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9.1.1. Participants

Vingt-deux étudiants inscrits en L2 Psychologie à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, dont 3 de sexe masculin et 19 de sexe féminin, ont participé à l’Expérience 4. Leur âge était compris entre 18 et 45 ans (m = 21,12 ± 5,57). Tous présentaient une vue normale ou corrigée, et étaient de langue maternelle française. Le recrutement des participants s’est intégralement déroulé sur la base du volontariat.

9.1.2. Matériel

Trois mots correspondant à des variétés de cacao peu connues du grand public ont été sélectionnées et utilisées en qualité de SNs pour cette expérience (i.e., Chuao, Mangaro, et

Criollo). Afin de garantir le caractère peu répandu de ces trois mots, la connaissance quant à

l’existence de chacune de ces variétés de cacao a été évaluée au cours d’un pré-test également destiné à sélectionner les SAs de cette expérience. Sur les 22 participants au pré-test, aucun n’a indiqué connaître une seule des trois variétés de cacao présentées.

Par ailleurs, 20 mots français, utilisés en tant que SAs pour cette expérience, ont été sélectionnés sur la base du même pré-test. Les participants au pré-test avaient tout d’abord pour tâche d’évaluer la valence de 60 mots français sur une échelle en 7 points, avec 1 pour « très négatif », 7 pour « très positif » et 4 pour « neutre ». Dans un second temps, les participants devaient juger à quel point chaque mot pouvait être lié au concept « chocolat » sur une échelle en 5 points, avec 1 pour « très faiblement lié », 3 pour « moyennement lié » et 5 pour « très fortement lié ». Le degré de lien sémantique entre les mots-SAs et les cacao-SNs étaient alors déterminé sur la base du degré pour lequel chaque mot pouvait être lié au concept « chocolat » et en ce sens aux

Expérience 4 : Rôle du partage de propriétés sémantiques SN-SA lors de relation ‘‘SN – SAs de valence différente’’

variétés de cacao présentées : les mots dont le score était supérieur à 4 ont été considérés comme fortement liés sémantiquement aux cacaos-SNs, alors que les mots dont le score était inférieur à 2 ont été désignés comme faiblement liés sémantiquement aux cacaos-SNs. Sur la base de ces critères, nous avons sélectionné 8 mots-SAs évalués positivement (m = 5,90 ± 0,99), 8 mots-SAs évalués négativement (m = 2,21 ± 1,29), et 4 mots-SAs évalués comme relativement neutres (m = 3,79 ± 0,98). Tous les mots appartenant à l’une de ces trois catégories étaient équilibrés sur la modalité de valence considérée (voir Annexe 7). Parmi les 8 mots-SAs de même valence (i.e., les 8 SAs positifs et les 8 SAs négatifs), 4 mots présentaient un lien sémantique élevé avec le concept de chocolat (m = 4,44 ± 0,60), alors que les 4 autres mots entretenaient un lien sémantique faible avec ce même concept (m = 1,41 ± 0,80). Les 4 mots neutres présentaient également un lien sémantique faible avec le « chocolat » (m = 1,17 ± 0,44). À la suite de cette sélection, nous disposions ainsi de : 4 SAs+ et 4 SAs- « tests » fortement liés sémantiquement au concept « chocolat » (plaisir, fondant, gourmand, délicieux et grossir, amer, indigestion, écœurant), 4 SAs+ et 4 SAs- « tests » faiblement liés (repos, confortable, humour, fleuri et tyrannique, cafard,

enfer, crainte), et 4 SAs neutres « contrôles » faiblement liés (robinet, écrou, imprimé, échelle).

