2.2 R´ ealisation des dispositifs SAW
2.2.3 Lithographie
a quartz nous permettant de mesurer l’´epaisseur de mat´eriau d´epos´ee. En effet, la fr´equence de
r´esonance de la balance d´epend de la masse de l’ensemble quartz-d´epˆot. Les mat´eriaux couramment
d´epos´es grˆace `a notre bˆati d’´evaporation sont le titane, l’or et l’aluminium. Pour des raisons
pratiques, essentiellement de gain de temps, nous effectuons toujours les d´epˆots d’aluminium
concernant les transducteurs par pulv´erisation cathodique magn´etron cit´ee pr´ec´edemment.
2.2.3 Lithographie
Commen¸cons par un peu d’´etymologie, le terme lithographie est compos´e du terme d’origine
grecque litho signifiant pierre et du terme graphie signifiant ´ecriture. Ce qui nous donne donc
litt´eralement ”´ecriture sur pierre”. Cette technique remonte `a une ancienne m´ethode d’impression
en noir et blanc `a partir d’une pierre calcaire sur laquelle est report´e un motif, `a l’envers, `a l’aide
d’une encre. Le motif est ensuite transf´er´e par contact sur le support `a imprimer. Ce proc´ed´e est
`
a la base de ceux utilis´es dans la fabrication des microsyst`emes. Dans les microtechnologies, le
principe g´en´eral de la lithographie consiste `a reproduire une image sur un substrat recouvert d’une
couche de r´esine. On fait subir `a cette r´esine une transformation chimique grˆace `a un rayonnement
ultraviolet, de rayons X, de faisceaux d’ions ou de faisceaux d’´electrons. En fonction du type de
r´esine utilis´ee (positive ou n´egative) et des zones insol´ees ou non, on pourra obtenir le motif
souhait´e apr`es d´eveloppement. Comme vous pouvez le constater, le principe de base est toujours
le mˆeme. Ce qui diff`ere essentiellement d’une technique `a l’autre de lithographie, c’est le type
de rayonnement utilis´e pour irradier la r´esine. Au laboratoire, les deux techniques utilis´ees sont
la lithographie ´electronique et la photolithographie. Au cours de ces travaux, nous n’avons fait
appel qu’`a la photolithographie. C’est pourquoi nous n’´evoquons que rapidement la lithographie
´
electronique et d´etaillons davantage la photolithographie.
Lithographie ´electronique
Les principaux travaux r´ealis´es au laboratoire avec ce type d’appareil (Microscope Electronique
`
a Balayage JEOL 6500F et un syst`eme ext´erieur RAITH Elphy plus pour assurer la d´eflexion du
faisceau) sont dus `a B. Assouar travaillant sur la r´ealisation de cristaux phononiques par inversion
de domaine et P. Kirsch, dans le cadre de sa th`ese, sur la r´ealisation de dispositifs SAW tr`es haute
fr´equance avec des r´esolutions submicroniques. La lithographie ´electronique date des ann´ees 1960,
les premi`eres machines ´etaient bas´ees sur le principe des microscopes ´electroniques `a balayage. Par
rapport aux ´el´ements essentiels d’une colonne de microscopie ´electronique, c’est-`a-dire le canon
`
a ´electrons, le syst`eme de focalisation et de balayage du faisceau, ont ´et´e ajout´es, juste apr`es
le canon, des plaques permettant d’agir sur le faisceau ainsi qu’une motorisation contrˆol´ee du
d´eplacement de l’´echantillon. L’ensemble du syst`eme est pilot´e par un ordinateur qui re¸coit les
informations du motif `a r´ealiser et les transforme pour les transmettre aux diff´erents ´el´ements de
la colonne qui agissent ainsi sur le faisceau d’´electrons de fa¸con `a reproduire le motif souhait´e. Au
cours de son d´eplacement le faisceau d’´electrons irradie une r´esine recouvrant le substrat. Cette
irradiation provoque une transformation chimique de la r´esine et la rend ainsi soluble ou non dans
