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Notre regard se pose sur le pacifisme chrétien à partir d‘une perspective particulière, celle de la théologie évangélique. Dans ce chapitre, nous avons trois objectifs : décrire la théologie évangélique, présenter le modèle méthodologique avancé par le théologien évangélique Stanley J. Grenz, et montrer de quelle façon nous nous servirons du modèle méthodologique de Grenz dans l‘effort de mieux saisir les rapports entre le discours pacifiste chrétien et la théologie évangélique.

La théologie évangélique

Décrire la théologie évangélique est loin d‘être simple. Le mot « évangélique » représente une vaste étendue de significations et évoque toute une gamme de réactions dans la société contemporaine et parmi les théologiens nord-américains.1 Dans son article au sujet de l‘herméneutique évangélique, le théologien Gabriel Fackre reconnait la complexité du phénomène évangélique. Pour mettre en évidence cette complexité, il brosse un tableau de six expressions différentes qu‘il observe dans le paysage évangélique, partant du fondamentalisme jusqu‘à un œcuménisme de tendance évangélique.2 Reconnaître la variété d‘expressions qui se situent sous la grande tente3 évangélique permet une plus grande appréciation des contributions, des faiblesses et des défis que l‘on trouve dans ce courant théologique.4 Devant cette pluralité d‘expressions, la question se pose : quels sont les éléments constitutifs de la théologie évangélique?

Dans son livre Foundations of Evangelical Theology, John Jefferson Davis propose la définition suivante de la théologie évangélique: « systematic reflection on scripture and

1 Pour un regard en profondeur sur le phénomène de l‘expression de la foi évangélique en contexte québécois,

voir « Les évangéliques : la secte qui veut conquérir le monde? » dans Revue Scriptura :Nouvelle Série, volume 7, no. 2 (2005).

2 Gabriel Fackre, « Evangelical Hermeneutics » dans Interpretation, Vol. XLIII, no. 2 (avril 1989), p. 118. 3 L‘image d‘une grande tente ou « broad tent » a été évoquée par certains leaders, dont Billy Graham, pour

dans le but de promouvoir une attitude inclusive et conciliante parmi les croyants de tendance évangélique. Voir Roger Olson, « Locating Donald Bloesch in the Evangelical Landscape » dans Evangelical Theology in Transition, éditeur Elmer M. Colyer, Downers Grove, IVP, 1999, p. 20.

4 Pour une autre expression de cette variété d‘expressions au sein du mouvement évangélique, voir The

Variety of American Evangelicalism, éditeurs Donald W. Dayton et Robert K. Johnston, Downers Grove, IVP, 1991.

tradition and the mission of the church in mutual relation, with scripture as the norm. »5 Roger Olson, à son tour, décrit les caractéristiques de la théologie évangélique dans son expression contemporaine : « a supernaturalist worldview, Scripture as supernaturally inspired and the ultimate authority for the Christian faith and life, Jesus as divine Savior and Lord for all people, the cross as the event of divine-human reconciliation, salvation by grace alone and the importance of evangelism ».6 Le théologien anglais évangélique Alister McGrath voit un ensemble de six critères qui sont au cœur du courant évangélique dont le premier proclame les Écritures comme étant l‗autorité suprême pour la connaissance de Dieu et pour la compréhension de sa volonté dans la vie chrétienne.7 En effet, pour Davis, Olson et McGrath, et en harmonie avec l‘approche des dirigeants de la Réforme comme Luther et Calvin, la primauté de l‘autorité biblique constitue un élément essentiel de la théologie évangélique. L‘affirmation de la primauté de la Bible dans la démarche théologique comprend deux aspects; en premier lieu, on reconnait (implicitement) la Bible en tant que source théologique et, en deuxième lieu, on lui attribue (explicitement) un rôle prioritaire dans la démarche théologique. Pour élucider la notion de la primauté biblique pour la théologie évangélique, nous nous tournons vers le travail d‘un théologien catholique du 16e siècle.

