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Méthodologie de l’étude principale

La présente étude porte sur l’analyse secondaire de données de l’étude de Pauzé et al. (2004) intitulée «Portrait des jeunes âgés de 0 à 17 ans référés à la prise en charge des Centres jeunesse du Québec, leur parcours dans les services et leur évolution dans le temps».

6.1-Présentation de l’étude principale

L’objectif général de l’étude de Pauzé et al. (2004) était de connaître les caractéristiques des jeunes bénéficiant de services dans les Centres jeunesse (CJ), leur parcours dans les services et leur évolution dans le temps. Les différents objectifs spécifiques poursuivis étaient les suivants : 1- brosser un tableau de la santé physique et des caractéristiques sociales, familiales et personnelles des enfants desservis par les CJ du Québec; 2- identifier les caractéristiques qui permettent de distinguer les enfants entre eux sur la base du sexe et de l’âge, du cadre légal qui prévaut au début de la prise en charge, de la région administrative d’où proviennent ces enfants et du fait qu’ils aient déjà ou non reçu des services des CJ par le passé; 3- identifier différents sous-groupes d’enfants inscrits à la prise en charge des CJ sur la base des conditions adverses personnelles et familiales auxquelles ils sont confrontés; 4- identifier différents scénarios de suivis dont ont bénéficié les enfants et leur famille sur une période de 24 mois suivant l’inscription à la prise en charge; 5- examiner la relation entre les différents sous-groupes d’enfants et les scénarios de suivis dont ils ont bénéficié; 6- décrire l’évolution des sous-groupes d’enfants et des familles 12, 24 et 48 mois après leur inscription à la prise en charge des Centres jeunesse.

Quatre Centres jeunesse ont étroitement collaboré à cette étude soit les Centres jeunesse de Montréal, de Québec, de l’Estrie et de la Côte-Nord. Le choix de ces centres a été fait en fonction de leur représentativité en terme de types de milieu dans lesquels vivaient les jeunes (milieux urbain, semi-urbain et rural) et en terme de volume de population jeunesse 0 à 17 ans vivant sur les territoires desservis par les CJ participants.

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Les enfants et les familles retenus pour participer à l’étude ont été sélectionnés à partir de la liste hebdomadaire de tous les nouveaux cas (enfants et adolescents âgés de 0 à 17 ans) qui ont été référés à un des services des Centres jeunesse pour une prise en charge entre le 1er octobre 1998 et le 30 septembre 1999.

6.1.1 - Critères de sélection des sujets

La prise en charge des enfants et des familles pouvait se faire indifféremment en vertu de la Loi des services de santé et des services sociaux (L4S), de la Loi de la protection de la jeunesse (LPJ) ou de la Loi des jeunes contrevenants (LJC). Il est important de rappeler que la présente étude ne porte pas sur l’ensemble de la population desservie par les Centres jeunesse, mais seulement les nouvelles prises en charge. Le plan d’échantillonnage, stratifié par région, reposait alors sur l’application des critères de sélection suivants : 1- il s’agissait de nouvelles demandes de prise en charge et de l’ouverture de nouveaux dossiers. Par contre, les enfants et les adolescents retenus pouvaient déjà avoir reçu des services d'un Centre Jeunesse par le passé ; 2- ces enfants ou ces adolescents devaient être référés soit à un service de prise en charge soit à un service de suivi intensif pour prévenir le placement ; 3- dans le cas des enfants pris en charge en vertu de la L4S, ont été exclus ceux inscrits dans les services ou les programmes suivants : expertise à la cour supérieure, service des retrouvailles, service d'adoption, service de médiation familiale ; 4- dans le cas des enfants pris en charge en vertu de la LPJ, seuls ont été retenus ceux qui, après l'évaluation du signalement, étaient référés au service de l'application des mesures que la famille soit volontaire ou non pour recevoir des services ; 5- dans le cas des enfants pris en charge en vertu de la LJC, ont été exclus ceux inscrits dans les services ou les programmes suivants: rapport prédécisionnel, évaluation- orientation, détention provisoire. Seuls ont été retenus les jeunes contrevenants inscrits dans les services ou les programmes suivants : mesures de rechange, probation avec suivi, mise sous garde, travaux communautaires ; 5- le répondant principal et l’enfant devaient avoir une connaissance suffisante du français afin de pouvoir répondre aux entrevues effectuées seulement dans cette langue ; 6- un seul enfant par famille était sélectionné pour l’étude. Le choix de l’enfant, si plus d’un enfant était référé, se faisait d’abord en priorisant les groupes d’âge à plus faible prévalence dans la région ; 7- le répondant principal et l’enfant devaient