un r´ev´elateur appropri´e. On obtient donc apr`es d´eveloppement le motif de d´epart. La lithographie
´
electronique permet d’obtenir de tr`es hautes r´esolutions (de l’ordre du nanom`etre). Elle offre une
grande flexibilit´e mais poss`ede quelques inconv´enients tels qu’une lenteur d’ex´ecution par rapport
`
Techniques de r´ealisation et de caract´erisation 35
Photolithographie
En ce qui concerne la photolithographie ou lithographie optique, la transformation de la r´esine
se fait `a l’aide d’un rayonnement ultraviolet (UV). L’insolateur de l’appareil (MA 750 de la soci´et´e
S¨ussMicrotec) utilis´e dans notre cas, poss`ede une longueur d’onde de 400 nm et un flux de 5
mW/cm
2. La r´esine polym`ere est sensible aux radiations UV et afin de contrˆoler les zones
in-sol´ees, un masque est intercal´e entre la source lumineuse et le substrat. Ce masque est une plaque
de quartz sur laquelle un d´epˆot de chrome a ´et´e grav´e suivant les motifs souhait´es. En fonction de
la position du masque par rapport au syst`eme optique et le substrat, on distingue trois types de
photolithographie : par contact, proximit´e ou projection. Celle que nous utilisons est une
photo-lithographie de contact. En effet, le masque est en contact direct avec le substrat. Cette m´ethode
poss`ede l’avantage d’ˆetre simple et peu coˆuteuse par rapport aux autres mais g´en`ere parfois, de par
leur contact, des d´efauts sur le masque ou le substrat. Bien ´evidemment ces d´efauts augmentent
avec le temps d’utilisation. La r´esolution obtenue avec cette technique d´epend fortement du
pla-quage entre le masque et la r´esine du substrat. Dans le cas optimal, on peut esp´erer obtenir, avec
une longueur d’onde de la source de 400 nm, des r´esolutions de l’ordre de 1 `a 2µm. Le processus
complet de photolithographie est compos´e de quatre ´etapes :
– d´epˆot de r´esine
– recuit
– insolation
– d´eveloppement
Nous d´etaillons dans ce qui suit ces diff´erentes ´etapes.
D´epˆot de r´esine : La premi`ere chose `a faire, primordiale lorsque l’on fait de la
photolithogra-phie, c’est le nettoyage de l’´echantillon. En effet, comme nous l’avons signal´e pr´ec´edemment la
r´esolution d´epend du plaquage entre le masque et la r´esine du substrat. On comprend ais´ement
que si l’´echantillon est couvert de poussi`eres, lorsqu’on l’enduit de r´esine, celle-ci pr´esente des
d´efauts induisant un mauvais plaquage ou g´enerant un trou ou un court-circuit dans les
trans-ducteurs. La propret´e de l’´echantillon est par cons´equent l’´el´ement cl´e de la photolithographie. Ce
nettoyage se fait, dans notre cas, par un bain d’ac´etone soumis `a des ultrasons pendant 5 min suivi
d’un bain d’isopropanol dans les mˆemes conditions, nous finissons par un rin¸cage `a l’eau d´eionis´ee
et un s´echage `a l’azote sec. On peut maintenant passer `a l’enduction du substrat par la r´esine
photosensible. Ceci se fait par spin coating grˆace `a une tournette (cf. figure 2.4). L’´echantillon est
Fig. 2.4: Photographie de la tournette utilis´ee pour les d´epˆots de r´esine
plaqu´e par le vide sur un porte-substrat positionn´e sur un plateau. On d´epose quelques gouttes
de r´esine au centre de l’´echantillon, on ferme le capot de la tournette et on lance la rotation du
36 2.2 R´ealisation des dispositifs SAW
plateau. L’´etalement de la r´esine se fait donc par forces centrifuges. Les param`etres tels que la
vitesse, l’acc´el´eration de la rotation et le temps peuvent ˆetre contrˆol´es. L’´epaisseur de la couche
de r´esine d´epend essentiellement de la vitesse de rotation, de la viscosit´e de la r´esine et de la taille