Concernant les SAs « tests », précisons que chaque participant était exposé à un seul mot-SA d’une valence et d’un degré de lien particulier (e.g., SA+ fortement lié) (voir Figure 11 pour un exemple). La sélection de 4 mots-SAs pour chaque catégorie « valence x lien sémantique » considérée avait pour but de permettre un contrebalancement du mot-SA d’une catégorie donnée entre les participants. Dans la même veine, un participant donné n’était exposé qu’à deux SAs « contrôles » parmi les 4 sélectionnés. Les deux SAs « contrôles » utilisés étaient également contrebalancés entre les participants. Dans ces conditions, la présence d’un hypothétique effet du lien sémantique ne peut être attribuée à la particularité des mots-SAs, mais plutôt au degré de lien sémantique entre les stimuli SN-SA appariés.

Les 8 mots cibles utilisés pour la phase d’entrainement de la tâche d’amorçage affectif correspondaient aux 8 mots cibles utilisés dans l’Expérience 1A lors de cette même phase (voir Annexe 2), tandis que les 8 amorces correspondaient à des pseudo-mots créés pour l’occasion (voir Annexe 8). Pour la phase test de la tâche d’amorçage affectif, 6 mots cibles, dont 3 de valence positive et 3 de valence négative, ont été sélectionnés parmi les 12 mots cibles utilisés dans l’Expérience 1A lors de cette même phase (voir Annexe 8), alors que les amorces correspondaient aux 3 variétés de cacao présentées en tant que SNs.

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9.1.3. Procédure et Appareillage

Une grande partie de la procédure et de l’appareillage de cette Expérience 4 réplique l’Expérience 1. En conséquence, seuls les paramètres procéduraux singuliers de cette Expérience 4 seront précisément décrits dans cette partie.

L’expérience se déroulait selon les mêmes 5 phases que les expériences précédentes : 1) une phase d’apprentissage des relations SN-SA ; deux phases de mesures évaluatives des SNs avec, 2) une phase d’amorçage affectif suivie 3) d’une phase de jugement de valence sur une échelle pour une première moitié de participants, alors que l’autre moitié réalisait la phase de jugement sur l’échelle avant la phase d’amorçage affectif ; 4) une phase de mesure de la mémoire des relations SN-SA et de la valence des SAs ; 5) un débriefing.

Les conditions de passations de cette Expérience 4 étaient identiques à celles de l’Expérience 3. Les passations se déroulaient ainsi de manière collective dans une salle pourvue d’une quinzaine d’ordinateur Apple iMac (équipés d’écrans de 21,5 pouces). Les mêmes logiciels et supports que ceux utilisés lors de l’Expérience 1A étaient utilisés pour la présentation des stimuli et l’enregistrement des réponses relatifs aux différentes phases de l’expérience. La durée totale de la passation était d’environ 15 minutes.

1) Apprentissage des relations SN-SA. Comme pour les expériences précédentes, les étudiants étaient tout d’abord avertis qu’ils participaient à une expérience sur le thème de la perception dans le but de les détourner autant que possible du thème réel de l’expérience et des attentes associées. La consigne poursuivait en informant les participants de la présentation répétée d’un certain nombre de mots durant cette première phase, et de la présence de trois variétés de cacao parmi ces mots (chuao, mangaro, et criollo). Leur tâche consistait uniquement à porter attention à tous les stimuli présentés à l’écran. Chaque participant était exposé à 6 couples SN-SA dont 2 composés d’un même SN. Chacun des 3 cacaos-SNs était ainsi apparié à deux mots-SAs différents. Deux des SNs étaient appariés à deux SAs de valence et de degré de lien sémantique différents (les deux SNs « tests »), alors qu’un troisième SN était apparié à deux mots neutres (le SN « contrôle »). Chacun des deux SNs « tests » était couplé à un SA positif fortement ou faiblement lié sémantiquement avec le SN, et à un SA négatif faiblement ou fortement lié sémantiquement. Pour résumer, un même participant était exposé à : (i) un premier SN apparié avec un SA+ fortement lié et avec un SA- faiblement lié sémantiquement, (ii) un deuxième SN apparié avec un SA+ faiblement lié et avec un SA- fortement lié sémantiquement, (iii) un troisième SN apparié avec deux SAs neutres (voir Figure 11). Le SN associé à chacune de ces trois conditions était contrebalancé entre les participants, de sorte que chaque SN était apparié aux SAs de chacune de ces conditions entre les participants. Si pour le participant 1 le SN 1 était apparié à « un SA+

