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lystes ne pouvaient pas ne pas avoir conscience du forcing opéré pour introduire Œdipe, l'injecter dans tout l'incons

Dans le document L'ANTI-CEDIPE GILLES DELEUZE FELIX GUATTARI (Page 66-97)

cient. Puis Œdipe s'est rabattu, il s'est approprié la produc­

tion désirante comme si toutes les forces productives du désir émanaient de lui. Le psychanalyste est devenu le porte­

manteau d'Œdipe, le grand agent de l'anti-production daros le désir. La même histoire que celle du Capital, et de son monde enchanté, miraculé ( au début aussi, disait Marx, les premiers capitalistes ne pouvaient pas ne pas avoir cons­

cience ... ).

*

Que le problème soit d'abord pratique, qu'il concerne avant tout la pratique de la cure, on le voit facilement. Car le pro­

cessus d'œdipianisation forcenée se dessine précisément au moment où Œdipe n'a pas encore reçu sa pleine formulation théorique comme « complexe nucléaire » et mène une exis­

tence marginale. Que l'analyse de Schreber ne soit pas

in vivo

n'ôte rien à sa valeur exemplaire du point de vue de la pratique. Or c'est dans ce texte ( 1 91 1 ) que Freud rencontre la question la plus redoutable : comment oser réduire au thème paternel un délire aussi riche, aussi différencié, aussi

« divin » que le délire du président - une fois dit que le président dans ses Mémoires n'accorde que de très courtes références à la mémoire du père ? A plusieurs reprises, le texte de Freud marque à quel point il éprouve la difficulté : d'abord il apparaît difficile d'assigner comme cause, ne serait<e qu'occasionnelle, de la maladie une « poussée de libido homosexuelle » sur la personne du médecin Flechsig ;

blèmes de pùe dont vous ne sortez pas ; et de séance en séance vous trafnez des victimes comme ça avec le problème du père ...

Moi j'étais le malade, vous étiez le médecin ; vous aviez enfin retourné votre problème d'enfance, d'être l'enfant vis-à-vis du père ...

- IY X : Je téléphonais au 609 pour vous faire au 609, à la police, pour vous faire expulser. - A : A la police ? papa, c'est ça ! Votre papa est agent de police 1 et vous alliez téléphoner à votre papa pour venir me chercher ... Quelle histoire de fou ! Vous vous êtes énervé, acité uJÙ­

quement parce qu'on sort un petit appareil qui va nous permettre de com­

prendre ce qui se passe ici. 66

PSYC�ALYSE ET FANŒLlAL�

mais, quand nous remplaçons le médecin par le père, et char­

geons le père d'expliquer le Dieu du délire, nous avons nous­

mêmes peine à suivre cette ascension, nous prenons des droits qui ne peuvent se justifier que par leurs avantages du point de vue de notre compréhension du délire (296, 298). Pour­

tant, plus Freud énonce de tels scrupules, plus il les repousse, plus il les balaie dans une réponse assurée. Et cette réponse est double : ce n'est pas ma faute si la psychanalyse témoigne d'une grande monotonie, et retrouve le père partout, dans Flechsig, dans le Dieu, dans le soleil j c'est la faute de la sexualité et de son symbolisme obstiné (301 ). D'autre part, il n'est pas étonnant que le père revienne constamment dans les délires actuels sous les formes les moins reconnaissables et les plus cachées, puisqu'il revient bien partout et de manière plus visible dans les mythes antiques et les reli­

gions, qui expriment des forces ou mécanismes agissant éter­

nellement dans l'inconscient (298, 323 ). On doit constater que le président Schreber ne connut pas seulement le destin d'être sodomisé de son vivant par les rayons du ciel, mais celui, posthume, d'être œdipianisé par Freud. De l'énorme contenu politique, social et historique du délire de Schreber,

pas un mot n'est retenu,

comme si la libido ne s'occupait pas de ces choses-là. Seuls sont invoqués un argument sexuel, qui consiste à opérer la soudure de la sexualité et du complexe familial, et un argument mythologique, qui consiste à poser l'adéquation de la puissance productrice de l'inconscient et des « forces édificatrices des mythes et des religions » .