de l’´echantillon. L’acc´el´eration et le temps, quant `a eux, influent d’avantage sur l’homog´en´eit´e, la
plan´eit´e du d´epˆot. Les param`etres que nous utilisons classiquement sont une vitesse de rotation
de 3000 tr/min, une acc´el´eration de 5000 tr/min/s pendant 60s. Cette rotation permet d’´etaler de
fa¸con homog`ene la r´esine mais aussi de commencer `a ´evaporer le solvant de cette r´esine. En effet,
les r´esines photosensibles sont compos´ees pour l’essentiel de trois mat´eriaux :
– une matrice polym`ere qui procure au film ses propri´et´es m´ecaniques et physiques
– un compos´e photoactif
– un solvant qui d´etermine la viscosit´e de la r´esine (et donc son ´epaisseur apr`es ´etalement) et
constitue environ 70% de la r´esine
Il existe deux types de r´esines photosensibles : positive et n´egative. Si la partie de la r´esine soumise
au rayonnement UV se dissout dans le r´ev´elateur, la r´esine est dite positive. Si elle est insoluble,
la r´esine est dite n´egative. Dans les deux cas, l’exposition au rayonnement UV provoque une
r´eaction du compos´e photoactif qui combin´e `a la matrice polym`ere va induire, en fonction du cas,
une dissolution ou pas dans le r´ev´elateur. En ce qui nous concerne, nous utilisons des r´esines de
la marque Shipley positives de diff´erentes viscosit´es. Le solvant n’est l`a que pour d´eterminer la
viscosit´e de la r´esine. Il est donc pr´ef´erable de l’´eliminer au maximum apr`es ´etalement du film
et ainsi en permettre la polym´erisation. Une partie du solvant a d´ej`a ´et´e supprim´ee lors de la
rotation de l’´echantillon dans la tournette mais pour en ´eliminer un maximum, on utilise une
phase de recuit.
Recuit : Imm´ediatement apr`es l’´etalement de la r´esine, on place l’´echantillon sur une plaque
chauffante (hot plate, cf. figure 2.5). La temp´erature est r´egl´ee `a 115˚C pendant une dur´ee de 30
secondes. Ceci permet d’´evaporer le solvant et de durcir la r´esine en permettant sa polym´erisation.
On refroidit ensuite l’´echantillon grˆace `a la soufflette d’azote. L’´echantillon est maintenant prˆet
pour l’insolation.
Fig. 2.5: Photographie de la plaque chauffante utilis´ee pour le recuit de la r´esine
Insolation : L’alignement et l’insolation se font sur l’appareil situ´e en figure 2.6. L’´echantillon est
positionn´e avec pr´ecision par rapport au masque grˆace `a un microscope. Une fois le positionnement
correct, l’´echantillon est plaqu´e contre le masque et l’insolation peut alors commencer. La dur´ee de
l’insolation est d’environ 2 `a 3 s et d´epend de l’´epaisseur de r´esine, de l’´emissivit´e du substrat et du
motif `a r´ealiser. Une fois l’´etape d’insolation termin´ee, nous pouvons effectuer le d´eveloppement.
Techniques de r´ealisation et de caract´erisation 37
Fig. 2.6: Photographie de l’aligneuse-masqueuse MA 750
D´eveloppement : La derni`ere ´etape consiste `a d´evelopper la r´esine insol´ee en utilisant un
d´eveloppeur adapt´e. Dans notre cas, nous utilisons le MF 319. La dur´ee de d´eveloppement d´epend
du temps d’insolation et de l’´epaisseur de r´esine. En g´en´eral, le d´eveloppement se fait en 40 `a
60 s. Au cours du d´eveloppement, on agite l’´echantillon de mani`ere `a obtenir un d´eveloppement
relativement homog`ene. On stoppe le d´eveloppement par un rin¸cage abondant `a l’eau d´eionis´ee et
on s`eche l’´echantillon grˆace `a la soufflette d’azote sec. L’´echantillon est maintenant prˆet pour la
phase de gravure du m´etal permettant de faire apparaˆıtre les motifs souhait´es.
Dans le document
Réalisation et caractérisation d'un capteur de gaz à ondes de Love à base de la structure Polyaniline/ZnO/Quartz
(Page 48-51)