45 habiter sur le territoire desservi par le Centre jeunesse concerné ; 8- le répondant principal devait avoir été contacté par l’intervenant dans le mois qui suivait la date de référence. 6.1.2- Procédures de sélection des sujets

La procédure de sélection était sous la responsabilité de quatre coordonnateurs régionaux qui appliquaient, sur place, les critères de sélection mentionnés précédemment. Ils devaient ensuite procéder de la façon suivante : 1- inscription, par le coordonnateur régional, de tous les enfants nouvellement référés pour une prise en charge pendant la semaine. Au total, 52 listes hebdomadaires consécutives ont été créées dans les quatre régions ; 2- après un mois, le coordonnateur régional finalisait la liste de noms des enfants, par catégorie d'âge, en incluant toutes les informations pertinentes afin de contacter le jeune et sa famille. Cette liste constituait l’ensemble des sujets admissibles à contacter au cours de la semaine qui suivait. S’il y avait plus de noms que le nombre nécessaire estimé pour répartir l’échantillon sur les 52 semaines, le coordonnateur appliquait une procédure de sélection aléatoire à l’aide du logiciel Excel utilisé pour transmettre les noms des enfants admissibles. À partir d’une certaine période, variable selon les régions, la priorité a été donnée aux enfants de 0 à 5 ans qui ont alors été systématiquement tous sélectionnés ; 3- le coordonnateur communiquait ensuite avec l’intervenant investi auprès de chaque jeune et de sa famille pour s’assurer qu’un premier contact avait été établi avec ces derniers. Une fois le contact confirmé, le coordonnateur informait l'intervenant qu'il téléphonerait aux parents pour leur présenter la recherche et solliciter leur participation. Lors de sa liaison avec l'intervenant, le coordonnateur recueillait également des renseignements relatifs au contexte légal de l'intervention et à la nature des interventions effectuées antérieurement auprès de cette famille par les intervenants des Centres jeunesse ; 4- si aucun contact avec la famille n’avait été établi par l’intervenant ou si l’intervenant jugeait qu’il était tout à fait contre-indiqué de contacter la famille, l’enfant n’était pas retenu pour l’étude. Le coordonnateur l’indiquait à côté du nom de l’enfant et procédait à la sélection d'un nouveau sujet dans la liste de départ. Le calcul du taux de réponse a toutefois distingué les deux situations et a considéré les refus des intervenants de contacter les familles au même titre que les refus des parents ; 5- une fois cette étape franchie, le coordonnateur prenait ensuite contact avec les parents ou les tuteurs des enfants, ainsi qu’avec les jeunes de 14 ans et

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plus, pour obtenir leur consentement verbal afin de participer à l’étude et pour remplir la fiche d’identification des participants. Lors de ce contact téléphonique, il devait identifier le parent qui aurait à répondre aux questionnaires prévus dans la recherche. Le parent choisi devait être celui qui avait été le plus fréquemment en contact avec l’enfant ou le jeune au cours de la dernière année, peu importe qu’il ait la garde légale ou non de l’enfant. Si le parent ou le tuteur en question n’avait pas la garde légale de l’enfant, le coordonnateur obtenait les coordonnées du parent qui l’avait et entrait en contact avec lui pour lui demander son autorisation à la participation de l’enfant à la recherche ; 6- en cas de refus de participer à la recherche, le coordonnateur inscrivait à côté du nom de l'enfant «refus de participer» et tirait à nouveau au hasard le nom d'un autre enfant dans la liste de départ. Il répétait cette procédure tant qu’il n’avait pas obtenu le nombre de sujets nécessaires, par semaine, pour chacune des catégories d’âge ; 6- dans le cas des familles difficiles à rejoindre, le coordonnateur persistait pendant trois semaines consécutives. S’il ne parvenait pas à rejoindre la famille au bout de ce laps de temps, il devait l’indiquer sur la liste, à côté du nom de l’enfant, tirer un nouveau nom au hasard dans la liste de départ et répéter la procédure de sélection. Le taux de réponse a été calculé en tenant compte de ces familles qu’il n’a pas été possible de rejoindre. Dans ces deux derniers cas, le coordonnateur régional devait faire parvenir les fiches d’identification, même incomplètes, à la coordonnatrice à la recherche à l’Université de Sherbrooke, afin de s’assurer, une fois la collecte des données terminée, que l’on puisse analyser la représentativité de l’échantillon de l’étude par rapport à la population prise en charge par les Centres jeunesse ; 7- le coordonnateur régional notait ensuite, dans le fichier hebdomadaire, tous les noms et toutes les coordonnées des personnes qui acceptaient de participer à l’étude. Les fichiers hebdomadaires ainsi constitués, par chacun des Centres jeunesse, étaient ensuite transmis à l’équipe de recherche ; 8- c’est ensuite la Coordonnatrice de la recherche à l’Université de Sherbrooke qui transmettait les noms des personnes qui acceptaient de participer aux interviews des différentes régions. Chaque interviewer entrait ensuite en contact avec le parent ou le tuteur et le jeune, lorsque celui-ci était âgé de 14 ans ou plus. Si le parent ou le tuteur contacté n’avait pas la garde légale de l’enfant, l’interviewer contactait le parent qui avait ce statut pour lui demander de signer une lettre de consentement qui autorisait son enfant à participer à la recherche. Si le parent, le tuteur ou le parent qui avait la garde de