Ce dernier argument est très important, et ce n'est pas par hasard que Freud, ici, déclare son accord avec Jung.

D'une certaine manière cet accord subsiste après leur rup­

ture. Car, si l'on considère que l'inconscient s'exprime adé­

quatement dans les mythes et les religions (compte tenu tou­

jours, bien entendu, du travail de transformation), il y a deux manières de lire cette adéquation, mais ces deux manières ont en commun le postulat qui mesure l'inconscient au mythe, et qui, dès le départ, a substitué aux formations productives de simples formes expressives. La question fondamentale :

pourquoi revenir au mythe ?

pourquoi le prendre en modèle ? est ignorée, repoussée. Alors l'adéquation supposée peut être interprétée de manière dite anagogique, vers le « haut ». Ou bien, inversement, de manière analytique, vers le « bas ., 67

L'ANTI-ŒDIPB

en rapportant le mythe aux pulsions - mais, comme les pulsions sont décalquées du mythe, défalquées du mythe en tenant compte des transformations ... Nous voulons dire que c'est à partir du même postulat que Jung est conduit à res­

taurer la religiosité la plus diffuse, la plus spiritualisée, et que Freud se trouve confirmé dans son athéisme le plus rigoureux. Freud n'a pas moins besoin de nier l'existence de Dieu que Jung d'affirmer l'essence du divin, pour interpréter l'adéquation communément postulée. Mais rendre la religion inconsciente ou rendre l'inconscient religieux, c'est toujours injecter du religieux dans l'inconscient (et que serait l'ana­

lyse freudienne sans les fameux sentiments de culpabilité qu'on prête à l'inconscient ?). Et qu'est-il arrivé dans l'his­

toire de la psychanalyse? Freud tenait à son athéisme, à la manière d'un héros. Mais, autour de lui, de plus en plus, on le laissait parler respectueusement, on laissait parler le vieux, quitte à préparer derrière son dos la réconciliation des églises et de la psychanalyse, le moment où l'Eglise formerait ses propres psychanalystes, et où l'on pourrait écrire dans l'histoire du mouvement : en quoi nous aussi, nous sommes encore pieux ! Rappelons-nous la grande déclaration de Marx : celui qui nie Dieu ne fait qu'une « chose secon­

daire », car il nie Dieu pour poser l'existence de l'homme, pour mettre l'homme à la place de Dieu (compte tenu de la transformation) s. Mais celui qui sait que la place de l'homme est tout à fait ailleurs, dans la coextensivité de l'homme et de la nature, celui-là ne laisse même pas subsister

la possi­

bilité d'une question

portant « sur un être étranger, un être placé au-dessus de la nature et de l'homme » : il n'a plus besoin de cette médiation, le mythe, il n'a plus besoin de passer par cette médiation, la négation de l'existence de Dieu,

car il a atteint ces régions d'une auto-production de l'incons­

cient, où l'inconscient n'est pas moins athée qu'orphelin, immédiatement orphelin, immédiatement athée. Et sans doute l'examen du premier argument nous conduirait à une conclu­

sion semblable. Car, en soudant la sexualité au complexe familial, en faisant d'Œdipe le critère de la sexualité dans

5. Marx, Economie et philosophie, Pléiade Il, p. 98. Et l'excellent com­

mentaire de François Chatelet sur ce point, « La Question de l'athéisme de Marx ». in Etudes philosophiques, juillet 1966.

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PSYCHANALYSE ET FAMILIALlSME l'analyse, l'épreuve d'orthodoxie par excellence, Freud a lui­

même posé l'ensemble des relations sociales

et

métaphysiques comme un par-après ou un au-delà, que le désir était inca­

pable d'investir immédiatement. Il devient alors assez indif­

férent que cet au-delà dérive du complexe familial par trans­

formation analytique du désir ou soit signifié par lui dans une symbolisation anagogique.