Melchior Cano (1509-1560) a fait œuvre de pionnier par sa réflexion au sujet de la méthodologie en théologie et par son introduction du concept des lieux théologiques (Loci

theologici).8 La question du rapport entre les arguments théologiques qui se fondaient sur

l‘autorité divine et ceux qui s‘articulaient à partir de la raison préoccupait Cano. Comme tentative de solution, il a nommé dix lieux théologiques. Les deux premiers, l‘Écriture sainte et la tradition apostolique, représentent l‘autorité divine. Ils sont ce que Waldenfels appelle les « lieux constituants » de l‘œuvre théologique. Les cinq suivants, nommés « lieux interprétatifs » par Waldenfels, incluent les conciles et le magistère et ont rapport à

5 John Jefferson Davis, Foundations of Evangelical Theology, Grand Rapids, Michigan, Baker Book House,

1984, p. 43.

6 Olson, « Locating Donald Bloesch », p. 21. 7 McGrath, Evangelicalism, p. 55.

8 Voir la description de l‘œuvre de Cano par Hans Waldenfels dans le Manuel de théologie fondamentale,

traduit de l‘allemand par Olivier Depré, revue et corrigé par Claude Geffré, Paris, Les Éditions du Cerf, 1990, p. 724-725. Waldenfels y décrit Cano comme étant « le premier auteur d‘une théorie de la connaissance théologique ».

la réception de l‘Écriture sainte dans l‘Église, autrement dit, la Tradition. Dans la proposition de Cano, les trois derniers, désignés comme « non spécifiques »9, ont rapport à la raison naturelle et humaine.

Nous voyons que Cano nomme les sources utilisées dans la démarche théologique (lieux théologiques) et qu‘il les configure selon leurs relations mutuelles. Dans une réflexion sur le travail de Cano, Yves Congar voit dans le fait même d‘identifier les lieux théologiques, l‘acte de faire « un inventaire des médiations de la Parole de Dieu. »10 L‘inventaire établi par Cano est suivi d‘une « critériologie des sources de la théologie » par laquelle il détermine « la valeur respective et les conditions d‘emploi des différentes sources par lesquelles la théologie reçoit son donné ».11

Selon l‘approche de Cano, nous voyons que la théologie évangélique ne se définit pas d‘abord à partir de « lieux théologiques » qui lui appartiennent spécifiquement, mais plutôt à partir d‘une réception et d‘un agencement de ces lieux qui lui est spécifique, notamment le fait d‘accorder l‘autorité suprême aux Écritures. Ce qui fait la distinction la plus importante de la théologique évangélique, c‘est l‘accent prononcé sur l‘engagement de se placer sous l‘autorité des Écritures.

Ayant abordé ces quelques caractéristiques de la théologie évangélique, nous nous tournons vers un théologien dont la vie et l‘œuvre ont été profondément enracinées dans le sol de la communauté évangélique et ce dans le contexte nord-américain. Nous pourrons ainsi cerner les contours d‘une expression de la théologie évangélique, ce qui nous conduira à la présentation du modèle méthodologique que nous employons dans notre analyse du pacifisme chrétien.

9 Dans sa lecture des lieux théologiques de Cano, M-Th. Desouche caractérise les deux premiers de « lieux

propres », les cinq suivants ayant rapport à la tradition de « lieux déclaratifs » et les trois derniers reliés à la raison de « lieux annexes ». Voir p. 397 de « L‘histoire comme lieu théologique et fondement de la théologie pastorale » dans Nouvelle revue théologique, (116/3, 1994), p. 396-417.

10 Y.-M. Congar, La foi et la théologie, coll. Le Mystère chrétien, Paris, Deselée, 1962, p.137-168, cité dans

Desouche, p. 398.

