touche son salaire. Ensuite, c'est l'inconnu. Il n'a pas encore l'âge pour la préretraite et dans son état actuel, retourner à l'usine reviendrait à offrir à son boss un motif de licenciement pour faute lourde. Il est incapable de se lever le matin, mange de moins en moins. La seule solution serait qu'il soit arrêté pour longue maladie et soigné vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Jo a remarqué le tas de vêtements noirs près de mon lit. Il m'a demandé si les habits de Dorota me plaisaient. Je lui ai dit oui. J'en avais même essayé quelques-uns. Il a aussi repéré le sac des Galeries Lafayette. Je n'ai pas tout à fait menti. Une copine de Maman travaille là-bas, elle m'a donné tout

un tas d'échantillons. Jo a voulu que je me maquille, pour voir. Je me suis enfermée dans la salle de

bain. J'ai recommencé le petit manège de l'autre fois, fond de teint, khôl, mascara. Quand il m'a vue, il est resté silencieux. Je ressemble à une voiture volée c'est ça ? Jo m'a simplement répondu que je devrais toujours me balader comme ça dorénavant. Le beau est fait pour être vu. Un compliment à la Jo. D'autres auraient dit : Tu déchires. T'es trop belle. Ça te va trop bien. Jo a choisi de me complimenter à travers l'oeil d'un autre, derrière une sorte de vérité universelle, évitant tout jugement de valeur l'engageant individuellement. J'ai l'habitude.

Il m'a montré les photos de son séjour à Paris. Dont une que j'ai gardée. Un cliché pris sous la Tour Eiffel. Le terminus de mon voyage intérieur, la première fois que j'ai couru dans le parc. Je ne lui en ai pas véritablement parlé. Après tout, j'ai peut-être vu une image semblable dans mon enfance, dans les livres scolaires ou à la télévision. À cause d'une hypoglycémie, d'une tachycardie, ou tout autre phénomène physiologique pouvant altérer la conscience d'une grosse qui fait du sport pour la première fois, je suis peut-être partie dans des souvenirs inconscients.

Jo est resté dormir sur le canapé du salon. J'ai préparé un plat de pâtes aux lardons pour Papa. Quand j'ai déposé le plateau, il écoutait une chanson. Le Sud de Léo Ferré. Ma gorge s'est serrée. Ca faisait bien longtemps que cette mélodie n'avait plus raisonnée.

Ça fait bien longtemps que Maman n'a pas appelé Papa pour lui demander d'acheter le pain. Le 25 mars 2007.

Georgino,

Je me suis réveillée vers huit heures. J'ai trouvé Jo sur le canapé en train de pianoter sur son ordi. Je lui ai servi du thé, du pain de mie avec du miel et un yaourt nature. Je n'avais pas faim. Je me suis couchée la veille avec une idée en tête. Forcer Papa à se laver. L'appartement commence à sentir mauvais. J'ai beau faire brûler de l'encens et aérer, rien n'y fait. Jo a spontanément proposé de m'aider.

J'ai pris le prétexte de changer les draps pour faire lever Papa. Il est resté dans l'entrée de l'appartement, hagard, tandis que je remplissais le tambour de la machine à laver. Tu vas voir

comme tu vas te sentir mieux. Tu te rappelles comme Maman aimait les draps propres, repassés, comme dans l'hôtel en Italie ? Papa m'a regardée fixement. Il a acquiescé. Il s'est mis à parler sans

s'arrêter. Une vraie pipelette. Ça faisait plus d'un mois qu'il n'avait pas prononcé plus de cinq mots à la suite. Il m'a parlé de la lune de miel en Toscane, leur seul et unique voyage. Les collines, les petits villages perchés, le vin, la lumière du matin. Maman et Papa aimaient se lever très tôt là-bas, pour apprécier la campagne déserte et la rosée fraîche. Maman n'a jamais été plus belle. La lumière toscane, dorée et chaleureuse, la sublimait. La beauté était partout. Mais rien d'aussi saisissant que le visage de ma mère. Les italiens se retournaient sur son passage, faisant peu de cas du francese qui

la tenait par le bras. J'ai tiré Papa par la main. Nous avons avancé doucement vers la salle de bain. J'ai appelé Jo. Papa, tu veux bien que Jo t'aide à prendre ta douche ? Maman aurait trouvé ça

plutôt drôle ! Tu seras bien parfumé. Tu sentiras aussi bon qu'un milanais !

