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Au-delà des métriques topographique et topologique, l’hypothèse de la métrique chorégraphique23

Chapitre 3. De quelques perspectives théoriques et conceptuelles en géographie

3.4. Au-delà des métriques topographique et topologique, l’hypothèse de la métrique chorégraphique23

Venant nous rendre visite sur Bordeaux, j’annonce à mes beaux-parents que je vais me rendre dans leur maison de campagne dans le Massif Central pour aller travailler. Venant

23 Je développe ici une première ébauche élaborée lors d’un colloque de 2007 intitulé Activité

artistique et spatialité organisé à Lille par Anne Boissière, Véronique Fabbri et Anne Volvey. (Voir HDR

Volume 2 Annexes Partie 2 Production Scientifique et Académique : Texte 12 Chapitre 2.2). On retrouve cette formulation « chorégraphie » au sein d’un texte du géographe Bernard Calas (2002) pour exprimer les interactions des habitants sur une scène urbaine. Si son acception implique l’idée de mouvement des corps, son orientation n’est pas à proprement parler phénoménologique, elle ne travaille pas la distance au sein de la projection de l’être qui fait lieu, qui élude cette distance pour se mettre à proximité de ce/ceux avec quoi/qui il veut se relier.

mêmes de cette destination, il me signale tout deux qu’il y a beaucoup de changements sur le parcours, notamment du côté de Courpière, après Thiers en venant de l’autoroute, avec un prolongement conséquent d’une voie rapide. Cette information me pousse ainsi à modifier mon trajet dans la mesure où je pense mettre cette fois moins de temps qu’en utilisant le trajet que j’utilise habituellement. Une fois sur les lieux, je m’aperçois que rien n’a changé par rapport à la dernière fois où j’avais pris moi-même ce chemin. En fait, mes beaux-parents n’avaient plus pris ce parcours depuis très longtemps n’ayant tout simplement pas à l’utiliser. Ces aménagements déjà anciens pour moi étaient nouveaux pour eux. Ce qui leur paraissait important à souligner n’avait donc aucun intérêt pour moi. Dans un même contexte spatial, ce sur quoi ils avaient focalisé leur attention, leur préoccupation et qui constituait la situation qu’ils avaient vécue comme nouvelle, apparaissait comme inexistant pour moi.

Au-delà de cette reconnaissance d’une différenciation dans la constitution des situations, il y a aussi un intérêt de traiter les critères de focalisation sur certains éléments structurant la réalité de mes beaux-parents. En effet, leur attachement à me parler de cela recourait à leur sentiment de plus grande rapidité pour parcourir le même trajet. La distance entre la fin de l’autoroute et leur maison leur paraissait dès lors plus courte. Ainsi, leur mode de mesure de la distance, leur métrique, différait du mien. Leur analyse habitante du changement de situation vécue avait pour raison le passage entre les métriques topographiques et topologiques24.

Mais au-delà de cette seule lecture, cette évocation avait un autre rôle, celle de se plonger, de faire lieu auprès d’espaces sur lesquels ils ont un attachement fort. Quand des habitants embrassent un espace qu’ils mettent alors à leur proximité, en situation, à travers leurs pensées ou leur discours, ils ne sont pourtant plus dans les caractéristiques de ces deux types de métriques, ils vont plus loin et rejoignent finalement à travers leurs pensées la fonction que l’on donne à la technologie communicationnelle aujourd’hui. Celle-ci provoque une autre mesure de la distance que Grataloup appelait en 1999, la métrique hertzienne25. Un monde de simultanéité, de sans distance. Mais le sans distance ne s’applique pas qu’au lieu localisé en lui-même mais aussi entre l’habitant et ce faire quoi il se projette en pensée ou en discours. Il s’y rend sans s’y rendre. Dès lors, nous ne sommes plus là dans l’idée du topos, du lieu physique localisé au sens de Platon (Berque A., 2012a) ou du lieu aux confins de l’espace indéfini au sens des textes les plus anciens de l’Antiquité grecque (Casevitz M., 1998). Lieux localisés que l’on peut ou non relier par la route ou les airs, à travers l’arpentage du sol d’un territoire ou grâce aux réseaux mais qui sont pétris par les distances euclidiennes habituelles liées aux mouvements des corps26. Non, nous sommes là en face d’une nouvelle métrique que j’appelle chorégraphique. Ce terme étant construit autour du lieu au sens de la choré-chora qui exprime « l’appartenance d’une extension limitée et définie à un sujet » chez Platon (Berque A., 2012a). Ou mieux comme chez Eschyle, qui dans les Perses, indique que « le mot désigne toujours le territoire appartenant au sujet de la proposition ou bien vers lequel il se dirige, le territoire en tant que possession,