Considérons un autre texte de Freud, plus tardif, où Œdipe est déjà désigné comme « complexe nucléaire » :

Un enfant est battu

( 1919). Le lecteur ne peut se défendre d'une impres­

sion d'inquiétante étrangeté. Jamais le thème paternel n'a été moins visible, et pourtant jamais il n'a été affirmé avec autant de passion, de résolution : l'impérialisme d'Œdipe se fonde ici sur l'absence. Car enfin, des trois temps du fantasme supposés chez la fille, le premier est tel que le père n'y appa­

raît pas encore, le troisième, le père n'y apparaît plus : reste alors le second où le père brille de tous ses feux, « nettement sans équivoque » - mais justement « cette seconde phase n'a jamais d'existence réelle ; demeurée inconsciente, elle ne peut jamais de ce fait être évoquée par le souvenir et n'est qu'une reconstitution analytique, mais une reconstitution nécessaire ». De quoi s'agit-il en fait dans ce fantasme ? Des garçons sont battus par quelqu'un, l'instituteur par exemple, sous les yeux des fillettes. On assiste dès le départ à une double réduction freudienne, qui n'est nullement imposée par le fantasme, mais exigée par Freud à la manière d'un présupposé. D'une part Freud veut délibérément réduire le caractère de

groupe

du fantasme à une dimension purement individuelle : il faut que les enfants battus soient d'une cer­

taine manière le moi «( substituts du sujet lui-même ») et que le batteur soit le père «( substitut du père »). D'autre part il faut que les variations du fantasme s'organisent en disjonctions dont l'usage doit être strictement exclusif : ainsi y aura-t-il une série-fille et une série-garçon, mais dissymétri­

ques, le fantasme féminin ayant trois temps dont le dernier est « des garçons sont battus par l'instituteur », le fantasme masculin n'ayant que deux temps dont le dernier est « ma mère me bat ». Le seul temps commun (le deuxième des Iilles et le premier des garçons) affirme sans équivoque la prévalence du père dans les deux cas, mais c'est le fameux temps inexistant. Et il en est toujours ainsi chez Freud. Il 69

L'ANTI-ŒDIPB

faut quelque chose de commun aux deux sexes, mais pour manquer à l'un comme à l'autre, pour distribuer le manque à deux séries non symétriques, et fonder l'usage exclusif de�

disjonctions : tu es fille

ou

garçon ! Il en est ainsi d'Œdipe et de sa « résolution », différents chez le garçon et la fille.

Il en est ainsi de la castration, et de son rapport avec Œdipe dans les deux cas. La castration est à la fois le lot commun, c'est-à-dire le Phallus prévalent et transcendant, et l'exclu­

sive distribution qui se présente chez les filles comme désir du pénis, et chez les garçons comme peur de le perdre ou refus d'attitude passive. Ce quelque chose de commun doit fonder l'usage exclusif des disjonctions de l'inconscient -et

nous apprendre la résignation : résignation à Œdipe, rési­

gnation à la castration, renoncement pour les filles au désir du pénis, renoncement pour les garçons à la protestation mâle, bref « assomption du sexe » . 6 Ce quelque chose de commun, le grand Phallus, le Manque aux deux faces non superposables, est purement mythique : il est comme l'Un de la théologie négative, il introduit le manque dans le désir, et fait émaner les séries exclusives auxquelles il fixe un but, une origine et un cours résigné.

Il faudrait dire le contraire : à la fois il n'y a rien de commun entre les deux sexes, et ils ne cessent pas de com­

muniquer l'un avec l'autre, sur un mode transversal où cha­

que sujet possède les deux, mais cloisonnés, et communique avec

l'un ou l'autre d'un autre sujet.

