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1. Participants

Nous avons décidé d’utiliser les critères du diagnostic probable de la MA du NINCDS-ADRDA (McKhann, Drachman, Folstein, Katzman, Price & Stadlan, 1984) (voir Annexe 7). Les onzes personnes atteintes de la MA ont été rencontrées par l’intermédiaire d’un accueil de jour et d’un PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés). Cependant, seulement sept personnes ont été inclues dans notre étude afin de répondre correctement aux critères établis. L’échantillon des sujets atteints de la MA se compose de quatre femmes et trois hommes. Les sujets se trouvaient à un stade léger : nous avons contrôlé cet effet grâce à un MMSE (Mini Mental State Examination) (Folstein et al., 1975). Le résultat de ce dernier doit être inférieur ou égal au seuil pathologique correspondant au niveau socioculturel du patient (voir annexe 8) et il doit être supérieur à 20 (HAS, 2008). Les sujets ayant des antécédents de dépression et psychiatriques n’étaient pas intégrés dans l’étude (vérification via le dossier du patient). Les sujets porteurs de troubles sensoriels non corrigés étaient écartés de l’étude (apnée du sommeil, problème d’audition). De plus, les personnes étaient exclues du protocole si elles étaient non francophones, ne sachant ni lire, ni écrire.

Concernant les sujets contrôles, nous avons veillé à ce qu’ils ne présentent aucun antécédent de dépression, de troubles neurologiques ou psychiatriques. Les sujets présentant des troubles sensoriels non corrigés étaient écartés de l’étude. Pour les sujets sains, leur score au MMSE devait être supérieur au score seuil selon le niveau socioculturel (voir annexe 8). Les personnes non francophones, ne sachant ni lire, ni écrire ont été exclues de l’expérience. Nous avons au total vingt participants : onze hommes et neuf femmes.

D’un point de vue éthique, chaque participant a signé un formulaire de consentement (voir annexe 9).

Le tableau 1 présente les données socio-démographiques des participants à la recherche ainsi que leurs performances au MMSE. Les données individuelles sont présentées en annexe 1.

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Tableau 1. Données sociodémographiques, scores aux MMSE (Moyennes, Ecarts-Types et Comparaisons statistiques)

Type de données

Sujets Contrôles (N=20) Patients Alzheimer (N=7) Comparaison Au Mann-Whitney

NS : Niveau socioculturel ; *seuil significatif p<0.05

2. Protocole expérimental

Avant d’évaluer la TDE et les FE, il est important d’avoir en possession un MMSE datant de moins de 6 mois. Dans le cas contraire, nous avons effectué un MMSE afin de respecter les critères d’inclusion que nous avions définis précédemment et de s’assurer que chaque patient se trouve dans le seuil pathologique par rapport à son niveau socioculturel et que le score de chaque sujet contrôle se trouve au dessus du seuil (Kalafat, Hugonot-Diener & Poitrenaud, 2003) (voir annexe 8).

Pour évaluer la TDE, nous avons choisi le test des faux pas (Baron-Cohen, O’Riordan, Jones, Stone & Plaisted, 1999 traduit dans une version adulte par Boutantin et al., 2010). Ce test présente la notion de faux pas « en situation d’interaction sociale ». En d’autres termes, il s’agit d’une maladresse sociale. La version française est composée de 20 histoires comprenant des scénarios sans faux pas et des histoires avec la présence de faux pas. Afin de s’assurer que le sujet comprend correctement l’histoire, des questions contrôles de compréhension ont été intégrées. Ce test évalue les deux composantes de la TDE : affective et cognitive (voir annexe 8).

Ensuite, nous avons utilisé une tâche de TDE avec un versant de planification : la tâche d’attribution d’intentions (Brunet, Sarfarti & Hardy-Bayle, 2003). Au total, il y a 28 bandes dessinées. En haut de la feuille, il y a trois images racontant une histoire et ensuite trois alternatives

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de réponses sont proposées afin de choisir la fin logique de l’histoire (voir annexe 8). Les feuilles ont été imprimées en 3D pour obtenir de meilleurs résultats (conseils des auteurs).

La tour de Londres est une tâche qui permet entre autre d’évaluer la planification (Shallice, 1982 : version abrégée). Elle contraint le sujet à se placer dans une situation non routinière avec des niveaux de complexité divers. Pour administrer cette tâche, il faut deux supports en bois (un pour l’expérimentateur et un pour le sujet) avec trois tiges de longueurs diverses et trois perles de couleurs différentes (rouge, jaune et bleu). La petite tige ne peut recevoir qu’une perle, celle du milieu peut en recevoir deux et la dernière (la plus longue) peut en accueillir trois. Le but étant de reproduire la situation observée sur le support dans un nombre minimum de coups. (Shallice, 1982 : version abrégée). Lors de la passation, nous avons calculé le nombre de déplacements. Il était nécessaire de calculer le temps de latence : en d’autres termes, le temps que le patient mettait pour déplacer la première perle. L’expérimentateur devait aussi noter le temps qu’il mettait pour effectuer l’item complet. Dans cette version, il y a plusieurs types de mouvements : neutre, avec incitateur positif et négatif (voir annexe 8). L’incitateur positif permet dès le premier mouvement de placer la perle au bon endroit. L’incitateur négatif signifie que les perles sont disposées d’une certaine manière et le sujet doit s’empêcher de mettre une perle directement à la bonne place car cela « bloquerait la résolution du problème » (Shallice, 1982).

Actuellement, les normes de ces différentes épreuves comportent peu d'effectifs et les tranches d'âges sont très larges. Il est donc préférable de comparer les performances des patients avec les résultats obtenus lors de la passation auprès des sujets contrôles.

3. Procédure

Chaque sujet de l’étude est rencontré dans un endroit calme à leur domicile en ce qui concerne les volontaires sains. Les personnes atteintes de la MA sont vues à l’hôpital (accueil de jour et PASA). La rencontre débute systématiquement par un bref entretien afin d’expliquer en quoi consiste la passation et permettre aux sujets de poser des questions. Pour les personnes contrôles, nous nous renseignons pendant l’entretien, sur les antécédents psychiatriques, neurologiques et dépressifs. Pour les patients, nous avions accès aux dossiers médicaux. Ensuite, un MMSE est effectué. Après, la passation du MMSE, le test de la tour de Londres est proposé aux patients. Enfin, les deux tâches de TDE (faux pas et tâche d’attribution d’intentions) sont administrées aux sujets.

Pour finir, nous avons demandé aux patients s’ils avaient d’éventuelles interrogations.

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