24 À la suite des multiples travaux effectués sur ce sujet depuis une dizaine d’années par Marie-Françoise Durand, Jacques Lévy et Denis Retaillé ([1992]1993), Jacques lévy (1994, 65-81) ; Denis Retaillé (1997a, 250-259) ; Christian Grataloup (1999) ou Michel Lussault (2009, 77-84 ; 2013, 45)

25 « Avec les métriques, que l’on pourrait qualifier d’hertziennes (terme à discuter), il n’y a pas de déplacement matériel des personnes ou des biens, mais recomposition à distance (de voix, d’images ou de textes…) (Grataloup C., 1999, 16).

26 « Les métriques topographiques sont celles d’un espace organisé par des déplacements matériels (des personnes et des biens) à la surface de la Terre (maritime ou continentale). On peut les différencier selon les instruments de transport (l’usage des moyens individuels ne produit pas les mêmes espaces que celui des moyens collectifs : le premier se traduit par des aires, le second est plus réticulaire). […] Les métriques topologiques sont évidemment celles des réseaux, dont les emprises au sol sont beaucoup plus ponctuelles. C’est en particulier le cas des transports aériens » (Grataloup C., 1999, 16).

celui de la personne énonciatrice ou de l’adversaire qu’il désigne : le pays que je possède ou que j’aborde pour me l’approprier » (Casevitz M., 1998, 428). Mieux car la première définition reste intimement lié à une coprésence potentielle des éléments sur lesquels l’habitants e projette, ce que révèle en effet cette métrique mais ce sans distance peut aussi aller au-delà de ces seuls éléments, comme c’est d’ailleurs le cas ici.

Cette métrique du sans distance est situationnelle, car elle est suggérée par la place que je tiens auprès de mes beaux-parents et l’intérêt qu’ils pensent que je peux avoir à posséder cette information. Mais elle implique aussi et surtout la place de celui qui parle et de ce vers quoi sa préoccupation le projette et vers lequel il veut projeter son auditoire. Cette projection à travers la métrique chorégraphique occasionne selon moi les mêmes effets que l’hyperspatialité évoquée par Michel Lussault (2013, 154-158). « Par “hyperspatialité”, je désigne le rôle inédit et crucial de la connectivité, de la systématisation de la possibilité de connexion : comme on passe d’un site Internet à un autre, puis à un autre encore, ad libitum par des hyperliens, on peut lier tout espace à un autre, puis à un autre encore par le truchement d’hyperliaison communicationnelle » (Lussault M., 2013, 154-155). Selon moi, cette hyperliaison est avant tout une artefactualisation de notre savoir humain proposé « naturellement » par notre cerveau. À chaque instant, l’habitant rebondit en effet de situation en situation que lui proposent des éléments de l’espace et il embrasse des éléments proches ou lointains selon sa nécessité d’être avec, d’être pour. C’est justement parce qu’il rebondit de situation en situation, d’avoir lieu en avoir lieu au sein duquel il est en place que la métaphore chorégraphique prend son sens.