L’œuvre de Stanley J. Grenz

Stanley Grenz est né en 1950 à Alpena dans l‘état de Michigan. Son père a servi comme pasteur baptiste pendant trente ans. Un environnement qui refléterait davantage les réalités évangéliques culturelle, ecclésiale et doctrinale que celui dans lequel Grenz a passé son enfance est difficilement imaginable.12 Toutefois, son cheminement académique en théologie l‘a conduit loin des chemins battus des écoles théologiques de tendance évangélique. Grenz a complété sa thèse doctorale en 1978 à l‘université de Munich sous la direction de Wolfhart Pannenberg. Après avoir terminé ses études, il a servi comme professeur de théologie de 1981 à 1990 au North American Baptist Seminary aux États- Unis. Ensuite, il devient Pioneer McDonald Professor of Theology au Carey Theological College à Vancouver où il enseignera la théologie jusqu‘à 2002. Il a également enseigné à l‘université de Baylor au Texas et au Mars Hill Graduate School à Seattle. En mars 2005 Stanley J. Grenz est mort subitement à l‘âge de cinquante-cinq ans.

Pendant son parcours de vingt-cinq ans de travail, Grenz a publié un grand nombre d‘articles en plus d‘avoir maintenu un rythme accéléré de rédaction et de publication de livres, soit en moyenne un par année pendant la durée de sa carrière. Un survol de son œuvre permet de dégager quelques thèmes majeurs.

Pour Grenz, l‘œuvre du théologien conduit à un mieux-vivre; toute réflexion théologique authentique aboutit à une application dans la vie. En 1997, il publie The Moral Quest :

Foundations of Christian Ethics, une introduction à la réflexion éthique chrétienne. Dans

une expression plus systématique et globale de sa réflexion théologique publiée en 1994, il met en avant-plan le caractère pratique de la théologie.13 Le livre Revisioning Evangelical

Theology, qui prépare le chemin pour le volume Theology for the Community of God,

communique sa vision de la nature de la théologie. Le lien que l‘on y trouve entre la théologie et l‘éthique est explicite. Grenz écrit: « A ‗revisioned evangelical theology‘ seeks to reflect on the faith commitment of the believing community in order to construct a model

12 Les informations biographiques concernant Stanley Grenz se trouvent sur le site web stanleyjgrenz.com (20

septembre 2011). Voir les remarques de Grenz concernant le contexte évangélique dans lequel il a grandi dans Renewing the Center : Evangelical Theology in a Post-Theological Era, Grand Rapids, Michigan, Baker Academic, 2000, p. 16.

of reality. This model in turn aims to foster a truly evangelical spirituality that translates into ethical living in the socio-historical context in which we are called to be the people of God. »14

Un deuxième thème important, étroitement lié au premier, que l‘on voit dans l‘œuvre de Grenz, concerne le rapport que le théologien vit avec la communauté de foi. Le théologien chrétien réfléchit à partir d‘une expérience de foi et dans le contexte de la communauté de foi. Son travail aidera cette communauté à mieux saisir la nature de son appel. De plus l‘effort théologique aidera la communauté de foi à formuler un discours et à adopter un comportement qui peuvent rendre présent le message de Christ dans le contexte contemporain.15 Parmi les ouvrages qui expriment sa conviction concernant l‘importance du rôle du théologien comme serviteur de l‘Église, nous trouvons son étude sur la place de la femme dans la vie et dans le ministère de la communauté de foi.16 Nous voyons aussi une considération de la nature de l‘accueil que l‘Église doit accorder aux homosexuels.17 Nous signalons également son effort pour sensibiliser la communauté de foi à la pertinence de la théologie dans le petit volume Who Needs Theology?18 Le discours de Grenz

concernant cette fonction du théologien en tant que serviteur de l‘Église trouve écho dans son agir aussi. En compagnie de sa famille, il participe activement à la vie d‘une église de tradition baptiste. Il accepte occasionnellement d‘aller faire des prédications dans les églises en plus de donner, sur une base régulière, des conférences académiques formelles dans les universités en Amérique du nord et en Europe.

Un troisième thème majeur dans le parcours de Grenz est l‘élaboration du caractère contextuel de l‘œuvre théologique et des applications qui en découlent. Il y a un accueil de la condition postmoderne en ce qui concerne la place qu‘occupe le théologien. Le théologien réfléchit toujours à partir d‘une perspective particulière profondément liée à son

14 Grenz, Revisioning Evangelical Theology, Downers Grove, InterVarsity Press, 1993, p. 84-85. 15 Revisioning, p. 77.

16 Women in the Church : A Biblical Theology of Women in Ministry, Downers Grove, InterVarsity Press,

1995.

