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CADRE THÉORIQUE

2.6 Compréhension en lecture

2.7.1 Pertinence et suffisance des idées

2.7.3.1 Méprises lexicales sémantiques commises en situation d’écriture

Puisque cette recherche s’intéresse également aux types de méprises lexicales sémantiques (ou erreurs de vocabulaire) commises par les élèves à l’écrit, des précisions sur chacune d’entre elles seront données.

Tout d’abord, dans De Villers (2009), les anglicismes sont décrits comme des expressions, des mots, des sens, des constructions qui sont propres à la langue anglaise et qui sont empruntés par une autre langue (p.16). « Un anglicisme est un mot, une expression ou un sens provenant de la langue anglaise » (Chartrand et al., 1999, p. 338). Par exemple, un bumper ou un opener sont des anglicismes lexicaux. Le mot batterie utilisé dans le sens de pile serait un anglicisme sémantique ou plus communément appelé un faux ami. Finalement, l’expression à date, qui est un calque de up-to-date, est un anglicisme syntaxique ou plus couramment appelé un calque (De Villers, 2009). Il n’y a pas de mot pour désigner les erreurs influencées par l’espagnol. Le terme « espagnolisme » sera donc utilisé sous toute réserve dans le présent mémoire.

Les impropriétés sont également des erreurs fréquentes commises par des élèves du primaire. Selon Chartrand et al. (1999), une impropriété est un emploi incorrect d’un mot, une confrontation de mauvais sens. Barrer la porte est un exemple d’impropriété, car il faudrait dire verrouiller ou fermer à clé. Un barbarisme est, selon Dubois et al. (2002), le nom donné à la forme d’un mot qui n’est pas conforme aux règles morphologiques de la langue; ils sont en fait des formes agrammaticales. L’exemple donné est celui du verbe cueillira (pour cueillera). Selon De Villers (2008), un barbarisme est une erreur de langage par altération de mot, par modification de sens; pestacle ou spychologue sont tous deux des exemples de barbarismes.

Dans Dubois et al. (2002), une liaison est définie comme l’insertion entre deux phonèmes d’une consonne ou d’un glide. En français, la liaison est obligatoire entre certaines jointures de deux mots. Selon Riegel et al. (2005), le phénomène des liaisons peut être complexe, car toutes les liaisons ne doivent pas absolument être réalisées. Celles qui doivent l’être dépendent du type de communication (p.55). Par exemple, des importants appels au lieu d’importants appels est une erreur de liaison, aussi appelée un pataquès. Dans De Villers (2009), la liaison est décrite comme l’action de prononcer la consonne finale d’un mot placée devant un autre mot qui aurait une voyelle ou un h muet comme première lettre.

D’autres types d’erreurs de vocabulaire sont certainement observées par les enseignants dans leur quotidien. Cependant, seules les méprises lexicales sémantiques analysées dans le cadre de la présente recherche ont été précédemment définies.

2.7.4 Syntaxe

Selon Boivin et Pinsonneault (2008), la syntaxe correspond à l’ordre des mots dans la phrase, à la structure interne des groupes de mots et à leur organisation hiérarchique (p.2).

Riegel, Pellat et Rioul (2005) précisent que la syntaxe « décrit la façon dont les mots se combinent pour former des groupes de mots et des phrases. En français, l’existence d’une dimension syntaxique est d’emblée confirmée par le caractère non arbitraire de l’ordre des mots » (p.22). Dans Chartrand, Aubin, Blain et Simard (1999), la syntaxe est définie comme « la partie de la grammaire qui traite des règles de construction des phrases » (p.60). De plus, ces auteurs mentionnent que la syntaxe concerne l’organisation de la phrase, la construction des groupes et des phrases subordonnées ainsi que la fonction syntaxique des groupes et des phrases subordonnées dans une phrase.

Falk (1978)22 aborde la syntaxe en situation d’apprentissage d’une langue seconde. En effet, cette auteure affirme que les élèves ne connaissant pas la position des adjectifs et des noms

22 Puisque peu d’ouvrages donnent une définition claire et précise de la syntaxe, cette référence, quoique peu

dans une nouvelle langue les placeront automatiquement dans le même ordre que dans leur langue première. Par contre, ceci ne serait pas causé par de l’interférence, mais bien par un manque de connaissance (p.378). Elle donne alors l’exemple des apprenants anglophones adultes qui respectent l’ordre des mots en espagnol, même s’il est différent de celui de leur langue d’origine. Par contre, Falk ne parle pas du cas des apprenants francophones et de leur relation avec la syntaxe anglaise ou espagnole. Cette auteure mentionne également que les lecteurs et les scripteurs débutants doivent apprendre qu’il y a une différence entre le discours oral et écrit. Afin de bien écrire, les élèves débutants doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas utiliser les mêmes phrases à l’oral et à l’écrit (p.396). En effet, à l’écrit, les phrases sont plus complexes et se doivent d'être plus explicites et plus formelles qu’à l’oral où les phrases sont souvent moins précises, car plus contextualisées. Aussi, la phrase orale n’est pas segmentée, ce qui représente une différence notable. Par exemple, on ne dira pas : «Je-espace- veux-espace-du-espace-beurre-point », alors que la phrase écrite sépare ces différentes unités lexicales par des espaces.

Puisque les règles syntaxiques peuvent varier d’une langue à l’autre, il sera davantage pertinent d’observer cette composante chez des enfants écrivant dans trois langues.

2.7.5 Ponctuation

Riegel et al. (2005) définissent la ponctuation comme « le système des signes graphiques qui contribuent à l’organisation d’un texte écrit et qui apportent des indications prosodiques, marquent des rapports syntaxiques ou véhiculent des informations sémantiques » (p.83). Toujours selon Riegel et al. (2005), il existe une dizaine de signes graphiques comme la virgule ou le point, qui sont d’usage plus général et qui ne sont pas limités à une langue particulière. Selon Dugas (1997), les signes de ponctuation servent de repères pour les lecteurs, car chacun d’entre eux remplit une fonction spécifique et est un message. Toujours d’après Dugas (1997), les signes de ponctuation sont nécessaires à l’écrit, ils jouent plus spécifiquement le rôle de marqueurs de relation entre les mots, les phrases et les divisions de texte.

Même si elle admet que la ponctuation doit être enseignée explicitement jusqu’à un certain point, Falk (1978) soutient toutefois que la quantité d’attention qui devrait y être portée n’est pas claire (p.396). En effet, elle prétend qu'un enfant qui serait constamment corrigé pour l’emploi incorrect des virgules dans son discours pourrait éviter d’écrire des phrases complexes dans lesquelles il devrait en utiliser.

Cook (2004) mentionne que l’anglais moderne utilise plus ou moins le même ensemble de signes de ponctuation que les autres langues. Par contre, même si la langue de Shakespeare utilise moins d’accents que des langues comme le français, elle utilise davantage les virgules et les arrêts complets (les points).