Cette hyperliaison chorégraphique que proposent nos pensées a pour raison d’être fondamentale de « faire oublier la distance » (Lévy J., 1994, 67) car il est vrai que celle-ci perdure comme réalité concrète. Sauf que si nos corps doivent l’affronter, dans des épreuves spatiales, quand ils bougent et effectuent des trajets, le fait a contrario de ne pas faire ces trajets n’impliquent pas que nous perdons la sensibilité, l’émotion, les affects qui lui sont liés. En cela, je me mets en contradiction avec l’analyse proposée par Matthias Youchenko quand il déclare que « la télécommunication, cela veut dire une chose étrange, car ce qui a été supprimé finalement dans l’ère des télécommunications, c’est justement ce que dit telos en grec : la distance. L’immense avantage de cette technique, c’est qu’elle prétend maîtriser quelque chose d’inédit dans la nature, pas simplement la matière mais l’espace (la distance). Le monde entier est enfin proche de soi. On a supprimé la distance, mais vous voyez qu’il y a tout de même un immense paradoxe : la disparition de la distance s’est accompagnée de la disparition d’une certaine forme de proximité. On n’est plus là, on n’est plus jamais nulle part, mais en même temps on est télé-présent partout. Tu es là, je suis là. Alors, finalement, qu’est-ce qui a disparu ? Ce n’est pas tant la proximité qui a disparu, qu’une chose toute bête, une chose qui n’a pas de sens d’ailleurs, qui est un peu sale, une sorte de résidu de la présence : le corps ! Car on est bien présent, sous la forme de la communication, mais on n’est plus présent sous la forme du corps. C’est le corps qui n’est pas là. […] On pourrait tout de même s’interroger sur ce que l’on perd quand on perd le corps et même le corps de l’espace. Ma présence est réalisée mais sous la forme virtuelle de l’image ; la distance n’est plus là. […] Mais […] alors que je peux être partout, je ne suis plus là nulle part, ou alors j’y suis sous un autre mode, je ne fais que passer » (2007, 59).

Justement, l’erreur serait de croire que deux corps présents au même endroit le sont vraiment dans une approche constitutiviste et situationnelle. Topographiquement, ils sont l’un à côté de l’autre. Par exemple, mon épouse et moi sommes face à face sur nos deux bureaux dans notre salon. Mais nos deux corps peuvent être très éloignés car nos préoccupations ne sont pas du tout les mêmes. Je suis en train d’être en relation avec une tierce personne à travers mon mail, le téléphone, skype pendant que mon épouse travaille à l’écriture d’un article. Je suis

donc topologiquement, pris dans ma conversation avec cette personne éloignée. Par exemple, ma fille qui se trouve dans un hôtel en Bulgarie. Nous sommes donc tous deux reliés avec ma fille via une métrique topologique mais si parfois dans la discussion, nous semblons connectés à la même situation, parfois nous sommes chorégraphiquement distants car mon esprit et le sien vagabondent de situation en situation suite à l’évocation de tel être, telle chose, ou tel souvenir.

À l’inverse, deux corps éloignés, voire n’ayant aucune liaison au sein de l’espace euclidien (pas de communication corporelle et virtuelle) peuvent être plongés tous deux dans les mêmes espaces, faire donc que cet espace ait lieu pour eux sans forcément que cette mise en situation ne provoque une interaction au sens strict. Au sens strict car le plus souvent cette mise à portée relève de préoccupations communes que conforment le vecteur informationnel. Les événements spatiaux que provoquent les hommes ou la nature en sont de bons exemples, qui nous plongent dans une situation commune non interactionnelle mais émotivement partagée et spatialement située.