17 Stanley J. Grenz, Welcoming but not Affirming : An Evangelical Response to Homosexuality, Westminster

John Knox, 1998.

18 Stanley J. Grenz et Roger E. Olson, Who Needs Theology : An Invitation to the Study of God, InterVarsity

contexte culturel.19 Il reconnait qu‘il réfléchit à une conjoncture historique qui présente certaines possibilités et certaines limites. Le contexte culturel nourrit et influence la théologie et la réception du message de Christ.20 Le travail théologique doit constamment se renouveler en vue de saisir la nature de la Bonne Nouvelle de Jésus et d‘aider la communauté de foi à l‘exprimer en parole et en acte au sein de sa réalité culturelle contemporaine. Dans le langage employé et dans son application du travail, la communauté théologique doit tenir compte de critères d‘accessibilité et de pertinence. Pour Grenz, l‘accessibilité a rapport au langage employé dans l‘œuvre théologique et communiqué par les théologiens à l‘Église et au monde. La notion de pertinence est liée à l‘importance de réfléchir au sujet de l‘horizon de la mise en pratique des positions théologiques. Nous voyons l‘importance de ces deux critères dans la citation suivante où Grenz décrit l‘œuvre théologique et son application dans le monde :

From their vantage point within the Christian tradition, theologians seek to assist the church in bringing the affirmation of faith, ―Jesus is Lord,‖ into the contemporary context. Theology articulates this affirmation in the thought- forms of the culture of the community it serves and show its implications, relevance and application to life in that society and that place in history…helping the people of God to articulate their faith and apply it to the world in which they live.21

Un quatrième thème qui caractérise l‘expression théologique de Grenz est son affirmation de la place centrale qu‘occupe la Bible dans l‘œuvre théologique et de l‘autorité qu‘exerce le message biblique dans la construction d‘une vision de l‘Église et du monde.22 Nous avons observé que Grenz propose un cheminement théologique postmoderne qui reconnait le caractère contextuel de toute expression théologique, prenant ainsi ses distances des démarches proposées par certains théologiens évangéliques qui prétendent construire des systèmes qui se basent sur les fondements (foundations) incontestables.23 Il est tout de même important de reconnaître l‘autorité que Grenz accorde au témoignage biblique dans la démarche théologique qui a comme objectif élaboration, avec l‘aide de l‘Esprit de Dieu,

19 Stanley J. Grenz et John R. Francke, Beyond Foundationalism: Shaping Theology in a Postmodern Context,

Westminster John Knox Press, 2001, p.151.

20 Grenz, Revisioning, p. 83. 21 Ibid.

22 Stanley J. Grenz, « Beyond Foundationalism : Is a Nonfoundationalist Evangelical Theology Possible? »

dans Christian Scholar’s Review, volume XXX: 1 (Fall 2000), p. 57-82, p. 81.

d‘une vision du monde qui est cohérente avec le projet de Dieu pour toute la Création. Il affirme que dans cette démarche l‘outil principal dont l‘Esprit se sert est le récit biblique.24 Dans Theology for the Community of God, il décrit de quelle manière il comprend la place centrale du message biblique dans la communauté en Christ :

Our commitment to the Bible is crucial, for Scripture forms the foundation for our Christian ethos. At the heart of the community of faith lies a vision that arises out of our common experience with the Lord. As a result, the Bible is significant. Scripture provides the categories by means of which we understand ourselves and organize the stories of our lives. In addition, it determines what constitutes presence within the community of the faithful followers of the God who is revealed in Jesus-Christ. In short, from the message of the Bible we gain our identity as the people of God.25

En accordant l‘autorité suprême pour l‘œuvre théologique au témoignage biblique, Grenz souligne un des principes, sinon le plus important, qui définit la théologie évangélique. Nous pouvons donc situer son œuvre clairement dans le courant évangélique.