Telle est la loi des objets partiels. Rien ne manque, rien ne peut être défini comme un manque ; et les disjonctions dans l'inconscient ne sont jamais exclusives, mais sont l'objet d'un usage proprement inclusif que nous aurons à analyser. Et, pour dire ce contraire, Freud

6. Freud, « Analyse terminée et analyse interminable », 1937 (tr. fr.

Revue française de psychanalyse, 1938-1939, n° 1) : « Les deWl: thèmes qui se correspondent sont, pour la femme, l'envie du pénis, l'aspiration positive � posséder un organe génital mâle j pour l'homme, la révolte contre sa propre attitude passive ou féminine à l'égard d'un autre homme ... Jamais oc n'a autant l'impression de prêcher dans le désert lorsqu'oc veut pousser les femmes à abandonner, parce qu'irréalisable, désir du pblls, ou lors­

qu'on cherche à convaincre les hommes que leur attitude passive vis-à-vis d'un autre homme n'équivaut pas à la castration et est inévitable dans bien des relations humaincs_ L'une des plus fortes résistances de transfert émane de la surcompensation opiniitre de l'homme. Il ne veut pas s'incliner devant un substitut de son père, refuse d'être son obligé et par là de se voir guéri par le médecin... »

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PSYCHANALYSE ET P AMILIALISME disposait d'un concept, celui de bisexualité ; mais ce n'est pas un hasard s'il n'a jamais pu, ou voulu, donner à ce concept la position et l'extension analytiques qu'il exigeait. Sans même aller jusque-là, une vive controverse s'est élevée lors­

que certains analystes, à la suite de Mélanie Klein, essayèrent de définir les forces inconscientes de l'organe sexuel féminin, par des caractères positifs en fonction des objets partiels et des flux : ce léger glissement qui ne supprimait pas la castra­

tion mythique, mais qui la faisait dépendre secondairement de l'organe au lieu que l'organe en fût censé dépendre, ren­

contra chez Freud une grande opposition. 7 Freud maintenait que l'organe, du point de vue de l'inconscient, ne pouvait se comprendre qu'à partir d'un manque ou d'une privation première, et non l'inverse. Il y a là un paralogisme propre­

ment analytique (qu'on retrouvera à un haut degré dans la théorie du signifiant) et qui consiste à passer de l'objet partiel détachable à la position d'un objet complet comme détaché ( phallus). Ce passage implique un sujet déterminé comme moi Gxe sous tel ou tel sexe, qui vit nécessairement comme un manque sa subordination à l'objet complet tyrannique. Il n'en est peut-être plus ainsi lorsque l'objet partiel est posé pour lui-même sur le corps sans organes, avec pour seul sujet, non pas un « moi » , mais la pulsion qui forme avec lui la machine désirante, et qui entre dans des rapports de connexion, de disjonction, de conjonction avec d'autres objets partiels, au sein de la multiplicté correspondante dont chaque élément ne peut se définir que

positivement.

Il faut parler de « castra­

tion » au même sens- que d'œdipianisation, et elle en est le couronnement : elle désigne l'opération par laquelle la psy­

chanalyse castre l'inconscient, injecte la castration dans l'inconscient. La castration comme opération pratique sur l'inconscient est obtenue lorsque les mille coupures-flux de machines désirantes, toutes positives, toutes productrices, sont projetées en un même lieu mythique, le trait unaire du signi­

fiant. Nous n'avons pas fini de chanter la litanie des ignorances de l'inconscient ; il ignore la castration non moins qu'Œdipe, comme il ignore les parents, les dieux, la loi, le manque ...

Les mouvements de libération des femmes ont raison de

7. Sur l'importance de cette controverse, d. André Green, « Sur la Mère phallique ., Revue française de psychanalyse, janvier 1968, pp. 8-9.

