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Chapitre 3 Méthodes

3.5 Estimation des coûts unitaires

3.5.2 Méthodes de calculs des coûts unitaires

Deux approches ont été utilisées pour calculer les coûts unitaires. L’approche top-down et l’approche bottom-up. Les coûts indirects et les coûts immobiliers, ont été pris en compte pour tous les coûts unitaires estimés dans cette étude. Le calcul des coûts immobiliers a représenté un défi particulièrement important.

Lorsque le coût unitaire avait déjà été calculé par l’organisme gouvernemental, nous avons vérifié, dans la mesure du possible, la méthode de calcul et des coûts indirects et des coûts liés à l’immeuble.

3.5.2.1 Approche top-down

La méthode la plus simple pour calculer les coûts unitaires, applicable lorsque l’organisation ne produit qu’un seul type de service, est de diviser les dépenses totales par le nombre d’unités de service (approche top-down). L’unité de service peut s’exprimer en termes de nombre de nuitées, nombre de visites, nombre de contacts, etc. Les données nécessaires pour le calcul des coûts unitaires sont habituellement disponibles dans les rapports annuels, les états financiers et les rapports d’activités des organismes. Lorsque l’organisme ne produisait qu’un seul type de service, les dépenses totales, incluant les coûts indirects, ont tout simplement été divisées par le nombre d’unités.

Lorsque les organisations produisent plus d’un service et ont plusieurs centres d’activités, il faut calculer le coût unitaire en tenant compte des coûts directs et indirects. Le coût unitaire direct est calculé tout simplement en divisant le coût total du centre d’activité étudié par le nombre d’unités. Au coût direct, il est nécessaire d’attribuer une part de coût indirect. Les coûts indirects ont été affectés suivant une méthode de répartition directe ou une méthode de répartition séquentielle, toujours en suivant une approche top-down. Selon la méthode de répartition directe, les coûts indirects sont répartis au prorata des services fournis par les centres d’activités directs. Cette répartition peut être basée sur le nombre d’heures travaillées, le nombre de patients, ou toute autre unité de mesure appropriée. Cette méthode ne tient pas compte des prestations de services réciproques entre les centres d’activités. Cela est pris en compte avec la méthode de répartition séquentielle. Selon cette méthode, les coûts sont répartis en séquences aux centres d’activités, basé sur le nombre de centre d’activités desservis par les différents centres d’activités. À titre d’exemple, pour calculer les coûts unitaires des hôpitaux psychiatriques, les frais généraux, tel que les coûts d’administration et les coûts d’utilisation de l’immeuble (ex : entretien, coûts opérationnels, loyer, etc.) ont été alloués aux centres d’activités de l’hôpital puis les coûts des centres d’activités secondaires ont finalement été réalloués aux centres d’activités principaux. La méthode de répartition séquentielle est

utilisée dans le cas d’organisations complexes avec une multitude d’activités, tel que les hôpitaux.

3.5.2.2 Approche bottom-up

Dans certains cas, l’information disponible ne permet pas de calculer les coûts unitaires avec une approche top-down, telle que ce qui vient d’être décrit. Cela arrive notamment lorsque l’information financière ou statistique disponible est insuffisante. Dans ces cas-là, une approche

bottom-up a été utilisée en additionnant les taux horaires aux coûts de matériel et aux coûts

indirects encourus lors d’une visite. Le coût des visites aux professionnels (section 3.5.3.10) a été calculé ainsi.

3.5.2.3 Calcul des coûts immobiliers

L’inclusion des coûts immobiliers a été un défi supplémentaire car les organismes gouvernementaux et les organismes communautaires ont tendance à ne rapporter que les coûts opérationnels. Ainsi, peu d’organismes ont rapporté les coûts en capitaux de l’utilisation de l’immeuble. Dans la plupart des cas, seules les dépenses opérationnelles ont été comptabilisées dans les états financiers. Rosenheck a estimé que le coût en capital des hôpitaux représente 4% du coût opérationnel des cliniques externes et 6% du coût opérationnel des hospitalisations (Rosenheck & Frisman, 1994). Ces pourcentages ont été ajoutés aux coûts unitaires des établissements de santé. Malheureusement, aucun estimé plus récent n’était disponible au moment de cette étude pour les établissements de santé et aucun estimé n’a été identifié pour les autres établissements gouvernementaux. Les pourcentages estimés par Rosenheck ont donc été appliqués aux coûts opérationnels des autres établissements financés par le gouvernement. Dans le cas des visites sans hébergement, le taux de 4% a été utilisé; dans le cas des visites avec hébergement, le taux de 6% a été utilisé.

En ce qui concerne les organismes communautaires, dans plusieurs cas, la valeur au livre des coûts en capitaux, présente dans les états financiers ne représente pas le coût d’opportunité réel. L’immeuble peut avoir été vendu à prix modique, ou tout simplement été acquis il y a plusieurs années lorsque l’immobilier coûtait beaucoup moins cher qu’aujourd’hui. La valeur au livre ne représente pas le vrai coût d’opportunité : la valeur sur le marché de l’immeuble. Afin d’estimer le coût d’opportunité réel de l’immeuble, le loyer qu’aurait à payer l’organisme pour

l’immeuble a été estimé. La valeur du loyer sur le marché locatif commercial privé représente le coût d’opportunité de l’immeuble. L’application du taux de capitalisation à la valeur foncière de l’immeuble estime le loyer que l’organisme communautaire aurait à payer. Cette méthode de calcul n’a pas pu être utilisée pour les immeubles gouvernementaux et municipaux car la valeur foncière n’est pas disponible. Tel que mentionné précédemment, les taux estimés par Rosenheck ont donc été utilisés pour ces immeubles (Rosenheck & Frisman, 1994).