J'ai donné à Jo un pyjama propre. J'ai fermé la porte.

Je suis restée pour écouter. Jo racontait à Papa l'histoire de l'unification italienne, le rôle de Garibaldi, l'exil du roi. Puis, la discussion a tourné au manuel de cuisine. Chaque province a

conservé une culture culinaire. Un peu comme en France. Ici, on ne connaît que les spaghettis bolognaises, les lasagnes et les pizzas. J'ai entendu la douche couler. Entre deux anecdotes, Papa

revenait sans cesse au visage de Maman magnifié par le lever de soleil toscan. Jo lui a rappelé de ne pas oublier les cheveux. La bouteille bleue Monsieur Mercier. Allez-y, frottez ! Asseyez vous sur le

bac à douche. Vous ne paierez pas plus cher. Rincez bien sinon ça va coller.

Je suis partie m'asseoir sur le canapé. Jo m'a rejoint. Le temps passait. Une image a traversé mon esprit. Mon père, se vidant de son sang. Je n'avais jamais pensé à cacher les lames de rasoir dans le placard de la salle de bain. L'eau coulait toujours. C'était long, angoissant. Puis plus un bruit. La douche s'est arrêtée. Papa est venu s'asseoir à côté de nous. Il a demandé à Jo s'il était possible de voir la Toscane. Jo a compris avant moi. Il a tapé quelques mots clés sur Google. Papa a précisé :

De l'italien. Je n'ai pas besoin de comprendre.

Une image de carte postale s'est affichée sur le lecteur multimédia. La lumière ocre, les collines dorées, comme un désert infini. Une maison massive entourée de cyprès dominait un vignoble en pente. Jo a cliqué sur play. Papa nous a quittés dès cet instant. Je me suis reprochée de l'avoir amadoué avec cette histoire de Toscane. L'impression de le tirer vers le bas. Le reportage a duré plus de deux heures. Papa est resté devant l'ordinateur un pied ici, l'autre à Florence. Il a admiré. Les paysages, les monuments, les rues pavées, une langue qu'il ne comprenait pas mais dont la mélodie le ramenait à Maman. Il souriait, imitait les grands gestes des italiens, riait quand ils riaient, répétait des mots : chianti, funghi, fromaggio, duomo....

J'ai fait signe à Jo de me suivre. Dans la chambre, j'ai pleuré. Je ne pouvais plus m'arrêter. Jo a attendu que je me calme. Il a écouté.

Mon père est devenu fou. Il se crée un monde de plus en plus hermétique. Je ne peux plus y pénétrer sans utiliser une référence à ma mère. C'est mon seul accès. Plus je le fais, plus il s'enfonce dans la folie. Tu l'as vu devant le reportage ? On aurait dit un débile ! Un possédé ! J'ai eu peur qu'il se foute en l'air dans la douche quand tu l'as laissé seul. Je n'ai plus aucune confiance en sa capacité à jauger le danger, à se nourrir, à vivre de nouveau parmi nous. Je n'existe même plus pour lui ! On dit toujours que le pire est la mort d'un enfant. Je suis toujours là moi ! Maman est morte, mais moi je suis là ! J'existe encore putain ! Je vais pas me déguiser en Maman jeune, je vais pas construire autour de lui une mascarade pour éviter qu'il ne crève de chagrin! Je peux pas changer le béton de la cité en colline toscane. Je peux pas... Je peux plus...

Sur le pas de la porte, j'ai remercié Jo pour la douche. Je lui ai demandé de prévenir Brigitte que je serai encore absente demain.

Quelques minutes plus tard, je lui ai envoyé un texto : Est ce que tu peux venir demain, vers 17

heures, pendant la visite du psychiatre ?

Réponse immédiate : Je serai là. Le 26 mars 2007.

Cher Georges,

La journée a été difficile. Rarement connu pire depuis la mort de Maman. Jo a sonné aux alentours de 16h30. Le psychiatre est arrivé vers 18 heures. Je lui ai parlé de Papa, ses absences, son refuge dans le passé, son désintérêt total. Il a voulu s'enfermer dans la chambre avec lui. Après une

demi-heure interminable, le psychiatre m'a proposé de m'asseoir sur le canapé. Jo était là. Silencieux mais présent.

