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CADRE THÉORIQUE

2.2 Bilinguisme et ses variantes

Selon Legendre (2005), le bilinguisme fait référence à l’état dans lequel se trouvent des gens ou des communautés qui parlent deux langues. Toujours selon Legendre (2005), une personne bilingue serait alors quelqu’un qui peut utiliser deux langues.

Selon Bialystok (2001), la maitrise d’une langue peut être définie comme l’habileté à fonctionner dans une situation construite autour d’une demande cognitive et linguistique spécifique, à un niveau de performance indiqué soit par des critères d’objectivité ou des standards normatifs déterminés. En d’autres mots, lorsqu’une personne maitrise une langue,

elle est capable de l’utiliser, de la comprendre et de se faire comprendre dans différentes situations.

Selon le dictionnaire linguistique de Malmkjaer (2002), peu de bilingues se révèlent également compétents dans les deux langues et ils ont tendance à utiliser l’une ou l’autre des langues selon le contexte, pour des raisons différentes avec des gens différents. Un bilinguisme équivalent dans les deux langues est rare et s’avère plutôt un concept idéalisé puisque dans les faits, peu de bilingues parlent leurs deux langues de façon équivalente : l’une d’elles apparait souvent dominante16(Malmkjaer, 2002, p.64).

Selon Wikipédia, « [le bilinguisme] consiste théoriquement dans le fait de pouvoir s'exprimer et penser sans difficulté dans deux langues à un degré de précision identique dans chacune d'elles. Les individus authentiquement bilingues sont également imprégnés des deux cultures indifféremment et dans tous les domaines. Le bilinguisme constitue la forme la plus simple du multilinguisme, qui s'oppose au monolinguisme (fait de parler une seule langue)». À partir de cette idée intéressante, selon Cenoz et Gorter (2011), il n’y a pas de meilleur indicateur comportemental montrant que quelqu’un est bilingue que lorsqu’il ou elle parle les deux langues de façon spontanée dans ses interactions sociales (Li Wei et Wu, 2009). Toutefois, ces derniers ne mentionnent pas la nécessité d’une maîtrise équivalente dans les deux langues.

Daviault et Doubli-Bounoua (2011) affirment quant à elles qu’il y a très peu de données normatives sur le bilinguisme, excepté que ce phénomène langagier réfère au fait de parler deux langues et d’apprendre deux cultures.

Plus spécifiquement, Genesee (2008), dans un article en ligne dédié aux parents d’enfants bilingues, soutient que « les enfants bilingues peuvent apprendre tous les aspects de deux langues à compétence égale avec le temps tout comme le font les enfants monolingues, même

s’ils ne sont pas en contact égal avec les deux langues apprises. Aussi, les enfants bilingues peuvent apprendre les aspects phonologiques et grammaticaux de deux langues à compétence égale, lorsqu’ils sont exposés de façon constante aux deux langues. »

Il est donc établi que le bilinguisme implique l’apprentissage de deux langues. À cet égard, Wolff (2010) précise que l’apprentissage d’une langue étrangère s'avère un « processus individuel de construction pendant lequel l’apprenant développe et affine sans cesse un système linguistique changeant » (p.16). Plus précisément, l’apprenant utilisera son bagage personnel des L1 et L2 afin d’apprendre la troisième langue, qui elle, diffère selon certaines régions et évolue avec le temps.

On retrouve donc plusieurs définitions du bilinguisme. Si toutes s’entendent sur le fait de parler deux langues, il ne semble pas y avoir de consensus clair sur les critères permettant de qualifier un individu de bilingue. En effet, pour certains, le degré de précision doit être identique, alors que pour d’autres, il est normal qu’une langue domine par rapport à l’autre. De plus, bien que la dimension orale soit définie, on ne mentionne pas d’emblée le rôle de l’écriture ou de la lecture dans la majorité des définitions sur le bilinguisme.

2.2.1 Bilinguisme séquentiel et simultané

Il existe, selon Grant, Gottardo, et Geva (2011), deux formes de bilinguisme : le bilinguisme séquentiel et le bilinguisme simultané. À cet égard, Daviault et Doubli-Bounoua (2011) expliquent que la première forme de bilinguisme se rencontre lorsque les deux langues s’acquièrent en même temps, alors que la deuxième forme consiste à apprendre deux langues de façon successive. Dans le cas d’une acquisition successive, il s’agit de l’apprentissage d’une langue seconde, alors qu’il est plutôt question, dans le cas d’une acquisition simultanée, de l’apprentissage de deux langues maternelles. Dans le présent mémoire, on s’attardera principalement aux études sur le bilinguisme séquentiel, puisque la majorité des participants, soit 30 sur 31, ont appris leur L1 (le français) quelques années avant l’anglais, leur L2. Ils sont donc des apprenants d’une langue seconde.

2.2.2 Habiletés reliées au bilinguisme

Le bilinguisme touche tant la production que la compréhension et peut non seulement s’appliquer à la langue orale, mais également à la langue écrite. À cet égard, lorsqu’un individu se dit bilingue, Baker (2006) souligne qu’il faut préciser dans laquelle (ou lesquelles) des quatre habiletés suivantes se manifeste le bilinguisme: habileté en écriture, en lecture, en compréhension de messages oraux ou en expression orale. La maîtrise de ces habiletés varie d’un bilingue à l’autre; quelqu’un peut comprendre des messages oraux dans un certain contexte, comme la musique, et avoir plus de difficultés dans un autre, tel que la lecture académique. Parallèlement, Baker soutient qu’il y a également des compétences à développer au regard de certaines dimensions inhérentes aux quatre habiletés précédemment citées : la prononciation, le vocabulaire, la grammaire et la récupération du sens des mots selon le contexte ou la situation.

Le bilinguisme implique forcément l’apprentissage d’une langue seconde ou étrangère. Il s’avère alors pertinent d’observer cet apprentissage plus spécifiquement. Les définitions de ces termes varient selon les auteurs et les recherches, mais généralement, une langue seconde est considérée comme la deuxième langue apprise par l’apprenant qui l’utilisera davantage qu’une langue étrangère. La langue étrangère réfère donc à une langue additionnelle apprise (troisième ou plus), mais avec laquelle l’apprenant sera moins en contact dans son environnement.