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L'ANTHBDIPE

dire : nous ne sommes pas castrées, on vous emmerde. 8 Et loin qu'on puisse s'en tirer d'après la misérable astuce qui consisterait pour les hommes à répondre que c'est bien la preuve qu'elles le sont - ou même à les consoler en disant que les hommes le sont aussi, tout en se réjouissant qu'ils le soient sous l'autre face, celle qui n'est pas superposable -, on doit reconnaître que les mouvements de libération fémi­

nine portent à l'état plus ou moins ambigu ce qui appartient à toute exigence de libération : la force de l'inconscient lui­

même, l'investissement du champ social par le désir, le désinvestissement des structures répressives. Et l'on ne dira pas non plus que la question n'est pas de savoir si les femmes sont castrées ou non, mais seulement si l'inconscient lui­

même « y croit », car toute l'ambiguïté est là : que signifie croyance appliquée à l'inconscient, qu'est-ce qu'un inconscient qui ne fait plus que « croire » au lieu de produire, quelles sont les opérations, les artifices qui injectent à l'inconscient des « croyances » - non pas même irrationnelles, mais au contraire trop raisonnables et conformes à l'ordre établi ?

Revenons au fantasme « on bat un enfant, des enfants sont battus » : c'est typiquement un fantasme de groupe, où le désir investit le champ social et ses formes répressives elles-mêmes. Si mise en scène il y a, c'est la mise en scène d'une machine sociale-désirante dont nous ne devons pas considérer les produits abstraitement, en séparant le cas de la fille et du garçon, comme si chacun était un petit moi menant sa propre affaire avec son papa et sa maman. Nous devons au contraire considérer l'ensemble et la complémen­

tarité fille-garçon, parents-agents de production et d'anti­

production, à la fois dans chaque individu et dans le socius qui préside à l'organisation du fantasme de groupe. C'est en même temps que les garçons se font battre-initier par l'insti­

tuteur sur la scène érotique de la petite fille (machine à voir) et se font jouir masochiquement sur la maman (machine anale). Si bien qu'ils ne peuvent voir qu'en devenant petites filles, et que les filles ne peuvent éprouver le plaisir de la

8. Cf. par exemple la protestation (modérée) de Betty Friedan, contre la conception freudienne et psychanalytique des « problèmes féminins », tant sexuels que sociaux : LtJ Femme mystifiée, 1963, tr. fr. Gonthier, t. J, pp. 114 sq.

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PSYCHANALYSE ET FAMILIALISMB punition qu'en devenant garçons. C'est tout un chœur, un montage : de retour au village après une expédition au Viet­

nam, en présence des sœurs éplorées, les crapules de

Marines

se font battre par l'instructeur, sur les genoux duquel est assise la maman, et se font jouir d'avoir été si méchants, d'avoir si bien torturé. Comme c'est mal, mais comme c'est bon ! On se souvient peut-être d'une séquence du film

Dix­

septième parallèle

: on y voit le colonel Patton, le fils du général, déclarer que ses gars sont formidables, qu'ils aiment leur père, leur mère et leur patrie, qu'ils pleurent au service religieux pour leurs camarades morts, de braves gars - puis le visage du colonel change, grimace, révèle un grand para­

noïaque en uniforme qui crie pour finir : et avec ça, c'est de vrais tueurs ... Il est évident que, lorsque la psychanalyse traditionnelle explique que l'instructeur, c'est le père, et que le colonel aussi, c'est le père, et que la mère elle-même aussi, c'est encore le père, elle rabat tout le désir sur une déter­

mination familiale qui n'a plus rien à voir avec le champ social réellement investi par la libido. Bien sûr il y a toujours quelque chose du père ou de la mère qui est pris dans la chaîne signifiante, la moustache du père, le bras levé de la mère, mais venant à telle place furtive parmi les agents col­

lectifs. Les termes d'Œdipe ne forment pas un triangle, mais existent éclatés à tous les coins du champ social, la mère sur les genoux de l'instituteur, le père à côté du colonel. Le fantasme de groupe est branché, machiné sur le socius. Etre enculé par le socius, désirer être enculé par le socius, ne dérive pas du père et de la mère, bien que le père et la mère y aient leur rôle comme agents subalternes de transmission ou d'exécution.

Quand la notion de fantasme de groupe a été élaborée dans

Quand la notion de fantasme de groupe a été élaborée dans

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