L'état de votre père est inquiétant. Je ne vais pas tourner autour du pot. Il nécessite une prise en charge globale. Vous ne pouvez plus gérer seule cette situation. On doit l'hospitaliser. Dans un premier temps, il faut le retaper physiquement. Le réel n'a plus de prise matérielle sur lui. J'en conclu qu'une hospitalisation n'aggravera pas ses symptômes dépressifs. En revanche, les traitements, le fait de sortir de ce contexte où tout lui rappelle votre mère, peut le conduire vers un mieux. Parfois, l'hospitalisation suffit à redonner goût à la vie. Le fait de ne pas voir sa famille, le manque de loisirs, la routine qui lasse, l'austérité du décor, un voisin de chambre insupportable, toutes ces petites contrariétés suffisent parfois à réveiller l’instinct de vie chez des patients comme votre père, des personnes qui n'ont pas eu dans le passé de pathologie psychiatrique lourde. En revanche, cela signifie pour vous un chamboulement. Vous êtes mineure. Vous ne pouvez pas vivre seule.

Jo a spontanément proposé que je vienne chez lui, nos mères ayant été de très bonnes amies. Le psychiatre a trouvé cette solution provisoire acceptable avec l'accord signé de mon père. Ce n'est malheureusement pas un problème... Il signerait mon arrêt de mort tellement il est loin.

Papa va se remettre. Mon rêve secret serait qu'il rencontre une femme capable de le rendre heureux. Maman l'aurait voulu.

J'ai préparé le sac de Papa. Je n'y ai mis que quelques magazines, des barres chocolatées, un livre, une photo de moi, des mots croisés, son portable et son chargeur. Il a insisté pour emporter deux chemises, un jean, un pyjama, des chaussettes et quelques slips. J'ai également dû lui préparer une trousse de toilette ainsi qu'une paire de chaussures de ville dans un sac en plastique. Je n'ai pas osé lui dire qu'à l’hôpital, on reste en blouse toute la journée. Il pensait peut-être partir pour l'hôtel. Papa m'a demandé s'il allait manquer la Roue de la Fortune demain soir. J'ai répondu que non, il serait là-bas en milieu de matinée. Je lui ai rappelé qu'il s'agissait d'une hospitalisation, d'un séjour pour le soigner, le faire manger, pour reprendre son travail, notre vie à deux.

En milieu de matinée... Donc je ne verrai pas le téléachat. Ta mère m'a dit l'autre jour que Madame Chavier regardait cette émission tous les matins. Elle m'a dit que c'est une sacrée arnaque mais que sa patronne trouvait toujours quelque-chose à acheter !

Bonne nuit Georges. Papa part demain. Une ambulance vient le chercher à neuf heures. Je passerai la journée à faire un grand ménage, trier mes affaires pour les emporter chez Jo. Je reverrai bien assez tôt les Kevin, Patricia, Géraldine, Joris... J'aimerais oublier ces prénoms. Le plus important est qu'ils oublient le mien. Il y aura Jo. C'est tout ce qui compte. Je suis motivée pour faire un bon deuxième trimestre. Si j'habite chez Jo, si le génie est contagieux, je ferai grimper ma moyenne ! Je demanderai demain matin aux gars de l'ambulance les horaires de visite. J'ai cru comprendre que la thérapie consistait à éloigner Papa de son environnement actuel. J'espère échapper à cette stratégie. Le 28 mars 2007.

Georges,

Papa est parti hier matin. Les ambulanciers l'ont porté sur une chaise jusqu'au camion. Je les ai suivis, son sac sous le bras. Je l'ai coincé sous le brancard. J'ai embrassé mon père. Il souriait. J'ai nettoyé l'appartement du sol au plafond. J'ai rangé la cuisine, jeté la nourriture périmée dans un sac poubelle. J'ai roulé le poster de Janis et rangé mon ordinateur dans un sac de sport. La salle de bain brillait après une heure de récurage hystérique. Les toilettes sentaient bon l'eau de javel. Je me suis attaquée à la chambre de Papa. J'ai mis ses draps à laver, excepté sa taie d'oreiller que j'ai glissée dans la poche extérieur de ma valise. Dans le tiroir de sa table de nuit, une photo de Maman. Un portrait en gros plan. Elle devait avoir à peine vingt ans. Devant le miroir au dessus de la

commode, j'ai placé la photo à côté de mon visage. Comme si je découvrais ma mère biologique au bout de quarante ans. Comme dans les reportages sur les enfants adoptés.

Je suis son sosie. Je le réalise seulement. Mon père m'a donné le bleu de ses yeux. Ma mère leur a donné cette expression de désespoir.