Nous passons à une présentation du modèle méthodologique que Grenz propose pour la théologie. Ce modèle, cohérent avec une vision évangélique de la théologie, guidera notre analyse des trois expressions du pacifisme chrétien constituant notre corpus d‘étude. Nous donnerons une première description du modèle de Grenz avant de faire quelques comparaisons avec deux autres modèles méthodologiques de tendance évangélique. Par la suite, nous regarderons de plus près les trois composants du modèle de Grenz.

Le modèle méthodologique de Grenz

Dans son livre Revisioning Evangelical Theology, Stanley Grenz présente une méthodologie théologique composée de trois « normes » ou trois éléments essentiels ; ce sont le message biblique, l‘héritage théologique de l‘Église et le contexte culturel.26 Grenz décrit ainsi le modèle dans son application critique: « Hence we may pose a three-part question to any theological proposal : To what extent does this theology articulate the biblical kerygma, reflect the faith of the one people of God, and speak to the contemporary

24 Ibid.

25 Grenz, Theology for the Community of God, p. 526-527. Voir aussi Revisioning Evangelical Theology, p.

135.

historical-cultural situation in which the faith community seeks to proclaim the good news and live as the people of God. »27

Parmi les trois éléments, c‘est la Bible qui domine en importance et fait autorité; elle fonction comme « norme » dans la démarche théologique. Cette prédominance du message biblique, selon Grenz, est en harmonie avec le principe qui se trouve au cœur de l‘approche évangélique.28 En ce qui concerne l‘héritage théologique de l‘Église, autrement dit « la tradition », Grenz lui attribue une fonction de soutien. Toute expression théologique, y compris les confessions de foi les plus anciennes et importantes, porte l‘influence du contexte culturel dans laquelle elle a été formulée.29 De là vient le caractère dynamique et vivant de l‘œuvre théologique. La théologie se renouvelle en réponse au message biblique avec l‘aide de l‘Esprit de Dieu et en dialogue avec l‘héritage théologique de l‘Église à partir d‘un contexte particulier. Ce contexte culturel qui représente le troisième élément et critère du modèle méthodologique de Grenz influence en amont la réflexion théologique en proposant au théologien un langage et des préoccupations qui habitent le contexte. Ici Grenz voit dans son approche une similitude avec le principe de corrélation de Tillich.30 L‘influence contextuelle en aval concernant l‘expression de la vision théologique est présente dans l‘exigence de trouver un langage qui rejoint son contexte et une pratique de la foi qui répond aux réalités contextuelles.

Le modèle de Grenz a beaucoup en commun avec l‘approche méthodologique proposée par Gabriel Fackre, théologien de tendance évangélique et œcuménique et professeur émérite de théologie à l‘Andover Newton Theological School situé en banlieue de Boston. Dans le deuxième volume d‘une théologie systématique publié en 1987, Fackre identifie trois éléments de base faisant autorité et donnant orientation à la démarche théologique :

In our constructive and systematic contribution to the conversation on authority in the Christian community, the basic elements—source, resource, setting—are the criteria of authority, necessary parts of any theological statement on the nature of authority and Christian belief. As such they are principles integral to

27 Ibid., p. 101. 28 Ibid., p. 94. 29 Ibid., p. 95. 30 Ibid., p. 90.

the formulation of Christian doctrine: the Scripture principle, the church principle, and the world principle.31

Fackre rejoint Grenz et s‘aligne avec le critère principal de l‘approche évangélique en accordant une première place à l‘autorité biblique, qui représente pour lui la source principale pour la réflexion théologique.32 Son approche coïncide aussi avec celle de Grenz quand il affirme que l‘apport de l‘Église ou la tradition constitue une ressource dans son modèle. Fackre, en faisant appel à l‘importance du contexte dans lequel se réalise la réflexion théologique, y reconnait un accueil de l‘expérience humaine comme domaine où Dieu agit pour nous donner des indices concernant sa volonté et ses voies.33 L‘expérience humaine, toujours abordée dans un contexte historique et local précis, est porteuse d‘un élément de vérité auquel le théologien doit rester sensible. Plutôt que d‘aborder

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