47 l’enfant ou si le jeune refusait de participer ou abandonnait en cours d’entrevue, l’information était colligée au dossier.

6.1.3 - Répondants

Trois répondants différents ont été sollicités pour répondre aux questionnaires prévus dans la recherche. Ces répondants sont le parent ou le tuteur de l’enfant, l’enfant ou le jeune et l’enseignant(e) ou l’éducateur (trice) de garderie de l’enfant s’il y a lieu.

Le parent ou le tuteur qui était invité à répondre aux questionnaires était celui qui avait été le plus fréquemment en contact avec l'enfant ou le jeune au cours de la dernière année, peu importe qu’il ait la garde légale ou non de l’enfant. Ce parent ou ce tuteur était considéré dans la recherche comme le répondant principal. L’enseignant(e) ou l’éducateur (trice) de garderie qui était invité à remplir des questionnaires était celui ou celle qui connaissait le mieux l’enfant dans le milieu concerné.

6.1.4 - Méthode de collecte des données

Les entrevues ont été réalisées en face à face au domicile du répondant principal. Il fallait donc que l’interviewer prenne rendez-vous avec celui-ci lors du premier contact téléphonique. Au tout début de la première entrevue avec le répondant principal, l’interviewer lui faisait signer la lettre de consentement confirmant son accord de participer à la recherche. Il faisait de même avec les jeunes âgés de 14 ans et plus. Lors de ce premier contact avec le parent, l’interviewer devait également établir avec ce dernier qui était l’autre figure parentale pour le jeune puisqu’un certain nombre de questionnaires concernaient cette autre personne.

Le protocole d’entrevue avec le répondant principal prévoyait deux entrevues d’une durée approximative de 90 minutes chacune. En général, les deux entrevues étaient réalisées à deux moments différents dans un intervalle de temps ne dépassant pas quelques jours. À l’occasion, il pouvait arriver que les deux entrevues avec le parent soient faites dans la même journée si ce dernier le souhaitait.

Le protocole de la première entrevue avec le répondant principal comprenait environ 11 questionnaires, dépendamment du groupe d’âge de l’enfant. Ce protocole

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comprenait aussi une fiche de contact téléphonique présentant l’étude, une fiche de prise de rendez-vous, un questionnaire d’informations générales sur le répondant principal et l’identification d’une autre figure parentale, la lettre de consentement à faire signer par le répondant principal ou le parent qui a la garde légale de l’enfant.

La seconde entrevue comprenait environ 18 questionnaires, dépendamment du groupe d’âge de l’enfant, un reçu pour la compensation monétaire (15 $), un formulaire de consentement nous permettant de transmettre les informations aux intervenants, l’identification de personnes à contacter ultérieurement et l’identification des enseignant(e)s et des écoles.

L’entrevue avec l’enfant variait beaucoup selon le groupe d’âge. Ces entrevues avaient lieu au domicile après la première ou la seconde entrevue avec le répondant principal, selon les disponibilités. Dans le cas des adolescents, il pouvait arriver que l’entrevue ait lieu à un autre moment ou dans un autre lieu. Une compensation monétaire était aussi donnée à l’enfant sous forme de jouet pour les enfants de 0 à 5 ans ou de montant forfaitaire pour les enfants de 6 à 11 ans (5 $) et les adolescents (10 $).

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