Je ne vois plus le sommet de mon crâne dans le miroir. J'ai dépassé le mètre soixante-quinze.

Choisir les vêtements à emporter m'a pris plus d'une heure. Incapable de trancher entre la nouvelle garde robe et l'ancienne, entre le passé présent et le présent futur. J'ai entassé un mélange des deux, dont les pièces les plus discrètes de Dorota (cinq pulls, deux pantalons droits et trois jeans). J'ai déposé sur la pile mes vêtements préférés : les chemisiers reprisés par Maman, mon tee-shirt de Blondie, celui de Bob Dylan, mon bonnet fétiche en laine beige, mon vieux pyjama gris. J'ai posé dans la valise le peignoir rose, toujours enfermé dans son sac, en captivité. Dans un autre sac, j'ai pris toutes les chaussures de Dorota, les sacs Hermès, Gucci, Prada pour Sibylle. Mes livres de cours bourrés ici et là, quelques DVD et toi Georges avec ta clé qui ne ferme rien.

Arrivée à l'arrêt de bus, j'ai réalisé que je n'avais pas pris le maquillage. Cette petite touche de féminité avait tellement plu à Jo. L'idée de me grimer m'amuse aussi. J'ai rebroussé chemin, chargée comme une mule. J'ai attrapé la petite trousse noire posée sur le lavabo. Je me suis mis une petite couche de mascara et du blush.

Lorsque j'ai passé la porte de l'appartement de Jo, je me suis sentie tomber à l'intérieur, une chute vertigineuse. Quitter le HLM, c'est abandonner Maman définitivement. Je sais, c'est purement symbolique. Maman est morte à l’hôpital. Nous n'avons prévenu personne, pas même Sibylle. Cet appartement devrait me donner un répit, m'épargner soixante-dix mètres carrés de souvenirs. Tout est nouveau ici. Nouveau donc étranger. C'est une autre mère qui gère la maison. Celle de Jo. Ça fait mal. Ça fait mal parce qu'il faut accepter. Je ne reverrai plus jamais ma mère. Elle est morte et enterrée. Je n'étais pas là pour lui tenir la main quand son cœur a cessé de battre. J'ai beau me répéter que c'est la vie. Qu'il y a toujours pire. Pourtant, certains moments, la tournure que prend mon existence ne m'inspire que chaos, douleur et ténèbre. J'ai accepté la mort de Maman comme l'internement de Papa. Dans l'abandon résigné. Comment combattre le cancer ? Comment chasser la folie d'un homme brisé ?

J'ai décidé de dormir dans la chambre de Jo. Dans le lit du haut. Ce lit à deux étages servira enfin à quelque-chose. Jo m'a fait de la place dans son armoire. Il a même rafistolé un petit meuble en formica pour caser mes chaussures, les anciennes et celles de Dorota. Nous avons rangé tout cela ensemble, en silence. J'ai laissé mes affaires de cours dans le sac de sport pour ne pas les confondre avec celles de Jo.

Je ne sens plus mes jambes Georges. Je vais dormir maintenant. Le 29 mars 2007.

Mon Georges,

Journée singulière, aux débuts surréalistes.

Quand j'ai ouvert les yeux ce matin, je ne savais plus ou j'étais. Pendant quelques secondes, j'ai vu le plafond si proche que je me suis crue enterrée vivante. J'ai repris mes esprits en entendant le débit de la douche, plus puissant que chez moi. La réalité m'a percutée comme une catapulte. Je suis chez Jo, ma mère est morte, mon père fait un séjour à la Chartreuse. Comme une maman, Jo a anticipé mon réveil brumeux. Dans la salle de bain, une pile de vêtements m'attendait. Un tee-shirt blanc, un gilet violet foncé, un legging gris perle. Jo avait posé le sac de sous-vêtements juste à côté. Choisir ma petite culotte n'était pas de son ressort. J'ai choisi la plus fine, pour éviter les marques sous le legging. Je me suis réchauffée sous la douche pendant un long moment. J'ai hésité à me maquiller.

J'ai repensé à Kenza pour la première fois. Ça m'a fait sourire. Son langage familier, sa franchise bienveillante. J'ai décidé d'appliquer ses conseils aujourd'hui et les jours suivants. C'est la seule fille qui ne m'ait jamais offert un début d'amitié. Fond de teint en minuscule quantité, khôl, mascara. Ces

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