Dès lors, si les corps sont toujours là, ils ne sont pas abstraits à eux-mêmes parce qu’ils ne bougent pas. Ils voyagent. Au-delà, ils se déplacent. Pour une raison simple, c’est que comme le rappelle Denis Retaillé « si chacun restait à “sa” place ou à une place sans bouger, il n’y aurait pas de géographie ni donc de conflit géographique. Le mouvement seul peut être à l’origine de tels conflits en provoquant des rencontres supposant des réglages c’est-à-dire une négociation permanente des lieux » (2011, 16). Dans la mesure où aujourd’hui, les conflits et les réglages naissent de situation sans que forcément les corps des protagonistes ne semblent bouger, c’est qu’il y a bien mouvement de quelque chose, notamment parce que la lutte des places se passe ailleurs que là où on l’imagine. Elle se déplace sur le lieu d’une situation partagée par des protagonistes qui potentiellement ne s’y trouvent pas objectivement. Dans l’exemple anecdotique proposé plus haut, des réglages s’effectuent entre les participants de la situation tous trois projetés sur le lieu de l’épreuve, parce que ce qui est évoqué n’est pas à la même place pour l’ensemble des protagonistes. Un conflit concernant ce que chacun croit savoir peut alors se développer.

Mais comme pour la situation de télécommunication évoquée plus haut, cette situation de récit sur un espace partagé permet aux protagonistes d’embrasser potentiellement les espaces lointains évoqués. La proposition sur la métrique chorégraphique relève alors du passage entre corps et chair de Merleau-Ponty. Dans un premier temps, celui-ci indique que « les choses sont le prolongement de mon corps et mon corps est le prolongement du monde, par lui le monde m’entoure. Si je ne puis toucher mon mouvement, ce mouvement est entièrement tissé de contacts avec moi » (1964, 308). Cela sous-entend que corps et objets ne sont pas renvoyés l’un à l’autre dans leur objectité, dans leur séparation comme objets localisés, mais sont l’un à l’autre liés une fois que l’habitant se projette sur lui, en situation. Mais ce passage pourrait sous-entendre que cette chair ne se révèle que dans la coprésence objectale entre l’être et la chose. Il n’en est rien car la mise en chair du monde déborde l’environnement immédiat, cette cage ontologique qui nous confinerait à la vision, au toucher « objectif ». Merleau-Ponty va ainsi chercher Sartre pour asseoir un deuxième temps de son analyse sur le sensible, le visible. « Sartre disant que l’image de Pierre qui est en Afrique n’est qu’une “manière de vivre” l’être même de Pierre, son être visible, le seul qu’il y ait. En réalité ceci est autre chose que l’image libre : c’est une sorte de perception, une téléperception. Il faut définir le sensible, le visible, non comme ce avec quoi j’ai rapport de fait par vision effective, mais aussi comme cela dont je puis avoir dans la suite téléperception » (1964, 311). Il en reste alors à l’idée que notre perception déborde la simple présence des objets pour parfois se plonger au loin sur des choses que le corps ne peut objectivement pas voir. Il en conclut alors qu’il faut « définir l’esprit

comme l’autre côté du corps. L’autre côté veut dire que le corps, en tant qu’il a cet autre côté, n’est pas descriptible en termes objectifs, en termes d’en soi, que cet autre côté est vraiment l’autre côté du corps, déborde en lui, empiète sur lui, est caché en lui, et en même temps a besoin de lui, se termine en lui, s’ancre en lui. Il y a un corps de l’esprit et un esprit du corps et un chiasme entre eux. L’autre côté à comprendre, non pas, comme dans la pensée objective, au sens d’autre projection du même géométral, mais au sens d’un dépassement du corps vers une profondeur, une dimensionnalité qui n’est pas celle de l’étendue » (1964, 312-313).