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fortement lié et un SA- faiblement lié », ce SN 1 était couplé à « un SA- fortement lié et à un SA+ faiblement lié » pour un deuxième participant, et à « deux SAs neutres » pour un troisième. Ce type de contrôle avait pour intérêt de garantir que les hypothétiques changements évaluatifs observés soient imputables aux SAs appariés et non à la spécificité d’un SN ou d’une relation SN- SA particuliers. Chaque couple SN-SA était présenté à 9 reprises, dans un ordre semi aléatoire avec la contrainte qu’un même couple ne pouvait être présenté plus de deux fois consécutives. Les paramètres spatiaux-temporels de présentation des différents couples SN-SA étaient identiques à ceux de l’Expérience 1A dans le but de favoriser la manifestation d’effets de CE indirects (voir Sweldens et al., 2010). Tous les stimuli étaient présentés en noir (Police : times new roman ; Taille police : 42).

Figure 11. Exemple des deux appariements SN-SA constitués pour chacun des trois cacao-SNs, et

présentés à chaque participant, en fonction du type de SAs auxquels un SNx était apparié parmi les conditions « SA+ lien & SA- sans lien », « SA- lien & SA+ sans lien », « SAs neutres »

CHUAO FONDANT CHUAO

SN1 Interv. Interstimuli SA+ 1 Interv. Interessai SN1 Interv. Interstimuli SA- 1

Appariement1 avec SA+ lien sémantique élevé Appariement2 avec SA- lien sémantique faible

CRIOLLO GROSSIR CRIOLLO

SN2 Interv. Interstimuli SA- 2 Interv. Interessai SN2 Interv. Interstimuli SA+ 2

Appariement1 avec SA- lien sémantique élevé Appariement2 avec SA+ lien sémantique faible

MANGARO ÉCROU MANGARO

SN3 Interv. Interstimuli SA3 Interv. Interessai SN Interv. Interstimuli SA3’

_____________________Appariements1&2 avec SAs neutres sans lien sémantique____________________

HUMOUR ENFER IMPRIMÉ SN1 SN2 SN3

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2) Évaluation implicite des SNs par Amorçage Affectif. Le déroulement et les caractéristiques de cette phase étaient en tous points identiques à ceux mis en place lors de la phase 2 de l’Expérience 1A, excepté que seulement 3 blocs étaient créés pour cette expérience, chacun composé de 6 essais amorce-cible en plus des deux essais de remplissage qui débutaient chaque bloc.

3) Évaluation explicite des SNs par Échelle de Jugement de Valence. Cette troisième phase répliquait également en tous points la phase 3 de l’Expérience 1A, si ce n’est que les 3 cacaos-SNs étaient présentés au milieu de 6 pseudo-mots, sélectionnés parmi les amorces de la phase d’entrainement à la tâche d’amorçage affectif, présentés comme d’autres variétés de cacao lors de cette phase. Tous les stimuli étaient présentés en noir (Police : times new roman ; Taille police : 42).

4) Contrôle de la mémoire des relations SN-SA et de l’évaluation des SAs et 5) Débriefing. L’objectif de même que les caractéristiques de ces deux dernières phases étaient identiques à ceux de la phase 4 et 5 de l’Expérience 1A excepté sur deux points.

Concernant la phase de mesure de la mémoire de la relation, la seule différence avec l’Expérience 1A se rapporte au fait que dans cette expérience les participants devaient rappelés les deux mots, ou la valence des deux mots, appariés avec chaque SN présenté.

Pour ce qui est du débriefing, deux questions supplémentaires étaient posées aux participants de cette expérience. La première demandait aux étudiants de juger leur appréciation du chocolat de manière générale entre 1 (je déteste) et 7 (j’adore). La seconde interrogeait les participants sur leur connaissance de chaque variété de cacao présentée lors de cette étude.