Cet autre côté, c’est ce sur quoi je projette mon attention (bien plus que mes intentions car le plus souvent elles me dépassent), ma préoccupation, c’est ce vers quoi je fais place en m’y projetant et en y plaçant les choses et les êtres auxquels je me réfère en situation. À ce moment, la distance disparaît. Je deviens l’espace que j’embrasse, et en l’embrassant, je dépasse les limites que le contexte pouvait m’imposer. Mais de manière symétrique, je m’enferme au sein du monde que je viens de ceindre à mon entour comme le fait le danseur quand il se met en scène. « Les frontières mises en question sont également celles du corps du danseur dont l’analyse de la danse a montré qu’elles ne s’arrêtaient pas aux limites du corps. C’est en termes d’extension, d’expansion que l’action du danseur se définit. La scène fictive qu’il se construit pour faire exister son geste module la nature de la projection, autrement dit la manière dont il investit l’espace qui l’entoure » (Perrin J., 2012, 255). Cet investissement relève de l’habiter, des différentes spatialités produites par les œuvres humaines ou artistiques. Julie Perrin qui a travaillé sur la spatialité en danse conclut alors qu’ « il ne s’agit pas tant d’habiter un lieu que d’habiter tout simplement, c’est-à-dire d’inventer des modalités nouvelles d’exister que le lieu ne prédéterminerait pas. Spatialités chorégraphiques et corporelle, scénographique, acoustique n’entretiennent pas un rapport d’inclusion avec le lieu » (2012, 256). En effet, c’est elle qui le fonde à travers l’habiter.

La métrique chorégraphique prend alors ses aises dans l’entrebâillement de la chair. Dans l’entrebâillement car rien n’assure de l’ouverture définitive à une situation. N’étant pas déterminée dans l’absolue, elle peut ou ne peut pas être. Quand Berque lit la chôra de Platon, nous y voyons alors l’avoir lieu potentiel d’une situation. « Ainsi donc empreinte et matrice, à la fois une chose et son contraire, la chôra n’a littéralement pas d’identité. L’on ne peut pas s’en faire idée. Platon reconnaît qu’une telle chose est “difficilement croyable”, et qu’“en la voyant, on la rêve” ; mais il insiste sur son existence : dans la mise en ordre (la cosmisation) de l’être, il y a bien, dès le départ et à la fois, l’être véritable, sa projection en existants, et le milieu où cette projection s’accomplit concrètement en devenir, c’est-à-dire la chorâ » (Berque A., 2012a, 21).

Le problème, et il est de taille (voir 3.1.), c’est que la métrique chorégraphique est souvent absente de notre intellection, de notre évaluation. Nous sommes peu attentifs à cet avoir lieu constant des situations au sein desquelles nous nous projetons et encore plus des « entrechats » que nous opérons d’une situation à l’autre selon les contextes parcourus. Notre réflexivité s’intéresse plus souvent au temps mis ou au coût payé pour faire un trajet que, en quoi ce trajet a occasionné des digressions spatiales et temporelles dans nos pensées qui explicitent ce qui je suis pour les autres ou ce que je suis pour moi-même. Pensées qui ont pourtant organisé potentiellement l’opérationnalité de nos pratiques sociales et spatiales futures. En fait, le sens même de la chôré-chôra nous révèle la contingence de l’advenue du lieu, il peut ou non se révéler, et au-delà, il peut ou ne peut pas permettre son intellection. Mais, à chaque fois, il révèle notre proximité au lieu à travers notre projection préoccupante (dans la double lecture du mot entre souci et anticipation), et cela dans la double dimension spatiale de projection de notre corps auprès de l’espace, et sociale/sociable de projection de notre esprit auprès de celle ou celui, celles et ceux dont nous voulons nous entourer.

Cette préoccupation est constitutive de l’habitant lui-même qui se relie au monde. Même dans l’interaction qu’il peut voir naître d’une situation, il est le seul à pouvoir donner sens de cette mise à proximité. Et c’est bien parce que « la proximité n’est pas un état, un repos, mais précisément inquiétude, non-lieu » que l’habitant cherche toujours à se projeter, à embrasser les éléments au loin de cet avoir lieu. Mais la proximité spatiale n’invite pas toujours à ce repos car il préfère parfois ne pas voir, toucher, ressentir ce qui l’entoure pour éviter de s’y trouver placer contre son gré. Ainsi, « la proximité, comme le “de plus en plus proche” se fait sujet. Elle atteint son superlatif comme mon inquiétude incessible, se fait unique, dès lors un, oublie la réciprocité comme dans un amour qui n’attend pas de partage. La proximité c’est le sujet qui approche et qui, par conséquent, constitue une relation à laquelle je participe comme